Lendemain de « Vigile » électorale

Une députation fédérale majoritairement souverainiste

L’essentiel est consolidé et prépare fort bien la constitution d’une députation totale du Québec majoritairement souverainiste.

Tribune libre 2008

Le Bloc n’a pas fait le plein du vote souverainiste.
Pas de problème !
Les Québécois tirent profit de diverses manières de l’actuel système politique uninominal à un tour. Le résultat des élections fédérales 2008 en est un excellent exemple. Les Québécois sont majoritairement souverainistes, ils veulent exprimer cette distinction dans leur représentation fédérale envers et contre toute argumentation canadianisatrice qui a tout fait pour les inciter à voter pour le « pouvoir » de siéger en minoritaire dans un gouvernement contrôlé majoritairement par le Canada.
Députation majoritairement souverainiste
Si le Bloc québécois ne parvient pas à faire le plein du vote souverainiste en obtenant que 38% des suffrages, les Québécois accordent au Bloc québécois l’essentiel, à savoir : les 2/3 de la députation québécoise au Parlement fédéral.
Comme le dit Raymond Giroux dans Le Soleil du lendemain de veille des élections du 14 octobre 2008, «  Pari gagné, Harper a lavé Dion  »

« les souverainistes fêtent la veille des élections, puis oublient d’aller aux urnes. Le Bloc a ainsi perdu des sièges qu’il croyait avoir gagnés, à Québec et au Saguenay ?Lac-Saint-Jean. »

Les souverainistes oublient ? Ou quoi ?
Les souverainistes oublient ? Ils oublient, ou à tout le moins ils ne se soucient pas d’exprimer réellement dans les urnes la réalité du vote qui est le leur. Pourquoi ?
Par excès de confiance ? Peut-être. Par économie de moyen ? Par tactique ? Peut-être un peu de tout cela. Les Québécois se savent majoritairement en faveur de leur liberté de peuple démocratique et souverain désirant être « maître chez lui », apte et capable de décider librement de « choisir son destin », de fonder l’État qu’ils désirent. Cette élection n’avait rien de déterminant à cet égard. Leur confiance dans leurs moyens qu’ils sauront mettre en branle dans des consultations importantes à cet égard, les ferait tactiquement moduler leur mobilisation en fonction de l’importance de l’enjeu pour assurer la stabilité de leur cause, sans plus. Ainsi, ils ne dévoilent leur force, et ne l’emploient et déploient qu’au minimum juste assez pour que sa masse équilibre la balance pour que la masse adversaire canadianisatrice ne se sente pas trop menacée. Ce qui a porté fruit jusqu’à maintenant.
Un excès de confiance des canadianisateurs de la droite activiste conservatrice les aura fait se croire capables d’enfoncer pour longtemps les souverainistes au point de s’attaquer de manière vicieuse à leur bras armé que sont artistes engagés qu’ils voulaient exclure de l’implication citoyenne en les discréditant, pensant qu’en inondant les médias répliquant à la vive et constante opposition des artistes aux coupures de la Art-Peur, la minorité qu’ils sont pourrait longtemps se faire passer pour la majorité. Cet excès de confiance, cette suffisance hautaine, se sont heurtés aux Québécois qui se trouvent derrière leurs artistes et non contre eux. Les Québécois savent que les artistes ne sont pas des « enfants gâtés ». M. Harper devra en tenir compte et annoncer bientôt le remplacement des programmes coupés.
Dès lors qu’est apparu l’évidence de la défaite de cette charge canadianisatrice qui avait fait long feu, les Québécois n’ont voulu que rester sur leur position, sans charger en retour. Économie d’énergie oblige. Le résultat le démontre bien. Concrètement, dès lors qu’il semblait évident que le principal était assuré, à savoir, une députation souverainiste majoritaire, dès lors confiant dans sa victoire sur l’essentiel, le vote souverainiste s’est permis de se disperser dans d’autres partis qui expriment autrement leurs sensibilités particulières respectives pour la gauche ou pour l’environnement en votant NPD ou PV. D’autres auront exprimé leur sensibilité centriste ou conservatrice en votant pour le PC ou le PLC. D’autres encore ne se sont tout simplement pas déplacés, votant avec leur pieds leur abstention. À peine plus de 50% des inscrits se sont prévalus de leur droit de vote.
Le résultat semble donc mitigé au regard du recul du vote en faveur du Bloc québécois, passant de 42% à 38%. Ceux qui y verront un recul souverainiste commettront la faute de minimiser la force des souverainistes, ce qui ne manque pas de jouer en faveur de ceux dont on sous-estime la force. On fait toujours une faute en sous-estimant ses adversaires. Les Québécois ne sous-estime pas la force canadianisatric. Elle se déploie avec tant de vigueur... difficile de l’oublier. Elle par contre...
Vigile à venir !
En voyant les résultats, je ne suis pas certain qu’en ce lendemain d’élections fédérales, Jean Charest fera cette erreur en se lançant prochainement dans pareille élection cul-de-sac. Dans son cas, il ne pourra compter sur la démobilisation des souverainistes. Car cette fois, les enjeux seront différents. Maintenant qu’il est clair que la constance et la stabilité de la faveur souverainiste ont su clairement mobiliser comme jamais les artistes, un temps en retrait, stimulant à nouveau les troupes endormies, maintenant que le Bloc a su consolider sa majorité des 2/3 de la députation québécoise au Parlement du Canada, les souverainistes voudront certainement travailler très fort pour s’assurer que cette majorité se répercute dans toute sa députation. Y compris donc celle qui siège à Québec. Toute dispersion du vote souverainiste sera à proscrire dans cette bataille, de manière pouvoir encore profiter au maximum du système uninominal à un tour qui est le nôtre, en attendant qu’un autre puisse mieux refléter les diverses sensibilités électorales des souverainistes et des Québécois. Celui que pourra se donner un État du peuple souverain du Québec.
Le lièvre et la tortue
Prochain rendez-vous ! Préparer dès aujourd’hui la prochaine bataille. Faire élire une députation souverainiste forte à l’Assemblée nationale du Québec, une députation totale du Québec capable de faire en sorte que le peuple démocratique et souverain du Québec soit appelé à nommément fonder l’État qu’il désire. Actuellement ce peuple souverain se trouve hors l’État. Aucun n’émane de lui. Cela ne pourra durer éternellement. Et, ce ne sont pas les reconnaissances de pacotille qui emporteront l’adhésion de ce peuple. Pour l’heure, il donne la chance au coureur qui dit vouloir faire davantage. Un jour, une vraie échéance mobilisera la force latente des souverainistes, ce jour-là, ils prendront la peine de voter avec tout leur corps, avec leur main et leurs pieds. Ce jour-là, les coureurs paresseux ou tricheurs auront perdu leur course et il sera trop tard pour qu’on leur donne une nouvelle chance malgré les supplications qu’ils pourraient en vain nous adresser.
À la prochaine fois...
À vos marques... soyez prêts...
Luc A.


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    15 octobre 2008

    Je souscris à l'ensemble de votre analyse. Il ne faut pas oublier aussi que le contrôle de la pensée par les médias de Gesca en alliance avec la R-C de Chrétien tentera d'étouffer le sentiment de fierté de la nation québécoise par ses trucs insidieux et subliminaux. C'est déjà commencé sur cyberpresse de la manière dont la présentation de la nouvelle se fait. Le journalistes invités aux affaires publiques viennent toujours exclusivement de Gesca et la désinformation de la nation québécoise continue. Il faut opposer une force adverse à ce contrôle des médias. Internet avec un réseau bien structuré peut seul peut tenir tête à cette dictature des hebdos régionaux. Vous faites oeuvre nécessaire qu'il faut développer.