Un désastre signé Pauline Marois

L’effondrement du vote des souverainistes a été dû, non à leur conversion, en quelques jours, aux vertus du fédéralisme, mais à leur perte de confiance en leurs chefs.

Chronique de Jean-Jacques Nantel

L'auteur s'exprime en son nom personnel.
Maintenant qu'on ne peut plus m'accuser de nuire à l'élection du Bloc Québécois en disant brutalement la vérité, je vais me hâter d'expliquer correctement le désastre électoral que nous venons de subir avant que les ennemis de la souveraineté ne l'expliquent de travers pour servir leurs petits intérêts mesquins.
Jack Layton n'a pratiquement rien eu à voir avec le fulgurant succès électoral obtenu par le NPD, un vieux parti dont les valeurs, le programme, le discours (et le chef) sont connus depuis belle lurette. L'explosion du vote en sa faveur a eu essentiellement pour origine un brutal déplacement du vote souverainiste. Comme le problème national québécois bloque toute évolution au Canada, le soudain décrochage de l'électorat souverainiste en faveur du NPD a été perçu par nombre d'électeurs fédéralistes québécois et canadiens comme une sorte de ralliement, comme une bouffée d'air frais à laquelle beaucoup ont réagi en votant pour le déblocage et le changement que les deux peuples désirent depuis longtemps. Dans un vaste coup de balai, les deux ennemis jurés du conflit Québec-Canada, soit le Bloc et le PLC, ont donc été presque chassés de la scène fédérale.
L'effondrement du vote des souverainistes a été dû, non à leur conversion, en quelques jours, aux vertus du fédéralisme, mais à leur perte de confiance en leurs chefs. L'élément déclencheur de cette avalanche électorale aura été le très démoralisant discours de Pauline Marois lors de la clôture du congrès du Parti Québécois, le 17 avril 2011. QUELQUES HEURES à peine après ce discours éteignoir, la nuit est tombée sur le mouvement souverainiste et les premiers faits à la sauvette ont révélé que l'électorat du Bloc Québécois, après VINGT ANNÉES d'une fidélité sans faille, avait commencé à se tourner massivement vers le NPD. Il y a là une relation de cause à effet parfaitement évidente que seule une totale malhonnêteté intellectuelle peut permettre de nier. Le Bloc, d'un seul coup, venait de perdre sa légitimité et sa pertinence.
Si aucun commentateur n'a perçu l'imminence du formidable glissement du vote souverainiste auquel nous venons d'assister, ce n'est pas parce qu'il n'existait pas de signes avant-coureurs; par exemple le fait que, depuis longtemps, l'appui à la souveraineté tendait à être plus élevé dans les sondages que l'appui au PQ ou au Bloc Québécois. Cela s'est confirmé à l'élection fédérale puisque seulement 23% des Québécois ont voté pour le Bloc alors que 43% d'entre eux se disaient encore souverainistes.
Une des causes de l'aveuglement de nos penseurs a certainement été cette accélération de l'histoire qui, de nos jours, fait évoluer les événements plus rapidement que ce que le cerveau humain peut comprendre ou analyser. Habitués à réfléchir comme le faisaient leurs prédécesseurs du 20ème siècle, nos intellectuels ne se rendent souvent pas compte que des énergies colossales s'accumulent à certains endroits névralgiques de nos sociétés modernes. C'est seulement après qu'une catastrophe se soit produite, c'est-à-dire après que l'énergie accumulée se soit brutalement libérée et que tout soit redevenu calme, qu'ils commencent à comprendre ce qui est vraiment arrivé.

Ce qui vient de se produire au Québec est assez simple. Tant qu'elle s'est sentie en danger, Pauline Marois a eu la bouche pleine de souveraineté lorsqu'elle parlait aux indépendantistes; un comportement qu'elle abandonna complètement dès qu'elle eut obtenu un vote de confiance de 93% de la part de ses militants. Ceux-ci, qui avaient voté ainsi pour montrer leur solidarité avant une élection qui devait, espéraient-ils, mener le Québec à la souveraineté, ont alors vu leur chef enterrer leur projet national directement sous leurs nez en bannissant toute référence à un référendum ou à la souveraineté lors de son discours du 17 avril. Par des contorsions verbales tout à fait évidentes, elle associa alors l'année 2020 au futur Québec qu'elle souhaitait voir apparaître. Maintenant qu'elle avait obtenu ce qu'elle désirait, elle proclama qu'elle voulait transformer le PQ en ¨une puissante machine électorale¨; son seul et unique objectif étant désormais de ¨battre Charest¨ et de lui ravir le pouvoir. Pour donner un os à ronger aux bénévoles qui devaient l'aider à y parvenir avec leurs votes, leur travail gratuit et leur argent, elle ajouta que si le Fédéral devait s'opposer à ses démarches de gouvernante souverainiste, alors ¨les Québécois jugeraient¨. Est-ce que cela se ferait par référendum? Se croyant fort habile, elle se garda bien de le dire!
Toute exaltée par son triomphe, elle ne perçut manifestement pas la formidable baisse de tension que son discours provoquait chez ses militants, leurs moches applaudissements de fin de congrès et leurs faibles petits cris démoralisés du genre: ¨on veut un pays¨. Tous avaient compris! Et jusqu'au tréfonds de leur chair!
Au sein de la population, les partisans de la souveraineté n'eurent aucun mal à décoder le petit message subliminal que la chef du PQ venait d'envoyer aux fédéralistes; à savoir qu'ils pouvaient voter pour elle sans ¨danger¨ puisque le projet national avait été abandonné, du moins jusqu'en 2020. Aussi, décidèrent-ils de passer eux aussi à autre chose; ce qui s'exprima dès les premiers sondages que les spécialistes arrivèrent à produire dans le cadre de l'élection fédérale.
Il n'y a plus aucune raison de retarder le troisième référendum
Disons-le crûment: ça commence à bien faire d'être traités comme un électorat captif par des leaders sans courage qui ne nous valent pas. C'est uniquement pour gagner un pays et le respect que les souverainistes ont supporté pendant des décennies des leaders quelconques, un programme et des politiques qui souvent les agaçaient ou des tactiques plus ou moins malhonnêtes. Qu'on ose, en plus, insulter leur intelligence en croyant qu'on peut envoyer de petits appels du pied aux fédéralistes sans qu'ils ne s'en aperçoivent; cela passe les bornes!
A une époque où notre peuple est menacé de destruction par une immigration massive qui lutte contre ses intérêts vitaux, il n'y a plus aucune excuse pour retarder encore un troisième référendum. Après quatre cent ans et une douzaine de générations à quatorze enfants par famille, après cinquante ans d'efforts et de patience, nous avons le droit d'avoir une ultime chance de sauver notre patrie.
Jusqu'au 17 avril 2011, tout était en place pour gagner ce fameux référendum: un peuple reposé par seize années d'inaction dans le domaine constitutionnel; une population composée de 43% d'indépendantistes convaincus et de 10% de demi-convertis (qui ont fait monter l'option à 55% des intentions de vote en 2005); un PQ qui disposait de deux longues années d'opposition pour lancer à fond la machine souverainiste; un PLQ discrédité; le Bloc Québécois majoritaire au Québec; un gouvernement fédéral dirigé par des anglophones et qui ne comprenait aucune personnalité d'envergure; un pays démesurément étendu et dysfonctionnel où chaque région défendait des intérêts particuliers; une situation internationale où existe un équilibre des puissances particulièrement avantageux; etc.
Malheureusement, nos leaders, par lâcheté ou par crainte de se voir déshonorés par des révélations fracassantes venues du Fédéral ou d'ailleurs, ont laissé s'amortir l'élan souverainiste (tout en essayant de s'en servir pour faciliter leur élection). Plus le temps passe et plus il apparaît clairement que ce qu'ils craignent en tenant un référendum peu après la prise du pouvoir du PQ, c'est de le gagner...
Sitôt qu'ils eurent aperçu sur l'horizon le tsunami qui s'en venait, les dirigeants souverainistes, Gilles Duceppe en tête, recommencèrent à parler de souveraineté et de référendum dans l'espoir de limiter les dégâts. Mais ce fut peine perdue, car les digues avaient cédé et la catastrophe ne pouvait plus être empêchée.
Vous verrez: ce sera encore la faute de la souveraineté!
Parce que le Bloc Québécois aura passé les derniers jours de sa catastrophique campagne électorale à parler de souveraineté, les commentateurs, surtout ceux qui sont payés pour le faire, ne manqueront pas d'affirmer que le résultat de l'élection prouve que l'option souverainiste est désormais moribonde alors qu'en fait, la signification de ce vote historique est toute autre. C'est parce que les chefs souverainistes, tant au PQ qu'au BQ, ont cherché à se faire élire en évitant de parler de cette maladie honteuse qu'est, pour eux, la souveraineté que la population les a massivement laissés tomber. L'autre solitude canadienne se réserve un réveil assez brutal si elle croit que cette élection met un terme définitif à notre débat national. Ce sera surtout le cas si le PQ devait corriger son erreur du mois dernier en se donnant des chefs qui ne mépriseraient ni ses partisans ni son option.
Si les souverainistes se sont massivement tournés vers le NPD dès après le discours de clôture du congrès du Parti Québécois, ce n'est pas parce qu'il leur a fallu des années pour comprendre ce que disait Jack Layton, mais parce qu'il leur a fallu seulement quelques minutes pour comprendre ce que venait de dire Pauline Marois.
Rien ne me met plus en colère que d'avoir eu raison!
***
Jean-Jacques Nantel, ing.
3 mai 2011


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20 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    20 mai 2011

    Vous avez raison sur pratiquement toute la ligne monsieur Nantel, sauf que le vote massif pour le NPD n'est pas une catastrophe, les indépendantistes, en particulier ceux de gauche, ont choisi cette nouvelle voie, dégoutés par l'attitude du Parti Québécois depuis des années et surtout de Pauline Marois vis à vis la souveraineté.
    Gilles Duceppe n'est pas responsable des malheurs du Bloc qui est perçu par la majorité des indépendantistes comme une succursale du PQ au fédéral, donc ce parti a été le premier à écoper et le PQ sera manifestement le prochain ... On a beau dire que le Bloc défendait les intérêts du Québec à Ottawa mais tout le monde sait bien qu'il le faisait avec une efficacité très discutable, surtout dans la lointaine opposition où il était cantonné depuis plus de 15 ans.
    Les indépendantistes sont toujours là et plusieurs ont choisi l'opposition officielle de gauche pour combattre la droite des conservateurs et faire entendre la voix des Québécois par l'entremise de leurs nouveaux députés du NPD, en grande majorité francophones et indépendantistes comme eux-même. Le combat au fédéral est différent de celui au provincial mais tout aussi important en attendant que l'indépendance devienne une réalité ... L'indépendance, c'est au provincial que ça se fera, pas au fédéral ...
    Un grand nombre d'indépendantistes ont très vite compris et c'est la journée du vote qu'ils ont eu le dernier mot, le verdict impitoyable est tombé. La poussière aussi est en train de retomber, une fois le choc post-électoral passé, la période de réflexion des autres a débuté et déjà, à peine plus de deux semaines après les élections, les sondages montrent une baisse de l'appuie au PQ et de la popularité de Pauline Marois et une forte remontée de Québec Solidaire qui est l'alternative principale des souverainistes au provincial, le plus récent sondage leur donne 16% des intentions de vote ...
    Il y a aussi le Parti Indépendantiste qui deviendra une sérieuse alternative pour les souverainistes car ce parti n'a pas une vision étapiste de l'accession à l'indépendance comme le PQ et QS, sa mission est de déclarer unilatéralement l'indépendance du Québec aussitôt élu. C'est une idée qui plait énormément à un nombre grandissant de souverainistes car le multiculturalisme canadien et l'immigration massive à Montréal ne permettent déjà plus la victoire souverainiste à un éventuel référendum !
    Le PQ ne détient pas le monopole de l'indépendance ni l'infaillibilité en la matière, lorsque le cheval est devenu trop fatigué pour tirer la charrue, on le dételle et on le remplace par celui qui sera en mesure de terminer le travail ... C'est ce que les Québécois on fait en votant pour le NPD et c'est ce qu'ils feront sûrement aux prochaines élections provinciales qui se dérouleront en 2012 en votant en grand nombre pour un autre parti souverainiste que le PQ ...
    Alain Poitras.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 mai 2011

    J'te dis qu'Pauline Marois a le dos large.
    Non mais ce n'est sûrement pas uniquement sa faute, ce n'est quand même pas elle qui a fait campagne, faut cesser de charrier dans les bégonias.

  • Stéphane Sauvé Répondre

    5 mai 2011

    ... je regarde les faits.
    Il est absolument inacceptable que Mme. Marois n'ait pas mis toute mais toute la gomme pour ces élections. Trouvez n'importe quel argument. La bonne fâmme étâ pâ lâ!
    Je m'excuse mais là, vous allez SVP arrêtez de nous demander de nous taire. Le bat blesse et pas à peu près.
    "Y â un problem dans baraque saint sacrem...de ciboi pi y a pas un esti...de chat qui sait par où l'eau monte" Parole entendu dans une soirée, le lendemain de l'élection. Ca pouvait pas être mieux dit !
    Je suis tout à fait d'accord avec cette idée émise par un commentateur de Vigile, à savoir que nous harnachions cette force vive au Bloc, et qu'un nouveau parti politique soit créé. Un parti qui rassemble certaines forces vives de QS, ADQ (oui, oui)et PQ et BQ.
    Quant à cette idée du projet ou parti de Legault et SIROIS (pion de Desmarais et partenaire de qui ? M. Blanchet lui-même), on repassera...
    Je comprend ceux qui veulent défendre le PQ et sa cheffe, mais la meilleure facon de les protéger est de s'assurer que M. Blanchet n'est pas dans les parages pour influencer sa femme. Et je crois pas que ce sera demain la veille que ca va arriver. Il est là comme un pion sur l'échiquier. Et si je me trompe, ben tant mieux! Mais prouvez le. Ce n'est pas à moi à le faire. Je vois la fumée, je vois la facon de faire de Desmarais, je vois Sirois, Bouchard, etc. et le marais s'étale. Wô!
    Vous(nous) sommes en train de nous faire passer un sapin !
    Regardez le profil de Blanchet, et ne me dites pas qu'il ne trempe pas dans le spaghetti et les marais...
    Allumez !
    Claude Blanchet, MBA has been Chief Executive Officer and President of Capital BLF Inc. since March 2007. Mr. Blanchet served as President of Demcap Investments Inc. He served as Chief Executive Officer and President of Aston Hill Financial Inc. (formerly known as Overlord Financial Inc.) from January 1, 2006 to December 2006. He served as Acting Vice President of the Board and Chief Operating Officer of Overload since August 2005. He served as Chairman of the Board, ... Chief Executive Officer and President of Societe Generale de Financement du Quebec (SGF) from April 1997 to May 2003 and Chief Executive Officer of the Fonds de Solidarite FTQ from November 1983 to March 1997. Mr. Blanchet served as President of SGF. He served as Vice Chairman of Aston Hill Financial Inc. from June 17, 2005 to December 2006. He has been Director of Dacha Capital Inc. since September 2006, iPerceptions Inc. since June 2007, Distinction Group, Inc. since November 16, 2007 and Capital BLF Inc. since March 30, 2007. He served as Director of Demcap Investments Inc. and Domtar Corp. He served as Corporate Director of Saputo Inc. since 2001 and Aston Hill Financial Inc. from August 2, 2005 to December 2006. He served as Director of many public corporations such as Cascades Inc. Mr. Blanchet obtained his Masters in Business Administration from Université Laval in 1970.
    Former Director
    Domtar, Inc.
    Former President, Director and Member of Audit Committee
    Demcap Investments inc.
    2001-Present
    Former Corporate Director
    Saputo, Inc.
    2005-2006
    Former Vice Chairman, Chief Executive Officer and President
    Aston Hill Financial Inc.
    2006-Present
    Director, Chairman of Audit Committee and Member of Independent Review Committee
    Dacha Strategic Metals Inc.
    2007-Present
    Director and Member of Audit Committee
    iPerceptions Inc.
    2007-Present
    Chief Executive Officer, President, Director and Member of Investment Committee
    Capital BLF Inc.
    2007-Present
    Director, Member of Audit Committee and Member of Compensation & Human Resources Committee
    Distinction Group, Inc.
    Source: http://investing.businessweek.com/businessweek/research/stocks/people/person.asp?personId=1091705&ticker=BLF:CN&previousCapId=2946883&previousTitle=ABERDEEN%20INTERNATIONAL%20INC
    Le fils de Sirois est partenaire dans Iperception, le fils de son papa...cirez vos bottines les amis!
    Et à ceux qui disent que c'est un hasard ben qu'ou donc, vous regardez pas le même match que moi, et la différence c'est que si vous vous trompez, vous (nous)tous sommes dans m...jusqu'au cou. Il est minuit moins 5....
    A la revoyure...
    SSV

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mai 2011

    Oui un changement de paradigme politique est urgent au Québec. Il faut du changement au Québec. Pauline Marois (avec son fantôme du château) et Gilles Duceppe (avec son fantôme du bonnet) n’incarnent plus le changement dans l’inconscient populaire. Rappelons-nous la vaque populaire de François Legault en novembre dernier sans programme ni parti politique. Incroyable, non? Et voilà qu’un vent de fraicheur arrive avec Jack Layton (grâce à Crop-Lapresse fédéraliste…) et la vague populaire se transforme en tsunami. Beaucoup de souverainistes ont voté par défaut de mieux sur la foi d’un parti fédéraliste promettant de respecter le Québec. Allez-y voir?

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mai 2011

    « Dans aucune démocratie occidentale, un aspirant à la direction de l’État qui aurait pris de la cocaïne quand il était ministre n’aurait pu être élu. » Il croit que le PQ a manqué de « lucidité » en votant pour lui.
    Bernard Landry
    -------------------------
    Oui il y a l’opportunisme, le carriérisme, la peur et les apparatchiks.
    Mais, est-ce que ce refus faire leur travail en parlant du projet souverainiste (pour la défense duquel ils ou ‘’elle’’ ont été élus) est en relation avec des « révélations fracassantes venant du fédéral et d’ailleurs » ?

  • Jean-Jacques Nantel Répondre

    4 mai 2011

    La chose la plus stupéfiante après la gigantesque défaite historique du Bloc Québécois aura été, pour moi l'espèce de je-m'en-foutisme que la population, même souverainiste, entretient à cet égard. Pour pratiquement personne, cela n'a représenté une catastrophe. Cela en dit long sur la lassitude de la population à l'égard de leaders qui refusent de faire leur travail en parlant du projet souverainiste (pour la défense duquel ils ont été élus). Le PQ aurait intérêt à prendre conscience de cet état d'esprit de la population s'il ne veut pas être balayé à son tour, pour refus de travail, à la prochaine élection...
    Autre chose: le Canada anglais se sent de plus en plus mal à l'aise devant la stupéfiante volatilité de l'électorat québécois; le seul qui ait vraiment bougé massivement lors de l'élection. Le reste du Canada, qui ne croit pas que les 43% de souverainistes ont disparu, comme par enchantement, dans l'air du matin du 3 mai 2011, perçoit que quelque chose se passe au Québec. Ils sentent qu'une lame de fond parcourt le peuple et la culture; une lame de fond que nos propres intellectuels n'arrivent pas à comprendre ou à expliquer. Tout cela est passionnant et fort encourageant pour notre cause!
    Jean-Jacques Nantel, ing.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mai 2011


    « Dans aucune démocratie occidentale, un aspirant à la direction de l’État qui aurait pris de la cocaïne quand il était ministre n’aurait pu être élu. » Il croit que le PQ a manqué de « lucidité » en votant pour lui.
    Bernard Landry
    -------------------------
    « Malheureusement, nos leaders, par lâcheté ou par crainte de se voir déshonorés par des révélations fracassantes venues du Fédéral ou d’ailleurs »
    Tout à fait pertinent votre texte. En tant qu’ex-président d’exécutif de comté (Rivière-du-Loup), démissionnaire suite à l’élection d’André Boisclair, j’ai toujours cru par la suite que ce parti ne mènerait jamais le Québec à l’indépendance. Carriériste, peur, et contrôle de ce parti par des apparatchiks à cravate autonomiste, en sont les causes les plus voyantes.
    Maintenant, concernant l’objet de mon intervention, je voulais savoir ce que vous entendez par « révélations fracassantes venant du fédéral et d’ailleurs » . Ayant déjà été échaudé par ce parti, j’imagine facilement que l’histoire cachée du pq ne se termine pas avec l’histoire d’André Boisclair.
    Québecoisement libre
    Pierre Desgagné

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2011

    Il me semble que je lis cet exercice d'autoflagellation pour la centième fois. Permettez que je ne perde pas de temps à commenter longuement car je vais plutôt relire les textes de Louis Bernard, infiniment plus inspirants.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2011

    Eh bien! vous avez tort de croire que le vote souverainiste s'est déplacé vers le NPD à cause du soi-disant discours éteignoir de Mme Marois le 17 avril dernier. Qui a eu vent de ce discours? Seuls les membres militants de ce parti en ont eu connaissance. Les autres indépendantistes (hors ou dans le PQ) ignorent en grande partie ce qui a été dit ce soir-là. Vous surévaluez l'importance de ce discours, mais surtout de son audience.
    Ce qui s'est passé hier racle beaucoup plus large que le seul PQ (et ses membres militants).

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2011

    M. Nantel,
    Je suis 100% d'accord avec votre analyse, quoiqu'en disent les supporteurs péquistes. Le déni est souvent l'une des phases nécessaires face à une prise de conscience douloureuse de la réalité.
    J'aime bien aussi les éléments supplémentaires apportés par Gébé Tremblay.
    Je recommande fortement aux partisans péquistes de sortir leurs têtes des officines de parti pour un instant et d'aller s'informer par eux-même des différents rouages du système "Cadenadian" dans lequel nous sommes pris, et par la même occasion de s'intéresser un peu à ce qui se passe ailleurs sur la planète. Ils en tireraient probablement quelques enseignements intéressants très utiles à leur cause.
    Ainsi, plutôt que de traiter les jeunes de se désintéresser de la souveraineté au bénéfices de causes comme l'écologie, l'économie et l'alter-mondialisme, peut-être que les souverainistes de la vieille garde comprendrait ENFIN que la clé de cette souveraineté passe par ces préoccupations des jeunes, et pas à la pièce non plus, mais comme un "package-deal" à adopter en bloc. Puisqu'aucun parti politique ne représente leurs préoccupations, incluant le Parti Québécois qui est supposément à l'écoute des gens (hmm-hmm!!), il ne faut pas se surprendre de vois cette tranche d'âge particulièrement décrocher de la "game" politique officielle et de se prendre en main elle-même par ses propres moyens, adaptés à l'environnement socio-économique propre à leur époque.
    Contrairement à leurs parents qui ont passé leurs vies à attendre quelque chose de la classe politique, la génération montante est celle qui prend les moyens de ses ambitions, sans demander leur avis à qui que ce soit, particulièrement leurs ainés. Et avec raison.
    J'ajouterai à votre analyse, si vous me le permettez M. Nantel, les liens vers deux de mes précédents articles comme pièces à conviction allant dans le même sens que votre analyse.
    Post-Mortem Citoyen du Congrès Régional Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine du Parti Québécois : http://www.vigile.net/Post-Mortem-Citoyen-du-Congres
    L'affaire Castafiore et l'Île Bizart, ou L'imposture de la Cheffe Péquiste : http://particitoyenduquebec.blogspot.com/2011/03/laffaire-castafiore-et-lile-bizart-ou.html
    L'avenir saura bien prouver qui a tort et qui a raison, d'une manière ou d'une autre.
    Bien à vous,
    Adam Richard
    Porte Parole de Démocratie 2.0 - Québec

  • Luc Bertrand Répondre

    3 mai 2011

    Vous y êtes absolument, monsieur Nantel. La mauvaise nouvelle d'hier, c'est que les électeurs ont décroché du Bloc pour défendre le Québec contre l'establishment canadian à Ottawa (PCC et PLC). La bonne, c'est que l'ère des carriéristes au sein du mouvement souverainiste, c'est fini.
    Gilles Duceppe a, bien sûr, commis quelques erreurs dans cette campagne, comme celle, dans le débat des chefs, où il a péremptoirement déclaré à Jack Layton qu'il ne serait jamais premier ministre du Canada. C'est tout ce qu'il a trouvé à dire en réponse à celui-ci lorsqu'il reprochait au Bloc de n'avoir que des "défenseurs" sur la patinoire. Il aurait simplement pu répliquer par "c'est toujours mieux que d'avoir des attaquants qui sont prêts à compter dans leur propre but pour démontrer qu'ils produisent". Par la suite, devant la montée du NPD dans les sondages, il n'a eu d'autre choix que de se rabattre sur sa base électorale la plus solide, mais c'était déjà trop tard. Il a enfin terminé en feignant garder confiance jusqu'à la fin, mais personne n'était dupe à part les bénis-oui-oui du PQ et du BQ.
    N'en déplaise aux éternels "suiveux" des chefs du PQ qui cherchent à imiter les libéraux en faisant croire à l'unité parfaite derrière le chef, malgré son non-respect de la mission fondamentale du parti, c'est la molesse de l'engagement de Pauline Marois, comme d'André Boisclair avant elle, envers la réalisation de l'indépendance. Avec un gouvernement libéral fédéraliste à Québec sans aucune vélléité envers Ottawa et un Parti québécois sans projet ferme pour relancer la marche vers l'indépendance, comment voulez-vous convaincre les Québécois de croire encore au Bloc? Avec une majorité d'électeurs qui souhaitent quand même que le Canada continue à fonctionner, peut-on leur demander d'aller à l'encontre de leur volonté juste pour démontrer qu'ils ont plus de courage que leurs leaders?
    Comme je l'ai expliqué hier dans une autre réaction, la suite des choses pour le mouvement indépendantiste est la suivante:
    - Convocation urgente d'États généraux sur l'indépendance: il faut réunir tout ce qui gravite autour de cette cause (partis politiques, sociétés civiques (SSJB, RPS, Conseil de la souveraineté, etc.) et intellectuels, réseaux militants, etc.) pour convenir d'un plan d'action concerté d'ici la prochaine élection provinciale. Il faudra, dans l'ordre et en toute objectivité, être capable de se dire les choses sans complaisance. Objectif: convaincre le PQ de revenir définitivement au principe d'un "vote pour le PQ est un vote pour faire l'indépendance" - élection d'un gouvernement majoritaire avec proclamation unilatérale d'indépendance. À défaut, former un nouveau parti unique voué entièrement à faire l'indépendance du Québec;
    - Création d'un registre national des militants et sympathisants indépendantistes de toutes tendances et d'une structure organisationnelle, stratégique et politique pour l'élection d'au moins 64 députés indépendantistes, incluant un journal à grand tirage d'information générale selon le point de vue national québécois;
    - Élection d'un chef de parti et d'un exécutif national. Rédaction d'un projet de programme politique, d'une constitution provisoire, d'une charte des droits et de la citoyenneté québécoise, etc. Élection d'exécutifs régionaux et de comté avec structure organisationnelle et électorale. Campagne de financement populaire et de publicité du nouveau parti (télévision, internet, chroniques dans journaux locaux, etc.);
    - Élection générale québécoise: le nouveau parti indépendantiste s'engage à déclarer l'indépendance du Québec une fois porté au pouvoir. On devra faire comprendre aux gens, avant et pendant la campagne électorale, que le Québec sera en mesure d'assumer son destin grâce au nouveau cadre constitutionnel créé par le renoncement solennel au cadre canadian actuel (1867 et 1982). La tenue d'élections nationales amènera un repositionnement des partis politiques actuels en fonction du nouveau contexte juridique et constitutionnel. Les politiques efficaces, qu'elles soient de gauche ou de droite, ne pourront être mises en oeuvre que dans un Québec débarrassé de son inféodation politique au Canada.
    En passant, le fameux "parti indépendantiste" existe déjà (http://www.parti-independantiste.org). Il cherchera à convaincre les indépendantistes, lors des États généraux, à endosser son approche et les invitera à s'y joindre, à défaut de convaincre le PQ, le BQ, QS et les autres de cette nécessaire cohérence entre la plénitude des pouvoirs et l'élection. Le parti est déjà reconnu par le SGEQ, il suffirait d'en augmenter la masse critique pour le rendre visible sur l'échiquier politique québécois, la concentration de la presse fédéraliste cherchant systématiquement à occulter son existence et ses actions.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2011

    Vraiment,monsieur Nantel, vous dites n'importe quoi : c'est la faute à Marois, il suffisait d'y penser!
    Pu capable de les entendre ces Jos-Connaissant qui, eux, savent comment faire l'indépendance.
    Si les gens votent pour un parti fédéraliste (autre que le PLQ et le PCC, c'est vrai...), c'est parce que le le PQ et le Bloc ne parlent pas d'indépendance... Quel raisonnement sophistique! Monsieur Nantel, où êtiez-vous au cours des dernières semaines? Le Bloc n'a fait que ça, parler de souveraineté! Changez de disque SVP, ça commence à grincher.
    Comme monsieur Racine, je suis pour une convergence des forces souverainistes. J'ai quelques fois abordé la question sur ce site. Toutefois, il ne faut pas s'attendre à une fusion QS-PQ, parce que QS ne le voudra jamais. Au mieux pouvons-nous espérer une coalition électorale, mais encore là, j'en doute. QS flotte sur un nuage en ce moment, ça tripe dur et ça s'échange des high fives. Eux, ils ne sont pas pressés de faire l'indépendance, la division du vote ne les émeut guère et ils détestent le PQ. Je serais toutefois le premier à applaudir si jamais l'avenir vous donnerait raison, mais j'ai comme l'impression que les choses se présenteront différemment...
    On verra, et en attendant, pansons nos plaies

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2011

    J'ai peut-être la solution.
    La machine du Bloc, qui rentre au Québec, pourrait servir de noyau pour la création rapide et efficace d'un nouveau parti, une alliance des forces indépendantistes.
    À ce noyau viendrait se joindre la crème de la crème du PQ et de QS.
    A.Q.I.N.
    Alliance Québécoise pour l'Indépendance Nationale
    Il faut du neuf, du nouveau, du mieux... C'est ça que les gens veulent.
    Ça passe ou ça casse.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2011

    C'est la faute à Pauline... c'est la faute à Pauline... gna gna - gna gna...
    Il n'y a personne, je répète : personne ! qui peut dire aujourd'hui la suite des choses. C'est un ensemble de facteurs qui est à la base de ce résultat.
    De la même façon que personne ne l'avait vu venir celle-là, sauf Jean-Jacques Nantel bien sûr... Au lieu de chercher des coupables et de se prendre pour une 100 watts, moi je dis comme Parizeau : On se crache dans les mains pis on continue !
    Ce matin, sur Facebook, ma fille me dit qu'elle n'avait jamais vu les jeunes parler autant d'indépendance. Et qui sait si le reflexe contraire ne viendra pas aux Québécois lors de la prochaine élection, soit voter en masse pour le PQ de « la maudite Pauline que c'est d'sa faute...»
    Ce n'est ma faute à moi, ni celle des des médias, et même pas celle des Québécois qui ont voté comme des niochons, c'est la faute PAULINE !!!
    Race de monde !, comme disait le vieux père Didas... Avec des amis Nantel, on a pas besoin d'Anglais !
    André Vincent

  • Jean-Jacques Nantel Répondre

    3 mai 2011

    Ces premiers commentaires montrent à quel point il peut être difficile de changer de paradigme. Dans leurs interventions, la plupart des gens tentent de recycler leurs vieux schèmes de pensée. C'est normal.
    Oui, la souveraineté peut gagner un référendum parce qu'elle s'appuie déjà sur 43% de convertis (alors que personne n'en fait la promotion) et parce que le Canada anglais est OBLIGÉ de négocier de bonne foi en cas de victoire du ¨oui¨. De plus, c'est faux qu'il est impossible de convaincre une partie des immigrants qu'ils doivent arrêter de nuire. Je l'ai essayé et c'est possible.
    Le résultat d'hier montre que nos élites sont complètement à côté de la ¨track¨ quand il s'agit de comprendre où en est rendu notre peuple. Personne ne peut nier que le gigantesque triomphe historique de Pauline Marois a été suivi, quinze jours plus tard et dans le même peuple, d'un tsunami aux proportions encore mal comprises. Mieux: Charest, Deltel et Legault ont tous tourné à droite alors que la population vient de voter massivement pour un parti nettement socialiste. Mais où habitent donc nos leaders, sur la planète Mars?

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2011


    Continuez de taper sur Pauline Marois, comme le font si bien les chroniqueurs de Gesca et les animateurs de la radio poubelle. Continuez de préparer sa défaite. Continuez d'aménager un espace pour l'ADQ et Legault. Continuez de préparer la réélection de Charest et de son gouvernement incompétent et corrompu. Tapez, tapez, il en restera toujours quelque chose.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2011

    Il est impossible de faire l'indépendance nationale dans un monde soumis à un système monnétaire et financier mafieux.
    Tous les peuples se rendent compte de la perte de leur souveraineté.
    Les Québécois viennent de déclarer la guerre à cette élite mafieuse en votant massivement pour un parti socialiste.
    Il faut investir et supporter aussi fortement Québec Solidaire ainsi que nos syndicats.
    Notre ennemi n'est plus, depuis longtemps, le English Canadian. Nous avons en fait le même ennemi commun.
    En combattant côte à côte ce même ennemi, il n'y a pas meilleure façon de se reconnaître et se respecter mutuellement comme nations.
    Le peuple Québécois vient, une fois de plus, de démontrer clairement qu'il est une nation distincte et absolument cohérente par une mobilisation spontanée qui a encore une fois fait l'histoire.
    Qui d'autre que les Québécois (Canadiens français) font l'histoire, ici ?

  • Marcel Haché Répondre

    3 mai 2011

    Gilles Duceppe n’a jamais eu besoin de Pauline Marois pour gagner des élections, ni d’elle pour en perdre. Cherchez ailleurs !
    Le parti d’Harper est devenu—et va devenir de plus en plus—le parti de gouvernement canadien. Pendant ce temps, pendant le temps qui s’annonce long, l’électorat québécois sera aussi isolé sur la scène canadienne avec le N.P.D. qu’elle ne l’a été avec le Bloc. C’est encore l’Ontario qui gagne. C’est l’Ontario qui va être de plein pied dans le gouvernement Harper. Pas le Québec.
    C’est la bonne stratégie d’Harper qui a gagné hier soir, et non pas une quelconque mauvaise stratégie de Pauline Marois.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2011

    Bonjour à vous,
    Je suis totalement en accord avec vos dires.
    Au fait, Monsieur Duceppe est disponible pour le PQ maintenant ... non ...
    Bien à vous,
    Stéphane Bélanger
    Lévis

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2011

    Vous pouvez commencer à décolérer tout de suite m. Nantel parce que vous avez tort sur toute la ligne incluant le Marois bashing.
    La souveraineté pure du Québec, sans association ni partenariat, qui est l'objectif actuel du PQ et du Bloc que l'on peut traduire pas indépendance simple ou séparation ne passe pas chez nos anglophones incluant nos immigrants ni chez environ 50 % de nos francophones. Nos jeunes rêvent à l'écologie, à la mondialisation, aux technologies et à l'Internet, pas à la souveraineté du Québec. Il y en a maintenant plus de rendus au NPD qu'il y en a au PQ.
    Si le PQ était au pouvoir actuellement et qu'il tenait un référendum sur la simple souveraineté du Québec, il le perdrait par une large marge.
    Le plus que peut faire le PQ est l'accomplissement des gestes de souveraineté et de suivre son plan de match sauf si les purs et durs réussissent à changer ce plan et à fonder dans un référendum rapide sous prétexte que l'immigration est majoritairement fédéraliste et que le temps jouerait contre la souveraineté du Québec.
    C'est la simple souveraineté du Québec qui n'est pas vendable à une solide majorité au Québec, faudrait la changer pour autre chose du genre d'une véritable confédération d'États souverains ou autre chose de moins centralisateur et rassembleur que la fédération actuelle.
    Pour ça, faut que le nos partis politiques, le PQ ou celui que semble vouloir former Messieurs Legault et Sirois, trouvent une solution intermédiaire ou définitive "malgré que rien n'est définitif dans la vie sauf la mort".