Jean Charest est un ballon. Plus on lui tape dessus, plus il rebondit.
Le couple Charest/Québécois est apparemment indivisible, tellement il est
parfaitement assorti. Charest nous fait épouvantablement souffrir depuis 5
ans et 7 mois et on (exclut la personne qui parle) s'apprête à le réélire
dans l'honneur et l'enthousiasme. Vraiment il n'y a pas mieux assorti comme
couple sado-masochiste.
Je n'arrive vraiment pas à comprendre ce phénomène. Je suis pourtant un
politologue et même en laissant toute ma partisannerie de côté, je n'arrive
pas à trouver une explication logique logique à la popularité de Jean
Charest. C'est la première fois DE MA VIE que je n'arrive pas à trouver des
explications logiques à un phénomène politique. Même la faiblesse de l'ADQ,
combinée à la force un peu faible du PQ, n'arrive pas à justifier
l'adhésion presque magnétique et quasi mystique d'autant de disciples
aveugles envers un gourou qui mène son troupeau strictement nulle part.
Est-ce la conséquence du cynisme politique citoyen poussé à l'extrême? Je
n'y comprends rien. La seule explication illogique logique à ce qui nous
attend, avec une brique et un fanal le 8 décembre au soir, serait un
penchant suicidaire d'une nation confinée dans un réduit trop étroit dans
un pays étranger uni, une nation qui se croit à l'agonie et qui tenterait
donc de mettre un terme prématuré à ses souffrances, non pas en tant que
collection d'individus incarnés mais en tant que nation. Il y a plein
d'espèces animales qui pratiquent le suicide collectif. Il y a plein de
cultures où les gens se soumettent à des rituels souvent très cruels afin
d'obtenir des privilèges divins virtuels ou pour marquer le passage à un
autre stade évolutif de la vie. Certains cherchent à mettre un terme à une
de leurs 500 vies afin de se réincarner en milliardaire, en arbre ou en
homme libre, dans un nouveau pays jusque là inconnu. Je ne sais pas à
laquelle de ces catégories nous nous apparentons. Il faudrait questionner
notre subconscient de colonisé trop longtemps refoulé, de porteur d'eau
assoiffé, de poignardé dans le dos dans la nuit des longs couteaux ou d'âme
esseulée victime une seule fois dans sa vie d'un trop gros "Love In". Ce
n'est plus aux sociologues ou aux politologues d'expliquer ce qui nous
arrive. La job revient définitivement à une batterie de psychanalystes.
C'est ça, le PQ doit engager une horde de stratèges psychanalystes les plus
doués possibles, probablement les plus craqués dans tout le lot disponible.
Et ça presse. Au moins on les aura pour dans 4 ou 5 ans, s'il est déjà trop
tard pour cette fois-ci.
Décidément, après 5 ans et 7 mois de Charestisme cruel j'en arrive à
croire que les québécois aiment souffrir oubedon ils se jettent dans la
gueule du loup pour en finir avec leurs souffrances.
Ben coup donc! Si j'ai raison en affirmant que les québécois aiment
souffrir, il reste deux semaines au PQ pour sortir les fouets et tous les
instruments de supplice possibles.
C'est une bien bizarre de campagne électorale. Vous ne trouvez pas? Il
faut donc s'adapter rapidement, sinon on devra s'adapter encore beaucoup
trop longtemps...
Paolo Mitriou
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