Justin Trudeau aime dire qu’aucune relation n’est plus importante pour lui que celle qu’il entretient avec les communautés autochtones. On peut en douter en examinant sa réponse à la crise actuelle.
Cela fait maintenant neuf jours que des manifestants bloquent aux quatre coins du pays des chemins de fer, des routes, des édifices.
Quelle a été la réponse immédiate du premier ministre ?
Il a rejeté sur les provinces la responsabilité de libérer les voies de passages. Belle preuve de leadership... François Legault n’a évidemment pas apprécié.
Manque de courage
On comprend le premier ministre Trudeau d’avoir voulu s’en laver les mains.
Nous sommes en face d’une crise complexe et potentiellement explosive.
Une crise dont M. Trudeau tarde à prendre la mesure, lui qui s’est fait le grand chantre de la réconciliation avec les peuples autochtones.
L’opposition a réclamé cette semaine que le premier ministre coupe court à sa mission en Afrique qui a pour objectif de promouvoir la candidature du Canada au Conseil de sécurité de l’ONU.
Ceux qui lui pardonneront d’être resté là-bas ne seront peut-être pas aussi indulgents si le premier ministre choisit de se rendre à la Barbade lundi et mardi, où il doit poursuivre sa campagne onusienne.
Surtout que la plupart des observateurs donnent peu de chance à la candidature canadienne.
Responsabilité
M. Trudeau se fait plus discret depuis un certain temps, se protégeant derrière une équipe de ministres maintenant plus expérimentés.
Il n’en demeure pas moins que le premier ministre a fait de la réconciliation un enjeu personnel.
Cette crise représente un important test pour lui.
En sacralisant le combat tout à fait légitime des autochtones, Justin Trudeau a offert à ces communautés un pouvoir énorme qui semble paralyser son gouvernement.
La responsabilité de dénouer l’impasse revient personnellement au premier ministre.