Tony Accurso: son procès avorte

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Des soupçons de complot pèsent sur le procès Accurso

Le procès Accurso a avorté à la toute fin. Une juré a reçu de l’information de son oncle au sujet d’un témoin important et a partagé ses connaissances avec deux autres jurés. Cela s’appelle de la contamination de la preuve.


Pour qu’un accusé reçoive un procès juste et équitable, les jurés ne peuvent être en possession d’informations autres que celles transmises en cour.


Il va sans dire qu’une telle situation place un juge dans une situation impossible. Il n’a d’autre choix que de tirer la plogue sur le procès et exiger un retour à la case zéro, car les accusations ne sont pas abandonnées.  


J’ai confiance en notre système de justice. Je ne suis pas cynique. Mais, il y un mais...


Mais on parle ici de Tony Accurso, un fin renard, un homme brillant, très riche, puissant, mystérieux et immensément fier qui n’a jamais perdu de sa superbe. Il ne s’est jamais comporté comme quelqu’un qui craignait d’aller en prison. Son témoignage était à la fois empreint d’arrogance et livré sur un ton ‘ça va chérie ?'


Un étonnant personnage.


Dès que j’ai entendu la nouvelle de l’avortement du procès, une vilaine pensée s’est installée dans ma tête.


‘Et si c’était un coup monté ? Si quelqu’un avait organisé cette fuite d’informations à la juré ? Au Canada, les jurés ne sont pas séquestrés 24/7. C’est quand même surprenant que la fuite touche le témoin le plus dommageable pour Accurso, le seul a vu de l’argent changer de mains.


La juge à la retraite Nicole Gibeault, que je respecte, ne croit pas à cette théorie. J’espère qu’elle a raison.


Accurso n’a pas dépecé des bébés – son sort n’est pas le premier de mes soucis – je crains surtout l’impact de cet événement sur ce qui reste de la crédibilité de notre système de justice au sein de la population. Le doute s’est installé dans la tête de bien des Québécois.


Cerise sur le sundae, Gilles Vaillancourt vient d’obtenir sa libération conditionnelle après un an en prison, comme le veut la loi.


Il va y avoir des Québécois grognons ce weekend. Ça se comprend.