Téléréalité

Le fédéralisme de GESDA ou de PRAVCA rend fou: si TQ (une société de l'État québécois, sous la contrainte du CRTC) a toujours été le maillon faible, elle le doit au CRTC qui, malgré cela, ne nuirait pas au Québec... ?!?


Le Bloc québécois a déposé la semaine dernière un projet de loi visant à permettre au gouvernement du Québec de régir la radiodiffusion et les télécommunications sur son territoire en lieu et place du CRTC.

Le Bloc est loin d'être le seul à souhaiter que Québec prenne le contrôle de ses moyens de communication. C'est aussi le cas du PQ et de l'ADQ. Le PLQ va dans le même sens, réclamant la conclusion d'une entente administrative avec le fédéral qui «assurerait une meilleure prise en compte de la particularité du contenu québécois».
Il s'agit d'ailleurs d'une revendication très ancienne du gouvernement du Québec. Les politiciens ont profité de l'émotion suscitée par la fermeture des salles de rédaction de TQS pour la sortir du grenier. Le prétexte est boiteux: la mort de l'information au Mouton noir ne résulte pas d'une décision du gouvernement fédéral mais de celle du nouveau propriétaire du réseau, Remstar, une entreprise bien de chez nous. De plus, contrairement à ce que semblent croire bien des gens, rien ne dit qu'un Conseil québécois de la radiodiffusion agirait différemment dans ce dossier que ne le fera le CRTC.
Néanmoins, en principe, il paraît logique que les communications, dont l'impact culturel est considérable, soient régies par le gouvernement du Québec. Sauf que, les ondes se fichant du partage des compétences comme des frontières, cette industrie s'est bâtie au cours des décennies sur une base résolument pancanadienne. On se demande comment il serait possible aujourd'hui de détricoter tout ça pour qu'une province puisse réglementer les activités des radiodiffuseurs et des distributeurs de signaux oeuvrant sur son territoire.
Un CRTQ imposerait-il aux diffuseurs nationaux (Radio-Canada, CTV, etc.) des règles différentes de celles qu'ils devraient respecter dans le reste du pays? Qu'en serait-il des distributeurs par satellite, comme Bell ExpressVu et Star Choice, présents d'un océan à l'autre? Comment s'harmoniseraient les exigences relatives au contenu canadien et au contenu québécois?
On le voit, la mise en place d'une réglementation québécoise devrait faire l'objet de longues négociations entre Ottawa et Québec. La réglementation du système de radiodiffusion et de télécommunications, déjà extraordinairement complexe, le deviendrait encore plus.
Le jeu en vaudrait la chandelle s'il était démontré que le système actuel nuit au développement de la culture québécoise. Or il n'en est rien. Bien des créateurs vous diront que c'est même le contraire. En tout cas, quand on demande aux politiciens québécois de toutes tendances de nous donner des exemples concrets de décisions du CRTC qui ont été néfastes pour notre culture, ils ont bien du mal à répondre.
La réalité c'est que sous (malgré? grâce à?) la compétence fédérale, la radiodiffusion québécoise est devenue considérablement plus vigoureuse et diversifiée au cours des 20 dernières années. Outre TQS aujourd'hui, le maillon faible du système a toujours été... Télé-Québec, une société de l'État québécois!
Plutôt que de s'engager dans des batailles inutiles et de rêver de pouvoirs plus étendus, les élus et technocrates de Québec devraient mieux s'acquitter des responsabilités qui sont déjà les leurs.

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André Pratte878 articles

  • 308 187

[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mai 2008

    " Plutôt que de s’engager dans des batailles inutiles et de rêver de pouvoirs plus étendus, les élus et technocrates de Québec devraient mieux s’acquitter des responsabilités qui sont déjà les leurs. "
    Rêve ? Hmmm... le mot "rêve" revient souvent dans la bouche de M. Pratte pour décrire certains projets souverainistes. À quoi peut bien rêver pour sa part M. Pratte ?
    Le rêve serait-il par définition souverainiste ? À quoi peut bien rêver un fédéraliste ? À quoi pouvaient-ils bien rêver ces imbéciles Américains et leur American Dream ? Enfin, si le Rêve est mauvais et méchant par définition prattienne ...

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mai 2008

    Ce n’est pas étonnant. Comme à son habitude, au sujet du contrôle des ondes comme dans tous les autres dossiers, l’éditorialiste de La Presse vient au secours de l’orthodoxie fédéralisante. Bien sûr le Québec est distinct. Bien sûr la culture québécoise est particulière, originale différente. Mais elle doit être continuer d’être régie par le moule Anglo-Saxon Canadian, le seul qui soit en mesure de faire la job comme du monde. Et de nous protéger contre nous-même probablement
    Après tout n’est-on pas né ici pour un petit pain voués à réparer les trous dans le chemin et gérer des urgences surchargées. Mais pour les vraies affaires, c’est le fédéral qui est le mieux placé. Of course. Quand on sait que le CRTC n’est qu’une sale putain qui couche avec l’industrie, qui est rassuré ? Pratte l’est.
    Pourtant il reconnaît que «Le Bloc est loin d’être le seul à souhaiter que Québec prenne le contrôle de ses moyens de communication» dit-il. «C’est aussi le cas du PQ et de l’ADQ. Le PLQ va dans le même sens, réclamant la conclusion d’une entente administrative avec le fédéral qui « assurerait une meilleure prise en compte de la particularité du contenu québécois ». Et il poursuit en écrivant «Il s’agit d’ailleurs d’une revendication très ancienne du gouvernement du Québec.»
    Quand tous les partis politiques québécois sont en faveur d'une prise sur le contrôle des télécommunications, exprimant là une revendication à tout le moins autonomiste sinon souverainiste, puisque se définissant en cela comme québécois, cela ne suffira jamais à Pratte. La paille dans l’œil fédéral ne sera jamais suffisante pour justifier qu’on l’enlève.
    Le même discours qui justifie tout et son père. En fait, n’importe quoi, pourvu que le Québec reste à sa place.