St-André n’était pas la cible …

L’expulsion de l’ancien député de L’Assomption constitue un précédent

Tribune libre 2008


Le rejet de la candidature de Jean-Claude St-André dans
L'Assomption pour
le Parti Québécois a fait couler beaucoup d’encre et agité certaines
passions la semaine dernière au sein du Parti Québécois. Il ne faut pas se
leurrer, M. St-André étant vu comme un radical, voire doctrinaire au sein du
parti, la plupart des gens ont applaudi cette décision autoritaire. Même
des adversaires, André Pratte par exemple, ont salué son courage. Il est
assez cocasse de constater que des militants membres d’un parti politique
prônant théoriquement la souveraineté d’une nation aient si peu de mémoire
et de perspective !!!
Le message qu’un tel geste envoie est clair pourtant : « à l’avenir celui
qui voudra s’opposer au chef en paiera le prix de son siège ». Il est clair
qu’ici on ne parlait pas de divergences majeures comme au temps de Johnson.
Si on regarde les résultats de M. St-André lors de la course à la chefferie
de même que la pluie de critiques contre cet énergumène, il est clair
qu’on a pris un bazooka pour abattre une mouche parce que ça aurait été
beaucoup plus simple de tenir une investiture d’un candidat local contre
lequel M. St-André n’aurait eu aucune chance.
Alors 3 hypothèses
s’affrontent : M. St-André a plus d’adeptes que l’on croît, que le parti
et sa cheffe sont incapables de mobiliser ses membres ou que le précédent
créé par l’histoire St-André sera utile plus tard.
Les 2 premières
demeurent des éléments utiles pour interpréter le passé mais peu pour
l’avenir. Le troisième quant à lui devrait faire réfléchir tous les
matamores prêts à écraser ces « fouteux » de troubles.
Tout le monde sait qu’il y a des divisions idéologiques assez prononcés
au sein du Parti Québécois et c’est normal puisqu’il s’agit, en principe,
d’un parti d’une cause : la souveraineté du Québec. Ce qu’on appelle une
coalition. Comme le parti existe depuis 40 ans, ces divergences se
traduisent de plus en plus par des guerres de clans. La course à la
chefferie en fut une bonne illustration. Le slogan de nombre de militants
des différents clans était soit : «n’importe qui sauf Marois ou n’importe
qui sauf Boisclair ». Si on regarde les résultats de cette course à la
chefferie, on comprend bien que Madame Marois n’a pas les ressources
nécessaires pour mobiliser. Alors, quel moyen il lui reste ? Imposer ses
décisions par la force en créant des précédents comme celui de St-André.
Le travail était déjà commencé avec le dernier congrès et les
modifications aux statuts et règlements. Quoiqu’il arrive, on ne pourra
plus demander de vote confiance après une élection. Nous savons très bien
que les exécutifs ne servent plus à rien sauf aller chercher de l’argent
pour payer des comités de Montréal.
Quand j’étais délégué syndical, 5% de
mes membres occupaient 90% de mon temps. Évidemment, je me faisais
reprocher de défendre les pourris et je répondais souvent : « un jour, ce
sera peut-être toi qui bénéficiera du fait qu’on s’est tenu pour ce mec ».
À la place de ceux qui ont pavé la voie à Boisclair et qui se réjouissent
actuellement des déboires de l’équipe St-André, je me tiendrais très pénard
et tenterais de trouver un moyen pour qu’une telle chose ne se reproduise
pas. Si ces mesures avaient existé dans les années 1970, jamais Louise
Harel pour ne nommer qu’elle ne serait devenue députée !
À bon entendeur,
Serge Héroux
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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