Soyons objectifs et congruents

si tout le monde s’écrase à l’interne on peut dire Adieu veaux vaches cochons!

Tribune libre 2008

Un vieil ami désenchanté par le virage du PQ vers ce qu’il nomme
«néolibéralisme» me disait qu’il voterait Vert. C’est son droit. On ne peut
pas lui en vouloir; On comprendra qu’après avoir subi deux défaites
référendaires, qu’après avoir enduré «le conservatisme Bouchard» et
souffert l’écrasement d’une supposée «relève» le goût de voter «en Vert et
contre tout» lui est venu. Je le cite :
[J'étais péquiste, j'ai voté oui aux deux référendums, j'avais mes
pancarte du oui en 95! Puis, il y a eu Bouchard qui a tout scrapé au nom du
conservatisme et les autres qui se sont écrasés. Ils ont fait les fusions
municipales parce que plus c'est gros meilleurs c'est, alors abandonnons
les provinces et faisons le canada si plus c'est gros mieux c'est! Pis
encore plus gros fusionnons aux states... Ils m'ont complètement perdu avec
Bouchard. Au congrès de Montréal centre, il ne s'était même pas présenté!
Et tous ceux qui l'ont suivit n'ont jamais rien désavoué. Pour fusionner
les villes on a dit qu'elles étaient une création de la province selon la
constitution. Me semble que le PQ la reconnaissait pas la constitution.
Puis pour faire affaire avec les states ont nous dit qu'il faut être
bilingue, mais on refuse le bilinguisme canadien! Écoute, je me suis fais
dire plus d'une fois que mon anglais n'était pas assez bon même pour des
emplois dans la fonction publique. Je suis un produit de notre système
d'éducation. J'ai vu une conférence donné par un VP d'Hydro Québec, dans le
temps du gouvernement Bouchard Landry, en anglais seulement à Montréal
alors que les gens du fédéral passaient de l'anglais au français et vice
versa.
C'est dans ce temps là que j'ai déchiré ma carte du PQ et leur ai
retourné,(...)]
Suite à sa réponse, je me suis dit qu’au fond je le comprends et je ne le
comprends pas. Sur les grandes lignes on est d’accord. On est des enfants
de René Lévesque. Des vieux de la vieille liberté. Des péquistes dans
l’âme. Pourquoi foutre aux poubelles ce qui fit autrefois notre force? On
me fera pas accroire qu’on est devenu des reliques de musé ou des enfants
gâteux. Enfin de compte je me dis que ne sont pas les Bouchard, Landry,
Boisclair – et autres qui se sont écrasés – qui ont eu la peau de mon ami
mais les embrouilles de notre ennemi commun. Sauf qu’ici, si tout le monde
s’écrase à l’interne on peut dire Adieu veaux vaches cochons! Adieu pays,
patriotes et popote roulante..!

Pourquoi enterrer le drapeau ? Avec Lévesque «voir Duplessis» on vient à
peine de le dessiner! En déchirant notre belle unité c’est notre cœur qu’on
déchire et celui d'un pays à venir. Les cartes de Parti et les Parti
eux-mêmes on s’en fout; Comme on se fout des nonos, des vendus et de leurs
imbécilités. Mais on ne déchire pas un rêve et encore moins une partie de
soi. On ne déchire pas un lieu de naissance. Parfois, ça me fait rire; tous
ceux qui veulent l’indépendance ou la souveraineté espère dur comme fer que
celle-ci se réalisera de leur vivants : sinon on baisse les bras et le
drapeau, on abandonne, on se déchire la carte de la surface d'la terre...
Avoir l’impatience du «rêve» c’est remettre à demain sa réalité ou
compromettre sa réalisation.
Si les enfants de la patrie se divisent ou se chicanent entre eux je
peux-tu vous dire qu’il n’y en aura pas de pays au dessert. Mais je vous
vois venir, vous vous dites : comme si le combat pour l’obtention d’un pays
ne se résumait qu’à un simple carré de «suc à crème». Hélas! Vous avez
raisons. C’est beaucoup plus. Pourquoi, alors, ne pilons-nous pas sur notre
propre orgueil? Pourquoi ne faisons-nous pas abstraction de tout ce qui
peut nuire à la cause d’un Québec souverain ?
Donnons plutôt l’exemple aux générations futures : soyons patients
objectifs et surtout unis. Le Québec Libre ne se réalisera pas de notre
vivant mais rien, entre temps, ne nous empêche de faire front commun autour
d’un même feu : peu importe lequel mais, crucifix, choisissons-en un. À
moins que nous n’ayons déjà déclaré forfait, que notre véritable ennemi ait
réussi l’incroyable tour de force : nous diviser pour mieux régner.
Soyons objectifs et congruents. Accéder à la souveraineté c’est
promouvoir l’unité avant même de pouvoir parler de souveraineté. Puisque
sans unité pas de souveraineté ou d’indépendance possible.
Crucifiez-moi si vous le voulez mais la souveraineté ou l’indépendance du
Québec ne se réalisera qu’à partir de cette toute petite chose (ce tout
petit carré de suc à crème) une indéfectible unité; Arrêtons de nous faire
des procès d’intentions et ayons confiance en nos enfants, notre future
voir nos futurs dirigeants. L’Histoire du Québec et des québécois
prévaudra.
Lutter contre des «géants» ou des super puissances n’est pas chose simple.
Ça ne le sera jamais. Mais si un jour on se rencontre et qu’on porte
fièrement le même drapeau et qu’on défend le même pays ce sera assurément
plus facile et plus heureux…
Dans l’adversité

Vive l’unité!

Vive la liberté!
Nicodème. C

23 nov. 08
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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    24 novembre 2008

    Nicodème, j'ai aussi un ami comme le vôtre. Son parcours est semblable. Les même arguments. À croire que c'est le même. Ça ce peut, le monde est tellement petit.
    Moi aussi je lui ai dit qu'on n'a pas subi 2 défaites référendaires; on a perdu le 1er et on a gagné le 2ème. Quoi ? me dit-il. Mais oui, n'eut été des commandites et des bombes de la GRC dans les boîtes à lettres et des camions de la Brink, et des menaces comme : «On n'aura plus de passeport», «les cousins du N.B. ne pourront plus venir jouer aux cartes avec les cousins du Québec», «on va perdre nos pensions», «on n'aura plus les piastres du Canada», etc. ad nauseam. Quant aux fusions dites «forcées», personnes aujourd'hui ne reviendrait en arrière.
    J'ai dit tout ça à mon ami et, comme vous dites, «c'est son droit. On ne peut lui en vouloir». C'est un bon ami fort agréable et plein d'humour. Mais, mon cher Nicodème, je me méfie un peu de lui. Je le soupçonne d'être un petit coquin fédéraliste qui veut me taquiner. Pourquoi pas ? On verra.
    Amitié, François Beauchemin.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 novembre 2008

    Très, très, belle réponse Monsieur Archambault. Je suis ébloui, sincèrement, après lecture on a juste envie d’enfiler son habit de travail et de réintégrer l’atelier. De ce pas j’envoie votre réponse à mon ami. En espérant qu’il ne commette pas l’irréparable et qu’il réintègre l’atelier PQ
    Bravo on vous aime fort ici.
    Nicodème

  • Archives de Vigile Répondre

    23 novembre 2008

    Conservez vos pancartes du OUI surtout celle qui affiche le dollar canadien, elles vont prendre de la valeur.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 novembre 2008

    Congruence certes. Bravo pour la congruence.
    Vive la constance et l'unité
    Choisir d'être en faveur d'un État souverain du peuple démocratique et souverain du Québec, consiste à affirmer :
    - Le peuple souverain du Québec mérite d'exister dans l'État
    - Le peuple souverain du Québec doit exister dans l'État
    - Le peuple souverain du Québec n'existe pas dans l'État du Canada
    - Le peuple souverain du Québec est le seul et unique fondateur de l'État souverain
    - Le peuple souverain du Québec n'a pas été appelé à fonder l'État du Canada
    - Le peuple souverain du Québec refuse l'État unilatéral canadien imposé d'autorité
    - Le peuple souverain du Québec est apte et capable de se gouverner dans l'État
    Si le peuple souverain du Québec est digne de se constituer dans l'État
    - c'est qu'il est doté de tout ce qu'il faut pour ce faire
    - c'est qu'il est considéré comme apte et capable de le faire
    - c'est que rien ne peut contredire le fait qu'il a cette capacité
    - c'est qu'il est ici question de principe
    Rien ne peut contredire cette capacité du peuple souverain du Québec à se doter d'un État tel que sa volonté démocratique souveraine pourra démocratiquement fonder
    - Ni les aléas et circonstances politiques, sociétales, économiques et culturelles
    - Ni la gouvernance de ses chefs
    - Ni les erreurs qu'ils pourront faire d'ici à ce que ce peuple fonde l'État qu'il désire
    Le principe de la souveraineté de l'État n'est assujetti à aucune contingence
    On ne peut retirer à ce peuple souverain du Québec la capacité de fonder et gouverner un État souverain du Québec, sans renier le principe de la souveraineté démocratique du peuple sous prétexte que
    - Les chefs souverainistes n'ont pas pris des décisions que l'on approuve
    - Les chefs souverainistes ne sont pas ceux dont on rêve
    - Les chefs souverainistes ne disent pas ce qu'on voudrait qu'ils et elles disent
    - Les chefs souverainistes n'ont pas le programme politique que l'on veut soi
    La division du vote souverainiste ne fait que retarder l'avènement de la souveraineté. Proposer la division et la dispersion du vote souverainiste à travers une adhésion à plusieurs partis souverainistes, ou à des partis qui ne le sont pas provoque le report de l'application du principe auquel on se dit adhérer.
    Quand on accuse le PQ de provoquer le report de l'accession à la souveraineté de l'État, on est congruent ou on ne l'est pas. On ne provoque pas d'autres reports en recommençant à zéro dans un autre parti fut-il indépendantiste. Ou bien le report n'est pas une tare, ou il est une tare. S'il est une tare, pourquoi participer à un report de l'application de ce que l'on voudrait accélérer.
    La solidarité, l'union, la mobilisation, l'enthousiasme sont les meilleurs accélérateurs possible. La division, la querelle, sont au contraire un frein de plus qui nous fait faire du sur place.
    Sans parler du gaspillage d'énergie.
    Toute cette énergie dispersée qui au lieu de se focaliser dans un même rassemblement, se déploie en pure perte dans la division du vote, dans les querelles, dans le recommencement éternel, repousse l'échéance dont on voudrait au contraire se rapprocher.
    La congruence et la responsabilité imposent que le principe se la souveraineté du peuple souverain du Québec, ne soit assujetti à aucune contingence. Ce principe doit s'appliquer au-dessus des intérêts partisans, des intérêts personnels, des intérêts corporatistes, des intérêts de classes, des intérêts politiques et carriéristes, des intérêts circonstanciels reliés à son manque d'intérêt, son manque d'enthousiasme, ses frustrations quant à ses rêves.
    L'oeuvre à faire.
    Un artiste, un créateur, n'assujettit pas sa création, ne soumet pas la création de son oeuvre à sa capacité d'être un génie, à sa capacité de faire une oeuvre parfaite, à la capacité de l'oeuvre d'emporter l'adhésion dans un bref court laps de temps, à la capacité de l'oeuvre d'avoir du succès dans telles conditions, à tel moment, sous telles formes, avec tels appuis.
    Notre création nous dépasse, dépasse nos intérêts personnels, et elle ne peut être créée si le rêve de la créer ne s'incarne pas dans les gestes posés pour la créer, si sous prétexte de ne pouvoir la voir se matérialiser, on refuse ou s'abstient de poser les gestes qu'il faut pour la créer. Quand on l'a commencé, on ne s'abstient pas de poursuivre sa création parce qu'un acheteur ne s'est pas présenté, parce qu'elle nous semble devoir prendre plus de temps que l'on a espéré pour la voir se terminer. Elle ne se terminera pas d'elle-même, même si on y plaque le rêve que l'on a de la voir achevée. Un projection virtuelle de l'image que l'on se fait d'elle n'en fera qu'une oeuvre virtuelle et non, matérielle. La projection peut nous donner une idée de l'oeuvre achevée dans l'idéal, mais n'achève pas l'oeuvre. Pour achever l'oeuvre, il faut mettre ses habits de travail. C'est le plus difficile, tout nous convie à d'autres ouvrages que le fait de se compromettre pour créer l'oeuvre personnelle à faire. Ensuite, ainsi paré à l'ouvrage, il faut entrer dans l'atelier, peu importe son État, peu importe qu'il soit éclairé mal ou bien, peu importe le désordre, peu importe les distractions. Il faudra faire un, rassembler son attention, sa concentration, il faudra focaliser son regard, son intelligence des choses, il faudra agir, prendre les médiums et les outils qu'il faut, et il faudra se commettre, s'engager, se mobiliser, trouver en soi l'énergie, l'attention, l'intérêt, l'enthousiasme, la confiance qu'il faut pour travailler longtemps, patiemment ou avec véhémence contre l'avis de toutes et tous, par fidélité à soi, à ce que l'on est soi, hors la peur de ne pas être à la hauteur, hors l'arrogance qui nous fait être suffisant, hors la projection qui nous fait penser au succès, hors la querelle en soi qui nous enlèvera de l'énergie vitale qui doit plutôt s'investir totalement dans l'oeuvre à faire. Il faudra travailler longtemps, cent fois sur le métier remettre son ouvrage. Il faudra le laisser reposer, s'installer dans le monde, prendre sa place dans l'énergie du monde. Il faudra y revenir ensuite pour la terminer.
    Voilà l'oeuvre à faire. Renverser les canadianisateurs
    Pour l'heure, une campagne électorale est en cours, il nous faut endosser nos habits de travail et pénétrer dans l'espace sacré de l'atelier. Il faut travailler à l'unité de soi, à la focalisation de notre collective énergie, dans le rassemblement de nos forces, hors la dispersion et la division, pour commencer à travailler à la poursuite de la création de l'oeuvre que crée depuis près de 250 ans le peuple souverain du Québec, sortir de l'enfermement de la conquête, se donner un État fondé nommément et démocratiquement par et pour le peuple souverain du Québec.
    Votons en Bloc pour le Parti québécois de Pauline Marois.