Élections du 4 septembre 2012

Question d’intégrité

Que savent tous ceux qui ont touché au dossier de la CDPQ ?

Chronique de Louis Lapointe

François Legault propose aux Québécois la création d’un poste de commissaire à l’intégrité qui regrouperait les fonctions du commissaire au lobbyisme et du commissaire à l’éthique. Il en ferait sa loi 1. Une recette convenue: un bon chien de garde qui agira à titre de caution morale....
Il faudrait peut-être commencer par le début. Soumettre la CDPQ, Hydro-Québec et les universités au pouvoir de surveillance du Vérificateur général.
Il faudrait aussi que François Legault nous explique ce qu’il a trouvé dans le dossier de la CDPQ qui lui a fait si peur qu’il a préféré démissionner du PQ plutôt que de continuer à creuser.
Que savent tous ceux qui ont touché à ce dossier ? Monique Jérôme-Forget, Jean Charest, Amir Khadir, François Legault et Pauline Marois ?
Jean-Martin Aussant, qui était à l’époque membre de la commission des affaires publiques de l’Assemblée nationale, a peut-être la réponse.
Il est difficile de s’attaquer à des empires financiers sans en subir les conséquences lorsqu’on veut faire de la politique au Québec.
Si nous avions eu un Vérificateur général ayant le pouvoir d’agir, il aurait pu alors critiquer avant le fait les politiques internes qui ont conduit la CDPQ à racheter des PCAA d’un ou de plusieurs de ses partenaires financiers ayant pour effet de soutenir le cours de leurs actions dont elle détenait probablement une importante part dans son portefeuille.
Si François Legault était sincère dans ses objectifs de faire le ménage, il commencerait là où il a laissé en juin 2009, par la CDPQ.
Comment expliquer ce silence sinon par le fait que lui aussi a les mains liées, comme les Charest, Sabia, Rousseau et tous les autres qui préfèrent garder le silence au sujet de ce honteux épisode de l’élection de 2008 qui est demeuré une énigme toujours inexpliquée parce que nos entreprises de presse n’ont pas fait leur travail, en particulier celles qui sont reliées directement ou indirectement à la CDPQ?
Allez savoir pourquoi Sabia refuse d’enquêter sur les pertes records de la Caisse?
***
Sur le même sujet :
Secret bien gardé à la CDPQ
Les administrateurs de la CDPQ ne savaient pas
Le gouvernement éthique de Jean Charest
*P.S. Lire également les liens proposés par Jean-Claude Pomerleau en commentaire au présent billet.

Featured bccab87671e1000c697715fdbec8a3c0

Louis Lapointe534 articles

  • 888 967

L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.





Laissez un commentaire



3 commentaires

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    4 août 2012

    Vous êtes sur le thème de l'influence néfaste des affairistes sur le Parti Québécois. Une question fondamentale sur laquelle je me suis arrêté dans quelques textes publiés sur Vigile.
    Ce que savait François Legault sur le désastre financier de la Caisse :
    La crédibilité de M Legault
    La question qui tue.
    http://www.vigile.net/La-question-qui-tue,35379
    Et ma question qui tue reposée à François Rebelo lors d'une rencontre et sa réponse, juste avant qu'il ne quitte le PQ :
    Ce que révèle ma rencontre avec François Rebello.
    http://www.vigile.net/Ce-que-revele-ma-rencontre-avec
    Deux texte édifiant sur le thème de l'influence néfaste des affairistes au Parti Québécois.
    Mon dernier texte sur ce thème : La trahison de Lucien Bouchard,
    J'y reviendrai dans un prochain texte pour indiquer que des gros morceaux sont parti et démontrer que la parti a décidé d'agir, mais il lui reste à faire la démonstration qu'il est crédible pour aller au bout de cette tâche si critique pour la suite de l'histoire.
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    3 août 2012

    Voilà une question qui mériterait son lot de réflexion par tous les québécois avant de se présenter aux urnes le 4 septembre prochain.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 août 2012

    Monsieur Lapointe,
    Nous sommes en face d'un contexte civilisationnel qui engendre les situations que vous décrivez.
    Un article de monsieur Rodrigue Tremblay qui vient d'être publié ici sur Vigile propose une synthèse extrêmement juste et pertinente à ce sujet et j'endosse sans réserve l'analyse de monsieur Tremblay:
    http://www.vigile.net/Pourquoi-les-choses-vont-mal-et