Québec, le prix de la trahison

Ce qui rend grand un défi, c'est de faire qu'il soit une réalité

Tribune libre - 2007


"Ceux qui luttent contre l’indépendance du Québec favorisent, consciemment ou inconsciemment, avec bonne ou mauvaise foi, la disparition de leur peuple." - Guy Bertrand
***
La dégradation de la convergence des Québécois vers la conquête de leur
statut de souveraineté nationale dépasse largement les cercles des milieux
politiques pour trouver des échos au sein d’une grande partie des élites et
de la population. Par ce désintérêt collectif et mimétisme aliénant, le
Québec supporte seul des sanctions profédéralistes québécoises (avec des
chantages permanents de toute sorte de non coopération bilatérale et le
blocage des arrangements fiscaux et commerciaux détenus en exclusivité par
le monopole du pouvoir centraliste d’Ottawa), ainsi que des sanctions
diplomatiques (contournement systématique dans les instances
internationales et les alliances, à commencer par les organismes de tout
genre dépendant de l’ONU) et économiques (déficit fiscal galopant, baisse
des investissements et des flux financiers, délocalisations, désaffection,
vulnérabilité des secteurs de productions primaire et secondaire de
l’alimentation, du tourisme...), s’acharnant — le Québec — vainement à nier
la réalité et continuant à retenir les amarres qui le tiennent captif d’un
système fédéral contraire à ses intérêts nationaux. Ainsi Josiane Criscuolo résumait le manque de liberté: "L’indépendance est un choix personnel, la dépendance est une contrainte implacable".
De cette réalité de pérennité servile envers un régime fédéral qui tient
les Québécois dans une situation de dépendance quasi totale, ne peut sortir
autre condition collective que celle qui a été marquée à "feu" à d’autres
peuples affranchis, et que l’on peut résumer en ces mots: il n’y a pas de
peuple qui soit plus mal enchaîné que celui qui a acheté ses propes
chaînes. C’est pourquoi, pour le Québec il n’y a qu’un seul choix cardinal,
celui du maintien inconditionnel des souverainistes pour arriver à
conquérir l’indépendance nationale, laquelle ne pourra se réaliser qu’à
travers le mouvement social, politique et économique indissociable de la
doctrine inculquée par la dynamique de la "Révolution tranquille" à une
grande partie de la société québécoise qui se retrouve aujourd’hui divisée
principalement en raison des décisions politiques erronées.
Dû au choix de cette conjoncture de division sociopolitique et
d'imposition de dualisme économique hostile -- mondialisation -- actuellement
vécue au Québec, et qui nous a fait reculer politiquement aux années
soixante, l’effort devant être entrepris par les souverainistes pour
combattre cette dissociation sociopolitique et économique ne devrait pas
résulter par une fuite en avant des forces indépendantistes en se divisant
en groupes d’intérêts partisans prétendant conditionner le spectre
politique au Québec. Il s'avère que seule l’union harmonieuse des
souverainistes, canalisée par le PQ (l’unique force indépendantiste avec
répresentacion parlementaire au Québec et possédant en plus de solides
assises politiques au niveau national), permettra que celui-ci puisse être
résolument décidé à faire l’indépendance du Québec, laquelle peut dès lors
se concrétiser.
L’objectif demeure toujours le même: ce qui doit s’adapter à la
conjoncture, c’est la stratégie des souverainistes visant la réalisation de
cet objectif national à conquérir, qui n’est nul autre que la souveraineté
du Québec. En effet, pour les souverainistes, le grand défi consiste à se
doter de liens politiques qui soient des mécanismes stables, efficients et
permanents d’entraide et de solidarité organisationnelle, dans la plus
grande concentration politique possible. Dans une telle perspective, la
poursuite de la souveraineté politique absolue appuyée sur les bases
ethniques est un gage de réussite inéluctable.
La survie du peuple québécois dans ce monde de dualisme sociéconomique,
politique et de mondialisation des marchés ne peut reposer que sur un État
souverain, d’où les accords bilatéraux avec des tiers pays, deviennent des
contraintres réciproques à des échanges culturels et commerciaux, procurant
dans la balance de paiements des équilibres monétaires ainsi que d’autres
avantages politiques, économiques et culturelles. C’est pourquoi, tel qu’il
se comporte depuis 1867, le fédéralisme avec tous ses pouvoirs d’exclusions
est un système politique et fiscal pervers allant à l’encontre de l’intérêt
général des Québécois. Ce même système établit fondamentalement la
prééminence du principe supérieur de la démocratie centralisée à Ottawa sur
celui des partages d’équité entre les membres de cette fédération qui n’est
au bout du compte qu’une instance arbitraire et génératrice de chantages
permanents portés contre le Québec.
Jean-Louis Pérez (membre du PQ)
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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2007

    J'ai de sévères doutes que le PQ soit le moteur de notre libération nationale. Ce n'est pas parce que le PQ a des députés élus qu'ils vont forcémment faire l'indépendance. N'oubliez pas que ce groupe a été au pouvoir pendant plusieurs mandats, et nous sommes toujours prisonniers du Canada.
    Qu'est-ce qui nous empêchait de se donner une constitution, un hymne national ?
    Bien au contraire, avec l'étapisme, l'administration provinciale et les autres détours, le PQ a fait reculer notre objectif. À mon avis, les forces indépendantistes doivent aller voir ailleurs, et ça presse.

  • Archives de Vigile Répondre

    21 mai 2007

    Ce ne sont pas les souverainistes qu'il faut unir mais le peuple.
    S'il y a des gens du peuple qui travaillent contre la souveraineté, il y a aussi des souverainistes qui travaillent contre le peuple.
    Les deux entités ne se reconnaissent plus.
    Il faut cesser les reniements.