Accès à l'école anglaise

Plus putassier que cela…

Tribune libre - 2007

J’ai lu le jugement de la cour d’appel relatif au droit de fréquenter l’école anglaise par tous les enfants du Québec, tous ses frères et sœurs et tous leurs descendants. Pour ce faire, une seule condition : payer quelques milliers de dollars (une seule fois) en envoyant son enfant dans une école privée anglaise.

Se rendant compte que les écoles privées n’étaient pas soumises à la Loi 101 et que des immigrants en profitaient pour contourner la loi, les parlementaires québécois avaient (à l’unanimité) voté une loi permettant de boucher cette brèche. Le but ultime étant de maintenir la primauté de l’enseignement en français au Québec.

Par cette nouvelle décision insensée, le tribunal se substituant aux députés élus vient de rouvrir la brèche.

Pas beau ça ?

C’est l’étonnante décision rendue publique hier par la Cour d’appel du Québec dans une cause entendue par trois juges dont un juge unilingue anglophone qui ne rend ses décisions qu’en langue anglaise, et qui de surcroît est un ancien avocat d’Alliance Québec (Me Allan R. Hilton).

Faut le faire !

Avant d’aller plus loin, accordons une bonne main d’applaudissements pour « le bon jugement » du juge en chef (J.J. Michel Robert) dont les convictions politiques sont bien connues.

Mais, faut pas se choquer, car tout cela est noooooooooooormal. Nous sommes au Québec après tout! Et le bon juge en chef a agi ainsi, sachant que les deux autres juges pouvaient, eux, s’exprimer dans les deux langues officielles du pays.

Plus putassier que cela…

Évidemment, la décision rendue a pour conséquence d’affaiblir, encore une fois, la Loi 101 dont le texte est tronqué, troué, ramolli par les nombreuses décisions rendues à son encontre, entre autres, par la Cour suprême.

Mieux que cela, en consultant le texte de cette décision touchant l’avenir même du peuple québécois, je constate que le tribunal n’a même pas jugé nécessaire de faire la traduction de tous les documents présentés pour preuves et de l’argumentaire du juge Hilton. Là encore, c’est dans la normalité des choses puisque chaque juge peut choisir de rédiger son jugement dans la langue de son choix. (http://www.jugements.qc.ca/)

De plus, sachez que vous serez confondus, dus, dus, lorsque je vous apprendrai que les parents-plaignants (originaires de Jordanie) ont émigré au Québec il y a de cela dix-huit ans.

Pis?

Pis, après avoir vécu dix-huit longues années au Québec, ils ne peuvent même pas s’exprimer en français, tout en affirmant haut et fort qu’ils agissent ainsi afin que leurs enfants soient bilingues.

Mon œil !!!

Le comble est que leur avocat, Me Brent Taylor, affirme qu’il est terminé le temps où les francophones prétendaient que leur langue est en danger. « La langue française n’est pas en danger par l’effet de ce jugement », affirme-t-il sans rire.

So what !!!

C’est d’ailleurs ce que les anglos affirment à chaque fois qu’un morceau d’affirmation linguistique est arraché de la Loi 101.

...
Je constate qu’il y a des coups de pieds au derrière qui se perdent… Heureusement que je suis pacifiste !


Serge Longval,
Longueuil



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3 commentaires

  • Georges-Étienne Cartier Répondre

    23 août 2007

    Eh non ! Malheureusement qu`on l`est !

  • Archives de Vigile Répondre

    23 août 2007

    C'est au même juge Hilton que l'on doit la décision sur l'erouv, faisant de tout le territoire de la municipalité d'Outremont un territoire hassidique.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 août 2007

    Ce jugement bébête, ignorant de la réalité québécoise, "pas trop surprenant venant d'un juge anglo" fera plus pour la cause de la souveraineté du Québec que les années de gouverne de la province de Québec par le PQ et celles d'opposition du BLOC à Ottawa.
    Ça prend des coups de pied au cul pour que le nationalisme des Québécois francophones se réveille un peu mais il a tendance à s'endormir de nouveau peu après.