La crise linguistique couve. Les "snipress", ces activistes embusqués toujours prompts à tirer sur les défenseurs de la culture québécoise, par des articles incendiaires dans les gazettes carrées, auront beau multiplier les attaques, rien n'y fera. Les politiciens auront beau esquiver le problème par des stratégies de déni ou de dissuasion, rien n'y fera. Les scribouilleurs de GESCA, payés pour désamorcer les conflits, dissimuler leur gravité, disqualifier les mesures correctives, auront beau s'exténuer à la tâche, rien n'y fera.
Les Québécois se sentiront de plus en plus menacés dans leur existence même.
D'autant plus menacés que les pouvoirs canadian, par juges interposés, par ruses législatives, médiatiques ou autrement, ne laissent aucun répit aux politiques de sape qui s'attaquent depuis les commencements au fait français dans ce pseudo-pays!
D'autant plus menacés que la "communauté anglophone" du Québec n'a jamais renoncé, même après 150 ans de minorisation, à rebâtir une majorité anglaise à Montréal... Elle y est aujourd'hui parvenue. Son ambition va dès lors croître davantage, ainsi que son arrogance et sa détermination à en finir avec cette Loi 101 si injuste à son égard... [Le jugement Hilton illustre parfaitement cela->8414]. L'affichage anglais va s'étendre, la lutte pour l'accès à l'école anglaise va s'intensifier, les milieux de travail anglais, entreprises et commerces, vont résister avec plus de vigueur aux incitations à la francisation, etc...
Le contexte de crise est là: tous les éléments y sont. Ne manque plus que l'étincelle. Comme, par exemple, un ultime jugement défavorable à la Loi 101 par la Cour suprême du Canada.
Les Québécois réagiront à la mesure de cette menace. [La crise linguistique de St-Léonard dans les années '70->11773] risque de paraître bien inoffensive à côté de ce qui se dessine à l'horizon.
***
Que propose le PQ de Pauline Marois dans ce contexte de turbulence annoncée?
Une "nouvelle Loi 101", rien de moins! Mais, dites-moi, si l'ancienne Loi 101 n'a pas pu résister aux assauts canadian, comment la nouvelle y réussirait-elle? Misère!
Ainsi, comment peut-on prendre au sérieux cette disposition annoncée de la "francisation OBLIGATOIRE pour les nouveaux arrivants"? Qui ne voit déjà tous ces snipress s'activer, au nom des chartes et en conformité avec la politique du multiculturalisme canadian et de la Loi sur les langues officielles au Canada (donc au Québec), pour déployer tout l'arsenal de dissuasion auquel le PQ a si souvent fini par se soumettre... se pliant ainsi aux diktats d'une minorité aux dépens des intérêts supérieurs du peuple québécois?
***
Ne croyez pas que nous avons mal saisi le message de la nouvelle orientation péquiste. "Les Québécois ont peur, ils ont refusé de se dire OUI, ils ne sont pas prêts..., ils ne veulent plus entendre parler de...", etc... Le PQ s'ajuste. Puisque le peuple veut une pause, dites-vous, en attendant une meilleure conjoncture, le PQ fera avancer sa cause le mieux possible!
Nous avons pu prendre la mesure de cette nouvelle orientation dans le dossier du CRTQ... Le PQ demande au gouvernement Charest de demander au gouvernement canadian de céder au Québec ses pouvoirs dans le domaine des télécommunications. WOW! Audacieux...
Et après, quand à Québec et à Ottawa, on aura répondu NON, que fait le PQ? Rien, on passe à un autre dossier qui fera aussi avancer la cause... Re-misère!
***
On le voit bien, ce n'est pas d'une nouvelle Loi 101 dont les Québécois ont besoin. C'est d'un nouveau pays!
Et ça, Madame la chef du PQ, malgré l'urgence et la gravité de la situation actuelle, ça ne semble pas visible sur le radar du PQ. On dirait que, dans ce parti, depuis 1995, on ne voit jamais rien venir...
Quand les choix d'un parti politique rompent avec les aspirations de la conscience nationale, ce n'est pas la Nation qui disparaît...
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Pauline Marois promet une «nouvelle Loi 101»
Pauline Marois (Photo François Roy, La Presse)
Jean-Philippe Angers - La chef du Parti québécois, Pauline Marois, a promis dimanche une «nouvelle Loi 101» en présentant ses engagements pour la protection du français.
Un gouvernement du PQ mettrait en place des mesures spécifiques pour franciser les entreprises et les commerces de moins de 50 employés, notamment des crédits d'impôt, rendrait la francisation obligatoire pour les nouveaux arrivants et renforcerait l'apprentissage du français dans les écoles primaires et secondaires.
À l'occasion d'un rassemblement réunissant dans l'est de Montréal les trois candidats aux élections complémentaires du 12 mai et quelques centaines de militants, Mme Marois a soutenu qu'il était clair que le français perdait du terrain, particulièrement à Montréal. Elle a déploré le «laisser-faire» du gouvernement libéral.
La chef du PQ a dit croire qu'il était plus que temps de modifier et de renforcer la Loi 101.
Source: http://www.cyberpresse.ca/article/20080427/CPACTUALITES/80427057/1026/CPACTUALITES
Rappel
Pauline, ô Pauline, ne vois-tu rien venir?
Quand les choix d'un parti politique rompent avec les aspirations de la conscience nationale, ce n'est pas la Nation qui disparaît...
Recomposition politique au Québec - 2011
Bernard Frappier57 articles
Fondateur, directeur et animateur de Vigile.net de 1996 à 2012.
Récipiendaire de la médaille Bene Merenti de Patria de la Société Saint-Jean Baptiste de Montréal, 2012.
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Fondateur, directeur et animateur de Vigile.net de 1996 à 2012.
Récipiendaire de la médaille Bene Merenti de Patria de la Société Saint-Jean Baptiste de Montréal, 2012.
« Bernard Frappier a réalisé une oeuvre d’une importance capitale dans le destin du Québec. Contre ceux qui voudraient effacer la mémoire de la nation, il a créé Vigile, grand phare et lieu de débat incomparable. » - Bernard Desgagné
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6 commentaires
Bruno Deshaies Répondre
19 juillet 2011UN AUTRE RAPPEL
Bruno Deshaies, 19 juillet 2011
Quatre ans plus tard, à une semaine près,la même difficulté d'unir les forces indépendantistes de façon pragmatique persiste auprès des indépendantistes.
VOIR :
PQ-Pauline
Occuper le vide
Il m’apparait cependant très important de créer un mouvement politique, indépendant de tout parti politique, EN PREMIER LIEU
Frédéric Picard
Forum du journal Le Québécois
lequebecois.actifforum.com
jeudi 5 juillet 2007 8 messages
ICI : http://www.vigile.net/Occuper-le-vide
- Deux commentaires de Bruno Deshaies,
-- Premier commentaire, le 6 juillet 2007
Mettre en marche le MOUVEMENT
Le MOUVEMENT d’idées préconisant l’indépendance du Québec est certainement très important. C’est une approche sérieuse et déterminante. Toutefois, il faudra élaborer un contenu substantiel pour agir si l’on veut vraiment sortir du cadre autonomiste fédéraliste traditionnel. Pour l’heure, ce contenu n’est ni dans les documents du PQ ni dans ceux du BQ. Il y a trop de phraseurs parmi eux. Nous oserions dire, au risque de nous faire accuser de défendre une « secte », que Les Normes de Maurice Séguin et sa synthèse explicative de l’Histoire de deux nationalismes au Canada devraient être parmi les documents clés de la nouvelle approche indépendantiste.
Avant d’écrire un Manifeste de l’indépendance, il faudrait avoir l’humilité d’étudier en profondeur la pensée de l’historien Maurice Séguin. Il serait important que des discussions entre des indépendantistes sincères et raisonnables se fassent sur des bases solides et un canevas politique indépendantiste bien mûri et clair. Nous possédons déjà les fondements nécessaires dans les deux ouvrages cités ci-dessus de Maurice Séguin. Comme historien chevronné, ce penseur québécois a étudié en profondeur la psyché des Québécois-Français ainsi que des Anglo-Québécois et des Canadians. Si l’on veut se donner le temps et prendre la peine de le comprendre, il faut sans faute se départir des bases traditionnelles de l’optique fédéraliste (par ex. : le gendre de discours sur le déséquilibre fiscal et tout le reste du même acabit par notre élite indépendantiste-optimiste).
Ce MOUVEMENT d’idées pourra transformer la société québécoise à condition que les idées indépendantistes deviennent autres choses que du romantisme souverainiste et de l’opportunisme électoral et politique. Devant une pareille situation, il importe sérieusement pour les indépendantistes de former un état-major capable de créer un réseau de personnes qui mettront la main à la pâte afin de diffuser en profondeur les fondements de l’indépendance dans toutes les régions du Québec. Par conséquent, il faudra former des formateurs de formateurs. Cela prendra du temps, mais au moins ceux qui auront compris pourront être assez motivés pour influencer d’autres personnes et ils pourront surtout réagir à l’offensive massive que n’éviteront pas de mettre en place les défenseurs du fédéralisme canadien/canadian. Au fond, ce qu’il y a de plus important, comme l’écrit Maurice Séguin, consiste à faire « pénétrer dans la conscience canadienne-française le concept de la nécessité de l’indépendance sur le plan politique d’abord […], de démasquer l’imposture de la tradition LaFontaine-Parent, ce bon vieux mythe séculaire d’une égalité possible entre les deux nationalités […], [et plus encore, le mythe] de la possibilité pour les Canadiens-Français d’être maîtres chez eux et de s’épanouir dans un Québec qui demeurerait à l’intérieur de la Confédération. » (Maurice Séguin, Histoire de deux nationalismes au Canada, p. 430.) »
Le Rond-Point des sciences humaines
-- Deuxième commentaire, le 7 juillet 2007
Provoquer la formation d’un état-major du MOUVEMENT ?
Je ne crois pas, personnellement, que le MOUVEMENT DOIVE ALLER S’ÉCHOUER SUR LES RÉCIFS D’UN NOUVEAU PARTI POLITIQUE qui n’aura pas fait ses devoirs au sujet des fondements mêmes de l’indépendance. Choisir des candidats qui auraient vraiment le « virus » de l’indépendance n’est pas une mince besogne à entreprendre au Québec. La doctrine fédéraliste a tellement spolié notre pensée collective indépendantiste au Québec qu’il faudrait presque un miracle pour se débarrasser de notre manteau fédéraliste-autonomiste-souverainiste-association-partenariat-ouverture-et-petit-pas du maître chez nous mais sous la domination de l’Autre, c’est-à-dire de l’Autorité fédérale représentant le grand ensemble et le vivre en commun que nous serinent nos belles et grandes Chaires du Canada de 7 ans (renouvelables indéfiniment) et de 5 ans (à renouveler sous surveillance des pairs). Cette chape de plomb fédéraliste a des tentacules canadians et aussi internationales. Une véritable pieuvre qui travaille sept jours par semaine à former des fédéralistes bien endoctrinés et fiers de l’être.
Le camp indépendantiste, pour sa part, possède très peu de moyens et en plus il est subdivisé à l’infini à tel point que chaque indépendantiste a son « indépendance » à lui. Dans l’esprit des Québécois, le concept d’indépendance étant tellement polysémique qu’on peut se demander si l’on sait ce que c’est. Si on le savait vraiment, on pourrait certainement marcher en avant et progresser sûrement vers l’objectif. Or, ce n’est pas ce que nous observons. Nous sommes dispersés. Nous tournons en rond : fin ou moyen ? Finalement, la souveraineté demeure continuellement à la croisée des chemins.
Un état major de l’indépendance commencerait d’abord par exprimer les fondements de l’indépendance. Il prendrait une posture qui ne laisse aucun doute sur son objectif. Il veillerait à affirmer clairement ses concepts, à les expliquer ouvertement et à les défendre. Inévitablement, on retrouverait sur ce chemin les fédéralistes. Or le MOUVEMENT qui serait donné par ces idées nouvelles devrait atteindre le cœur et l’esprit des Québécois. Ce n’est plus de l’analyse politique à tour de bras qu’il faudra faire, mais plutôt un travail de diffusion et de persuasion, bref de COMMUNICATION. Pour ce combat, les indépendantistes doivent se préparer et former une élite susceptible de réaliser l’objectif visé.
***
N'est-ce pas que le débat a assez duré ? Il faut un état-major capable d'être transparent et une équipe initiale bien intentionnée prêtent poser les balises qui orienteront l'action non pas en fonction des circonstances mais de la FIN.
- Un seul objectif
Le CAP à poursuivre a un nom sans équivoque : « Cap de l'indépendance nationale du QuéBec. » Il s'agit de créer une unité politique indépendante reconnue par les autres États dans le monde.
- Un seul moyen collectif
Les indépendantistes québécois doivent s’unir pour agir dans l'ordre et la détermination sans failles.
http://blogscienceshumaines.blogspot.com/2010/10/mettre-le-cap-sur-lindependance.html
Jacques Bergeron Répondre
18 juillet 2011C'est en dehors des partis politiques et seulement là que nous pouvons agir, puisque on refuse de suivre celles et ceux qui ont fait de la sauvegarde et de la promotion du français leur cheval de bataille. Nous devons comprendre, malheureusement,que nos politiques, «PQ» «PLQ» «QS» et autres, ont d'autres préoccupations ne pouvant comprendre que seule l'indépendance pourra régler ce problème et qu'il n'y a qu'un seul motif pour vouloir faire du Québec un pays indépendant, tous les autres motifs faisant partie de leurs programmes étant inhérents à celui-ci. C'est ça qu nous avons dû expliquer au chef du «PQ» par une lettre que nous avions adressée à M. Landry avant qu'il ne perde le pouvoir lors de l'élection qui a suivi cet envoi.Nos dirigeant-e-s comprendrons-ils un jour que leurs programmes,s'ils ne sont pas inspirés par leur volonté de faire du Québec un pays de langue française ne valent rien.
Archives de Vigile Répondre
6 mai 2011Est-ce que Kadir ne devrait pas se greyer d'une canne ? Ainsi, il lui serait plus facile de cacher le gros cheval de Troye qu'il prépare...Les Québécois aiment tant les drames de tous ordres. D'ailleurs, nos médias ne les entretiennent-ils pas dans cette atmosphère du matin au soir et même la nuit.
Peut-être avec l'appui des choeurs des indépendantistes pour le NON, de gauche et d'extrême-gauche, serait-il assuré d'être élu ?
Et tant qu'à faire, pourquoi pas une chaise roulante pour Gérard Deltel...
Et Pauline Marois devrait quant à elle se greyer d'un chien d'aveugle. Ainsi, elle pourra se justifier de ne pas avoir vu...!!!
Archives de Vigile Répondre
1 mai 2008Oui c'est amusant de casser du sucre sur le dos de Pauline Marois. Mais j'ai une question comme ça un peu dérangeante pour tout le monde ? J'attends toujours une mobilisation des autres milieux. J'ai même un commentaire très déprimant pour tout le monde.
Plus personne chez les syndicats, chez les groupes sociaux, chez les travailleurs, chez les intellectuels, chez les écrivains, chez les artistes, ne dit rien. Et l'ADQ supposément nationaliste dans tout ça ? Regardez la réalité en face. Le problème est bien plus large que le PQ. Pauline ne voit rien venir. Et nous tous nous ne voyons rien venir non plus.
Pauline ne voit rien venir. Ah peut-être ? Mais oû sont les acteurs sociaux de la nation qui ferment eux aussi leur petite gueule et n'ont plus rien à dire sur le recul historique de français et la dispartion accélérée de la langue française au Canada, au Québec et à Montréal ? En réalité, nous sommes tous à blâmer.
webmestre Répondre
28 avril 2008Que peut-on voir venir...?
Très bonne question. Un peuple ne peut pas rester passif devant l'imminence de sa disparition. Des élites, oui, peuvent rester indifférentes. Le peuple, non.
Qu'arrive-t-il quand les élites ne répondent plus aux aspirations du peuple? Elles sont remplacées. Démocratiquement, dans les urnes, ou plus violemment, dans la rue.
Nul ne contestera le péril extrême qui menace le peuple québécois.
Ni la réponse inadéquate des élites.
Alors que voit-on venir?
Au Québec, les urnes vont s'exprimer avant la rue.
Les prochaines élections pourraient sanctionner, une fois de plus, et peut-être mortellement, le PQ pour sa frilosité et ses velléités dans la défense de l'identité québécoise.
Les résultats des trois partielles, le 12 mai prochain, donneront une indication intéressante à ce propos.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
28 avril 2008BERNARD, Ô BERNARD, QUE CROIS-TU DONC VOIR VENIR?
"La crise linguistique de St-Léonard dans les années ’70 risque de paraître bien inoffensive à côté de ce qui se dessine à l’horizon."
Mais où sont donc les indices de révolte chez ce peuple?
Gesca a réussi à anesthésier ce peuple depuis longtemps. Il ne réagit plus à rien sauf à l'illusion de l'honnêteté dans le sport: combien de millions rapporte aux Gillett de ce monde une partie de plus au Centre Bell? On s'en fout: Go Habs Go! Agitons le petit fanion en croyant que le goaler fait tout ce qu'il peut pour les arrêter TOUTES! Pendant ce temps le niveau de vie des Montréalais de l'est avoisine celui de Haïti sans que la moindre solidarité ne s'exprime dans les vestiges de la Nouvelle-France.
Et le rouleau compresseur de la haine continue de se dérouler d'ouest en est. Les Anglais nous ont laissé parler français après la conquête ils l'ont regretté en voyant la revanche des berceaux. On ne les y prendra pas deux foix, ils vont nous noyer en empêchant par la Cour Suprême du Canada toute francisation de cette NOUVELLE MAIN D'OEUVRE qui va nous manquer si cruellement si on en augmente pas l'entrée annuelle à 60,000. Charest? Le bon peuple continue de lui baiser le...pied!.