Pas d'élections au Québec avant le budget fédéral, dit Charest

Le premier ministre fait le bilan de la session et de ses années au pouvoir

Québec 2007 - Parti libéral du Québec



Le bilan parlementaire du premier ministre avait des airs électoraux, hier à Québec. M. Charest a sermonné Gilles Duceppe, qui menaçait la semaine dernière de le priver de la solution au déséquilibre fiscal tant attendue. Il en a aussi profité pour vanter ses réalisations depuis 2003 et préciser ses accusations de «manque de jugement» à l'endroit d'André Boisclair.
Québec - Avant de déclencher des élections, le premier ministre Jean Charest veut voir la solution au déséquilibre fiscal dans le budget Harper. Il qualifie par conséquent d'«indécente» et d'«insensée» la menace évoquée par le Bloc de faire tomber le gouvernement Harper sur la question afghane avant que ce dernier ne puisse le déposer. «Gilles Duceppe doit absolument reculer devant ce projet insensé qui est contre les intérêts du Québec [...]. C'est le comble de l'égoïsme politique, le geste qu'il s'apprête à poser. Il faut absolument qu'il recule là-dessus.»
M. Charest a fait cette déclaration dans le cadre du traditionnel bilan de la «session» parlementaire d'automne. Mais celui-ci, contrairement à la coutume, s'est tenu en dehors du parlement, dans une grande salle d'un hôtel de Québec, avec décor, présentation multimédia et en présence des ministres. Les membres de l'entourage de M. Charest ont expliqué que la salle disponible au parlement ne payait pas de mine (étant décorée de «simples rideaux bruns») et qu'il était impossible d'y projeter des présentations de type «PowerPoint». Au moins un journaliste a protesté. La conférence de presse «aurait dû se dérouler au 1.30, la salle de conférence de presse du Parlement», a fait valoir Rémy Nadeau, du réseau NTR et membre de l'exécutif de la Tribune de la presse. «Ça aurait sauvé un peu de sous des contribuables et ça nous aurait permis de fonctionner ou de travailler un peu mieux», a-t-il dit à M. Charest avant de poser la première question. L'opération de communication a coûté quelque 6000 $.
Une cote AA2
En tout, M. Charest a parlé quelque 55 minutes, dressant un bilan détaillé non seulement de la dernière session, mais de toute l'année 2006 et même, pour plusieurs secteurs abordés, de l'ensemble du mandat du PLQ entamé en avril 2003. Selon lui, le Québec «va mieux» qu'à l'époque, a-t-il dit, semblant tester son discours électoral. Il soutient que «les familles sont mieux soutenues au Québec aujourd'hui qu'elles ne l'ont jamais été [...] que l'éducation dispose de beaucoup plus de moyens qu'elle n'en disposait; que l'économie va mieux; que le développement durable est devenu un projet de société. [...] Que les finances publiques sont assainies et que le leadership du Québec s'affirme tant au Canada qu'à l'international.» Alors qu'André Boisclair s'était accordé un B+ vendredi lors de son bilan, le premier ministre, lui, attribue sa «cote» AA2 : «Elle vient des gens de l'extérieur du Québec [Moodys] qui ont apprécié les efforts que tous les Québécois ont faits depuis les dernières années pour assainir nos finances publiques», a-t-il expliqué en notant que ce rehaussement permettait d'économiser 50 millions de dollars par année en intérêts. M. Charest a aussi souligné que le taux de chômage actuel (8 %) était le plus faible depuis 1975. 200 000 québécois de plus ont un emploi, ce qui porte le nombre des actifs à 3,8 millions. Du reste, 50 000 personnes de moins sont assistées sociales, 492 000 aujourd'hui plutôt que 544 000 en 2003. Sur la baisse de l'investissement au Québec depuis 2005, M. Charest a affirmé qu'elle procédait des mêmes phénomènes qui ont affecté le secteur manufacturier partout en Amérique du nord. «Les projections de croissance économique pour l'Ontario dans la prochaine année sont dans beaucoup de cas en deçà de celles pour le Québec», a-t-il noté, optimiste.
Maturité
Par ailleurs, M. Charest a laissé entendre que les accusations répétées de «manque de maturité» et de «jugement» que son équipe et lui lancent constamment à André Boisclair n'ont de liens qu'avec ses agissements à l'Assemblée nationale et non avec sa consommation passée de cocaïne, ou même sa participation récente à un sketch humoristique douteux. M. Boisclair avait qualifié ces invectives de «petites tactiques cheap», la semaine dernière. M. Charest estime que le chef péquiste n'aurait pas dû faire état en chambre d'un appel privé effectué par le ministre Raymond Bachand et qu'il a fait perdre une semaine à l'Assemblée avec des «enfantillages» sur la question de la nation. Au sujet des élus libéraux qui ont crié à M. Boisclair qu'il n'était pas «blanc comme neige» - référence à la cocaïne - M. Charest a laissé entendre qu'il s'agissait de répliques légitimes à des affronts de la même eau: «Allez voir les questions qu'il posait, nous on a répondu à ses attaques», a-t-il dit.


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