Ou quand le hockey dispose du vide politique courant

Chronique d'Élie Presseault

Après Barack Kovalev, Lucien Lemieux ou Mario Bouchard fait des siennes, c’est selon. L’intervention du grand 66 à l’encontre des autorités de la ligue s’inscrit dans le fil d’une certaine continuité sociétale. Faisant fi d’une certaine incongruité de discours, Mario le Magnifique menace de faire table rase et de retirer ses billes de la LNH. Suite à l’annonce de Labeaume et de son projet de nouveau Colisée, le noiraud ponctue la conclusion d’un match de haute voltige disciplinaire.
Présentons les faits : Mario Lemieux s’est retrouvé propriétaire des Penguins de Pittsburgh presque par accident. Après avoir sauvé les Penguins de la faillite comme joueur, Mario a permis la réémergence de l’équipe et renoué avec les grands honneurs. Sorti de l’Igloo, Mario peut désormais pavoiser et entonner un air de grand opéra. Nous ne pouvons en dire autant des peinards que nous sommes actuellement au Québec.
Depuis un an, le portrait disciplinaire de la LNH a définitivement pâli devant l’ampleur des faits disgracieux se succédant. Au premier plan, cette mise en échec de Matt Cooke à l’aveugle tout juste derrière Marc Savard et le monde de s’écrouler. Reconnaissons les airs de grand plan que se donne Alexander Ovechkin : le choc des titans s’étant éclipsé à la faveur de la commotion cérébrale de Sidney Crosby et des mésaventures du tsar Ovechkin, nous avons fait place aux gardiens. Le 2 février, Brent Johnson a corrigé Rick Dipietro d’un seul coup de poing. Ce dernier avait causé une échauffourée et démontré une rudesse envers nul autre que… Matt Cooke.
Puis la descente aux enfers survint : alors que le Canadien goûta à la médecine administrée par les Bruins mercredi passé, les Islanders sévirent à nouveau contre les Penguins le vendredi qui suivit ces premières flammes de l’enfer. Quoi que le Canadien pourrait favorablement compter sur les services de Matt Cooke et Brooks Orpik en ce moment, il faut dire que ces deux derniers joueurs ont attiré certains sarcasmes eu égard à un certain côté jaune qu’ils assument. Pouvons-nous dire pour autant que Mario Lemieux se soit peinturé dans le coin? Poser la question, c’est y répondre.
Revenons sur ces entrefaites : Mario Lemieux a nécessairement assumé un pan obscur de son charisme dans la dernière sortie qu’il fit à l’encontre des dirigeants de la LNH. Il ne fut pas sans rappeler un certain effet que peut avoir Lucien Bouchard sur des auditoires réceptifs. Rappelons-nous les talents en présence, l’étude des personnages et des circonstances, et les talismans en effigie. Nous pouvons ressentir les effets de certains gaz de schistes. Ceci ne constitue en rien une rebuffade des efforts déployés.
Un jour, la LNH devra nécessairement répondre de ses actes. Une équipe à Québec étant désormais du domaine des possibles, nous devons passer le stade du bruit et de la fureur. Que les grands de ce monde se manifestent, c’est le temps. Quant à ce dernier, il est désormais compté. Quebecor, Jean Charest et consorts devront faire face aux hostilités. La régie et l’intendance d’une certaine ville se font toujours attendre face à certaines clameurs. Le Roy peut fort bien se lever : le père Patrick ne fut pas en reste.


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