Non à un Québec bilingue!

Elle dit non au bilinguisme et ses politiques disent «oui» à un peuple bilingue.

Tribune libre 2008



On peut lire ce matin, que Madame Marois dit non au bilinguisme au Québec.
Pourtant toutes ses décisions politiques, même lorsqu'elle était ministre de l'éducation nous ramènent au même constat. Elle dit non au bilinguisme et ses politiques disent «oui» à un peuple bilingue.
On doit se souvenir que Mme Marois préconisait, lorsqu'elle était ministre de l'éducation, que les petits Québécois fassent l'apprentissage de l'anglais dès la «4ème année» du primaire,envers et contre tous les spécialistes qui disaient que le meilleur âge pour faire l'apprentissage d'une langue étrangère,sans nuire à la formation globale de l'élève,était en secondaire «3».La preuve avait été faite en Angleterre,lors qu'une recherche faite auprès de «18,000» élèves du primaire et du secondaire. Il avait été démontré que ceux qui avaient débuté l'apprentissage d'une langue seconde, le français en l'occurrence,avant la «3ème » année du secondaire, avaient de moins bons résultats dans tous les domaines de leur formation globale et en langue seconde,que ceux qui avaient débuté cet apprentissage en secondaire «trois».
Ayant fait part de mes remarques et de mes réticences à Mme la ministre au sujet de sa décision, un de ses proches collaborateurs m'avaient fait la réponse que ce qui était vrai lors de la publication du rapport émanant d'une recherche faite par des «scientifiques en Angleterre», donc quelques années plus tôt que l'arrivée de Mme Marois comme ministre, n'était déjà plus valable. Que des nouvelles méthodes pédagogiques et scientifiques démontraient le contraire.
Et pourtant d'autres «scientifiques» de la linguistique et de l'enseignement des langues étrangères, M. Bibeau de l'Université de Montréal, Mme Katleen Hart,(dès 1956) Mme Marie-France Vouilloz de Lauzanne, M. Claude Hagège de France, démontraient les dangers de l'apprentissage précoce des langues étrangères avant que l'enfant ne possède les «rudiments» de sa langue, soit au plus tôt en secondaire «trois».
Est-il utile de répéter ce que le rapport des scientifiques de Londres démontrait à l'effet que les élèves «débutant» l'apprentissage d'une langue étrangère, au plus tôt à l'âge de «17»ans, avaient encore de meilleurs résultats académiques et possédaient davantage les rudiments de la langue secondaire, que ceux ayant débuté cet apprentissage plus tôt. Madame Marois, par la voix d'un de ses collaborateurs ne semblait avoir cure de scientifiques, puisqu'elle avait décidé que les petits Québécois et les petites Québécoises devaient débuter cet apprentissage selon «ses» politiques et celles de ses conseillers. Ici,on doit aussi se rappeler que c'est sous M. Legault qu'on avait décidé que cet apprentissage débuterait en «4ème année » du primaire, et que les jeunes libéraux souhaitaient que cet apprentissage débute dès le «1ère» année du primaire.
N'est-ce pas ce que vivent nos enfants aujourd'hui? Comment pouvons-nous être surpris aujourd'hui que Mme Marois préconise l'apprentissage de l'anglais, sous forme d'immersion, en «5ème» et en «6ème» du primaire. C'était déjà sa pensée profonde lorsqu'elle était ministre de l'éducation, qui était et qui est aussi celle de «tous et toutes» nos politiques, de quelque parti q'ils (et qu'elles) soient.
Aujourd'hui, en février 2008,on fait les surpris devant l'évolution de la situation. On s'offusque même en certains milieux, et chez certains individus, qu'un «chef» de parti indépendantiste propose que l'on crée des classes «d'immersion de langue anglaise» dès la 5ème du primaire,alors qu'elle ne fait qu'entériner ce que la commission présidée par M. Larose préconisait et ce que l'on fait actuellement.
On peut s'élever contre Mme Marois et ses politiques d'apprentissage de l'anglais,comme je l'ai fait cette semaine,mais on ne devrait pas se surprendre de celles-ci, puisque plusieurs commissions scolaires offrent déjà des cours d'immersion en langue anglaise dès la «5ème année» du primaire, comme il a été démontré par plusieurs personnes, dont Mme Marois et ce que je pourrais confirmer facilement,puisque au mois une école de la CSDM,située rue d'Auteuil à Montréal offre ces cours depuis plusieurs années.
Au-delà de Mme Marois que nous nous sommes permis de critiquer, c'est l'ensemble des Québécois qui doivent se poser des questions sur leur volonté de continuer à vivre en «Français» sur cette terre d'Amérique du nord, et comment ils veulent y arriver.
On découvrirait peut-être que cette volonté n'existe qu'en paroles et dans les écrits de quelques-uns, leurs actions allant à l'encontre de leur «supposé» idéal!
Faudrait-il, comme un ancien premier ministre le souhaitait, Jacques Parizeau en l'occurrence, botter le derrière des «Politiques» préconisant l'apprentissage trop tôt d'une langue étrangère et de celles et ceux qui le souhaitent sans le dire?
Jacques Bergeron,
Ahuntsic, Montréal


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3 commentaires

  • Jacques Bergeron Répondre

    15 février 2008

    Monsieur Bousquet,j'ai bien lu votre message en réaction au mien.J'ai l'impression que vous confondez «bilinguisme» souhaitable chez un individu, et «bilinguisme» non-souhaitable chez un peuple lorsqu'il existe un risque d'assimilation comme celui que nous connaissons au pays du Québec, à cause de sa proximité avec les États-Unis et leurs centaines de millions de citoyens «anglophones», sans oublier l'attrait économique de cette langue chez des millions de nos concitoyens et de nos concitoyennes.(voir,et lire, quelques textes de M. Claude Hagège sur ce sujet) On retiendra que les scientifiques ayant fait des études chez des milliers (18,000 individus, en Angleterre seulement) d'étudiants dans le monde,possèdent moins de connaissances pédagogiques, psychologiques et scientifiques que vous n'en possédez sur l'apprentissage précoce d'une langue étrangère? D'alleurs, j'ai vaguement l'impression, à lire vos différents textes,que la langue anglaise ne doit pas l'être chez vous? Ceci dit,le contexte dans lequel nous vivons devrait nous (et vous)convaincre que les jeunes Québécois et les jeunes Québécoises devraient pouvoir apprendre, en «temps opportun», au moins «deux langues étrangères» parmi les langues les plus parlées dans le monde, pendant leurs études,aucune ne devant cependant être obligatoire.J'ai d'ailleurs soutenu ces propos dans un mémoire( qu'il me ferait plaisir de vous faire parvenir, même si je sais que vous n'y trouverez aucun plaisir à le lire) présenté à la «Commission siégeant sur l'avenir du Québec» en février 1995, en identifiant les «8» langues les plus importantes(selon moi, bien sûr) que l'on devrait proposer aux «élèves» et aux «étudiantes et aux étudiants» du Québec pendant leurs années d'études.Note:On ne devrait jamais rendre «obligatoire» l'apprentissage d'une langue que «tous les individus» veulent apprendre!

  • Raymond Poulin Répondre

    14 février 2008

    Ce que vous rapportez à propos de l'âge idéal pour apprendre une langue seconde et des résultats supérieurs qu'on obtient est exact et connu depuis longtemps de la plupart des responsables du ministère de l'Éducation. Malheureusement, ceux qui pensent à partir d'une idéologie ou de leurs préjugés de colonisés entendent mais n'écoutent pas et ne réfléchissent pas: ils réagissent selon leur réflexe conditionné. Je me demande (formulation polie) si beaucoup de nos politiques et de nos pédagogues ne sont pas encore plus colonisés, à leur insu, qu'on oserait le croire. À la faculté des sciences de l'éducation, lors de mes études, la seule personne que j'aie entendue poser ce diagnostic, voilà déjà longtemps, était une anglo-québécoise qui, en désespoir de cause, tentait tant bien que mal de décoloniser les cerveaux des étudiants québécois de langue française — Salut à toi, Allison! Je ne suis pas certain que nous ayons parcouru beaucoup de chemin depuis.
    Raymond Poulin, Ph.D.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 février 2008

    Vous écrivez : «c’est l’ensemble des Québécois qui doivent se poser des questions sur leur volonté de continuer à vivre en « Français » sur cette terre d’Amérique du nord, et comment ils veulent y arriver.»
    Pas besoin de poser leur la question. Les Québécois francophones veulent continuer à vivre en français au Québec et être bilingues en plus. L'ajout de la langue espagnole pour un certain nombre va aussi s'imposer dans les prochaines années.
    Personne va m'enlever de la tête que l'apprentissage d'une deuxième langue doit attendre le niveau secondaire pour être mieux absorbée. Ce sont d'autres sortes de considérations qui font affirmer ça. "Plus on commence jeune à apprendre une chose, plus les chances de la bien maîtriser augmentent".