Mme Marois fait du surplace!

Le dernier sondage vient de démontrer que lorsqu’on se met sur le même pied que son adversaire on devient vulnérable.

Tribune libre 2008


Le dernier sondage vient de démontrer que lorsqu’on se met sur le même pied que son adversaire on devient vulnérable.
En refusant de parler du seul motif, promouvoir et défendre leur langue, pour lequel les Québécois et les Québécoises veulent se donner un pays, Madame Marois, tout comme M. Landry l’a appris avant elle, l’apprend à la dure école.
Comment démontrer aux électrices et aux électeurs que l’on peut être meilleure dans la gestion des finances de l’État que l’actuel premier ministre, alors que c’est lui, et seulement lui, qui contrôle la joute électorale.
Elle peut bien le dénoncer et dénoncer ses possibles «scandales dans l’octroi de contrats», comme le Devoir l’indiquait hier dans l’affaire des «27 millions» accordés à des firmes pour de «frimeuses» études. Elle pourrait même associer le premier ministre du Québec au scandale de «180, 000, 000.00$» du maire/libéral de Montréal, qu’elle ne trouverait pas nécessairement l’écoute des contribuables et électeurs du Québec. Elle pourrait, facilement l’associer aux «scandales des commandites» d’Ottawa et des «fédéralistes» asservis dont il fait partie, que je ne suis pas certain qu’elle pourrait, malgré tout, démontrer qu’elle peut mieux administrer les affaires économiques,sociales et culturelles de l’État malgré ses excellents succès dans les nombreux ministères qu’elle a dirigés.
Alors, qu’aujourd’hui, elle est acculée au pied du mur, qu’elle semble faire du surplace, selon les sondages, s’ouvrent à elles de bonnes occasions de démontrer que son partie est le «seul» capable de défendre la langue de son peuple et d’en faire la promotion. Elle peut démontrer que seul son parti peut défendre les intérêts du Québec dans tous les domaines de la vie de la «nation québécoise. Elle peut s’engager devant son peuple à le consulter sur le genre de pays dans lequel il veut vivre en s’engageant à inscrire dans une constitution toute Québécoise les données recueillies lors des consultations du citoyennes et des citoyens des «17» régions du Québec, dès son accession au pouvoir. Elle peut, et elle doit modifier son présent discours électoral en lui substituant celui qui lui permettrait d’atteindre les électrices et les électeurs en faisant la promotion de l’idéal que poursuit son peuple, se donner un«pays indépendant de langue française» en terre d’Amérique du nord anglo-saxonne, seul outil permettant à son peuple de s’épanouir et de vivre dans sa langue dans un espace occupé par 98% d’Anglo-saxons.
Elle doit démontrer dans son propos renouvelé que «seul le Parti Québécois», par son engagement envers son peuple et son idéal, peut permettre à la «Nation» québécoise de devenir le foyer de tous les locuteurs de notre langue en terre «inhospitalière» d’Amérique Britannique du nord.
Lorsqu’elle aura retrouvé l’écoute de son peuple, tous les espoirs de succès lui seront permis; mais faut-il encore qu’elle modifie rapidement sa trajectoire.
Si pour ce faire, elle estime que d’anciens députés et d’anciens «premier ministres» peuvent lui être utiles, elle ne devrait pas avoir honte de recourir à leurs services. Il m’est impossible de croire que MM. Landry et Parizeau entre autres, ne répondraient pas immédiatement à sas demande.
Urgence de la situation!
L’urgence de la situation exige donc, qu’elle construise son propos électoral sur la langue Française à protéger et à promouvoir», sur la capacité de son parti à donner à son peuple le genre de pays dans lequel il veut vivre, en démontrant que par sa «très grande expérience» et son «honnêteté» démontrée tout au cours de ses nombreuses années au service du Québec, qu’elle est la seule «personne» et la plus apte à diriger le pays et à le conduire vers l’idéal qu’il poursuit depuis de nombreuses années. Pour atteindre ce noble «objectif» elle doit comprendre qu’elle peut recourir aux services d’anciens députés de son parti. L’espoir de tout un peuple sera de nouveau véhiculé par le seul parti pouvant le conduire vers l’idéal qu’il poursuit depuis le «traité de Paris, en février 1763!
Il n’y a pas de doute dans notre esprit qu’elle sera la «première Dame» à occuper le poste de «Premier ministre du Québec», qu’on nommera alors, Mme «la» Première ministre».
Jacques Bergeron
Le 20 novembre 08


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7 commentaires

  • Jacques Bergeron Répondre

    22 novembre 2008

    Andrée Ferretti, tout comme vous et moi, a le droit à ses opinions,sans qu'elle ne puisse prétendre qu'elles sont justes en tout temps. Andrée Ferretti, à une autre époque, s'est permise, avec d'autres dissidents et d'autres dissidentes, de former un parti «Socialiste indépendantiste» qui n'a pas fait long feu. On peut en dire autant de Québec solidaire et du Parti indépendantiste qui feront de même.Est-ce à dire que l'on doive suivre aveuglément Mme Ferretti,les dirigeantes et les dirigeants des nouveaux partis qui agissent comme si le Québec était déjà un pays indépendant. Dans un temps pas si éloigné on disait de certaines personnes qu'elles mettaient la «charrue» avant les boeufs, ce que font certains et certaines indépendantistes en créant des partis sous à partir de différentes philosphies alors que le pays est toujours occupé par les ennemis de notre idéal. Voter pour ces gens, ou contre le Parti Québécois,tel que suggéré par Mme Ferretti, est aussi contre-productif que de voter pour le «PLQ ou le PV«,tous de vrais pavés ennemis dans la marre indépendandiste auxquels notre amie Andrée nous demande de nous joindre. Comme les fédéralistes en d'autre temps, je dis «NON Merci» à leur invitation.

  • Archives de Vigile Répondre

    21 novembre 2008

    Je lis ceci dans LE DEVOIR de ce 19 novembre 2008, sous la plume d'André Ferretti.Je cite:
    Pour contribuer à la fin du rapt initial et durable du projet indépendantiste par le Parti québécois, parce que je suis indépendantiste, je voterai pour Québec solidaire, le 8 décembre.
    Si Madame quitte le PQ, il doit se passer quelque chose.
    Je l'ai fait avant elle et je me réjouis qu'elle le fasse aujourd'hui.
    Sans doute qu'elle vient de réaliser, comme tant d'autres, que le parti québécois ne nous conduira jamais à l'indépendance.
    P.B.

  • Jacques Bergeron Répondre

    21 novembre 2008

    Est-ce un hasard? Il est, tout de même,très intéressant de constater que Mme Marois s'est mise à parler de notre langue (revision de la loi «101»)et des empiètements d'Ottawa sur l'autonomie du Québec hier après-midi? Ceci, dit, celles et ceux qui on lu et commenté mon article sur le «sur place supposé de Mme Marois» ont compris que l'auteur du texte faisait référence aux sondages et à l'article d'un de nos supposés ami qui écrit dans le Devoir.À moins qu'il ne veuille se faire l'avocat du diable, ce journaliste ne me semble pas le genre d'amis que les indépendantistes devraient recherchés.
    Malgré tout, Mme Marois sera élue le 8 décembre prochain,jour de l'Immaculée conception,jour de fête pour les Catholiques, même s'ils ne pratiquent plus cette religion et jour doublement heureux pour notre peuple «laïque», respectueux des croyants des diverses religions. Ensemple,oeuvrons à la victoire de Mme Marois et du Parti Québécois le 8 décembre prochain.

  • Luc Potvin Répondre

    21 novembre 2008

    Je remercie M. Luc Archambault pour ce qu’il dit de mon analyse. Malheureusement, de cette analyse, nous ne tirons pas tout à fait la même conclusion. M. Archambault suggère une coalition des indépendantistes avec l’ADQ, le Parti Vert et Québec Solidaire. Si c’était possible, ce serait très bien. La question est justement de savoir si c’est possible. Pour aucun de ces partis, l’indépendance ne semble être une priorité, ni même une nécessité. Je n’ai pas d’objection à ce que ceux qui rêvent de pareille coalition y travaillent, grand bien leur fasse. Mais cela ne m’apparaît pas être ce qui importe le plus. Nos dirigeants sont déjà assez tièdes comme ça, merci, s’il leur faut maintenant s’allier à encore plus tièdes qu’eux, on n’en sortira jamais ! Non, la priorité, c’est un discours qui irait enfin au fond des choses.
    Un discours qui irait au fond des choses, c’est un discours qui, comme celui du RIN dans les années soixante, mais avec encore plus de force, nous rappellerait que, sans l’indépendance, nous les héritiers des conquis de 1760, nous subirons ici, au Québec, le même sort que nos frères partout ailleurs en Amérique du Nord. Ce sort, c’est la mise en minorité, la reprolétarisation et la louisianisation.
    Je sais, nos progrès depuis 1960, la réappropriation d’une bonne part de notre économie, tout cela, selon plusieurs observateurs, rendrait largement dépassé le discours indépendantiste des années soixante. Mais l’opinion selon laquelle ce discours-là serait dépassé, cette opinion-là ne vaut rien, cette opinion-là, c’est de la frime. Notre émancipation économique s’est faite grâce au mouvement indépendantiste qui a servi et qui sert encore d’unique rempart aux réformes dont sont nées les diverses institutions qui nous ont permis, après deux siècles de résistance, de commencer à envoyer paître la bourgeoisie anglophone de l’axe Toronto-Ottawa-Westmount. Hélas, comme la perspective de notre accession à l’indépendance semble s’estomper, et comme notre mise en minorité s’opère déjà à Montréal, ce sont bel et bien tous nos acquis de la Révolution tranquille qui sont en jeu, tant il est vrai qu’ils ont toujours été fragiles et précaires, et cela infiniment, infiniment plus qu’on n’a jamais osé le dire. On dira qu’on a fait l’Hydro-Québec, la Caisse de dépôt, la SGF, la loi 101, etc., sans l’indépendance. Bien sûr. Mais, tout cela, on l’a fait néanmoins et par-dessus tout grâce au mouvement indépendantiste, grâce au fait que la perspective alors toujours possible d’une victoire ultime des forces indépendantistes forçait Ottawa et les Anglos à ne pas trop toucher à ces instruments de libération que nous nous étions forgés en attendant l’indépendance.
    Ottawa, les Anglos et leurs collabos canadiens-français mesurent peut-être mal la conjoncture, mais plusieurs indices montrent qu’ils estiment avoir de moins en moins besoin de mettre des gants pour nous attaquer et pour cibler tout ce que nous avons de plus précieux et de plus vital. Souhaitons qu’ils se trompent dans leurs estimations. Hélas, des études du professeur Léo-Paul Lauzon et de Jacques Parizeau semblent bel et bien confirmer que notre reprolétarisation comme peuple n’a absolument rien d’un épouvantail, mais constitue une menace réelle et de plus en plus concrète, voire un processus déjà en cours (http://www.vigile.net/La-recolonisation-du-Quebec et http://www.vigile.net/Parizeau-deplore-la-fin-du-Quebec).
    Tout cela pour dire que nous, les héritiers des conquis de 1760, qu’on nous appelle Canadiens-Français ou Québécois de souche, nous sommes un peuple qui a pour ennemi un autre peuple et que ce que veut cet autre peuple, c’est nous briser les reins, c’est en finir avec le redressement que nous avons amorcé voilà cinquante ans et refaire de nous tous, cette fois-ci pour toujours, des porteurs d’eau à son service, des porteurs d’eau dont la langue et la culture seront plus que jamais objets de mépris avant de n’être plus que des pièces de musée.
    On convient sans mal que les dirigeants du mouvement indépendantiste ne puissent s’exprimer tout à fait comme des militants de la base. On convient sans mal qu’ils doivent éviter ce qui pourrait apparaître comme de l’extrémisme ou de la virulence. Mais n’y a-t-il pas une sacrée limite à javelliser le discours ? Le mouvement indépendantiste est comme une pyramide. À sa base, ce qu’on entend, c’est en général un discours riche de sens et poignant, alors qu’à son sommet, c’est, sauf exception, une rhétorique sèche, incolore et aseptisée au plus haut point. Malheureusement, le seul discours indépendantiste que la masse entend, le seul qu’on lui sert, c’est celui qui vient du sommet, et jamais, jamais, jamais celui qui vient de la base. Jamais celui qu’on lit sur Vigile, dans L’Action nationale, dans Le Québécois ou dans l’Aut’Journal, toutes de nobles publications mais qui ne rejoignent qu’un infime pourcentage de la population. Jamais celui qu’on peut entendre à la Société Saint-Jean-Bapitste. Jamais celui, vibrant, d’un digne émule, s’il existe, de Marcel Chaput, de Pierre Bourgault, de François-Albert Angers ou de Jean-Marie Cossette. Non, jamais un discours qui s’inspirerait si peu que ce soit de tout ce qu’a écrit un Pierre Vadeboncœur, notamment dans Un Génocide en douce, œuvre d’une brûlante actualité quoi qu’en pensent les bien-pensants friands de rectitude politique. «L’indépendance pour ne pas redevenir les porteurs d’eau des Anglos» ? Oh non ! Surtout ne jamais, jamais, jamais rien dire de tel. Plutôt : «La souveraineté pour mettre fin au déséquilibre fiscal et pour réduire les listes d’attente». Viarge ! C’est de ce refus de dévoiler l’enjeu dans toute sa crudité et dans tout ce qu’il a d’explosif -- notre peuple enfin libre ou notre peuple écrasé et bouffé par les Anglos -- que se meurt le mouvement indépendantiste.
    Voilà bientôt vingt ans, on disait que la chute de l’URSS marquait la fin de la lutte des classes. On commence à admettre qu’il n’en est rien. Attention, je ne dis pas que la lutte des classes est un idéal, je n’en fais pas la promotion. Je dis simplement que les classes existent, qu’entre elles il y a une lutte et que, si les petits ne veulent pas être écrasés par les gros, il leur faut bien mener la lutte.
    Or, il en va pas mal des nations comme des classes. Les nations existent, entre elles une lutte fait rage et, si les petites n’entendent pas être bouffées par les grosses, alors il leur faut bien la mener, cette lutte.
    Cela, pour notre nation, commande la fin de tout angélisme, et surtout de cet angélisme dont témoigne, entre cent exemples, le refus de dénoncer l’injustice que constitue le mégahôpital universitaire de langue anglaise auquel on alloue autant de fonds publics qu’à notre propre mégahôpital universitaire de langue française, alors que les véritables Anglos, on le sait, ne forment même pas 10% de la population du Québec. Les mêmes qui acceptent d’un cœur léger pareille injustice rhodésienne feront l’indépendance ? On l’espère, car on vit d’espoir. Mais comment s’empêcher d’en douter, tant la contradiction est profonde et flagrante ?
    Cela dit, je tiens à terminer sur une note positive. Souvent, dans l’histoire, un peu partout dans le monde, on a vu des dirigeants de mouvements politiques ralentir parce qu’il y avait une limite à aller plus vite que les troupes. Ici, c’est l’inverse. De plus en plus, les troupes piaffent d’impatience, elles accélèrent, puis ralentissent et répriment non sans mal leurs ardeurs, parce qu’il y a quand même une limite à toujours laisser les dirigeants à la traîne. Sauf qu’il y a aussi une limite à ce que les dirigeants retardent la marche des troupes. Et, tôt ou tard, s’ils ne veulent pas que l’histoire garde d’eux un bien mauvais souvenir, ils devront s’ajuster.
    Luc Potvin

  • Archives de Vigile Répondre

    20 novembre 2008

    M. Luc Potvin a fait une excellent démonstration des enjeux politiques et électoraux de la situation démocratique dans laquelle nous sommes.
    Ce qui nous rappelle le devoir qui est le nôtre de faire front. D'abord, nous, les souverainistes et indépendantistes. Ensuite, il nous faut tirer parti de ce que nous avons entre les mains, à savoir, un système parlementaire britannique uninominal à un tour que nous ne pouvons changer pour le moment.
    Il nous faut donc en tirer le meilleur parti. Quoiqu'il arrive donc, les canadianisateurs pourront avec ± le 1/3 du vote francophone, former un gouvernement minoritaire, ne reste qu'à former un gouvernement majoritaire avec la députation qui reste. Cela en formant une coalition électorale et éventuellement politique avec l'ADQ, QS, PV et un éventuel PI. Nous pouvons le faire maintenant. Et je pense que cela est favorisé par le fait que Madame Marois a choisi de ne pas attaquer l'ADQ et vice-versa. Cela me semble être le prélude d'un avenir prometteur à cet égard. il nous suffirait de refuser la majorité au PLQ. Cela est à notre portée. OUI, nous pouvons ! Comme dit l'autre...
    La cause du peuple démocratique et souverain du Québec dans ce contexte de coalition électorale et éventuellement politique, n'est plus entre les mains d'un seul parti. Ce qui me semble être de nature à rassurer les québécois(e)s qui y trouvent de plus le moyen d'endosser leur propre cause de peuple souverain, sans pour autant renoncer à leurs différentes adhésions électives à l'égard des autres données politiques et sociétales qui traversent les enjeux politiques, économiques, environnementaux, sociétaux et culturels qui sont par ailleurs les nôtres.

  • Luc Potvin Répondre

    20 novembre 2008

    M. Jacques Bergeron a bien raison dans l’ensemble. Que ce soit avec le Parti québécois ou éventuellement avec un autre parti, les indépendantistes doivent se concentrer sur l’électorat de langue française, autrement dit sur les héritiers des conquis de 1760, bref sur la nation. Ils doivent défendre bec et ongles les intérêts de cet électorat-là afin de le détourner des partis fédéralistes et surtout, bien sûr, du Parti libéral.
    Car il faut prendre conscience de la conjoncture actuelle et du fait que, sans un vigoureux coup de barre dans le bon sens, celui-là même qu’indique M. Bergeron, elle risque de perdurer. Qu’en est-il ? L’ADQ va retomber à son niveau normal, 15% de l’électorat. Ensemble, le Parti vert et Québec Solidaire recueillent 10%. Comme on sait, le vote non francophone est dans son ensemble acquis au Parti libéral. Cela représente environ 18% de l’électorat. La lutte se joue donc dans le 47% qui reste, un électorat essentiellement francophone. Or, au total, les francophones représentent environ 80% de l’électorat. Disons 81% pour faciliter nos calculs. Cela veut dire que si les libéraux arrivent à obtenir l’appui ne serait-ce que d’un francophone sur trois, l’affaire est quasiment dans le sac pour eux. En effet, un francophone sur trois, cela revient à 27% de l’électorat (81% divisé par 3). Ajoutez ce 27% au 18% de vote non francophone, vous avez un total de 45% pour le Parti libéral. L’ADQ, les Verts et QS accaparant 25% de l’électoral total, il ne reste donc pour le PQ que 30%.
    Le défi est donc, pour le PQ ou pour tout autre parti indépendantiste qui lui succéderait, de récupérer le plus possible les électeurs francophones qui votent ADQ, PV ou QS. En en récupérant la moitié, soit environ 13% de l’électorat, le PQ remonterait à 43%, de quoi redonner l’espoir de renverser les libéraux. Le défi consiste aussi à réduire à moins d’un sur trois le vote francophone en faveur du Parti libéral.
    Évidemment, tous ces calculs sont approximatifs et reposent sur l’hypothèse qu’environ 25% de l’électorat, un 25% constitué essentiellement de francophones, continuera d’appuyer l’ADQ, les Verts et QS. Heureusement, cela peut changer dans les années à venir. Cela doit changer. Et, pour que cela change, il faut, comme le soutient M. Bergeron, que les indépendantistes fassent le nécessaire pour reconquérir une solide, une très solide majorité dans l’électorat de langue française.
    Il faut aussi qu’ils dénoncent avec force l’injustice d’une situation dans laquelle il suffit au Parti libéral d’obtenir l’appui d’un seul francophone sur trois pour être à toutes fins utiles assuré de la victoire. Pensons-y. Cela est tout simplement écœurant et montre bien que la situation dans laquelle se débat notre peuple est encore et toujours une situation de type colonial. En effet, le parti qui représente et défend les intérêts des héritiers du conquérant anglais n’a besoin, grosso modo, que du vote d’un seul francophone sur trois pour garder le pouvoir. 33% ou un peu plus et les fédéralistes gagnent ! Juste un peu moins de 67% et les indépendantistes perdent ! C’est ça, la démocratie ? Dans un contexte colonial, celui d’un peuple privé de son indépendance nationale, la démocratie est plus souvent qu’autrement une farce macabre. Je n’en appelle nullement, bien sûr, au rejet de la démocratie, loin de là. Seulement, je rappelle qu’il n’y a pas de véritable démocratie sans indépendance nationale car, sans indépendance nationale, un peuple est toujours, d'une façon ou d'une autre, gouverné par les élus des autres plutôt que par les siens propres.
    Luc Potvin
    Verdun

  • Archives de Vigile Répondre

    20 novembre 2008

    Le Parti québécois de Madame Marois tient bon !
    Le verre est à moitié vide ou à moitié plein !
    Madame Marois ne fait pas du sur place. Elle se démène pour tenir bon malgré des conditions adverses qui, si elle était si faible, n'auraient pas manqué de la renverser. Comme elles ont renversé l'ADQ de Mario Dumont. Lui aussi affronte de semblables conditions adverses, mais ne parvient pas à tenir bon.
    Non seulement la crise économique favorise-t-elle le conservatisme, la stabilité et la sécurité de ce qui est connu, ( donc la droite du statu quo et la réélection du gouvernement du PLQ démissionnaire ), mais en plus, et contrairement à Mario Dumont, madame Marois doit affronter l'attentisme voire l'hostilité de certains souverainistes et indépendantistes qui minent les forces souverainistes en faisant le jeu de ses adversaires canadianisateurs. Mais elle tient bon ! Le fait qu'elle tienne bon, malgré tout, est le signe que ses choix portent fruit. Elle est passée à l'attaque ce qui lui a permis de tenir bon sans se faire trop distancier :
    - Économie
    En dénonçant le « démissionnisme » du jusquauboutisme électoraliste du Premier ministre démissionnaire Jean Charest qui refuse de gouverner en pleine crise, mettant au neutre l'appareil de l'État alors qu'il devrait se mobiliser pour faire face à la crise ;
    - Santé
    En mettant de l'avant le dossier de la santé dont la psychose des urgences devait être la priorité de ce gouvernement qui là encore a démissionné, ( la situation est la même ), et qui comptait sur le silence partisan des médias pour faire impasse sur son échec ;
    - Politique
    En s'abstenant d'attaquer l'ADQ pour de se l'aliéner. Un allié contre les démissionnaires sortants. Cela, en concentrant ses attaques sur le PLQ du Jean Charest. L'ADQ faisant de même, une coalition dans les faits favorise la victoire de l'opposition lors de la tenue du débat télévisé à venir et pour ce qui reste de campagne. Le lièvre est sorti en lion, la tortue, va gagner la course. Cette « coalition » pourra ensuite favoriser la stabilité d'un gouvernement minoritaire de madame Marois, si, sa stratégie gagnante, gagne, en nous préservant ce faisant d'un gouvernement Charest majoritaire. On pourra même assister le cas échéant au renversement de ce gouvernement minoritaire, en faveur d'un gouvernement de coalition PQ-ADQ ;
    En ne brûlant pas les étapes, Pauline Marois ( PM- Future PM - PMPM ) n'a pas jeté dans la mêlée toutes ses forces au début de la course, au risque de paraître traîner de la patte. La marathonienne permet ainsi de se tenir dans le sillage du coureur tenu pour gagnant, qui est toujours le plus vulnérable, et est parvenue à ne pas se laisser distancer ;
    Ainsi, elle dispose des meilleures conditions possibles pour engager la dernière partie de la course de longue haleine qu'elle mène depuis son retour en politique. La mobilisation des troupes souverainistes sera déterminante. Sa promesse de faire du rapatriement de la culture au Québec, met en évidence la faiblesse de Jean Charest devant les canadianisateurs de la Art-Peur. ( Michel David - Des nouvelles d'Ottawa - Le Devoir ) - 2008 11 20
    - Culture et souveraineté
    Elle met maintenant de l'avant le programme souverainiste du PQ, alors qu'elle a su faire en sorte que cet objectif essentiel ne soit pas inutilement objet de dénigrement sous prétexte qu'il ne serait pas la priorité d'un Québec en temps de crise économique, comme les canadianisateurs s'apprêtaient à le prétendre, si elle n'avait pas dès le départ évité de faire de cette élection, une élection référendaire. Elle a toute la crédibilité nécessaire pour le faire auprès de l'électorat québécois, traumatisé par la crise économique prétextée pour déclencher la réélections des démissionnaires du gouvernement, alors qu'il fallait plutôt gouverner.
    Elle a montré qu'elle savait assumer la charge de gouvernement de manière calme, assurée et posée, dans la constance, la congruence et la pugnacité. Elle est en mesure d'obtenir encore l'appui en bloc des souverainistes et l'appui suffisant des Québécois(e)s pour espérer former un gouvernement minoritaire souverainiste d'ici le 8 décembre prochain. 17 jours de campagne.