Elle y est pour se faire une tête concernant une stratégie d’État pour la
mise en valeur de nos ressources pétrolières. Entre autres, "off shore" à
80 km des Îles de la Madeleine, il y a 2 milliards de barils de pétrole
(possiblement plus que Hibernia). Mme Marois est à la bonne école : la
Norvège a mis en place une stratégie d’État qui lui vaut de tirer une
"prise" sur son pétrole de 70%. Avec le temps un fonds pétrolier a été
constitué qui vaut maintenant 400 milliards et dans dix ans : 1000
milliards !. Ce sont là les dividendes d’une stratégie d’État d’envergure
menée par des leaders politiques qui ont placé l’intérêt national au dessus
de toutes autres considérations. En comparaison, l’Alberta avec sa
stratégie provincialiste et ces petits politiciens vendus aux intérêts des
pétrolières, tire 50% de prise sur son pétrole et son fonds est de moins de
20 milliards$.
Mme Marois est donc aux premières loges pour constater les vertus de
l’État optimal (un État optimal est nécessairement souverain, mais un État
souverain n’est pas nécessairement un État optimal). Celui-ci est la
résultante de considérations géopolitiques.
Le contrôle de la propriété de nos réserves pétrolières nous est contesté
par le gouvernement fédéral qui prétend à un droit sur le fonds marin dans
le Golfe du St Laurent où se situent les 2 milliards de barils. Cet enjeu
d’envergure porte sur au moins 200 milliards de dollars.
C’est exactement sur cet enjeu que Mme Marois devrait sortir et prendre
position après s’être fait une tête en Norvège.
Et cela urge. Car ce mois-ci, M Charest est à conclure une entente par
laquelle il cèdera à Ottawa une partie de nos actifs après avoir dépouillé
Hydro-Québec de ses droits d’explorations dans la zone en litige (Golfe du
St Laurent), au profit de petits amis.
Mais, Mme Marois aura-t-elle compris toutes les vertus de l’État optimal
et aura-t-elle l’attitude pour défendre bec et ongles l’intérêt supérieur
du Québec.
J’en doute. Déjà en 2002 le PQ était disposé à céder au fédéral (entente
administrative de Mme Rita Diane Marsolais ) une partie de nos droit en
échange d’un feu vert d’Ottawa pour commencer l’exploration dans le golfe.
Et de plus Mme Marois refuse d’envisager la nationalisation comme moyen de
reprendre les droits d’Hydro Québec bradés par M Charest.
Étant donné la situation et les enjeux, j’espère que Mme Marois n’est pas
en vacances !
Jean Claude Pomerleau
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
Mme Marois en vacance, j’espère que non!
Mme Marois n’est pas en vacances (du moins je l’espère). Elle est à l’école de l’État optimal qu’est la Norvège du 20 au 26 Juillet.
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3 commentaires
Jean-Claude Pomerleau Répondre
15 octobre 2012"Lorsqu'on lui demande qui est son modèle, (Mme Marois) cite Gro Harlem Brundtland, l'ancienne chef du gouvernement norvégien et "mère" du concept de développement durable, pour "son assurance tranquille". (Le Monde,12 octobre 2012)
...
Une étude (2012) du Canadian International Council confirme que Mme Marois était à la bonne école en Norvège.
(...)
Those are among the key conclusions of a provocative new report by the Canadian International Council, entitled “Nine Habits of Highly Effective Resource Economies.” (...)
The foreign affairs think tank points to Norway, Sweden, Finland and Australia as the best examples of countries successfully leveraging their resources for maximum economic and social benefit.(...) ... the report, based more than 160 interviews with industry players and experts.
(...)
http://www.theglobeandmail.com/report-on-business/industry-news/energy-and-resources/a-nine-step-plan-to-fix-canadas-resource-economy/article4593322/
JCPomerleau
P.s Cette étude nous apprends que le fond pétrolier de la Norvège est passé de 400 à 600 milliards de 2008 à 2012 !
Archives de Vigile Répondre
30 août 2008Il semble bien que Mme Marois n'était pas en vacance. En fait elle était accompagné par un de ses député (M Camil Bouchard) qui semble avoir pris des bonnes notes de la stratégie de la Norvège visant à tirer le maximum de sa ressource pétrolière. C'est du moins ce que l'on peut conclure de l'éditoriale du journal Le Devoir qui commente sur cette visite. Je vous soumet un extrait pertinent:
................................................................................
http://www.ledevoir.com/2008/08/21/202297.html
(…) « Le PQ croit avoir trouvé un cheval de bataille pour rendre concrètes les aspirations souverainistes: l'exploration et l'exploitation des gisements de pétrole et de gaz que recèlent le lit du Saint-Laurent et le site de Old Harry au large des îles de la Madeleine. Le gouvernement fédéral n'a toujours pas délivré de permis pour l'exploration de ces gisements. Les négociations entre Québec et Ottawa à ce sujet achoppent.
Le Québec n'a pas les pleins pouvoirs pour lancer ce grand projet d'autosuffisance énergétique. «Quand on dit ça aux gens, ils sont outrés», a fait valoir Mme Marois. Le potentiel d'hydrocarbures représenterait un minimum de 20 milliards en redevances et autres revenus sur dix ans, avance-t-on au PQ.
La chef péquiste et le porte-parole en matière d'environnement, Camil Bouchard, ont effectué à la fin de juillet une mission en Norvège qui «concilie l'exploitation de ses ressources gazières et pétrolières avec le développement durable», ont-ils affirmé.
À l'instar de l'État norvégien, le gouvernement du Québec doit être le maître d'oeuvre de l'exploitation pétrolière et gazière au Québec. La société norvégienne StatoilHydro, dont l'État détient plus des deux tiers des actions, extrait 60 % des barils de pétrole de la mer du Nord. L'État norvégien détient des intérêts minoritaires dans toutes les entreprises engagées dans l'exploitation de cette ressource, a souligné en outre M. Bouchard. Grâce aux redevances et aux profits de la société d'État, la Norvège, qui ne compte que 4,6 millions d'habitants, a ainsi constitué un formidable fonds de 550 milliards qui fait saliver les péquistes. «Ça nous libérerait de notre dépendances au pétrole étranger et améliorerait notre balance commerciale», a avancé Mme Marois. Un gouvernement péquiste formerait une société d'État, qui pourrait se nommer Pétro-Québec, pour se consacrer à l'exploration, à l'extraction et à la distribution d'hydrocarbures. «Tout est imaginable», a dit Pauline Marois. » (...)
JCPomerleau
Archives de Vigile Répondre
23 juillet 2008J'ai bien peur que Mme Marois est en Norvège strictement pour y étudier les procédés d'exploitation qui semblent respecter l'accord Kyoto. Elle sait qu'elle doit avoir des appuis crédibles de respect environnementaux pour vendre son projet aux québécois. La Norvège est toute désignée. Mais elle est vigoureusement avertie par Ottawa de ne pas reluquer de nationalisation et c'est ce qu'elle a confirmé.
Nous savons que trop ce qu'est cette différence de réalité, n'est-ce pas ?