Indépendance : la pédagogie d'abord

Les portes fermées et les gorilles

Imaginons que nous sommes encore en 1960. Tout reste à faire, mais nous partons de bien moins loin...

2011 - actualité souverainiste

Lisez cette phrase :

« Mes amis, les portes du Canada sont fermées » (Duceppe) ou encore la suivante : « La crise financière a envoyé un gorille de 400 kg sur les genoux d'Ottawa [...] qui ébranle fortement les colonnes du fédéralisme canadien (Le Hir parlant ici de la péréquation que l'Ontario touche de plus en plus) ».

Trouvez-vous que ces phrases donnent délibérément envie de se battre pour le Québec? Pour la nation? Pour l'Indépendance? Pour la langue? On se tue, ici, à rendre illégitime le résultat du référendum de 95 et pourtant, on valide la thèse fédéraliste voulant que le NON soit un OUI pour un fédéralisme renouvelé (et donc que tout échec du fédéralisme soit une victoire pour nous). Pourquoi? Parce que l'on pense que tout affaiblissement des signes de l'argumentaire fédéraliste constitue en soi un effritement de l'union canadienne. On pense qu'il y a une corrélation entre le fonctionnement du fédéralisme et de la place du Québec dans la fédération et l'appui à l'indépendance. Moins le Québec a de place dans la fédération, plus l'appui à l'indépendance doit monter. Nous pensons cela, à tort; les deux variables sont malheureusement... indépendantes et non corrélées.
Vous me répondrez que l'appui de 49% au référendum de 95, post Meech invalide ma thèse, je répondrai plutôt que c'est principalement les griefs linguistiques qui ont causé la mort de Meech et qui ont donné de la vigueur au nationalisme. Ce n'était donc pas la structure même de la fédération qui faisait problème, mais la coexistence de deux peuples dans le même corps politique, distinction de deux peuples qui n'a jamais été plus claire que durant cette période.
Il n'y a plus au Québec de Mulroney, de Ryan, de Bourassa. De fervents nationalistes, mais qui soient fédéralistes. Il y a bien Benoit Pelletier, mais il est aux «abonnés absents». Comment expliquez-vous alors l'impopularité relative de l'Indépendance, malgré l'évidence de la médiocrité du système fédéral? Comment expliquer que le Réseau Liberté Québec, l'ADQ voire la CAQ, pensent qu'il ne faut pas toucher au cadre fédéral ou à la raison d'être du lien fédéral, mais plutôt purger les finances publiques provinciales pour retrouver un équilibre budgétaire au plus vite? Pourquoi cette acceptation toute coloniale?
Parce qu'une part encore trop importante de Québécois ne comprend pas l'Indépendance et une part importante de Québécois ne comprend pas non plus la spécificité nationale que l'épithète «québécois» représente. De trop nombreux Québécois ne connaissent pas l'histoire et de plus nombreux encore adoptent spontanément, parce que c'est dans «l'air du temps», l'idée selon laquelle une langue, « c'est un simple moyen de communication», plutôt qu'être d'abord et avant tout le miroir d'une culture, l'expression poétique et enracinée de l'âme d'un peuple, le reflet d'un territoire.
Si une langue n'est qu'un moyen de communication, pourquoi politiser le français et pourquoi ne pas «comprendre», comme le reste de la planète, combien c'est important de parler anglais? Et dès lors, pourquoi, en tant que nation bilingue, ne pas rester canadiens? Surtout qu'on peut donc devenir «de parfaits bilingues... Comme si parler une langue seconde avec un accent était une tare. Une part encore importante de Québécois n'a donc ni culture ou amour de sa langue, ni connaissance de l'histoire et encore moins de conscience politique (à une élection fédérale récente, on a voté pour des poteaux...). Si une langue, ce n'est qu'un moyen de communication, pourquoi la «sauver»? L'approche communicative a d'ailleurs été adoptée en 1980, en enseignement du français et c'est paradoxalement le PQ qui est l'instigateur de la désaffection des jeunes à l'égard du français...
Il me semble qu'il est dur de faire un pays dans la précipitation, avec une frange importante de la population encore à ce point dans le noir. Il faudrait alors un noyau très radical et très organisé de militants qui investissent la société civile. Mais avec la population anglophone et allophone acquise au Canada et 35-40-45% des francophones qui ne soit absolument pas prêt pour un changement, il me semble impossible de brusquer l'Indépendance. L'Indépendance demande une majorité de citoyens déterminés, fougueux, capables de prendre les risques. Ce n'est pas pour les suiveux, alors ceux qui prétendent qu'un mouvement populaire faisant boule de neige pourrait faire basculer notre destin se trompent tout autant que ceux qui prétendent que nous n'avons besoin que d'une déclaration solennelle. En effet, les compatriotes «mous» et nos adversaires constituent une force d'inertie puissante que le Canada anglais saura manier. Il a déjà su la manier mieux que nous dans le passé, c'est pour dire...
Nous voilà donc dans une impasse... sauf si nous transformons ces «Québécois mous» pour augmenter le nombre des Québécois déterminés. Lorsqu'une majorité vraiment claire sera pour l'Indépendance, le politique suivra, par opportunisme. Mais c'est mettre la charrue devant les boeufs que de vouloir faire advenir ce que la population frileuse ne veut pas. Et la nation a au moins la sagesse de refuser de se faire rentrer dedans comme à chaque défaite référendaire...
Voilà pourquoi je me concentre d'abord et avant tout sur une pédagogie de l'Indépendance. Voilà pourquoi je prêche (pour l'essentiel dans le désert, je le reconnais pour l'instant) en faveur d'une diffusion de la pensée indépendantiste de Maurice Séguin, la seule pensée qui puisse montrer la nécessité de l'indépendance en passant aussi bien par le culturel, le politique que l'économique. La seule pensée qui puisse tenir compte de l'intégration de ces trois facteurs pour montrer que le remplacement d'une nation par une autre lui est absolument préjudiciable. La seule pensée qui puisse rendre également souverain l'individu comme la collectivité.
Éduqué politiquement, culturellement, économiquement, le Québécois comprend alors tout l'avantage à participer à l'émancipation de sa nation, il sait que vivre c'est agir et que le remplacement, même dans un système fédéral très souple, ne peut que lui être à terme préjudiciable. Il n'a pas besoin qu'on lui parle de «portes fermées» ou de «gorilles» pour l'inciter à voler de ses propres ailes. Certains me répondront qu'il faut «chanter la liberté» et qu'il est prétentieux de parler «d'éduquer la population». Je répondrai par les défis suivant : demandez à votre entourage, à vos voisins, le nombre de députés du ROC versus le nombre de députés québécois, demandez si le Québec siège à l'ONU, à l'OCDE, à l'OTAN. Demandez ce qu'est la Cour suprême et exigez que l'on vous explique l'impact de ses décisions. Demandez quel est le pourcentage des francophones en Amérique de Nord. Demandez quels sont les pouvoirs du Québec et quels sont les pouvoirs d'Ottawa.
Tant que les Québécois sont dans l'ignorance, les arguments «contre» le fédéralisme ne valent rien et en fait on peut résolument s'en passer. La constitution de 1840 suffit, car c'est là que le moule de notre minorisation « a pris». Les arguments en fonction de l'agir et des opportunités sont alors bien plus efficaces et porteurs. Le fait d'être une nation intégrale permet de prendre des initiatives, d'apprendre, de faire des expériences. Voilà qui est galvanisant. Et pour l'incertitude, on ne sait jamais de toute manière de quoi demain sera fait, mais il est toujours plus sage d'avoir tous les outils pour y faire face qu'un état diminué.
Imaginons que nous sommes encore en 1960. Tout reste à faire, mais nous partons de bien moins loin...
Plus sur Séguin ici


Laissez un commentaire



15 commentaires

  • Jean-Pierre Bélisle Répondre

    27 juillet 2011

    Pour aplatir Richard Le Hir et son option aux fins de gonfler la vôtre, vous saisissez au vol une expression américaine (1) qu’il a utilisée dans son texte « Gare au gorille ».
    Mais vous avez passé sous silence le caractère par ailleurs hautement pédagogique de son article sur l’enjeu de la péréquation.
    La péréquation est une disposition constitutionnelle d’application fort complexe et donc « pas sexy », comme il le dit lui-même.
    Aurait-il écrit son article pour le public auquel vous pensez, Le Hir aurait probablement utilisé l’image de « la tarte aux pommes à partager entre les membres de la famille alors qu’un ogre s’est invité au festin ».
    La fable de « La tarte et l’ogre » vous aurait-il donné un peu plus le goût de vous "battre pour le Québec".
    De fait, je ne connaissais que très peu sur la péréquation et ses enjeux. La lecture du texte de Le Hir m’a forcé (le terme est faible) à me renseigner. J’ai donc lu Aussant et aussi l’annexe au discours sur le budget dont il parlait.
    Détail, comme le titre « Gare au gorille » ne vous a pas fait sourire, c’est que vous n’avez pas saisi qu’il s’agissait, au premier degré, d’un clin d’œil référant à une chanson de Georges Brassens à la fois grivoise et politiquement fort irrévérencieuse.
    Un puissant gorille en rut s’est échappé de la prison dans laquelle il était enfermé. Ayant le choix de violer un juge ou une vieille dame, l’animal eut le mauvais goût de s’en prendre au juge. Au « moment suprême » le juge criait "Maman !", pleurait beaucoup, comme l'homme auquel, le jour même, Il avait fait trancher le cou. Gare au gorille !
    Pour votre détente culturelle: http://www.youtube.com/watch?v=ja665-6h_sA
    En deuxième niveau, le gorille de Brassens, c’est la crise financière tandis que le juge qui crie « Maman », c’est le gouvernement fédéral.
    Le reste de ce que je pourrais vous dire apparait déjà dans les commentaires précédents et notamment dans celui de Pierre Cloutier ainsi que le mien, ce matin, en réponse à l’article de Gilles Verrier sur le vôtre.
    --------------
    (1) 800 pound Gorilla : voir http://en.wikipedia.org/wiki/800_lb_gorilla

  • Archives de Vigile Répondre

    26 juillet 2011

    L’engagé
    La communication a peut-être fait défaut. Mais qu'est qui assure que le problème ne soit pas plutôt le fait que cette démarche vers indépendance nous mène vers une version francophone du Canada?
    Avouez que vu de cette façon, c'est beaucoup d'efforts (et de risques) pour pas grand chose, de plus.
    Je continue de penser que le principal problème n'est ni le porte-parole, ni le parti, mais bien le projet de société qui n'est pas assez séduisant.
    C'est dommage à dire, mais pour beaucoup de Québécois notre survivance linguistiques n'est plus une préoccupation. Donc pour ces gens ce n'est pas des émissions de radio ou des campagnes de sensibilisation qui va la différence.

  • Claude G. Thompson Répondre

    26 juillet 2011

    L’Engagé,
    Vos dernières interventions sur Vigile m’ont été une source d’inspiration. L’idée d’une « pédagogie de l’indépendance » est certes un élément essentiel, pour ne pas dire fondamental, dans une démarche comme celle que nous avons entreprise depuis que nous avons commencé à cheminer vers notre « indépendance nationale ». À plusieurs reprises, M. Jacques Noel nous a communiqué son étonnement devant le fait que jamais les indépendantistes n’aient fait appel à des mas médias comme la radio ou la télévision pour établir un contact plus direct et plus immédiat avec les citoyens. Il est du reste surprenant qu’il en ait été ainsi, quand on sait quel remarquable communicateur et quel extraordinaire vulgarisateur fut René Lévesques; un journaliste et un homme de télévision sans pareil.
    Aurait-il atteint les sommets qu’il a conquis sans sa capacité et son talent exceptionnel à utiliser les mas médias ?
    J’écrivais sur Vigile le 16 juillet dernier :
    […Certains comparent le Parti Québécois à un navire rouillé qui prend l’eau ou qui a frappé quelque écueil. Je ne vois pas les choses ainsi. Le PQ m’apparaît plutôt, à l’image de certains jeux de guerres dont nos adolescents se partagent les péripéties sur internet, comme une belle caravelle qu’elle était à ses débuts et qui naviguait sur un fleuve empli d’écueils, mais dont le capitaine, expert navigateur et homme de conviction, assurait le passage sans coup férir, qui s’est peu à peu transformée en vaisseau amiral, forteresse flottante impénétrable et indifférente aux égratignures que pouvaient lui laisser les tirs ennemis jusqu’au moment où un joueur plus habile que les autres la fasse couler à pic.
    L’usure du temps et la rigidité d’un exécutif peu conciliant et imposant sans discussion une ligne de parti ont fini par faire fuir des membres importants de l’équipage de la noble cause du projet de pays pour lequel nous l’appuyons depuis plus de quarante ans. Le manque d’écoute des voix du peuple et du besoin qu’est le sien de savoir et de comprendre le pourquoi des choses tout autant que l’absence d’une pédagogie de l’indépendance auront eu raison du Parti Québécois…]
    Le 24 juillet, je répondais à madame St-Onge :
    […Le Parti québécois est sourd aux appels des citoyens qui l’ont supporté et gardé en vie en votant pour ses candidats. À vous lire, la raison première pour laquelle nous avons appuyé le PQ ; faire l’indépendance du Québec ; aurait été mise à l’ombre sous prétexte qu’elle risquerait de nous voir perdre les prochaines élections qui pour cette raison, se devront d’être « provincialistes ». Vous rendez-vous compte de l’absurdité d’une telle prise de position ? Elle ne peut tenir qu’à la peur de perdre. Croyez-vous sincèrement que c’est ainsi que nous ferons un pays ? Est-ce là faire preuve de confiance et de courage politique pour la cause à laquelle nous avons consacré, en tant que québécois, les quarante dernières années de notre engagement citoyen en faveur de la naissance de notre État ?
    Je me refuse à accepter que nous gaspillions notre temps et nos énergies en faveur d’une gouvernance souverainiste ou d’une politique de « petits pas » au détriment de la mise en œuvre d’un appel citoyen à l’union de nos volontés communes de nous impliquer pour la naissance de notre pays. De même, je refuse de continuer à donner au seul Parti québécois le mandat d’en être le maître d’œuvre compte tenu du peu de crédibilité qu’il s’est gagnée depuis le référendum perdu de 1995. Les indépendantistes ont vu naître d’autres partis politiques et l’unité sur la question de la naissance de l’État devra faire consensus parmi eux si nous ne voulons pas voir les prises de position partisanes prendre toute la place. À cet égard, le Parti québécois devrait être le premier à prendre l’initiative d’un tel consensus, ce dernier étant le plus expérimenté et le plus solidement implanté. Autrement, il risque de voir lui arriver la même chose qu’au Bloc québécois…]
    Nous sentons bien, à travers les différentes visions qui nous sont proposées tout autant qu’à travers l’exaspération que nous pouvons percevoir dans les textes de plusieurs intervenants, que l’heure des choix va bientôt sonner et que nous ne pourrons plus nous payer le luxe d’attendre.
    Ou nous nous engagerons pour la mise au monde de notre pays, ou nous disparaîtrons lentement, noyés dans la mer de nos contradictions.
    Claude G. Thompson

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    26 juillet 2011

    Chère Lise Pelletier,
    si «l'argent est le nerf de la guerre» et que les médias sont contrôlés par les puissances d'argent, que fait-on ?
    la SAPIENCE conduit en ligne droite à la PATIENCE.
    la PATIENCE est plus précieuse que le platine, c'est le creuset de la véritable alchimie.
    et la mienne, de patience, est illimitée.
    journaliste indépendant, les grands médias ne veulent pas de mes prestations, de toutes façons je refuse leur grille de lecture et n'accepte pas de travestir des communiqués de presse en articles ... prétendus tels.
    j'anime un BLOG avec peu de moyen, tout de même quelques milliers de visiteurs en l'espace que d'une moitié d'année et des thématiques qui prennent du tonus.
    la quadrature du cercle, vous la connaissez vous ?
    Pierre Bourgault, le magnifique, fut contraint de survivre sur l'aide sociale pendant un bon bout de temps à une époque où le chef du PQ l'avait, pour ainsi dire, écarté des sphères d'influence et des sources de revenu du monde des communications apparentées à la politique ...
    il sera sauvé in-extremis par un curieux retour des choses ...
    mais, après le sabordage du RIN et sa descente aux enfers programmée par le présidium du PQ, il s'accrochât malgré l'adversité et continua de briller comme un astéroïde inextinguible.
    nous avons besoin d'hommes et de femmes trempés dans la courage et capable de cette patience maîtresse qui permet de façonner des chefs d'oeuvres à partir de rien... et de triompher de l'adversité.
    les financiers qui tirent sur les ficelles du pouvoir apatride l'ont trop bien compris:
    il faut offrir au peuple des plaisirs éphémères, sans retenue, en effaçant la mémoire collective du registre et en abaissant le niveau des conscience à un niveau primaire et monstrueusement égoïste. En abolissant la patience, mère des constructions qui ne sont pas des chimères et qui perdurent en définitive.
    Vigile perdure, l'Aut-Journal (en dépit d'un certain corporatisme syndical et gôgauche) perdure, JE perdure ET d'autres esprits libres perdurent.
    L'oeuvre des médias alternatifs et des communicateurs véritables commande la patience de TOUT ENDURER.
    De perdurer et de VAINCRE !
    Quand nous descendront sur le plancher des vaches et que nous en aurons assez de nous faire écraser, la rage au ventre, nous serons invincibles.
    Mais, d'ici là, c'est de la PATIENCE qu'il faudra avaler et pas à la petite cuillère ...

  • Lise Pelletier Répondre

    26 juillet 2011

    l'engagé vous reprenez une partie de mon commentaire et y répondez mais que répondez-vous pour la suite de ce même commentaire..soit l'immigration et la destruction de l'Etat
    est-ce à dire que l'assimilation de notre nation vers l'anglicisation est un scénario acceptable ?
    est-ce à dire que l'affaiblissement amorcée et qui va continué de notre état est un scénario acceptable ?
    je dis que non et que urgence il y a, Montréal est à moins de 50% de francophones et ça s'étend dans les couronnes nord et sud,
    l'immersion anglaise en 6e année, surtout que les Québécois ont acheté l'idée que l'anglais est absolument nécessaire afin d'avoir un travail tout court ou un travail plus rémunérateur.
    je sais bien que la pédagogie est aussi nécessaire et je m'implique en ce sens
    voilà pourquoi je m'attends à ce que le Parti Québécois, dès la rentrée parlementaire fasse aussi sa part en prenant les décisions qui s'imposent en vue d'instruire la population en ce qui a trait aux avantages de devenir un pays indépendant et souverain
    quels sont les avantages pour les enfants ?
    quels sont les avantages pour les adolescents ?
    quels sont les avantages pour les familles dans la vingtaine et la trentaine ?
    quels sont les avantages pour les gens sur le point de prendre leur retraite ou du 3e âge, pour ceux déjà bénéficiaires en CHSLD ?
    quels sont les avantages pour les patients dans les hôpitaux ?
    quels sont les avantages pour les travailleurs de l'état, dans le secteur privé ou autonomes ?
    quels sont les avantages économiques à exploiter et à transformer nos ressources naturelles, ceci dans le respect de notre eau, notre air, notre terre ?
    inclure les citoyens dans les discussions, que les députés se promènent dans leur comté respectif et fasse ce travail de pédagogie, investissez de votre temps et de vos moyens financiers en invitant ceux-ci à des brunchs gratuits, à des soirées pour les jeunes, que l'humour y soit aussi présent, rendre intéressant le projet du Pays afin que les Québécois y adhère en grand nombre

    je reconnais que la patience est une qualité manquante
    chez-moi mais en contrepartie je possède une grande détermination
    Lise Pelletier
    P.S. ce nouveau commentaire peut s'adresser également à Patrice-Hans Perrier concernant les 2 questions ici posées
    Merci

  • Archives de Vigile Répondre

    26 juillet 2011

    @ l'engagé
    Je trouve votre texte courageux car il va à contre courant. Il va à l'encontre de ce qu'il faut bien appeler la paresse politique entretenue par le Parti québécois depuis presque toujours. Il va à l'encontre de l'activisme politique qui prétend que les bons slogans, les manifestes de dix paragraphes et les marches dans la rue nous conduiront à bon port. Or le Québec a besoin de chefs, de ces chefs qui devront avoir la stature de chefs d'État de haut niveau. Je pense à de Gaulle, à titre d'exemple. C'est une exigence incontournable de la lutte. Il nous faudra faire les devoirs qui n'ont jamais été faits et c'est à ce prix que l'idée d'indépendance pourra refleurir. Le mot pédagogie que vous employez convient car il nous faut créer un groupe compact et déterminé qui pourrait tenir lieu d'université de l'indépendance. Une école de pensée et d'action. Ceux qui méprisent cette étape manquent de maturité politique et ne comprennent pas - ou mal - les processus à travers lesquels une société peut changer durablement.
    Le renversement de quelques siècles de domination politique ne se fait pas comme on fait fondre du beurre dans la poêle. Tout raccourci est vouée à l'échec. Or, jusqu'à présent, seule la voie des raccourcis (élection - bon gouvernement- campagne référendaire - référendum bâclé) a été explorée, avec le résultat que nous ne cessons de reculer.
    Il faut donc passer par la petite et dure école pour ensuite s'attaquer aux obstacles contemporains qui bloquent l'indépendance afin d'aboutir à des positions politiques fortes, portées par une équipe d'intellectuels, des intellectuels spéciaux et non universitaires, des intellectuels qui sont aussi prêts à se salir les mains dans le cambouis. Je pense à Bernard Frappier, sans le désigner ni l'accabler.
    Le contrôle de l'information, la dette, les forces armées, la monnaie, la banque et l'étendue de la souveraineté dans le rapport nation-mondialisation... Toutes des questions que le Parti québécois n'a jamais voulu aborder de front et jamais voulu vider dans le sens indépendantiste du terme. Il suffit de relire la question référendaire de 1995 pour comprendre l'ambiguïté politique de ce projet et son manque de sérieux... tordu. Monsieur Parizeau, pardonnez-moi.
    Nous sommes donc comme en 1960, je suis d'accord; avec des avantages et des désavantages par rapport à cette époque déjà ancienne. L'indépendance est certes un bien en soi, mais la façon de la comprendre, de la défendre et de la réaliser a évolué. La géopolitique en 2011 a mué et n'est plus ce qu'elle était en 1960. Une des tâches à laquelle nous devons nous attaquer, et Vigile heureusement s'y embarque jusqu'à un certain point, est, selon moi, l'analyse de la nature du Parti québécois et les causes de son échec historique. Ceci pour en arriver éventuellement à un accord relativement large sur cette question pour les indépendantistes et ceux qu'ils influenceront. Sans une solide compréhension du passé la carte de l'avenir nous restera indéchiffrable. Éventuellement, faire de notre compréhension de ce que fut le le Parti québécois dans notre histoire une idée socialement implantée. Comme l'idée de l'existence de la révolution tranquille le fut, en d'autres temps et circonstances. Post mortem.
    Je pourrais élaborer d'avantage sur votre tribune. Oui, Maurice Séguin. Cet historien exigeant est une source de compréhension profonde du concept d'indépendance, un héros national à l'instar d'un José Marti, l'un illustre par l'histoire, l'autre par la poésie; les deux peu doués pour l'action politique, mais sources de motivation durables à travers des disciplines différentes.
    Il importe que nous élevions dans l'opinion la stature de Maurice Séguin, ce Québécois qui demeure sans égal dans la réflexion qu'il nous a léguée sur le concept d'indépendance, à travers l'étude pénétrante de la relation Canada-Québec. Son oeuvre singulière est universelle par son étude de la situation particulière du Québec et du Canada et pourrait être lue utilement en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud, mais surtout en Europe aujourd'hui.
    Qui méprise Maurice Séguin ne peut se prétendre patriote à mes yeux.
    GV

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    26 juillet 2011

    Et, effectivement, que dire de l'incroyable travaille de pédagogie d'un Jacques Parizeau qui aura clarifié la question et préparé les assises d'un référendum qui ne fut pas seulement saboté ou volé ... mais qui fut un succès en vérité.
    un lien:
    http://pq.org/parti/valeurs_et_histoire
    voilà, la longue marche du peuple québécois vers sa libération n'est pas encore terminée et elle ne se terminera probablement jamais ...
    je ne suis pas étapiste, mais je crois en la longue maturation historique et, contrairement aux cris de détresse proférés par les prophètes de malheur qui pullulent en ce moment, les 15 dernières années qui nous sépare du dernier référendum ne sont absolument RIEN eu égard au RÉEL PROCÈS HISTORIQUE ET POLITIQUE.
    il faut se réveiller, bien évidemment, mais sans paniquer.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 juillet 2011

    Cher ami L’engagé
    Vous vous questionnez sur le comportement irrationnel des Québécois, vous ne comprenez pas ce qui ce passe dans la tête de François Legault, vous vous demandez pourquoi le désir d’indépendance n’est pas à son paroxysme.
    Et bien comme pour l’ensemble des gens qui rentrent fatigués du travail, et qui ouvrent la télé pour ce faire dire à répétition, vous êtes petits, minables, des BS du Canada et cela entrecoupé de publicité qui répètent sans cesse « Canada, Canada, Canada, Canada, Canada, Canada…….. » à ne plus en finir, suivi de reportages euphoriques sur les performances nageuses Canadiennes à l’étranger, vous cessez de penser, vous devenez complètement ouvert à la manipulation psychologiques et aucune logique ne tient plus. Nous sommes tous manipulés sans nous en rendre compte par cette propagande, qui nous dévalorise et nous invite à disparaître, même nos politiciens la subissent, François Legault sait que l’indépendance est vital à notre épanouissement, pourtant il agit de manière à la court-circuité, car à force de se faire dire que le projet d’émancipation national c’est du passé, il à fini malheureusement par le croire. Le Canada à réussi a coupé le Québec du reste du monde, maintenant il s’affaire à le faire disparaître de son propre territoire, Il s’attaque même a des symboles comme la Fête de la St-Jean en essayant d’introduire de l’anglais juste pour foutre le bordel et en associant St-Jean et beuverie, tout est bon pour dévalorisé les Québécois. Il recherche aussi à associé indépendantistes et violence et compte sur le Réseau de Resistance Québécois pour cela.
    Il nous faut vraiment un réseau d’information qui échappe au contrôle du Canada et trouver un moyen de contrecarrer la manipulation psychologique qui nous tue.
    MSTP

  • Archives de Vigile Répondre

    26 juillet 2011

    [1] Pourquoi êtes vous si compliqués, tous autant que vous êtes avec vos solutions disparates? La voie la plus simple : des candidats souverainistes/indépendantistes de tous les partis et/ou de toutes les tendances qui acceptent de faire de l'indépendance le THÈME PRINCIPAL de la prochaine élection.
    [2] On compte les votes et si on a la majorité des voix (50% plus un), il y a déclaration d'indépendance. ME SEMBLE QUE CELA NE PREND PAS UN DOCTORAT POUR COMPRENDRE CELA.
    [3] Pas besoin de poste de radio, de pédagogie à la Séguin, ou autres bébelles à n'en plus finir. Juste des candidats qui se tiennent debout. Est-ce que c'est trop demander, cela, monsieur Noel? Pour chercher midi à 14 heures?
    [4] Si on a juste une majorité des sièges, plein cap sur l'indépendance et consultation populaire sur la souveraineté ou sur une constitution citoyenne.
    [5] C'est trop simple pour vous?
    Pierre Cloutier
    [5]

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    26 juillet 2011

    Merci l'engagé,
    vous avez tout compris et nous sommes en phase à 100 %.
    c'est de pédagogie que nous aurons besoin dans les prochaines années.
    il ne sert à rien de «mettre la charrue devant les boeufs», comme vous le dites si bien.
    en effet, non seulement la loi 101 a été émasculée par des années de compromissions lâches et veules, mais l'enseignement du français n'est que l'ombre de ce qu'il était il y a un demi-siècle.
    c'est curieux, mais, René Lévesque avant ses louvoiement du «beau risque» et son travail de SAPE (justement) des velléités indépendantistes à l'intérieur de la mouvance péquiste, avait compris l'importance du travail PÉDAGOGIQUE.
    c'est alors qu'il animait son émission POINT DE MIRE qu'il fit ses plus belles passes d'arme d'après moi. Aidant l'équipe Lesage à faire comprendre à la population l'importance de la nationalisation de l'hydroélectricité et de la création des sociétés d'état comme moteurs du développement du territoire national.
    Daniel Johnson allait, lui aussi, faire un remarquable travail de pédagogue et de diplomate en amenant la France à prendre position pour le Québec et en créant des agences de coopération entre les deux pans de la francophonie. Une pédagogie qui allait permettre à l'état québécois de se positionner sur l'échiquier diplomatique au grand dam du fédéral.
    un lien:
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Gouvernement_Daniel_Johnson_(p%C3%A8re)
    le premier gouvernement péquiste allait mettre en branle une loi sur le financement des partis, une loi sur le zonage agricole, des mesures afin de relancer les régions et une approche intergouvernementale qui défendait certains velléités constitutionnelles et ... n'oublions pas la paix des braves.
    un lien:
    http://www.saic.gouv.qc.ca/publications/Positions/Partie1/ReneLevesque1976.pdf
    Robert Bourassa, malgré ses trahisons et son leadership mou allait tout de même contribuer à développer le nord québécois et à parachever le projet hydroélectrique du tandem Lesage-Lévesque.
    on dirait qu'après le 2e référendum quelque chose s'est cassé dans l'arène politique au Québec. Nous sommes tombé dans la gestion des affaires de l'état à la petite semaine depuis lors... tout en essuyant les crises économiques et structurelles des deux derniers débuts de décennie.
    la pédagogie c'est de démontrer qu'en l'espace d'un demi-siècle, malgré les trahisons, les atermoiements, les chemins de traverse, les rendez-vous manqués et l'essoufflement des militants, la cause du Québec a indubitablement progressé.
    nous sommes une NATION en regard du droit internationale, notre assemblée nationale est souveraine ... jusqu'à nouvel ordre et nous avons su nous libérer dans une certaine mesure de la tutelle économique et financière anglo-saxonne... quoi que l'endettement et le protectionnisme américain nous fassent mal par les temps qui courent.
    là où le bât blesse c'est au niveau de la MÉMOIRE COLLECTIVE, de la transmission des valeurs d'une génération à l'autre, de la pérennisation des combats livrés par nos ancêtres.
    nous disposons d'un territoire considérable et de ressources qui suscitent la convoitise, d'une certaine cohésion socioculturelle et d'une ouverture indéniable sur la modernité.
    mais, nous repoussons toujours plus loin l'échéance capitale de notre véritable libération.
    comment faire comprendre au commun des mortels que notre survie (matérielle et immatérielle) passe par cette libération.
    c'est tout le sens du travail de pédagogie, qui est le CONTRAIRE d'un travail de SAPE et qui ne peut pas se faire dans la panique et le désespoir.
    bon été à tous et à toutes.
    Patrice-Hans Perrier
    Montréal, 26 juillet 2011

  • L'engagé Répondre

    26 juillet 2011

    Réponse en bouquet :
    «Pour enfin remettre à l’éducation, son importance première, l’urgence face à une immigration massive qui ne s’intègre pas, ni à notre langue ni à nos valeurs, ne justifie-t-elle pas une déclaration unilatérale d’indépendance avant que l’état du Québec ne soit complètement vendu par le démolisseur en chef à la solde des Desmarais de ce monde ?»
    Une telle déclaration ne sera pas reçue si le peuple n'est pas derrière ceux qui la proclament et sans cela, nos adversaires nous démolirons aisément. Ou encore, il faudrait un noyau de militants très politisés et très radicaux, mais les «souverainistes» approchent pour beaucoup de la retraite et lisent «La Presse». C'est donc mettre la charrue devant les boeufs.
    « Vous allez procéder comment ? Parler à vos voisins ? Je me tue à le dire : la pire erreur que le mouvement souverainiste a fait depuis 1960 c’est de ne pas avoir mis la main sur un média électronique pour répandre le message.»
    Mon approche n'exclut pas la vôtre et je suis tout autant que vous rongé par cette situation coloniale, mais dans l'intervalle, je trouve capital de former les «leaders d'opinion» qui relayeront les messages de cet hypothétique média. http://www.capsurlindependance.org/se-former/largumentaire-independantiste/les-trois-niveaux-de-lutte-de-maurice-seguin/
    Quant à la question du côté «vendeur d'aspirateur» et Témoin de Jéhova, je répondrais qu'il occupent le terrain, eux. Il y toujours dans divers métros des dames qui vous attendent au bas des escaliers avec des dépliants. Cette persistance est exemplaire et aucune force fédéraliste ne nous empêche de les imiter et de reprendre à notre compte des stratégies qui ont pourtant réussi à populariser l'Indépendance dans les années 60 et 70. L'ennui c'est que ça fait trente ans que l'on attend le messie sans faire notre bout de chemin.
    Je pense même que si Marois avait l'humilité de faire du porte-à-porte (pour l'Indépendance), le mouvement souverainiste s'organiserait et se joindrait à elle. Il ne serait pas question pour «L'Autjournal», pour les IPSO pour la SSJB de rester assis pendant que Marois s'astreint à un calvaire. Les lundis sont végétariens? Les mardis seront souverains...
    Mais cela suppose que des dépliants sont prêts, dépliants expliquant l'Indépendance...
    http://www.agent-co.fr/actualites/246/ringard-le-porte--porte-.html

  • Archives de Vigile Répondre

    26 juillet 2011

    «. Qu’on pense aux sondages pendant la campagne référendaire de 1995 qui montraient que 40% des francophones croyaient que le Québec ferait encore partie du Canada après un OUI »
    Ces gens avaient tout à fait vu juste!
    «"Acceptez-vous que le Québec devienne souverain, après avoir offert formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique, dans le cadre du projet de loi sur l'avenir du Québec et de l'entente signée le 12 juin 1995?"
    Après un OUI le Québec ferait toujours parti du Canada. Les négociations sur la superstructure (méchante patente à gosses!) ne faisaient que commencer. La limite était d'un an. Si on n'arrivait pas à s'entendre on suppose que Lucien aurait tout fait pour continuer les négocations.
    Bref, le peuple avait vu tout à fait juste.

  • Lise Pelletier Répondre

    26 juillet 2011

    L'Engagé, bonjour
    Malgré mon accord avec votre constat que les Québécois sont en manque d’informations pertinentes, d’éducation politique culturelle et économique afin de provoquer l’envie de protéger leur langue et leur territoire de toutes leurs forces.
    Malgré ma déception que le Parti Québécois ait laissé en place la haute hiérarchie libérale en éducation pour éviter les « on sait bien qu'ils font des nominations partisanes, maintenant qu’ils sont au pouvoir » lors de l’implantation de la réforme scolaire et que celle-ci l'a minée favorisant le nivellement par le bas de l’éducation. Oui ma colère est grande depuis 30 ans voyant la dégradation de l’enseignement. Charest s'est-il gêné pour faire la nomination de juges dans les différents tribunaux administratifs au détriment de la justice envers la population !!
    Combien faudra-t-il de générations gâchées avant que l’éducation reprenne ses notes d’excellence pour tous et non pour une élite argentée. On sait bien que l’argent colle à l’argent favorisant ainsi la mise en place des oligarchies qui manipule les peuples en les dépossédant de leur état. Maintenant la surconsommation provoquée a presque atteint son objectif endettant plusieurs nations et la suprématie des banques réclamant le paiement des sommes dûes et à défaut de celles-ci, faisant main basse sur les sociétés d’état.
    Bravo au peuple Islandais de s'être tenu debout évitant cet asservissement financier.
    Pour enfin remettre à l’éducation, son importance première, l’urgence face à une immigration massive qui ne s’intègre pas, ni à notre langue ni à nos valeurs, ne justifie-t-elle pas une déclaration unilatérale d’indépendance avant que l’état du Québec ne soit complètement vendu par le démolisseur en chef à la solde des Desmarais de ce monde ? Charest, réincarnation de Durham, homme politique et homme tout-court minable, espérant passé à l’histoire pour avoir asservi un grand peuple francophone en Amérique.
    Devra-t-on enseigner notre survivance depuis 400 ans en anglais ?
    Si une coalition des forces indépendantistes est requise, nécessaire, essentielle, je le répète et appuie que j’en suis. Le Parti Québécois aura des choix et des décisions à prendre au retour à l’Assemblée Nationale, ce sera un automne chaud que je suivrai avec grande attention.
    Vive le Québec libre et démocratique où le peuple est souverain par sa conscience éveillée.
    Lise Pelletier,
    Membre du Rassemblement pour l'Indépendance Nationale.

  • Luc Bertrand Répondre

    26 juillet 2011

    Je suis tout à fait d'accord avec votre lecture du degré d'éveil de conscience politique de la population québécoise. Qu'on pense aux sondages pendant la campagne référendaire de 1995 qui montraient que 40% des francophones croyaient que le Québec ferait encore partie du Canada après un OUI! Ou aux "vox pop" démontrant qu'une partie inquiétante de la population, même et surtout des jeunes, qui ne peuvent identifier correctement le premier ministre du Québec ou du Canada, expliquer des événements assez récents ou marquants comme les accords du lac Meech, le référendum de 1995, la Crise d'octobre, la Révolution tranquille, etc. Je me souviens avoir même ramené au local électoral du OUI de mon comté en 1995 un bénévole qui m'a tout bonnement demandé "pourquoi on veut faire l'indépendance?"!
    Il est indéniable qu'il y a un besoin criant d'éducation historique et politique de la population québécoise, et ce, depuis plus longtemps qu'on pense. J'aime bien l'analogie que vous faites avec la situation de 1960, car il est évident que tout est à reprendre depuis le sabordage forcé du RIN en 1968, seul parti politique qui faisait vraiment de l'éducation populaire (assemblées de cuisine) en faveur de l'indépendance, excepté les campagnes référendaires de 1980 et 1995.
    Le problème pour toute tentative d'éducation populaire de ce genre est le contrôle fédéraliste des médias qui a rendu la population extrêmement méfiante et cynique envers tout ce qui tourne autour de la politique. Si, demain matin, vous cogneriez aux portes des gens pour leur offrir un cours accéléré d'histoire du Québec et du Canada, on vous fermerait invariablement la porte au nez comme si vous étiez un Témoin de Jéhovah ou un vendeur de balayeuse. De plus, les lois strictes protégeant les consommateurs contre la sollicitation ou la vente itinérante, ou celles du DGEQ défendant aux partis politiques de "pointer" ou solliciter la population en dehors des périodes électorales ou référendaires sont autant d'obstacles à une telle entreprise, du moins de façon systématique.
    Et pourtant, avec ce que l'on connaît de la réforme pédagogique de 1998, l'avènement des DEP, la non-obligation du cours d'histoire du Canada et du Québec et la révision systématique de son contenu pour en censurer ou minimiser les événements favorables à l'éclosion du nationalisme québécois, la situation ne pourra pas s'améliorer dans les conditions actuelles. Il y a également une grande partie de la population âgée - d'avant les baby-boomers - qui n'a qu'une formation primaire ou n'a pu compléter son secondaire. Si vous osez offrir une formation historique ou politique à notre "pouvoir gris", on vous rétorquera immédiatement qu'on a "l'expérience de la vie" et on questionnera vos compétences en la matière ou mettra en doute votre objectivité. Dans un monde complexe et hautement technologique tel que celui d'aujourd'hui, il reste malheureusement trop de gens qui ne suivent pas l'évolution technologique ou sociale, soit par choix soit par des connaissances de base insuffisantes.
    Pour surmonter ces obstacles, en plus de la volonté, de l'organisation et de la conviction nécessaires à cette éducation populaire, il nous faut impérativement faire preuve de cohérence et de courage politique. Depuis que le Parti québécois a cessé de faire de l'éducation populaire, la seule implication bénévole est devenue la collecte de financement, le renouvellement des adhésions et le travail électoral partisan.
    En attendant la prochaine élection, le problème reste entier et les électeurs attendent passivement et avec résignation qu'on leur offre un vrai changement. Avec le peu de temps qu'il reste, je considère le Parti indépendantiste comme la seule réponse acceptable, puisque, peu importe le résultat aux urnes, il place toujours l'indépendance au coeur de son action politique et peut se permettre de placer les autres partis en face de leur incohérence ou de leurs politiques qui ont fait reculer l'appui à l'indépendance. L'argumentation du PI est basée sur "l'option dure" de l'indépendance, c'est-à-dire les conséquences que les citoyens doivent accepter s'ils veulent que les choses changent dans le sens des intérêts de la nation québécoise. Elle dénonce également le fédéralisme canadien en démontrant le lien de cause à effet des politiques fédérales et libérales avec les problèmes concrets que vivent actuellement les citoyens québécois.
    Je ne veux pas dire à personne quoi faire dans les prochaines années et la prochaine élection, mais, tout ce que je peux dire, c'est que les carottes sont cuites s'il fallait que la CAQ devienne un parti politique à temps pour y participer et que Pauline Marois soit encore cheffe du PQ. La CAQ, avec le relais complice des médias, se joindra au PLQ et à l'ADQ pour focuser l'attention de la population au problème des finances publiques avec une approche de centre-droit, délibérément silencieuse sur la contribution d'Ottawa et du fédéralisme canadien sur ce cul-de-sac financier, politique et humain. Il faudra nécessairement convaincre la population que ce n'est qu'en contrôlant 100% de nos impôts et taxes (donc être indépendants) que nous pourrons commencer à nous en sortir.
    Pour y réussir, il faudrait, au moins, l'élection d'un député d'une formation reconnue clairement comme indépendantiste pour enrayer la mécanique parlementaire provinciale actuelle et imposer une nécessaire réflexion avec une optique de Québec indépendant. Les médias fédéralistes ne pourront occulter cette nouvelle dynamique, de la même manière qu'ils n'ont pu le faire depuis l'élection d'Amir Khadir de Québec solidaire. La présence d'un député du PI entraînerait logiquement la présence du chef Éric Tremblay au débat des chefs de l'élection suivante, laissant clairement apparaître l'option indépendantiste comme solution permanente et satisfaisante aux problèmes actuels et récurrents du Québec. À partir de ce moment, il y aurait indiscutablement une visibilité nationale de l'existence d'une alternative sérieuse au PQ pour nous conduire à l'indépendance. D'autant plus que ce parti ne pourra jamais être appelé à gouverner dans le contexte d'une province du Canada avec les conséquences néfastes que l'on sait.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 juillet 2011

    Vous allez procéder comment? Parler à vos voisins?
    Je me tue à le dire: la pire erreur que le mouvement souverainiste a fait depuis 1960 c'est de ne pas avoir mis la main sur un média électronique pour répandre le message.
    C'est tout simplement incompréhensible que dans les hautes sphères du mouvement souverainiste on ne comprend pas que l'urgence ce n'est pas Pauline mais un poste de radio souverainiste, de l'Abitibi à la Baie des Chaleurs.
    J'attends le jour où je vais me lever le matin et au lieu de la radio-poubelle (je suis à Québec) je vais écouter Radio-Souveraineté. Je rêve d'écouter Normand Lester, JF Lysée, Joseph Facal chaque matin, midi, soir rentrer dans ce qui est rouge.
    Je rêve de lignes ouvertes souverainistes où l'on partagerait des idées.
    Je rêve d'enquêtes fouillées sur le Canada qui nous vole, dilapide nos taxes dans 56 niaiseries.
    Bref, j'attends que le mouvement souverainiste arrive enfin au 21e siècle!
    http://www.cyberpresse.ca/actualites/dossiers/montreal-pluriel/201107/23/01-4420369-radio-boomer-radio-bombay.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_meme_auteur_4418410_article_POS3
    Jean-Christophe Laurence
    La Presse

    L'ancienne Radio-Boomer deviendra-t-elle Radio-Bombay? Avec un peu d'imagination, la chose semble possible.
    La station CJLV Laval (1570 AM), spécialisée dans le créneau nostalgie, a été achetée il y a un an par Jasvir Singh Sandhu, homme de radio d'origine indienne. Mais le CRTC n'a officialisé la transaction qu'au début de l'été.
    Avec cette acquisition, M. Sandhu se retrouve aux commandes de deux stations dans la grande région de Montréal, puisqu'il est aussi propriétaire de Radio-Humsafar, qui diffuse en quatre langues sur une bande sous-porteuse (qui nécessite un appareil spécial) pour la communauté sud-asiatique.
    A priori, dit-il, pas question de changer le mandat de CJLV. M. Sandhu promet que la station gardera sa programmation rétro et country, sa couverture locale et son cachet francophone. «Les auditeurs vont fuir en courant si je la transforme en radio sud-asiatique!», lance-t-il.
    Relancer la station
    Pour M. Sandhu, la priorité est plutôt de redresser cette entreprise fragile, qui a déjà changé de mains trois fois depuis sa réouverture, en 2003. Écrasée par l'ombre géante de Rythme FM, CJLV ne récolte que des miettes du marché publicitaire lavallois. Elle n'a toujours pas de directeur officiel, et son directeur aux ventes, Jean-Jacques St-Onge, est mort subitement l'hiver dernier.
    Comment un sikh, peu habitué au marché grand public, francophone de surcroît, compte-t-il s'y prendre pour relancer la station? M. Sandhu hausse les épaules. «Je sais comment diriger une station de radio et je suis habitué à négocier sur des marchés beaucoup plus restreints. Là, j'ai un plus grand bassin d'annonceurs et d'auditeurs. Ça va fonctionner.»
    Conseiller en radiodiffusion et directeur intérimaire de CJLV jusqu'à l'hiver dernier, Michel Mathieu (dit Mike) en est moins certain.
    M. Mathieu, qui a 50 ans d'expertise dans le domaine, affirme qu'une station comme CJVL n'est plus viable à Laval. «Si les propriétaires précédents n'ont pas réussi, il faut se poser des questions. Et la réponse, c'est que, à Laval, une station AM en français ne fonctionne pas», lance l'homme de radio, qui collabore toujours avec Jasvir Sandhu à titre de conseiller.
    Convaincu que l'avenir de la bande AM se trouve dans les stations spécialisées, M. Mathieu croit que M. Sandhu devrait transformer CJLV en radio ethnique plutôt que de se débattre dans un marché perdu d'avance. «Il y a de la place pour ça à Laval», dit-il, en soulignant que les communautés ethniques, en constante augmentation dans la couronne nord, sont particulièrement «mal desservies» côté radio.
    M. Sandhu tente actuellement d'obtenir une licence AM standard pour son autre station. Si le CRTC la lui refuse, peut-être pourrait-il envisager de déménager Radio-Humsafar sur le 1570 AM. Mais c'est une autre histoire.
    En attendant, peut-il nommer un seul chanteur rétro québécois? «Ah non! Pas cette question! Répond-il. Je ne connais que Sophie Lorrain. J'ai déjà joué dans la série Fortier!»