Journée des Patriotes

Les patriotes, d’hier à aujourd’hui

Qui sont ces patriotes et qu’ont-ils fait ?

Journée nationale des Patriotes 2009 - 2010 - 2011



On a célébré, cette semaine, pour la huitième année consécutive, la très officielle Journée des Patriotes.
Qui sont ces patriotes et qu’ont-ils fait ?
Il s’agissait, grosso modo, de cultivateurs et de notables qui n’acceptaient pas la domination coloniale britannique et la perte de leur identité (langue, religion, us et coutumes, etc.) et, au terme de nombreuses luttes juridiques et parlementaires, 77 ans après la défaite de 1760, ils se sont soulevés en 1837 et en 1838 contre l’oppression coloniale. Ils ont pris les armes contre l’armée britannique pour revendiquer un pays français en Amérique, une république laïque et ouverte sur le monde.
Au même moment débutait le règne de la reine Victoria sur le Royaume-Uni et les pays du Commonwealth, que le ROC célèbre en même temps que nous fêtons, nous au Québec, notre Journée des patriotes. (Il est bon de savoir qu’oncle Jack a célébré lui aussi la fête de la reine Victoria et qu’il a eu de belles et tendres paroles pour la reine actuelle du Canada. Toujours émouvant, ce bon vieux Jack !)
Les rébellions de 1837-1838 se produisirent une soixantaine d’années après la Révolution américaine de 1776, 48 ans après la Révolution française de 1789, deux événements majeurs dont nos patriotes se sont inspirés, et 10 ans avant la Révolution française de 1848 et la publication du Manifeste du Parti communiste, de Karl Marx et Friedrich Engels.
Des terroristes ? Des criminels de droit commun ?
Si on se replace dans le contexte de l’époque, ces patriotes canadiens étaient ni plus ni moins que des terroristes dont on avait mis les têtes à prix. Ils osaient défier l’ordre établi ici depuis la défaite de 1760. Certes, le terme terroriste n’existait sans doute pas encore dans la terminologie officielle de l’État oppresseur mais ces patriotes représentaient tout de même une réelle menace pour l’ordre colonial et ils furent accusés de haute trahison. Il y eut des échauffourées, des batailles de rue, des campagnes de boycottage et de désobéissance civile, des combats armés, des exécutions sommaires de traîtres et on en vint même à former une armée secrète, les frères chasseurs, qui arriva à compter dans ses rangs plus de 40 000 membres. Il y avait aussi une autre organisation radicale, les Fils de la liberté, à laquelle adhéraient certains députés du Parti des patriotes.
Bien sûr, la situation politique était bloquée, les principales demandes du Parti des patriotes, rejetées, les manifestations et assemblées patriotes, souvent interdites, les maisons des principaux dirigeants, pillées et incendiées.
L’ennemi intérieur
Dans les rangs des patriotes, il y a aussi des nationalistes mous, qui se laissent charmer par le chant des sirènes coloniales. Les autorités coloniales multiplient alors les promesses pour briser l’unité dans les rangs des patriotes. La stratégie triomphe momentanément et grâce à l’appui de certains députés vire-capot (non, je ne fais pas référence ici au mari de l’ex-gouverneure générale, il n’était pas encore né!), un vote de non-confiance à l’égard du gouverneur Gosford échoue.
Le haut clergé s’oppose également aux patriotes radicaux et, appelant ses ouailles à la plus grande modération et à la soumission, il se range du côté des forces coloniales. Les patriotes sont condamnés de leur vivant à périr en enfer, ils sont stigmatisés et vivent menacés car les collaborateurs, encouragés par l’église catholique, n’hésitent à dénoncer ceux qui affichent trop ouvertement leur parti pris en faveur d’une république française.
L’affrontement
Pendant ce temps, les patriotes s’organisent un peu partout sur le territoire du Bas-Canada et tiennent des assemblées où le ton monte. Ces assemblées sont déclarées illégales mais elles n’ont continuent pas moins de se tenir. On y lance des appels aux armes et on commence à fondre les cuillères pour fabriquer des cartouches. Les arrestations pour « acte de rébellion » se multiplient dans les rangs des patriotes qui agissaient jusque-là à visage découvert. Des batailles ont lieu à Saint-Denis, Saint-Charles, Saint-Marc, Saint-Eustache, Saint-Benoît, etc., entre, d’un côté, des troupes régulières de l’armée anglaise, bien armées et entraînées, avec cavalerie, grenadiers, fusils à baïonnette et artillerie, et, de l’autre, quelques milliers de patriotes mal armés, avec bien souvent de simples gourdins pour seuls moyens de défense. L’armée coloniale se livre, chaque fois, à des actes de pillage et de dévastation extrême, et les villages rebelles sont réduits en cendres, tout le long des rives du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Richelieu.
(À suivre).


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