L’état du Vermont réclame son indépendance. C’est ce que révèle le Courrier international. Aujourd’hui, le mouvement séparatiste a le vent en poupe et a organisé une conférence en 2005 sur le thème de la sécession, une chose qui n’était pas arrivée aux Etats-Unis depuis 1861 !
Le Vermont a déjà été indépendant, c’était entre 1777 et 1791. Ce petit état des Etats-Unis n’a jamais rien fait comme les autres. Par exemple sa capitale, Montpelier, est la seule capitale d’un état américain à ne pas avoir de restaurant McDonald’s. Mais au-delà de cette anecdote, le Vermont a toujours manifesté un caractère indépendant. Et avant-gardiste aussi : abolition de l’esclavage en 1777, premier état à instaurer le suffrage masculin blanc, sans condition de revenu (alors que les 12 autres états adoptent le suffrage censitaire), élection du premier sénateur socialiste, Bernie Sanders, en 2000, premier état à autoriser les unions civiles homosexuelles (en 1999, sous la pression de la Cour suprême du Vermont), législation très stricte sur l’environnement. C’est également un des rares états des Etats-Unis à avoir aboli la peine de mort.
L’élément déclencheur de cette flambée de séparatisme est l’opposition radicale à George Bush et la colère grandissante provoquée par la guerre en Irak. Les tee-shirts portant le slogan "US out of Vt" (les Etats-Unis hors du Vermont) font fureur. Derrière ce qui peut paraître du folklore ou de la provocation se dessine un véritable mouvement séparatiste dont le fondateur, Thomas Naylor, a publié en 2003 unManifeste des montanges vertes sous-titré Pourquoi et comment le minuscule Vermont peut contribuer à protéger les Etats-Unis d’eux-mêmes en quittant l’Union. C’est un minuscule état en effet : 45e par sa taille, 49e - soit avant-dernier - par sa population, seulement sept villes qui dépassent les 10 000 habitants. On se demande donc bien pourquoi il cherche à gagner son indépendance. D’autant plus qu’il s’agit aussi d’un état enclavé qui n’a aucun accès à l’Atlantique. Mais pour remédier à ce handicap, certains sécessionnistes souhaitent s’associer au Québec : à des provinces maritimes (Labrador, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse et Île du Prince-Edouard). D’autres veulent faire du Vermont la onzième province du Canada. D’autres veulent s’unir pour la cause à une ligue sudiste qui a été dénoncée à plusieurs reprises pour ses positions de haine raciale. Ce qui montre la difficulté pour ces courants de s’associer efficacement. D’ailleurs, il existe aussi des séparatistes à Hawaii, en Alaska, au Texas, en Californie et même à New York mais leurs intérêts sont divergents sauf sur un point : ils veulent combattre l’état fédéral qu’ils jugent hypertrophié et surpuissant. Mais ils ont en commun de dénoncer la violation par l’Etat américain de la loi fondamentale (l’équivalent de notre Constitution), ce qui justifie à leurs yeux le recours légitime à la sécession.
En 2005, les miitants séparatistes ont tenu leur première conférence sous le dôme du Capitole de Montpelier, leur capitale. Affaire à suivre.
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