Le Recteur a bien vu mais n`a rien compris...

Le CUSM, en très bref...

Tribune libre 2008

Lors de sa rencontre avec Pauline Marois, le 21 novembre 1997 (il y a de
cela 11 ans, tout de même...) [le Recteur Jacques A. Plamondon->16241] a bien
observé que " La Ministre était entourée de fonctionnaires des deux
ministères impliqués, soit celui de l`Éducation et celui de la Santé".
Technocrate lui-même, il n`a toutefois pas su comprendre la portée, la
signification d`un tel "entourement" : ce qu`il aurait DÛ comprendre, et
qui lui aurait permis d`agir en conséquence en l`INSTRUISANT de la réalité
au lieu de lui opposer les Droits des Universités, et FORT SOTTEMENT, avec
VEULERIE, (eux aussi craignent les technocrates des Ministères !) de
s`abaisser à conclure que "Les Universités concernées n`avaient plus le
choix (FAUX ; UN ÊTRE LIBRE L`A TOUJOURS !): ELLES DEVAIENT OBTEMPÉRER!"
c`est qu`ils étaient TOUS confrontés à rien de moins qu`un véritable
ENCADREMENT technocratique sans nul doute destiné à s`assurer que la
Ministre, dépourvue de compétence personnelle faisant "Autorité" dans le
sujet en cause (comme c'est le cas de 95% des Ministres, par la force des
choses, Parizeau étant l'exception qui confirme la règle, sa compétence
personnelle écrasant toute prétention de ses technocrates à le manipuler ),
ne "dérape" pas hors de la voie IDÉOLOGIQUE suivie sans relâche DEPUIS LES
ANNÉES 70 par "SES" fonctionnaires.
Je le SAIS pour avoir été confronté à ce DÉLIRE ("Il y a trop de médecins
et d`infirmières! Ça coûte cher pour rien. Pas question d'en augmenter la
production, voyons !") lors de rencontres "ad hoc", à titre de Président de
la Fédération des Médecins Résidents et Internes du Québec (FMRIQ), avec
un V.P. du Collège des Médecins, un Sous Ministre de l`Éducation et un
autre de la Santé.
Madame Marois, donc, de bonne foi, traduisait la politique IMPOSÉE en sous
main par ses technocrates appuyés sur leur SOI DISANT "expertise": le "hic"
étant qu`ils ne sont que des "experts" idéologiques, livresques, et qu`ils
n`ont pas de RÉELLE expertise, laquelle ne s`acquiert que sur le terrain.
Mais ça,comme tout bon idéologue, ils méprisent!
Le problème, c`est qu`un fonctionnaire n`a JAMAIS tort (à 68 ans, je ne
me souviens pas avoir jamais vu, lu ou entendu un fonctionnaire admettre
avoir eu tort: c`est toujours le Ministre ou le citoyen qui est responsable
de l`erreur... quand elle devient évidente).
Et le drame, c`est que cette délirante arrogance technocratique chronique
(Charlebois, ex grand sous ministre de la Santé ne décrétait-il pas il y
a déjà des années que sa mission et celle de sa secte consistait à
"Désormais, gérer les intelligences!" ?) est protégée par la CRAINTE
RÉVÉRENCIELLE des citoyens (même propulsés Ministres, alors que s`y
ajoute chez eux la peur légitime d`être saboté et même coulé par la
technocratie qui s`estimerait " non respectée" et pousserait des hauts
cris, comme ça s`est vu il n`y a pas si longtemps !).
Avec comme résultat qu`un politique qui se livre à une critique de fond de
l`empire bureaucratique sous terrain, "ÇA NE SE FAIT PAS", point à la
ligne. Sous peine d`être décrété imbécile et "suicidaire" par la gent
bien pensante !
Et c`est ainsi qu`on tourne en rond, sans jamais mettre le doigt sur le
mal...
Ce n`est évidemment pas Pauline Marois qui pourra dire ces choses.
Et c`est pourquoi il m`a semblé impérieux de les dire.
PS: Lire " Artistes, Artisans, et Technocrates" de Patricia Pitcher. Et
voir la série TV (39 épisodes sur 7 DVD) anglaise " Yes, Minister" , "Yes
Prime Minister": ÉDIFIANTS !
PS :
Et au sujet des « Cadres », ces technocrates sous fonctionnaires dans « la Santé »…
Pour ce qui en est du personnel hospitalier, lequel ne se sent plus du tout solidaire des administrations qui les traitent en « ressources », c`est à dire en instruments manipulables et corvéables à merci, sans plus de respect , je sais par expérience qu`il n`y faut pas tellement « plus d`argent » mais plutôt du RESPECT, de l`EMPATHIE, et de la LOYAUTÉ, ces « petites » (??!!) choses qui portent les humains à se dépasser spontanément en cas de crise.
Et pas seulement des « bons mots » pour les « équipes » mais un confiance réelle en elles, même si elles « menacent » l`autorité du cadre … (et sa « prime » de fin d`année ?) par leur autonomie qui précisément en constitue toute la valeur!

Tout cela fait défaut parmi des « cadres » qui se prennent pour le tableau, qui opèrent avec une dureté et un mépris incroyablement hypocrite ( j`en ai été témoin à répétition…) envers leurs « ressources » instrumentalisées et dans lesquelles , depuis qu`on ne parle plus de « Direction du personnel », mais de « Direction des ressources humaines », ils ne voient plus les PERSONNES qu`ils ne dirigent plus mais « gèrent »… Il suffirait pourtant, et combien de fois ai-je eu l`occasion de me le répéter, qu`un DG, un CADRE, DEMANDE candidement avec une BONNE FOI convaincante aux employés maussades ( comme ils le sont tous peu ou prou par les temps qui courent…!); « Qu`est-ce qui vous FERAIT PLAISIR? » pour que fusent, toutes simples et en fin de compte peu coûteuses, des réponses dont la satisfaction réveillerait solidarité et loyauté… et, à la clé, fonctionnement acceptable de la « boîte » .

Ceci exige toutefois un renoncement au style de « gestion des ressources » mécanique, idéologique ( Ah les « recettes » primitives du Journal « Les Affaires » ! ) et glacial qui a fait la preuve de sa niaise inanité au profit de l`EMPATHIE !

Pauline Marois est présentement en parfaite position pour donner une impulsion décisive à un tel revirement : elle ne peut négliger cette occasion qui la fera apparaître ce qu`elle est : un PERSONNE radicalement différente de Jean Charest et … immensément plus authentique et sympathique !


***
Le CUSM, en très bref...
Un pur, simple et grossier DÉTOURNEMENT DE FONDS !
Tellement GROS, qu`on n`arrive plus à saisir ni nommer la véritable
nature de cette opération qui, donnant 50% à 8%, revient à DÉTOURNER 2
milliards sur 2.5, au profit d`un ENRICHISSEMENT SANS CAUSE de la MINEURE
MINORITÉ !
Tant de besoins en SANTÉ, en ÉDUCATION, en FORESTERIE, en CULTURE qui s`en
trouveront a priori condamnés...
Un CRIME, au SENS STRICT !

Georges-Étienne Cartier, ( MD, CSPQ Psychiatrie, X 31 ans à l`Hôpital St Luc); de Beaurepaire , le 20 novembre 2008 à 17 : 09

-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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1 commentaire

  • Raymond Poulin Répondre

    20 novembre 2008

    La technocratie, avatar à la fois de la Prusse autoritaire et de Napoléon Bonaparte, et dont ses créateurs s'étaient fait un serviteur, s'est partout affranchie de ses maîtres en 150 ans. En une quinzaine d'années, soit de 1960 à 1975, elle a fait du Québec l'État le plus centralisé au monde, abrasant tous les pouvoirs régionaux voire locaux. Elle y tient la dragée haute aux politiques tout en détruisant la solidarité et en contraignant l'initiative de tous ceux qui font le travail concret, professionnels ou salariés. Elle est pour une bonne part responsable de la mort des régions et de l'agonie du pouvoir municipal, entre autres. Parler de démocratie dans ces conditions confine à attendre Godot, d'autant plus que la technocratie est l'alliée objective, et parfois consciemment et sciemment, de l'oligarchie financière et industrielle, d'où ces jeux de va-et-vient entre postes au gouvernement, dans les entreprises publiques, les banques, les institutions financières et les grands conglomérats. Que pèsent les électeurs, les citoyens et les travailleurs là-dedans? Ils s'échinent à rentrer dans les petits carreaux qu'on leur destine dans les formulaires, les organigrammes et les supposées auto-évaluations piégées. Tous dans leurs petites boîtes toutes toutes pareilles, comme le chantait naguère Bob Dylan. Pour contrer ce Léviathan, il faudrait un déconditionnement collectif, lequel nécessitera beaucoup de grandes gueules crédibles, désintéressées, capables de résilience et ayant les moyens de résister sans crever de faim ou crever tout court: les regrettables accidents inexplicables ou les maladies mystérieuses, ça existe aussi. Une autre bataille au moins aussi importante que l'indépendance politique. Ne ne nous méprenons cependant pas: si la technocratie est une peste, la haute fonction publique est essentielle, pour autant qu'on en extirpe l'esprit technocratique et qu'on replace le pouvoir effectif là où il doit être: d'abord chez les citoyens, ensuite chez les politiques. Ce qui suppose qu'on affranchisse aussi la société des oligarchies, qui corrompt les politiques et les technocrates tout en conditionnant le citoyen par tous les moyens. C'est pas demain la veille, peut-être, quoique l'implosion appréhendée de l'Empire étasunien constituerait un sacré bon adjuvant. Utopie? Comme le soutenait Albert Camus, beaucoup de choses considérées aujourd'hui comme allant de soi ont d'abord été une utopie, matrice des plus clairvoyants de nos rêves.