Le PQ juge que le diplomate canadien est mal placé pour défendre les intérêts du Québec

Nomination de Wilfrid-Guy Licari à la Délégation générale du Québec à Paris

La nomination de Wilfrid-Guy Licari au poste de délégué général du Québec à Paris soulève l'indignation au Parti québécois.
L'opposition officielle affirme que M. Licari, qui travaille actuellement " sous les ordres de Pierre Pettigrew ", est particulièrement mal placé pour défendre les intérêts du Québec sur la scène internationale.
" Il me semble que la contradiction est claire, a expliqué hier à La Presse Daniel Turp, député de Mercier. M. Licari a été au service de cette institution qu'est le gouvernement du Canada et au ministère des Affaires étrangères pendant 37 ans. Trente-sept ans pendant lesquels la doctrine Gérin-Lajoie a été contestée, et beaucoup par le ministre sous lequel il va travailler jusqu'en février (Pierre Pettigrew). "
La doctrine Gérin-Lajoie, qui prône un statut particulier pour le Québec sur la scène internationale, avait déclenché un débat entre le ministre québécois des Affaires intergouvernementales, Benoît Pelletier, et son homologue canadien aux Affaires internationales, Pierre Pettigrew. Ce dernier avait affirmé que le Canada devait parler " d'une voix cohérente, d'une voix forte, d'une voix qui bien sûr soit coordonnée et harmonisée à Ottawa ".
" Quand on veut et quand on revendique de l'autonomie, on choisit des personnes qui ont été dans une position pour la réclamer et la défendre. M. Licari a fait tout le contraire depuis qu'il est aux Affaires étrangères, parce qu'il avait des ordres et des instructions de le faire en tant que membre du service extérieur du Canada ", dit M. Turp, qui est porte-parole de l'opposition officielle en matière de relations internationales.
Le chef du Parti québécois, André Boisclair, a invité jeudi dernier sur les ondes de Radio-Canada le premier ministre Jean Charest à " réviser sa décision ". M. Licari est actuellement ambassadeur du Canada en Tunisie et n'occupera ses nouvelles fonctions qu'à partir du 21 février prochain.
Une " bonne prise "
Du côté du cabinet de Jean Charest, on a maintenu hier que Wilfrid-Guy Licari était le meilleur candidat pour remplir le poste. " Je dirais même que pour le gouvernement du Québec, c'est une bonne prise dans la mesure où on va chercher, dans la représentation diplomatique canadienne, quelqu'un de grand talent ", a dit hier à La Presse le porte-parole du premier ministre, Hugo d'Amours.
" On ne peut pas classer tous ceux qui ont travaillé dans la fonction publique fédérale dans une catégorie de gens qui ne sont pas capables de défendre les intérêts du Québec, a ajouté M. D'Amours. M. Licari a principalement travaillé dans des pays francophones, que ce soit dans le Maghreb où ailleurs, et il a donc principalement fait affaire avec le Québec lorsqu'il était ambassadeur. "
M. D'Amours a souligné que M. Charest comptait sur le soutien de l'ancien premier ministre Lucien Bouchard dans cette nomination. L'ancien premier ministre Bernard Landry et l'ancien délégué du Québec à Paris, Yves Michaud, ont quant à eux dénoncé ce choix.
QUI EST WILFRID-GUY LICARI?
Né à Montréal, Wilfrid-Guy Licari est présenté comme un diplomate de carrière, spécialiste des questions européennes, africaines, du monde arabe, de la francophonie et de l'aide au développement.
Il a entre autres représenté le Canada au Maroc, au Sénégal et auprès du Saint-Siège. Il est actuellement ambassadeur du Canada en Tunisie.


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