Le PQ est de retour

PQ - gouvernance nationale<br>Conseil national 14-15 et 16 mars



Les journalistes n'en revenaient pas: le Parti québécois a pris en fin de semaine un virage idéologique substantiel sans déchirements publics. Pauline Marois aura réussi là où même René Lévesque s'est souvent cassé les dents!

C'est la preuve que la nouvelle chef a son parti bien en main. Que sa façon de faire, discrète, consensuelle, respectueuse des militants, a porté ses fruits.
Sans rien enlever à Mme Marois toutefois, il faut dire que cette réorientation de la pensée péquiste vers le réalisme résulte aussi, sinon surtout, des constats douloureux qu'ont faits les dirigeants et les militants au lendemain des dernières élections. Si le Parti québécois ne sortait pas de sa vision sclérosée de la social-démocratie, il se condamnait à une marginalisation progressive. En outre, l'appui à la souveraineté étant revenu aux 40% obtenus il y a trois décennies, même les plus pressés ont compris que l'heure n'est pas à l'établissement d'un échéancier référendaire.
Le plan d'action que se sont donné les membres de la formation témoigne de cette lucidité. Ils savent qu'ils doivent recommencer, pour la énième fois, la pédagogie de l'indépendance. «Il y a des gens qui se demandent encore ce que c'est, la souveraineté», a souligné un militant.
Les délégués ont soigneusement évité d'inclure dans le programme d'un prochain gouvernement péquiste tout ce qui pourrait être perçu comme des gestes de rupture, par exemple l'abolition du poste de lieutenant-gouverneur ou l'élimination du rapport d'impôt fédéral. Surtout, ne pas effrayer l'électeur. «Toute proposition qui nous ferait perdre des votes doit être rejetée», a lancé un intervenant.
Le conseil national de la fin de semaine a permis au PQ de définir la «social-démocratie moderne» qu'il compte proposer aux Québécois. À bien des égards, celle-ci n'est pas différente de l'ancienne: multiplication de nouvelles politiques, investissements «massifs» de l'État dans une foule de secteurs. Mais on y a ajouté de nouveaux volets, inspirés pour bonne part des idées défendues depuis longtemps par François Legault: allègement de la fiscalité des entreprises, efficacité accrue de l'État.
Pour la première fois depuis la défaite de 2003, le Parti québécois s'est donc donné des orientations à la fois cohérentes et collant à la réalité québécoise d'aujourd'hui. Après des premiers mois difficiles, Mme Marois semblait bien en selle en fin de semaine, livrant hier un discours inspiré, répondant avec aplomb aux questions des journalistes.
Les électeurs ne doivent pas s'y tromper: le virage tactique endossé hier ne change rien à l'objectif premier du Parti québécois. Un éventuel gouvernement péquiste ferait tout en son pouvoir pour faire progresser son projet d'indépendance, y compris tenir un référendum si la conjoncture lui paraît favorable. De ce point de vue, la «gouvernance nationale» promise par le PQ reste tout aussi inquiétante à nos yeux.
Quoi qu'il en soit, une impression très nette se dégageait du conseil national de la fin de semaine, impression qu'a bien résumée la nouvelle présidente du Comité national des jeunes, Isabelle Fontaine: «Le Parti québécois est de retour!»

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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