Le plus dépensier

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Nous subirons longtemps les conséquences financières des choix libéraux


L’Institut Fraser vient de publier le niveau des dépenses fédérales per capita pour la dernière année. Conclusion : en dépensant 9066 $ par citoyen en 2019, le gouvernement Trudeau aura atteint un sommet depuis 1870.


L’Institut remonte en effet jusqu’à 1870 dans sa mesure des dépenses gouvernementales par tête de pipe, des données ajustées à l’inflation pour comparer des pommes avec des pommes.


Si le gouvernement Trudeau a été le plus dépensier de l’histoire canadienne en 2019, il est intéressant de se pencher sur les deux années qui suivent au classement. Les deux autres pics de dépenses survinrent lors de crises planétaires majeures : au cœur de la Deuxième Guerre mondiale, puis lors de la crise financière et économique de 2009.


Cela en dit long. Les deux cas précédents sont directement associés à des moments-clés où l’explosion des dépenses étatiques peut s’expliquer. Pour l’effort de guerre ou pour donner la respiration artificielle à l’économie. Mais en 2019 ?


Quelle explication ?


Qu’est-ce qui pourrait justifier que les dépenses fédérales de 2019 dépassent celles des 152 années précédentes depuis la Confédération ? Aucun critère objectif. Seulement un gouvernement à la tendance outrageusement dépensière, qui arrive en année électorale et qui exagère encore plus dans son orgie à faire des chèques.


On aura trouvé toutes les formules de langage politique pour justifier de dépenser autant. Le Canada « investit dans sa population », aime dire Justin Trudeau. Ces jolies tournures ne camouflent pas la réalité. Le Canada flambe les dollars sans compter, et pour arriver à dépenser autant, notre gouvernement emprunte massivement.


La bonne croissance économique des dernières années a permis d’éviter que le ratio entre la dette et le PIB ne se détériore. C’est là-dessus qu’on tente de nous rassurer. Or, il y a une certaine hypocrisie derrière cette supposée sécurité. Parce qu’il est évident qu’au moindre ralentissement économique, ce château de cartes va s’effondrer.


La crainte


Imaginons une récession. La croissance économique stagne ou recule, en même temps les revenus de l’État dégringolent et les dépenses s’accroissent automatiquement. En un rien de temps, le déficit va exploser et le ratio entre la dette et le PIB va faire de même. Gouverner, c’est prévoir. Il me semble qu’on ne peut pas ignorer les dangers de ce scénario.


Ce qui me choque le plus, c’est que ce torrent de dépenses ne coïncide même pas avec une époque d’amélioration spectaculaire dans une sphère en particulier. Le Canada n’est pas en train de révolutionner ses systèmes de transport par des investissements dans des transports en commun ultramodernes.


Le recul de l’économie des provinces de l’Ouest devrait nous sonner une alarme. La fin d’ici quelques décennies de l’économie pétrolière va coûter cher au Canada. D’autres pays ont profité des belles années de la richesse du pétrole pour mettre de l’argent de côté. Ce n’est pas notre cas.


J’espère que dans la retraite fermée de monsieur Trudeau avec ses ministres, quelqu’un a posé ces questions. Mais je n’en suis pas sûr du tout.





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