La UNE de Vigile

Le devoir de résistance

Quelques précisions, par Robert Comeau

Projet d'Indépendance - un état des lieux automne 2011



«Si l'on ne veut pas s'égarer ou suivre le discours et la politique des autres, toute l'histoire du Québec tient en deux dates: la fondation française de 1608 et la conquête de 1760. Il y a donc un avant et un après. Le régime britannique et ses avatars, auquel appartient le Canada actuel, se situent tout entiers dans cet après qui en maintient les servitudes jusqu'à aujourd'hui: occupation du territoire, structure des institutions, subordination politique et juridique, préséance et domination conquérantes de l'anglais.
Sans le rappel et la conscience de l'anniversaire du 13 septembre 1760, toute démarche intellectuelle ou politicienne perd sa boussole et s'en tient à la surface et au premier degré des choses. Ainsi s'explique le manège de foire qui fait du discours et de la politique du Québec un ressassement et un recommencement perpétuels. Le retour au giron fédéral par la «vague orange», les commérages «citoyens» et les pseudo-querelles au sein du PQ n'ont d'autre raison que l'oubli de notre histoire et, partant, l'incapacité de se conserver dans la ligne et le sens de notre destin.
La conquête atteint aussi chaque Québécois dans son être intime par un retentissement qui ébranle, comme sujet historique, l'unité et la stabilité de notre peuple.»
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Hubert Larocque - Gatineau, le 11 septembre 2011
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Quelques précisions
Robert Comeau -
Dans Le Devoir du mardi 13 septembre, un citoyen, Hubert Larocque, veut sans doute nous rappeler la date mémorable du 13 septembre 1759 de la défaite des plaines d'Abraham où le général James Wolfe et le marquis Louis-Joseph de Montcalm sont tués. Il s'agit de l'année 1759 et non de 1760 comme indiqué.
C'est au printemps 1760 que le chevalier de Lévis tente une ultime offensive contre l'armée de l'administrateur James Murray, qui occupe alors la ville de Québec.
Le 28 avril 1760, l'armée de Murray attaque les troupes françaises, qui avaient repoussé l'avant-garde anglaise. Après cette bataille de trois heures, Lévis est victorieux et l'armée anglaise dut battre en retraite.
Fort du succès qu'il vient de remporter, Lévis décide d'entreprendre le siège de Québec, qui échoue à la suite de l'arrivée d'une flotte anglaise de 18 000 hommes devant Québec.
Sans secours de France, Lévis doit lever le siège et la flotte anglaise dirigée par Murray prend la direction de Montréal. C'est le 8 septembre 1760 que le gouverneur Vaudreuil signe la capitulation de Montréal. Cette capitulation générale est devenue irrémédiable à la suite du traité de Paris signé le 10 février 1763 lorsque la France cède le Canada, l'Acadie et la rive gauche du Mississippi à l'Angleterre, et les Canadiens ont 18 mois pour quitter le pays s'ils le désirent. C'est le 7 octobre 1763 que la proclamation de George III démembre la Nouvelle-France et installe de nouvelles structures administratives. Et le Canada français est désigné sous le nom de «Province of Québec». Pour plus de détails, on lira, de Jean Provencher: Chronologie du Québec, 1534-2007 (Boréal éditeur, 2008, 3e édition).
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Robert Comeau - Historien, le 13 septembre 2011


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