Le chanteur indigène

On aurait tort de ne pas s’en faire avec cette prolifération de chansons anglaises.

Chronique de Jean-Pierre Durand


Moi plus chanter en créole

Plus jamais chanter en créole

Pays trop petit pour gagner sa vie

Punch créole, Robert Charlebois
***
J’emprunte le transport en commun pour le boulot et il m’arrive fréquemment de croiser un chanteur du métro. Plus souvent qu’autrement, c’est en anglais qu’il pousse sa toune. Quand j’ai de la veine, je peux entendre du Richard Desjardins ou du Ariane Moffatt, mais la plupart du temps c’est du Cat Stevens ou du Grégory Charles. On me dira qu’il n’y a pas de quoi en faire toute une histoire, encore moins sortir l’artillerie lourde, n’empêche que je trouve désolant que dans la métropole du Québec, réputée francophone jusqu’à preuve du contraire, l’espace sonore soit majoritairement en langue anglaise. « Y’a rien là ! » rétorqueront les Roger Bontemps et tous ceux qui boivent de la bière de Serge, mais, si vous voulez mon avis, ils se mettent le doigt dans l’œil jusqu’au coude.
On s’entend que ces chansons en anglais dans l’espace public ne sortent pas que de la bouche du métro, on les entonne aussi dans les parcs et dans les stades, on les braille dans la rue, on nous les sert à toutes les sauces au restaurant… bref, elles sont omniprésentes, si bien qu’on finit parfois par ne plus s’en rendre compte tant elles font partie du décor. Face à cette invasion barbare, la chanson francophone fait figure de parent pauvre. Si elle se pointe de temps à autre, timidement, elle est souvent réduite à la portion congrue, et, quelle ironie, présentée en vedette américaine dans son propre pays.
On m’objectera que c’est l’offre et la demande, qu’on assiste à un phénomène d’acculturation, que « si on fait de la musique en anglais au Québec, c’est qu’on veut plaire, qu’on veut toucher le monde », comme l’affirmait en octobre dernier le président de l’ADISQ et imprésario de Pascale Picard (ça dit tout), Paul Dupont-Hébert. En outre, le principe des saucisses Hygrade s’applique : « plus le monde en mange et plus le monde en veut ». On nous gave comme des oies, on crée l’accoutumance à force de saturation et après on parle d’une tendance lourde des Québécois à s’ouvrir de plus en plus à la chanson anglo-américaine.
Les chansons anglaises s’incrustent subrepticement, squattent vos oreilles, se jettent sur vous comme la misère sur le pauvre monde, vous les entendez frapper à vos portes de grange, et vous vous surprenez à les fredonner ou à les siffler. C’est un effet pernicieux à la fin, pour ne pas dire pervers. Pas besoin à part ça de syntoniser les postes de radio et de télé anglophones pour tomber sur de la chanson anglaise, les postes français nous en servent à profusion, jusque dans la pub. Les émissions de variétés en regorgent. Vous étiez bien affalé sur votre divan pour écouter « Célébration » de Loto Québec, et vous constatez qu’une partie du spectacle est en anglais : Jonas ne chante qu’en anglais, Ginette Reno veut ploguer son nouveau CD anglais et le pot-pourri de chansons est en anglais. Et, vous savez quoi, bobonne vient de me dire derrière mon épaule qu’il faut dire « medley », car pot-pourri ça date ! Non mais, de quoi je me mêle. Je sens que la moutarde (French’s, vous l’aurez deviné) me monte au nez !
Cout’donc, serions-nous déjà anglicisés ? Alors vite, sortons notre violon, notre gazou, notre bombarde et notre accordéon, nos « accessoires ethniques » comme disait Sylvain Lelièvre dans Le chanteur indigène, et cantonnons-nous dans le folklore. Swingne la baquaisse dans le fond de la boîte à bois… et fais-y voir que t’es pas mort !
Derrière cet engouement pour la chanson en anglais, il y a cette soif insatiable de faire du cash, la maudite galette, même si on préférera vous dire, car cela passe mieux, qu’il s’agit de rejoindre un plus large public. Tout le monde aspire à devenir une star interplanétaire et la voie obligée pour y parvenir passe par l’anglais. C’est ainsi que Corneille a sorti son album The Birth of Cornelius (même s’il paraît, aux dernières nouvelles, que ce nouvel opus ne marche pas très fort, si bien qu’on assistera peut-être à l’enterrement de Cornélius !), que Garou a lancé Piece of My Soul, car il n’en pouvait plus soi-disant d’attendre. Et Pascale Picard qui répondait à la question de Guy A. Lepage (« Why singing in English ? ») par « I want to pogne ». Tout ce beau monde, on l’aura compris, aspire à répéter le succès de Céline Dion.
Le phénomène n’est pourtant pas si nouveau. En son temps, Pierre Lalonde avait tâté la chanson anglaise, même qu’il avait tenté une carrière aux États sous le nom de Peter Martin, carrière qui fit long feu, sauf à Plattsburgh où son étoile brillerait encore (mais je n’ai pas vérifié). Plus près de nous, Stef Carse, celui qui dansait le Archy breaky dance, était parti pour la gloire mais il est finalement revenu, comme bien d’autres, la queue entre les jambes. Pas facile la vie d’artiste, surtout quand on n’est pas vedette.
Mais qu’importe, le miroir aux alouettes fonctionne et on rêve de bâtir des châteaux en Espagne. Si au moins tous ces prétentieux qui chantent en anglais s’avisaient de ne pas nous regarder de haut, comme cette jeune chanteuse de Gatineau, Eva Avila, qui concourait à l’émission Canadian Idol, mais qui n’avait pas voulu s’inscrire à Star Académie, car, avait-elle confié à Hugo Dumas de la Presse : « Je sentais que j’étais prête à plus. Je voulais chanter pour le Canada au complet. Car mon but est d’avoir une carrière internationale. » Mais, du même souffle, tenant malgré tout à ce que les indigènes votent pour elle, elle déclarait : « Je veux que les Québécois sachent que je ne les oublie pas. » Quelle générosité pour les pygmées que nous sommes !
Sylvain Lelièvre, qui avait, lui, du talent à revendre et qui était un merveilleux poète de la chanson, était sensible à cette question d’identité, comme le démontre sa chanson Lettre de Toronto. De même, quand il s’était rendu à Gravelbourg, il avait été touché par la persévérance des Fransaskois qui chantaient en français : « … l’identité d’une personne, c’est pas seulement lui, son ego, mais y’a une partie de mon identité personnelle qui appartient à un groupe qui me nourrit. C’est ma collectivité. Je le ressens profondément au Québec, où, évidemment, on n’est pas attaqués de toutes parts comme ici (en Saskatchewan), même si on est menacés quand même. Et ça me fait peur, constamment, de voir ce qui se passe ici. Ça m’a amené à penser qu’on n’est pas assez vigilants. »
Nous ne sommes sans doute pas assez vigilants. On aurait tort de ne pas s’en faire avec cette prolifération de chansons anglaises. Certes, il ne s’agit pas de les interdire, mais on pourrait à tout le moins légiférer pour assurer la bonne santé de la chanson francophone, la diffuser davantage dans les lieux publics, lui assurer notre soutien comme consommateurs... Mais pour que cette chanson soit vraiment gagnante, il faudra bien réaliser l’indépendance un jour.
Allez, c’est samedi soir, qui est en forme pour un karaoké ? Première chanson : Le petit pinson dans le buisson. Quoi, vous n’aimez pas Normand L’Amour !
Jean-Pierre Durand


Laissez un commentaire



9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 juin 2008

    Monsieur Durand,
    Je vais vous en conter une meilleure, l'an dernier je travaillais pour un conseil scolaire francophone ontarien de la région de Toronto et lors des midis musique, TOUTE la musique était francophone.
    De retour ici, me voilà dans une commission scolaire française bien québecoise cette année dans une ville de banlieue où la population est à 90% et plus francophone. Encore ici, il y a des midis musique pour les élèves...TOUTE la musique était en anglais et quand je dis TOUT c'est TOUT et personne ne disait un sacrement de mot.
    Attendons-nous d'être minoritaire comme la communauté francophone de Toronto ou d'Edmonton pour réagir et commencer à écouter NOTRE musique?

  • Archives de Vigile Répondre

    10 juin 2008

    "Le CRTC exige 60 % de contenu canadien au ROC et 60 % de contenu français au Québec."(Christian Potvin)
    Ce n'est pas tout à fait exact. Il faudrait plutôt dire : Le CRTC exige 60% de contenu canadien partout au Canada et 60% de ce contenu doit être en français au Québec.
    Il n'y a pas de règle linguistique pour le ROC. Les radios peuvent diffuser en chinois en autant que ce soit produit au Canada et chanter par un "Canadian".
    Cest une nouvelle preuve que le fédéral ne considère la nationalité "Canadian" qu'en tant que "civique" (résidence) et non ethnique, tandisque le Canadien au Québec est ethnique et son 60% de diffusion se voit alors imposer la langue de la majorité de souche.
    C'est une règle de division fondamentale du ROC d'avec le Québec, car la logique d'un "Canada Uni" exigerait un contenu canadien ainsi qu'un 25% de contenu en français partout au Canada.
    C'est carrément un mur devant le réseau économique commercial anglais pour empêcher le français d'entrer. Tandisqu'au Québec, il y a le 40% de contenu non français qui sert à introduire l'anglais (ou le chinois).

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juin 2008

    Ce débat est plutôt mal parti…
    Il y a déjà des lois (qui viennent des méchants fédéraux, en plus) appliquées de façon asymétrique au Canada anglais et au Québec. Le CRTC exige 60 % de contenu canadien au ROC et 60 % de contenu français au Québec.
    La diffusion chez Rad-Can (qui obéit strictement à ce cadre) c'est assez payant, pcq la SOCAN paye chaque diffusion, pas au prorata supposé comme sur les ondes privées.
    Alors il y a toute une niche d'artistes qui chantent en français pour recevoir plus de sous de droits de diffusion publique. Quant un Rivard, un Desjardins, et plus tard un Lapointe et une Moffatt obtiennent un 'classique de la SOCAN' (25,000 diffusions) ça paye quasiment une maison…
    Les Pascale Picard et cie font un autre pari, c'est tout. Ils ont presque aucune diffusion sur les ondes publiques (donc pas de droits de diffusion publique) et doivent s'en remettre uniquement à la vente de disques, surtout à l'étranger. Dans vingt-cinq ans, Pierre Lapointe recevra encore des sous de la SOCAN et Pascale Picard sera waitress qq part. C'est bien mignon les Cowboys Fringants, mais ça intéresse strictement personne au Vermont. Simple Plan vend des millions de disques dans le monde. Deux groupes québécois, deux stratégies d'affaires réussies. Y'en a pas un plus ou moins patriote que l'autre…
    C'est comme ceux qui se plaignent de U2 'en anglais' au centre Bell… Il s'en trouve en Irlande pour les traiter de 'vendus' parce qu'ils chantent pas en Irish (gaélique). Mais ils ont obtenu en revanche une diffusion planétaire, comme Bjork, comme Abba, comme Scorpions, (tous des vendus ?!) ce que l'anglais permet, ne nous en déplaise.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juin 2008

    "Et la majorité des opinions sur la question était Bof ! il faut parler anglais à Montréal..."
    Tout est là.
    Quand quelqu'un dit "il faut", c'est qu'il s'agit d'un besoin, donc d'une offre qu'il ne peut avoir autrement ou aussi facilement.
    C'est la concurrence de l'offre que nous perdons à Montréal. Les communautés ethnoculturelles immigrantes ouvrent des services et produits plus facilement que nous, car supportés par le pays d'origine et leurs communautés dans le ROC.
    "Notre" SGF n'investi que 8% de son actif dans les PME Québécoises. Allez voir le site de son pendant ontarien, Teachers et vous verrez que c'est 36% et qu'ils affichent fièrement une liste des entreprises "stratégiques" ontarienne dont ils se font une règle d'être des actionnaires majoritaires sinon importants. Ils n'ont pas besoin d'une règle écrite pour çà, car c'est une évidence. Allez sur le site de "notre" SGF et vous n'y trouverez aucune liste, comme si vous aviez moins besoin de savoir que les ontariens.
    Ce sont les Québécois qui devaient offrir les services essentiels aux immigrants. Mais ce sont les immigrants qui se les offrent eux-mêmes, créant ainsi des réseaux parallèles. Puis ensuite étendent l'offre à des produits locaux pour les Québécois des environs qui se mettent à découvrir de nouveaux produits et y trouvent aussi les leurs. Les entreprises francos perdent ainsi leurs clients.
    Les Québécois francophones de souche sont hors compétition et se comportent en clients et non en entrepreneurs.
    En plus que le gouvernement lui-même offre les services en anglais !
    Nous n'appartenons plus rien en notre nom et identité francophone de souche. Nous n'avons donc rien d'essentiel à offrir en français.
    Ce ne sont pas des lois qui vont y changer quelque-chose.
    Ce n'est pas les identités des façades des immigrants qu'il faut franciser, mais remettre la notre sur NOS façades ! C'est en commerçant en français que nous allons franciser le commerce, pas autrement.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juin 2008

    C'est pas demain la veille qu'on va voir s'infléchir cette tendance qui tient à mon avis plus de l'inconscience imbécile que de l'acte réfléchi.
    Tantôt, à la radio une nouvelle a été traitée de la manière suivante. Par radio-tralala.ca : Le reportage sur la manifestation en faveur du renforcement de la loi 101 laissait la partie congrue à la manifestation. L'essentiel de la nouvelle était faite d'une collecte d'opinions recueillies auprès de ceux qui, à côté, assistaient au rituel des tam tam au pied du Mont Royal. Et la majorité des opinions sur la question était Bof! il faut parler anglais à Montréal...
    Faque, à moins d'un électrochoc, je ne vois pas à l'heure actuelle comment la situation va pouvoir s'améliorer.
    Le problème réside un peu dans le fait que c'est à des insignifiants, comme Garou en est un bon exemple, à qui on s'empresse dans certains médias de toujours mettre un micro sous le nez. Et comme un mouton ça ne sait que bêler, à force de les entendre, des gens en viennent à penser que c'est le langage de demain...
    Ben c'est çâ, je dois être un pygmée.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juin 2008

    M. Jean-Luc Gouin écrit : «Car enfin, il se parle quelque 6000 langues sur la Planète. Pas une ou deux. Ou trois. Or nous n’en retenons qu’une. Une seulement.»
    S'il se parle bien 6000 langues à mon avis, c'est 5990 de trop...au moins. Avec la mondialisation ,es communications et l'Internet, plusieurs langues vont prendre le bord assez vite.
    Nous ne voulons pas n'en retenir qu'une, l'anglaise, me semble. Il est évident que l'anglais est plus utile mondialement que le gaélique, le patcho, l'hébreu, l'albanais, le finnois ou les langues indiennes. Nous sommes quand même chanceux que la langue française soit l'une des langues les plus répandues au monde avec l'anglais, l'espagnol, le russe, le chinois, l'arabe, le portuguais et l'allemand.
    Nous voulons le français comme bonne base de langue maternelle et l'anglais comme culture et pour mieux nous débrouiller dans le monde du travail, des arts, de la télé et des voyages...point. Rien de plus naturel. Quand nos compatriotes se sont exilés en Nouvelle Angleterre pour y ganger leur vie dans des manufactures, ils se sont anglicisés par la force des choses. Nécessité oblige même au prix de la perte de sa langue maternelle. Mourir de faim n'était as une solution valable.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 juin 2008

    "Certes, il ne s’agit pas de les interdire, mais on pourrait à tout le moins légiférer pour assurer la bonne santé de la chanson francophone"(J. P. Durand)
    Légiférer en matière de culture est un acte de faiblesse et bien au contraire d'assurer sa bonne santé, est le meilleur moyen d'en désimpliquer le peuple qui une fois de plus est invité à se fier au paternel État.
    Heureusement, il n'y a pas de chanteur publique dans ma région qui chante en anglais. S'il y en avait un, je vous jure que je me ferais un devoir d'apporter ma casserole imprimée d'un gros "français" au dos et d'un bâton avec lequel je lui casserais les oreilles et le spectacle à chacun de mes passages.
    Il y a aussi ces petites trompettes à air comprimée qui feraient aussi l'affaire.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 juin 2008

    Bonjour,
    J'ai pris la plume et la parole à des centaines de reprises, en tout ou en partie, et ce depuis des années, sur ce sujet spécifique. De manière analogue à vous, M. Durand.
    Laisser une pareille occupation de l'espace audible en place publique (radios et télés comprises) à une langue et une culture étrangère participe de l'Occupation au sens militaire du terme. Et s'apparente, par voie de conséquence, à un asservissement volontaire. Que dis-je ? Un asservissement réclamé !
    Eh oui. Par ailleurs il y en a toujours, et ils sont nombreux, à déclarer du haut de leur «vertu multiculturelle» que c'est là bien plutôt, simultanément, « ouverture d'esprit » et « ouverture à l'Autre ».*
    Curieux tout de même qu'à notre époque « Ouverture » signifiât essentiellement fermeture à toutes les langues - et à la nôtre au premier chef - hormis... la langue anglaise.
    Car enfin, il se parle quelque 6000 langues sur la Planète. Pas une ou deux. Ou trois. Or nous n'en retenons qu'une. Une seulement.
    Et ce n'est pas même la nôtre !
    Le multiculturalisme ne serait-il donc que le tchador dont se recouvre le corps armé de la monoculture anglo-saxonne...?
    Faut-il que nous soyons devenus complètement décervelés, décérébrés même, pour en arriver à nous convaincre que Dictature d'une langue unique constitue le synonyme indiscutable - c'est-à-dire : absolument non discutable (à l'instar d'un tabou) - de : Ouverture...
    Comme je me le répète de plus en plus souvent, en aparté
    (en aparté, dis-je, car la retraite dans la solitude devient peut-être, désormais, la seule forme non violente de résistance : les lieux publics étant devenus des lieux d'agression permanente par cette atmosphère musicale qui pollue - non moins que naguère la cigarette - jusqu'au plus minuscule réduit de boutique ou de restaurant, ainsi que tous les lieux commerciaux possibles, ou quasi, et ce jusque dans les succursales de la Société des alcools du Québec [SAQ], les palais de justice, les cabinets de médecin, les études juridiques, etc., voire le Ministère de l'Éducation du Québec [!], ainsi que de très nombreux lieux de travail [ce «phénomène» justifierait amplement à lui seul des grèves générales en guise de protestation, il me semble. Hormis que l'on chérisse sa servitude, bien sûr]) :
    Si l'homme descend du singe (disais-je donc en aparté...), il est habité manifestement par une furieuse envie d'y remonter.
    Mais je vous laisse maintenant, et vais de ce pas visionner...
    le « Talk Paris ».
    Sur France 24. Chaîne d'information continue... de l'Hexagone
    [car il faut bien se le dire : si au Québec nous nous écrasons de plus en plus comme des limaces, en France et en Europe française on a dépassé ce stade «préliminaire» depuis longtemps. Maintenant, le Français civilisé est celui qui se fait fort de mépriser son identité jusqu'au plus profond de son être : Nothing is[h] but English ! Visiblement le Colonisateur d'autrefois - du Second Empire à la 4e République - s'est inoculé une dose de cheval de sa propre médecine...]
    C'était donc JLG, depuis la Tunisie

    (qui elle-même, comme d'ailleurs tout le Maghreb et le reste de l'Afrique noire autrefois francienne, suit la tendance... Eh oui. Ce ne sont pas les United States of America qui anglicisent tout sous leurs bottes kaki (couleur du dollar aussi bien que des uniformes). C'est bien plutôt son serviteur avéré au coeur de l'Europe, et d'où le grand Charles a été éradiqué des consciences depuis des lunes. Eh non, détrompons-nous ! Ça n'a rien à voir avec Sarko. Ou si peu. Puisque la haine de la France pour la langue française remonte loin, autrement plus loin, que la dernière Présidentielle)
    * Y compris ces amateurs zélés de US Magazines (il existe six mille lang..., mais à quoi bon, hein ?) à qui on offre visibilité médiatique à la télé (Bazzo.com) ainsi que dans les journaux. Je pense incidemment à ce Pierre Thibeault, rédacteur en chef (eh ! on ne rit plus là...) de l'hebdo ICI Montréal, lequel se fait un authentique relayeur (rien moins) de cette «ouverture» systématique à cette aliénation tranquille. Il est vrai qu'en se nourrissant essentiellement aux American People Magazines, on ne risque pas de se développer une conscience critique, voire politique, très étoffée. Et une conscience de soi - surtout si on n'est pas American, ou Canadian -, moins encore.
    PS : Quant à ce grand Sylvain, permettez tout modestement que je vous convie à ceci, M. Durand : www.soreltracy.com/liter/opinion/Gouin/2002/mai/12mai.htm . Je crois que vous ne m'en voudrez pas de partager ainsi votre amitié pour ce (très) grand bonhomme de la chanson québécoise.

  • Rodrigue Guimont Répondre

    8 juin 2008

    Vous oubliez le dernier groupe en vogue the "Lost fingers" of Quebec, please. Trois musiciens (dont deux de la ville de Québec et le dernier de la Colombie Britannique) et qui ne chante qu’en anglais, sous prétexte qu’il s’agit de reprendre des vieilles tounes de manouche des années 80, reprises et améliorées bien naturellement.
    Mais parlons plutôt d’anglicisation de nos ondes télévisuelles par le truchement entre autres, de la publicité. Autre tendance actuellement, la présence d’anglo et autres phones aux drôles d‘accents, parlant convenablement un français fort accentué, venir nous inciter à acheter des produits alimentaires d’une méga chaine ontarienne, ou de tous autres industries, sous prétexte que c’est notre gain qui compte. Mais la dernière en ligne coté publicité est plutôt insultante: le gouvernement libéral de Jean Charest vient d’octroyer un contrat de publicité achat chez-nous, « le Québec dans votre assiette » à une firme de publicité ontarienne!!! http://www.ledevoir.com/2008/06/05/192745.html
    Ce qui est pénible cependant c’est la présence de la chanson anglaise mise en sourdine maintenant dans la publicité télévisuelle québécoise. D’ailleurs la publicité est devenue tellement infantilisante, méprisante même envers l‘intelligence des téléspectateurs, on a l’impression que la cible des 30-50 ans, le gros des consommateurs que ciblent les agences publicitaires, sont restés dans la tête des concepteurs, des grands adolescents immatures qui agissent encore par instinct et qui n’ont d’autres buts dans la vie que de s’étourdir de bruits, de bouffer n’importe quoi sur un coup de tête... et tout ca sous fond de musique anglo télescopique… de quoi faire réfléchir avant d’acheter...