Le Bloc québécois sous Presse canadianisatrice

La Presse partisane, s’entend...

Tribune libre 2008

La veille du déclenchement des élections fédérales 2008, Jean-Pierre Gagné dans la page Forum de La Presse du 2008 08 07, pose la question : «  Quel avenir pour le Bloc ?  », ce qui est publié ensuite ne présente que des lettres de lecteurs qui ne lui trouvent comme par hasard... aucune utilité... Comme si cela pouvait représenter la réalité de l’opinion des lecteurs...
Cela commence par une question sophistique et biaisée.
Le Bloc québécois « A-t-il encore une utilité à Ottawa compte tenu du fait qu’il ne peut pas prendre le pouvoir ? »
« A-t-il ENCORE une utilité », ENCORE, c’est donc dire qu’il a déjà eu une utilité... Or comment pouvait-il avoir eu hier une utilité, s’il n’en a pas aujourd’hui «  compte tenu du fait qu’il ne peut pas prendre le pouvoir » ? Jamais le Bloc n’a pu « prendre le pouvoir » ? Qu’y a-t-il de changé ? Faudrait savoir... Si le Bloc a eu déjà une utilité sans pouvoir « prendre le pouvoir », forcément il doit en avoir encore une puisque rien n’a changé... il n’a jamais pu et ne peut toujours pas « prendre le pouvoir » ?
Ce qui aurait changé c’est que le PQ aurait « remisé aux calendes grecques le projet de réaliser l’indépendance ». En quoi le fait de reporter l’échéance référendaire, a pour effet de remiser « aux calendes grecques le projet de réaliser l’indépendance ». « Le projet de réaliser l’indépendance » est toujours là. Le PQ n’a jamais renoncé à son projet. Pourquoi faudrait-il remettre en question l’utilité du Bloc québécois, sous prétexte du report du référendum, si le projet lui, n’a jamais été remisé... ? Si tant était... que fera-t-on le jour où les calendes seront grecques ? Tout recommencer à zéro ? Est-ce la bonne politique, devoir recommencer à zéro pour alors « recréer » le Bloc... puisqu’il aurait dès lors une utilité, si tant et qu’elle ne tiendrait qu’à l’imminence référendaire ?
À moins que le report de la tenue d’un référendum soit faussement tenu pour un renoncement du PQ au « projet de réaliser l’indépendance », ce qui ne correspond pas à la réalité. Le PQ ne renonce pas. À moins que l’on veuille s’opposer à la validité du «  projet de réaliser l’indépendance », ce qui est partisan. N’est-ce pas plutôt de cela qu’il s’agit ? Contribuer de manière partisane à ce que ce projet n’existe plus. Le tenir pour ne plus exister parce qu’on le souhaite. Ce que favoriserait un mauvais résultat électoral pour le Bloc sous prétexte qu’il n’aurait pas d’utilité parce qu’on le souhaite.
De manière partisane donc, on en profite pour ne publier que des réponses à ces « questions » piégées et sophistiques... qui dénoncent la supposée inutilité du Bloc. La Presse est ici de manière caractérisée dans la partisanerie et le manque d’équilibre dans la présentation des opinions des lecteurs. L’équilibre aurait exigé que des questions logiques soient posées et que des réponses à ces questions ne soient pas que NON, « le Bloc n’a pas d’utilité »... Car, il y a bien des raisons qui militent en faveur de l’utilité du Bloc à Ottawa et bien des lecteurs pourraient l’affirmer.
La première utilité, est d’exprimer les voix souverainistes via la représentation démocratique au Parlement d’Ottawa. Si le Bloc n’existait pas, n’existait plus, les souverainistes ne pourraient être partie de cette représentation démocratique, comme cela s’est produit avant sa fondation. Entre autres, à l’époque du rapatriement de 1982. Pierre Elliott Trudeau a profité de cette vacance démocratique pour inventer une Chambre virtuelle où auraient siégé tous les élu(e)s du Québec, à Québec et à Ottawa. Cette invention les faisait virtuellement voter sur la validité de Sa Constitution unilatérale. Inventant ainsi une majorité fausse en sa faveur. Fausse, du fait que les souverainistes ne pouvaient être représentés dans l’enceinte virtuelle créée par la foisonnante imagination de notre démocrate en chef... Le Bloc était inutile... forcément... Il ne lui est pas venu à l’idée de virtuellement faire une translation du vote souverainiste qui ne pouvaient en aucun cas être utilement représenté, faute de véhicule démocratique pour ce faire, le toujours aussi inutile Bloc québécois n’existant pas... Très utile pour les canadianisateurs cette supposée inutilité du Bloc québécois...

Le Bloc a son utilité rien que pour cela... De un, pour représenter démocratiquement le vote souverainiste des Québécois. De deux, pour représenter ces voix, dans le cas où un autre Premier ministre du Canada voudrait inventer pareille et virtuelle comptabilisation des votes d’une Assemblée de nos députations québécoises qui ne s’est jamais réunie. La question se pose d’autant dans le contexte où l’actuel Premier ministre sortant, prétend reconnaître la nation du Québec et dans le cas où il voudrait faire valider quoique ce soit au regard de ce nouveau statut dans les lois ou dans la Constitution du Canada. Car tôt ou tard il faudra bien que ce statut s’incarne dans autre chose qu’une bonne intention sans conséquence. Que dans une loi qui peut être changée à tout moment. Elle est utile ou pas cette reconnaissance ?
Luc A.


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    8 septembre 2008

    Bonjours M.Archambault. Les conservateurs tentent de faire croire que les bloquistes sont inutiles à Ottawa et prétendent qu'ils ne méritent pas leur salaire. Comment expliquer alors que Stephen Harper laisse le chemin libre à André Arthur dans le compté de Porneuf, député indépendant presque toujours absent empochant son salaire et n'aspirant pas à prendre le pouvoir sinon déblatérer contre la nation québécoise dans les médias fédéralistes conservateurs de Québec? Une amitié suspecte!