Réponse à Denis Julien

La partisanerie des médias de masse du Québec

Tribune libre 2008

Denis Julien pose la question :

«  Comment mettre fin au monopole fédéraliste dans les médias  »

Excellente question. Une réponse a déjà été apportée à cette question quand le Journal Le jour a vu le jour en 1974, mais cela a fait long feu... on ne concurrence pas de tels monopoles impunément...
Mais la question pourrait aussi inclure la suivante :
« Comment contrer la désinformation afférente au monopole fédéraliste ou affairiste médiatique ? »

Dans certains pays à contrôle strict de l’information, il est de notoriété publique que cette pseudo information n’est que de la propagande. En période ce crise, même les démocraties occidentales produisent une information propagandiste et cela est aussi de notoriété publique, en ces cas, le public victime de telle propagande, comprend aisément que pour avoir accès à une information « libre » ou non-partisane, elle doit accéder forcément à d’autres sources, fussent-elles propagandistes elles aussi, mais apportant un contrepoids valable utile à la fabrication d’une opinion plus équilibrée. Aussi en URSS peu de gens se contentaient de prêter foi à la propagande des médias de masse soviétiques...
Le problème ici, c’est que la fabrication médiatique n’est pas considérée comme de la propagande. Cela pour une raison simple, c’est que les médias et les propagandistes ont raffiné de manière considérable leurs moyens de la distiller, tout en faisant croire qu’elle n’en est pas et que l’information obéit à des règles qui permettent généralement d’être équilibré et présentant l’ensemble des points de vue partisans, y compris le leur bien entendu. Cela, grâce à une déontologie journalistique qui aurait mis au point des balises permettant de créer et d’offrir une information qui ne soit pas de la propagande. Ici, le Conseil de presse est supposé permettre d’assurer la pleine et entière application de ces règles de conduite et protéger autant les médias que le public contre les dérives qui pourraient l’affliger.
La caution de la déontologie journalistique
C’est sous ce parapluie que se tiennent les médias et les journalistes, pour affirmer qu’ils ne sont pas propagandistes, le trémolo dans la voix. Le système fonctionne en vertu du fait que les médias peuvent à bon droit développer une position éditoriale et d’opinion partisane. Cependant, la présentation de « l’information » proprement dite ne doit pas refléter le caractère partisan de la position éditoriale ou d’opinion. Pour permettre de faire la distinction entre information et opinion, éditoriale ou pas, chacun de ces deux genres journalistiques doit être clairement identifié. Ce pour quoi chaque page d’opinion ou éditoriale est clairement identifiée. De plus, un journaliste ne peut dans un même dossier cumuler les genres journalistiques, il doit utiliser soit un genre, soit l’autre. M. Pratte par exemple, ne peut être à la fois éditorialiste et journaliste de terrain, du moins pas sur un même sujet.
La caution contestable de la déontologie journalistique et du Conseil de presse
Ces distinctions fines assurent selon les règles du métier que nous sommes non pas en présence d’une information et de médias propagandistes, mais que nous vivons bel et bien sous l’empire d’une presse libre... Malgré quelques dérapages qui seraient à chaque fois sanctionnés par le Conseil de Presse, ou par les tribunaux ou menaces de poursuites qui sont parfois intentés par des personnes, organisations ou entreprises qui auraient été victimes de dérives médiatiques.
Or, plusieurs problèmes se posent à cet égard, ne mentionnons que le fait que le Conseil de presse n’intervient qu’à la suite de plaintes du public. Ces plaintes sont jugées en fonction des critères extrêmement fins et complexes de la déontologie journalistique. Les plaignants ont la leur charge le fardeau de la démonstration et de la preuve que tel acte ou écrit journalistique a bel et bien été produit contre telle disposition bien précise de la déontologie. Aucune aide, aucun défenseur n’est mis à la disposition de plaignants. Comme une cour pourrait par exemple le faire en assignant au besoin un avocat à un plaignant... Le Conseil ne se saisit pas lui-même de question à débattre. Les décisions du Conseil ne sont pas contraignantes. De plus, elles ne font que très rarement l’objet de publication lorsqu’elles blâment un média. Ses concurrents observent le silence, pour que réciproquement cela s’applique. Ainsi, il n’y a pas de véritable sanction aux médias délinquants, bien qu’une décision défavorable soit une tâche noire dans leur dossier et soit une chose qui est très préjudiciable. Au point que le Conseil peine à se résoudre à blâmer un journaliste, un média. Il faut vraiment en ce cas que la faute soit vraiment évidente... difficile à nier.
Ce contexte ne favorise pas le plein respect de ces balises, mais il semble que cela ne soit pas un empêchement à affirmer que dans l’ensemble, nous ne vivions pas sous l’emprise de médias propagandistes. Ainsi de très nombreux cas de fautes journalistiques ne sont pas dénoncées, faute de trouver des plaignants désireux d’y investir temps et énergie bénévole pour monter un dossier, le gérer pendant les deux ans que peuvent durer les procédures en première instance et en appel auprès du Conseil de presse, et quand bien même ils le feraient, il est rare qu’ils aient sans aide la préparation et la connaissance de la déontologie journalistique pour bien présenter et argumenter leur plainte qui sont donc souvent rejetées pour la forme et non en raison du fond, et quand bien même, si leur plainte est retenue, elle n’aura pas d’effet deux ans plus tard, car le blâme ne sera pas diffusé et parfois même, les décisions du Conseil ne seront pas respectées, puisqu’il n’y a ni suivi, ni coercition.
Pour répondre donc à la question que je pose, concernant la manière de contrer les dérives des médias, il faudrait réformer le Conseil de presse de manière à lui donner plus des ressources afin qu’ils puissent :
• Assigner des ressources aux plaignants en matière de constitution de dossier de plainte
• Assigner un « défenseur » en la personne de journalistes ou de personnes formées en journalisme qui pourrait se saisir de plainte à défendre auprès du Conseil de presse
• Procéder lui-même à l’étude de cas douteux en assignant telles ressources humaines

On est loin du compte. Mais justement, cela pourrait faire l’objet de revendications pour un mouvement vers une presse libre.
La dérive en temps de crise

Mais on pourra objecter que malgré tout, le système fonctionne et qu’il fonctionne bien. Les journalistes vous diront la main sur le cœur, que tout cela fonctionne... malgré quelques errements et tout cela nous fait être bien loin de la presse propagandiste de la Chine ou de l’ex-URSS, voire de la Russie moderne...
Et... je pourrais dire que cela est vrai à 95%, ce qui est un résultat fort honorable... À 95%, 98% du temps... Sauf en temps de crise... On plaidera sur le fait que ce résultat à lui seul prouve que nous vivons dans le meilleur des mondes...
Oui... à 98% du temps... or pour le 2 % qui reste... il se trouve que l’on est victime à 100% d’une totale mise en berne de la liberté d’expression et l’irrespect intégral des règles qui sont par ailleurs généralement acceptée... Pourquoi ? Certainement pas par méconnaissance des règles... Pourquoi ?
Pour intervenir de façon judicieuse et déterminante avec encore plus d’efficacité. Parce qu’auréolé de la médaille de l’objectivité journalistique et du caractère généralement équilibré de l’information en occident. Ce qui permet à la presse d’être le bras armé du Pentagone, lorsque cela compte. Peu importe que par la suite les médias fassent même amende honorable... cela n’aura aucune conséquence et ne pourra mettre fin à la guerre... alors que le fait de n’avoir pas souscrit à la propagande du Pentagone aurait pu faire en sorte qu’elle ne puisse pas être engagée...
Si la presse des États-unis n’avait pas été auréolée de sa patine supposée « de presse libre », le résultat aurait été lui aussi sans doute différent. Si, était de notoriété publique, comme l’a démontré Noam Chomsky dans son livre « Fabrication du consentement » et dans le film documentaire réalisé par Mark Achbar ( Voir aussi k-films.fr ) que la supposée liberté et équilibre journalistique est plutôt tout autre chose... Si, instruits que nous sommes maintenant du fait qu’en période de crise, périodes cruciales, la presse peut être tout à fait et complètement propagandiste, malgré le fait qu’elle puisse être supposée rigoureuse et équilibrée, 98% du temps, voire 99,9% du temps... les médias n’auraient sans doute pas réussi à laisser croire qu’ils étaient pendant cette période, libres et équilibrés dans la présentation de l’information.
Prévenus de cette capacité, propension, à suspendre les règles qui autrement ou par ailleurs président à l’effective sauvegarde de la liberté et de l’équilibre des grands médias de masse, peut-être que les médias ne seraient pas parvenus à emporter l’adhésion de masse, comme elle ne l’emporte pas dans les pays soumis à la propagande... Encore que... même là... elle réussisse malgré tout à imposer ses choix... comme on l’a vu en Chine récemment... mais au moins, ce n’est pas parce que les médias sont supposés libres... Ici, l’illusion fonctionne à merveille. Reste à faire en sorte qu’elle ne soit plus aussi facilement acceptée.
La politique du 0,01% propagandiste où les libertés médiatiques sont suspendues...
mesures de guerre partisane obligent...

Pour ce faire... il faudrait se rendre compte qu’ici aussi, la procédure est la même... Pour s’accorder le droit d’influencer l’opinion publique en sa faveur les pouvoirs se font un point d’honneur d’accréditer l’idée que nous vivons sous l’emprise d’une presse écrite, parlée, télé et Internautique libre et équilibrée, ce manière à asseoir sa crédibilité sur des bases solides difficilement contestables lorsqu’elle se permet en temps de crise toute licence et tout débordement.
La dérive médiatique reliée à l’affaire « Archambault/McCartney » est un cas d’espèce exemplaire à cet égard... Pendant huit jours, la déontologie journalistique a été suspendue dans la plupart des médias de masse du Québec et d’ailleurs du reste. L’équilibre dans la présentation de l’information a été rompu. On a répliqué à un texte qui n’a jamais été publié, à ondes, câbles et pages que veux-tu. De manière à créer de toutes pièces une invention pure et simple, à savoir un « mouvement d’opposition » de souverainistes contre la pourtant bienvenue venue de Sir Paul.... l’exact contraire de titre et du contenu du message transmis aux médias... Un texte toujours aujourd’hui encore seulement publié dans Vigile... près de 50 jours après sa transmission aux médias...
Tolérer sans la dénoncer, identifier, documenter telle dérive nous livre pieds et poings liés à son renouvellement épisodique et circonstanciel lorsque cela sera crucialement utile aux forces détenant le pouvoir de faire la nouvelle, de faire et de fabriquer une opinion publique endossée largement par la population, le moment et le temps qu’elles le voudront, toutes parées des vertus qu’elles endossent 99,9% du temps... Tel un curé abusant d’un élève...
Cela surviendra de nouveau si n’est pas de notoriété publique que nous pouvons toutes et tous être victime d’une fabrication falsificatrice qui nous fait toutes et tous endosser des opinions qui s’avèrent fausses, trop tard pour avoir un effet sur les décisions prises...
Cela fonctionne à merveille en temps de crise, lorsqu’une échéance courte, ne permet pas de renverser, arrêter, la machine devenue incontrôlable, même par celles et ceux qui l’ont lancée... Comme on a pu le voir en juillet dernier quelques jours avant la venue de Sir Paul... Prévue comme un moyen de casser du sucre à peu de frais sur le dos des souverainistes à l’interne, les canadianisateurs ne sont même eux, pas parvenu à garder le tout dans nos seules frontières... Ce qui a produit un résultat indésirable pour eux... En effet, dans les grandes capitales, les autorités ont eu la preuve, a contrario, que le Canada n’était pas parvenu à régler la question de ses minorités ethniques, de l’indépendantisme québécois, en dépit de ce qu’il s’employait à implanter partout... la question de l’indépendance du Québec ne se pose plus... les souverainistes n’ont plus ni la force ni le soutient nécessaire... Or les tabloïds de Londres prouvaient à pleine UNE que les souverainistes étaient assez fort pour provoquer un incident médiatique qui rendait ( supposément et faussement ) indésirable au Québec leur idole planétaire...
Ce qui surviendra encore... et qui est déjà survenu... à quelques jours du référendum de 1995, quand s’est organisé, tenu, la « spontanée » manifestation de «  l’Amour infini  » du Canada à l’égard du Québec... L’échéance cette fois là encore... était très courte... le temps pour réagir, trop court... Les médias canadianisateurs s’en sont donnés à cœur joie... nul autre n’a été en mesure de contrer la propagande afférente... dénoncer le dépassement de règle de financement concernant cet essentiel et déterminant « investissement » publicitaire partie du camp du « NON ». Il était trop tard ensuite pour le faire puisque l’effet avait produit le résultat voulu... Tétaniser les forces souverainistes... impuissantes à renverser la vapeur et réduites par dépit à se retrancher dans la dénonciation « des votes ethniques et de l’argent »... qui comme de bien entendu, étant donné la grande probité et habituelle vertu des médias et des canadianisateurs à 99,9% étanches, ces accusations ne pouvaient être qu’outrancières et fausses... ce qui a permis de poursuivre dans le même sens et tancer telle analyse, pourtant foncièrement juste, on ne le saura que plus tard... Trop tard pour changer le cours des choses, trop tard pour changer même l’impression d’outrance qui est demeurée, depuis... Cet épisode est l’exemple même du principe et du procédé reproduit en juillet dernier... Si cela n’est pas dénoncé... identifié comme un procédé inique, contredisant la déontologie journalistique, le caractère libre et équilibré des médias, là et pendant que ça compte le plus... nous nous exposons sans aucune parade à pareil coup fourré... pas la peine de penser dans ces conditions faire un référendum...
On pourra dire que Madame Marois aurait pu être celle qui dès de début aurait pu, dû, mettre le Holà ! En affirmant que ses députés n’avaient en aucun cas jamais été opposés à la venue de Sir Paul... et qu’au contraire il avaient endossé un texte qui souhaitait la bienvenue à l’idole...
Elle ne l’a pas fait, invitant M. Curzi au silence. Elle appliquait à la lettre le livre... Comment l’en blâmer... Je ne l’ai pas fait... Car en effet, une fois la machine emballée, comment croire s’en sortir face à des médias résolument appliqués à la partisanerie politique ou économique qui leur faisait comme jamais vendre de la copie alors que l’état éloigne leur lectorat indolent... Difficile de supposer que cela aurait pu avoir quelqu’effet, comme on peut supposer que toute démarche en ce sens sera vouée à l’échec si rien n’est fait de ce côté lorsque nous serons à nouveau victime de telle production de partisanerie médiatique n’obéissant plus à aucun principe déontologique...
En effet... une fois dans la tourmente... si rien n’a été fait pour dénoncer le fait que nous avons été déjà, que nous pouvons être encore, victime de telle dérive... difficile de penser que quoique ce soit de valide puisse contrer tel cause et tels effets.
Par contre, si rien est fait dans les prochains mois, si, une fois la raison revenue et le temps nécessaire à la retombée de la poussière, rien n’est fait pour répondre aux questions qui se posent ici... Là... le blâme sera mérité, à l’égard de toutes les autorités politiques souverainistes, à commencer par les troupes elles-mêmes, ici invitées à participer à telle réflexion... Ce qui du reste pourrait inciter, encourager, les responsables en titre à prendre leur responsabilités à ces égards, pour que de prochaines échéances ne soient jamais plus à la merci du bon vouloir partisan des forces canadianisatrices.
L’antidote. Ne pas jouer le livre...
Dans leur « livre à eux » les politiques de toutes obédiences ont pour politique de ne pas encourager l’opprobre à réagissant à l’opprobre... On fait le dos rond... à la rigueur on se rétracte... C’est ce qu’ont fait les autorités souverainistes, au risque d’accréditer le fait qu’une erreur a été commise. On compte sur la désuétude programmée de l’information pour engendrer l’oubli.... une nouvelle en chassant une autre... La preuve on n’en parle presque plus... Comme si cela ne faisait pas l’affaire de nos adversaires, pris la main dans le sac...
La politique fait en sorte que des erreurs sont commises... la politique veut que lorsqu’un camp commet une erreur, elle soit instrumentalisée par le camp adverse de la manière la plus opportuniste possible et en en usant sur tous les fronts possibles et de la manière la plus efficace et le plus longtemps possible... cela étant porté au crédit de la valeur politique de celles et ceux qui en use le mieux... dans ce palpitant match, joute, qui rivalise métaphoriquement de cruauté avec les pires horreurs de arênes romaines où s’entretuaient les gladiateurs... C’est cela la grandeur de notre civilisation dite moderne...
Plus la gaffe sera mise en évidence, plus elle aura des chances d’avoir des effets durables, voire même après l’oubli premier... se gravant dans l’imaginaire comme une trace indélébile... Le cas des « Yvettes » est un cas d’espèce... Une malencontreuse et inappropriée remarque de Madame Payette, est devenue ce que l’on sait... Au point où dans des courriers des lecteurs récents à Québec, on a lu des rapprochements entre cette « gaffe » de Madame Payette, et la supposée « gaffe » de M. Curzi... promettant d’en faire un cas d’espèce... qui serait un boulet au pied de Madame Marois, lui suggérant de demander la démission de M. Curzi...
Or... le cas Curzi est tout autre. Tout autant que la dérive médiatique qui s’en est suivi... Il y a rupture ici dans la pratique politique. Il ne s’agit plus d’exploiter une gaffe d’un adversaire... Il s’agit maintenant faute de gaffe, de la créer de toutes pièces, en fabriquant une supposée « gaffe »... nuance ! En inventant un « appréhendé » « mouvement d’opposition » à la venue de Sir Paul... Loi des mesures de guerre partisane oblige...

Un changement paradigmatique d’une cause implique un changement de paradigme dans la réplique...

Nous avons changé d’ordre... de nature, de paradigme... On ne se contente plus d’instrumentaliser, gonfler, déformer... interpréter... Il s’agit de créer de toutes pièces l’exact contraire de ce que proposent un titre et son texte... En l’occurrence, tenir pour « opposition » à la venue de Sir Paul un texte titré « Mot de bienvenue »... Comment ? En parlant du texte, signé par M. Curzi, mais en ne nommant jamais son titre et en ne publiant jamais son contenu... ce qui est contraire à l’équilibre journalistique dans la présentation de la nouvelle telle que l’impose la déontologie journalistique.
Or, ce changement de nature n’a pas encore su provoquer un changement de nature dans la réplique... On n’en parle plus... ce sera vite oublié... Cela des deux côtés... Ottawa n’a aucun intérêt à se priver de sa politique du 0,01% qui lui a été si utile dans le passé depuis le coup de la Brink’s à quelque jours de la première élection où le PQ mena la bataille... dès 1970...
Encore là, aucune sanction... et M. Parizeau s’en plaint...
« Jaques Parizeau, alors candidat du Parti québécois à l’élection générale, estime que les conséquences de cet incident pour le Parti québécois sont palpables : « Dans les derniers jours, le vote nous filait entre les mains. On le sentait nous glisser des doigts comme du sable. Cela annulait tous les efforts qu’on avait faits depuis un bon bout de temps ! Dans mon comté, les francophones ont cru dur comme fer que la substance du Québec se transportait à Toronto ! »


( Bilan du siècle )

Malheureusement, il n’a pu trouver de parade quand, à la veille de SON référendum de 1995, la créativité canadianisatrice est venue au secours de la campagne du NON de M. Chrétien qui n’allait nulle part... et courait à la défaite...
Par contre, si cette procédure, est identifiée, documentée, dénoncée, si possible par des observateurs non-partisans, par des experts indépendants, nous pourrions détenir un moyen pour contrer la propagande du 0,01%... d’abord en faisant en sorte qu’elle soit identifiée comme telle et non plus le suspendu prolongement d’une supposée et habituelle impartialité et équilibrée présentation journalistique de nos médias de masse. Aujourd’hui, partout encore... le seul fait de nommer le nom de M. Curzi suffit à ce que toutes et tous comprennent que les souverainistes sont des « twits », parce qu’ils sont ( à tort ) supposés avoir fait « l’erreur » de s’opposer un temps à la pourtant bienvenue venue de Sir Paul. Si nous réagissons et dénonçons de manière officielle, forte cette manoeuvre, une jour, au contraire, le seul fait de nommer «  la fausse affaire Archambault/Curzi/McCartney  », suffira pour que toutes et tous comprennent sans plus d’explications, que nous avons été victimes quelques jours avant la venue bienvenue de Sir Paul d’une dérive médiatique propagandiste canadianisatrice caractérisée qui nous a toutes et tous induit(e)s en erreur, nous faisant prendre comme vérité le mensonge qui faisait d’un texte, l’exact contraire de ce qu’il indiquait dans son titre et dans son texte...
Ce qui pourrait changer la donne... ce qui pourrait faire en sorte que si les canadianisateur récidivent, il y aura désormais une sanction... à savoir, qu’il est de notoriété publique que ce que l’on lit dans leurs journaux, entend à leurs radios, voit dans leurs télés, lit et voit dans Internet est sujet à caution et ne pourra plus désormais en temps normal et surtout en temps de crise, être tenu pour équilibré, déontologiquement juste. Cela sera de notoriété publique que ce contenu est sujet à caution parce que capable d’être tout aussi propagandiste que ne le sont les pires régimes dont par ailleurs on se distancie à bon droit 99,9% du temps... mais pas à 100%, surtout quand cela compte, à l’aube d’un événement de grande importance médiatique, ou politique...
Nous avons maintenant un cas d’espèce à nul autre pareille et sans précédent parce que cette fois on a dépassé les bornes... faute d’opposants, on en a créé de toutes pièces... Cela, parce qu’on avait prévu qu’il en serait ainsi... on n’avait pas prévu que des souverainistes auraient le temps d’écrire un texte les ralliant autour d’une imprévue « Bienvenue venue de Sir Paul ». On s’est contenté de faire comme si ce texte pourtant dûment incriminé, n’existait pas...
Mal leur en prit... car il existe... M. Curzi n’a été interpellé dans ce dossier qu’en vertu de son endossement de ce texte-là, rien d’autre...
Pour la première fois nous disposons d’un cas d’espèce non plus fondé sur une erreur souverainiste, mais sur une erreur des canadianisateurs... trop pressés de prendre leurs espérances pour la réalité... Cette occasion en rupture avec le livre et ce qu’il prescrit, en terme de comportement médiatique, doit, à la réflexion, entraîner une réplique à la mesure de la rupture... et provoquer un retour sur toute cette question.
Ce qui pourrait être un moyen de contrer l’effet canadianisateur des médias partisans du Québec. Ce qui ne pourrait pas nuire au fait de susciter l’émergence d’une conscience médiatique fondée sur le doute quant à la supposée liberté et impartialité des médias de masse... Un doute suffisant qui permettrait au moins en période de crise, une plus grande fréquentation de médias autres, tel Internet, tel Vigile... qui sans exiger d’investissements considérables permet de disposer d’un outil d’information qui n’est pas à la botte des canadianisateurs... Ce qui n’empêcherait pas de se divertir par ailleurs à la source des médias de masse... en les prenant comme tels des diverissant clowns... En faisant en sorte que soit de notoriété publique le fait qu’en matière d’opinion... sociétale, économique, politique, technocratique, artistique, culturelle, il faille, pour se faire une opinion que l’on se sera pas obligé de dédire quelques jours ou mois plus tard... qu’il faille donc s’informer à d’autres sources...
Un mot d’ordre souverainiste... ( autant dire 60% des québécois )
Si cela avait été le cas la semaine du 16 juillet 2008 une semaine avant le 20 juillet où devait performer Sir Paul... Les souverainistes consultant Vigile, avant de se faire une idée de ce qu’on disait sur M. Curzi, prenant connaissance du «  Mot de bienvenue  » en question, qu’on aurait déposé là, à temps... prenant connaissance d’une déclaration de M. Curzi, qu’il aurait déposé là, à temps, déclarant n’avoir jamais été opposé à la bienvenue venue de Sir Paul... prenant connaissance d’un texte que j’aurais déposé là... à temps... dénonçant la dérive médiatique canadianisatrice qui faisait de notre message, l’exact contraire de ce qu’il était... sans doute aucun souverainiste n’aurait pu être habilité à écrire ce qui s’est écrit dans le Forum McCartney de mon site Internet ou dans celui de La Presse sous la chronique de Stéphane Laporte qui partait le bal dans sa lettre aux « opposants » à la venue de Sir Paul... ( Noter bien qu’il ne nomme personne... et que je ne le blâme pas à moins d’évoquer la circonstance atténuante que cela partait d’un bon sentiment, à savoir s’opposer à bon droit à la noirceur d’un souverainisme de l’exclusion... son erreur aura été de supposer qu’un tel mouvement avait bel et bien quelqu’assise, ce que contredisait le titre même du « Mot de bienvenue » qu’à l’évidence il commentait... sauf erreur... Seule une documentation exhaustive, une analyse en profondeur du cas par des experts indépendants, pourrait démêler le vrai du faux ) à savoir, que j’étais ou que M. Curzi était pour les internautes réagissant à son texte, la honte du mouvement souverainiste parce qu’il s’agissait d’un nationalisme d’exclusion, rétrograde... etc., etc... parce que nous les souverainiste « extrémistes » ( ce n’est pas par hasard que M. Pierre Falardeau a été nommé par le Journal de Montréal le 16 juillet, alors qu’il n’avait pas endossé le texte incriminé à la base de toute l’Affaire... aux côtés des noms de M. Curzi... c’est pour accréditer la thèse de l’extrémisme supposé, puisque cet « extrémiste » de service a depuis longtemps été catalogué comme tel... Son nom ne servait que de caution à la thèse qui créait de toutes pièces un « mouvement d’opposition » qui n’a jamais existé chez les souverainistes ) qui se seraient opposés en masse, à la venue de Sir Paul... ce qui n’était pas le cas... du moins et certainement dans le cas de M. Curzi, de M. Brathwaite et de moi, impliqués à tort dans cette « Affaire » de diffamation canadianisatrice. Pour ce qui est de M. Falardeau, que je sache, bien que je n’aie pas eu l’opportunité de le consulter à cet égard, ne s’est pas opposé à sa venue, se contentant de déclarer que tout ça était une belle farce... sauf erreur... et colonisé, puisqu’il nous fallait pour se sentir existant et important, obligé de recevoir une vedette internationale... qui par ailleurs, selon certain chroniqueurs de La Presse, n’était qu’un « has been »... Pourtant, ceux-là n’ont jamais été conspués ni inquiétés...
Au moins ça... les souverainistes seraient informés... avisés parce qu’ils obéiraient au mot d’ordre donné... parce qu’ils sauraient que désormais... avant de juger de ce qui est dit de ce que les souverainistes disent dans les médias de masse... il faut d’abord vérifier à la source... par exemple joindre Vigile... ( ou tout autre média souverainiste ) pour disposer d’une information équilibrée... surtout en temps de crise... Déjà ça... pourrait, me semble-t-il faire toute la différence, et ne coûte rien... ou si peu... sauf l’effort de passer le mot, passer le mot d’ordre...
Reste à continuer à penser comment disposer d’un média de masse possédé par les souverainistes... afin qu’eux aussi puissent distraire à bon droit le peuple... autrement qu’en étant les dindons de la farce canadianisatrice...
Le seul moyens de cesser me semble être de documenter le cas d’espèce que nous venons de vivre... à tête reposée et en prenant tout notre temps, et celui qu’il faut... Quitte à demander à M. Noam Chomsky a venir nous prêter main forte... un spécialiste en matière de fabrication du consentement...
Qui le connaît assez bien pour avoir accès à lui et lui proposer le cas... de la canadianisation des médias du Québec... ?
Luc A.


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8 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    8 septembre 2008

    @ M. Gébé Tremblay
    Vous écrivez :
    « Les militants sont épuisés, M. Archambault. Ça fait 40 ans que cette organisation est attendue. 40 ans. Il n’y a rien. »
    Je réponds :
    J’ai dû mal m’exprimer...
    Je ne reporte pas le fardeau de ce qu’il nous importe de faire, de ce que nous n’avons pas su ou pu faire sur les militants. Par contre, contrairement à ce que laisse entendre ce que vous exprimez, je n’attends pas des autres ce que je ne suis pas capable moi-même de faire, du moins de contribuer à faire comme vous le dites : « Ça fait 40 ans que cette organisation est attendue. »
    Vous attendez qu’on vous organise, qu’on nous organise... On ne nous a pas suffisamment organisé... cela aurait dû être fait il y a 40 ans... cela aurait dû être fait pendant ces 40 ans... Cela ne l’a pas été... « Il n’y a rien... »
    Si le militant peu s’en désoler, l’analyste lui, constate... Je ne reporte pas le fardeau sur les militants, je constate. Je prends les faits pour une manifestation de l’ensemble sociétal, collectif que nous formons. Une société forme un tout. Ses chefs, ses organisations, ses troupes, tout ça forme un tout, un ensemble sociétal. Les chefs, les organisations ne sont que l’expression culturelle, sociétale de ce tout, de cet ensemble et est indissociable. Si les agents de changement, de construction de structuration du corps social, que sont les chefs, les organisations politiques, civiles, syndicales ont quelque impact sur l’ensemble culturel et sociétal de cet ensemble... l’inverse est aussi, voire encore plus vrai... Un chef ne peut faire de miracle que dans la mesure où la société dont il « exprime » l’essence, la volonté, les désirs, et le bon vouloir, est porteuse des valeurs, de la culture, des moeurs, de la discipline, de la rigueur, du courage, de la force, de l’esprit, de cet ensemble, en tel lieu de l’espace et à tel moment de l’espace temps.
    Ainsi, certaines sociétés peuvent opérer de grands changements non pas seulement parce qu’elles disposent de chefs ou d’organisations compétents ( ceux et celles qui semblent devoir accomplir ce que vous espérez, que vous n’obtenez pas, et qui vous désespère... ), mais bien aussi et surtout, parce que ces sociétés sont formées par leur culture, à telles organisations, ce pourquoi elles sont si performantes, ce pourquoi leurs chefs semblent si puissants. L’histoire regorge d’exemples... si Mao a pu galvaniser, non sans Longue marche ... le peuple Chinois, c’est que toutes choses égales par ailleurs, non seulement il avait de grandes capacités, avait su faire la bonne synthèse analytique, faire les bons choix, non seulement parce que les circonstances, parfois heureuses parfois adverses ont favorisé sa réussite, mais aussi et surtout parce que la culture chinoise le permettait... Si le Régime qu’il a pu mettre en place lui a survécu, c’est pour la même raison. Si la Chine nous a éblouie dans son magnificent spectacle ou la masse des interprètes en était à la fois le plat et le sel, ce n’est pas seulement que parce qu’ils disposent de metteurs en scène prodigieux, mais bien parce que cela est l’expression même d’une culture qui seule peut permettre la réalisation de tels exploits de synchronisme en mouvement... Cela parce que les interprètes incarnent des valeurs propres à leur culture du renoncement et de l’abnégation du personnel au profit du collectif, le tout instrumentalisé par le communisme maoïste. Si la Chine peut aujourd’hui prétendre bientôt au premier rang des puissances mondiales, ce n’est pas seulement parce que les chefs de ce Régime sont exceptionnels, mais bien parce que leur culture ancienne et récente permet à ces chefs et aux organisations qu’ils animent et dirigent de l’exprimer tel qu’elle est... L’Allemagne d’Hitler, l’Espagne de Franco, L’Italie de Mussolini, l’URSS de Staline... pour ne parler que de ces pays qui dictatoriaux passés maître dans l’art d’organiser le peuple... sont pareillement exemplaires... d'organisation...
    Mais on pourrait faire de même et exemplifier des pays démocratiques ayant opéré semblable et prodigieux redressement, le Japon, l’Allemagne, toute l’Europe d’après guerre, l’Inde, le Brésil d’aujourd’hui, le Québec de la Révolution tranquille, celui de René Lévesque...
    Bref... Notre société obéit aux mêmes règles sociétales. Le résultat obtenu par cette société, par ses chefs, n’est que le résultat de ce qu’elle peut elle-même produire... Si nos chefs ne peuvent produire une mobilisation, ce n’est pas seulement parce qu’ils seraient incompétents, lacunaires, mais bien parce que cette société ne leur permet de réaliser que ce qu’elle est en mesure de produire, exprimer, rêver.
    Convaincu de cela... j’en déduis ce que j’ai tenté de vous dire... ce qui ne met pas le fardeau sur les militant pour autant, mais indique que nous les penseurs, devons considérer non pas seulement nos rêves, mais aussi les matériaux à notre disposition pour créer l’oeuvre que l’on voudrait créer... Les conditions actuelles sont ces matériaux... on n’en a pas d’autre... si l’on en veut d’autre, il faut aller à la mine, si elle existe, sinon il faudra d’abord faire de la prospection minière, creuser la mine, extraire le minerai, la pâte, l’argile, le raffiner, le fondre... bref, tout cela prend du temps aussi... Dans cette attente, pendant que certains s’y emploient, il ne faut pas attendre, il faut faire avec... avec ce que l’on a...
    Et... ce n’est pas rien ! Nous n’avons pas que.... rien ! On a des chefs, on a des militants, on a un peuple... on a des expertises passées, on a réalisé des choses, on a avancé... et... on est ce que l’on est... Il faut faire avec... on n’a que ça... et ce n’est pas rien... Nous n’avons qu’un peuple, c’est celui là... pas un autre...
    Bref... Oui... on aurait pu depuis longtemps faire mieux... notamment en ce qui concerne le fait de mobiliser le peuple, mobiliser les militants... On pourrait analyser longtemps les raisons qui font que cela n’ait pas été fait... ce qui du reste serait très utile... Il faut bien connaître ses matériaux... Mais ne pas les connaître bien peut aussi permettre de faire des essais erreurs, qui nous les font mieux et réellement connaître... C’est ce que nous faisons... agir, nous permet de parfaire nos connaissances à tous égards, y compris à notre propre égard...
    Ma contribution n’est que l’expression de ce que je crois comprendre... de ce que nous sommes...
    Pour ce qui est de ce qui y est dit plus haut...
    Vous dites que le système est dysfonctionnel... bien sûr qu’il l’est... comment voulez-vous qu’il en soit autrement... Il n’est ce système, qu’à l’image de ce que nous sommes, de ce que notre histoire nous a fait être... Nous disons que la Conquête a transformé cette partie de peuple de France que nous étions, en peuple souverain, sans Souverain,en peuple souverain du Québec... n’est-ce pas la base, l’origine du dysfonctionnement structurel, déstructurant d’une société... ( ajouté à ce qu’elle était déjà, délinquante et fonctionnant très bien dans les forêts sans armés et sans élites aristocratiques, initiés en cela par la culture autre des Premières nations ). Forcément, la relation qu’une société entretiendra avec ses élites, ses chefs qui l’ont abandonné, sera laminée par tel vécu... Ce qui introduit un dysfonctionnement radical... aucune société ne peut normalement fonctionner sur ces bases... Ce n’est pas la création de l’État souverain qui va changer ça... Il n’adviendra que parce que nous l’aurons changé... que seulement lorsque nous serons parvenu à le changer suffisamment pour que ce peuple souverain consente à faire confiance à ses élites... celles qui veulent créer l’État souverain... La souveraineté est d’abord sociétale, culturelle... Ce n’est pas l’État qui forme le peuple... c’est le peuple qui forme l’État... Ce n’est pas l’État qui fonde le peuple, c’est le peuple qui fonde l’État...
    Nous vivons toujours dans cette société là qui a ce vécu là... Votre relation personnelle avec nos chefs est partie de cette culture là... de cette culture qui a intégrée, pour survivre, intimement, à même ses gènes, dans chaque cellule dirais-je, la méfiance à l’égard de ses chefs qui sont d’emblée perçus comme des traîtres... à qui l’on fera confiance dans la seule mesure où ils sont parfaits, messianiques. Dès lors qu’ils nous déçoivent, le charme illusoire se brise... et n’opère que dans l’imminence de son avènement se butant toujours lorsqu’il advient sur la concrétude des choses de la vie... et sur notre culture de la méfiance à l’égard du tout ce qui détient ou prétend détenir un pouvoir, s’il n’est pas du côté du plus fort, parce que c’est celui-là seul, qui nous a imposé, de force, par la force, le respect...
    Ce qui correspond au fait que les Conservateurs aient à Québec supplanté les souverainistes. Cela me semble directement relié à cette culture de la trahison de clercs qui nous afflige...
    Or, pour participer à notre émancipation, pour nous sortir de l’enfermement où l’on a voulu nous tenir, dont nous sommes les objets, nous devons agir, mais aussi agir sur cette culture de l’enfermement. Pour faire de ce « matériau » une oeuvre, il nous faut d’abord le tenir pour ce qu’il est... la nature du matériaux convoque une oeuvre singulière. Le métal est une chose, l’argile en est une autre. L’argile ne pourra produire une structure légère et forte, mais pourra produire des murs, et si on l’enduit d’émail et qu’on la cuit à haute température, elle pourra former des contenants étanches. La culture qui crée la méfiance congénitale à l’égard de nos élites doit être transformée, celle de nos élites, par trop méfiante voire dénigrante à l’égard du peuple, doit aussi l’être.
    Dans ce que vous dites on trouve les deux. La méfiance à l’égard des chefs et des élites, vous fait vouloir changer non seulement de chef, mais aussi d’organisation, cela pourrait correspondre au fait que ceux-là n’ont pas su être à la hauteur, suffisant et dénigrant à l’égard du peuple qu’ils étaient. Cela pourrait sembler aller dans le sens de ce que je dis... Or, ce n’est pas le cas...
    En effet, cela, parce que vous oubliez un petit détail... C’est que vous pensez que le fait de choisir un autre matériau vous permettra de régler le problème... Or, vous oubliez qu’il vous faudra prospecter, creuser la mine... etc... Pour peu que vous ne tombiez pas dans le même terreau que vous supposez infertile, pour peu que la culture, sur laquelle vous n’intervenez pas pour autant, n’imposera pas les mêmes lois... produisant les même effets produits par les mêmes causes.
    J’opte pour une autre hypothèse... celle qui consiste à agir sur la culture... celle du peuple, celle des élites. En prenant celui que l’on a, et celles que l’on a... en faisant avec...
    Faire avec, c’est dire tout ce que vous dites, en disant... changeons les choses... tentons de changer d’angle... C’est en changeant d’angle de vision qu’on peut mieux saisir ce qui dans l’autre angle nous perturbe... En changeant de perspective, la sculpture, inchangée, nous apparaît toute autre, un autre profil apparaît. Bien souvent ce seul transport, cette translation nous dit comment intervenir sur le précédent, ce profil qu’on ne parvenait pas à changer... parce que l’on ne parvenait pas à identifier ce qui devait être changé dans l’un ou l’autre angle...
    Je vous propose à plusieurs égards de changer d’angle de vue... dans les textes mêmes... ils sont trop longs, pas concis... cela change... ils parlent de trop de choses en même temps... cela change... Je parle de conserver ce qui devrait être changé... cela change... change quelque chose... pas grand-chose... mais suffisamment je pense pour changer ce qui doit l’être...
    Il suffit de peu de chose... un peu plus de solidarité... un peu plus d’ouverture... un peu plus d’écoute... un peu plus de communication... Nous en sommes capables... Le PQ est un grand parti... Oui... j’en conviens... je ne suis pas aveugle... jusqu’à maintenant... il lui manque bien des choses... dont l’écoute... dont... tout ce que vous dites... et plus encore...
    Je prétends néanmoins, que madame Marois peut opérer ce changement... elle pourrait par exemple recruter une personne qui pourrait n’être chargée que de ça... l’animation des forces vives souverainistes... une personne qui saurait comment entendre ce qui s’y passe et le relayer à nos chefs... qui verrait à canaliser cette énergie, la magnifier, la faire rassembleuse et communicatrice, la mobiliser... dans la foulée, trouver le moyen de rassembler ces forces vives qui se sont au cours de tant de péripéties historiques, dispersées. Toutes celles, qui ont un jour où l’autre mis l’épaule à la roue, et qui, souvent déconsidérées, ou mises de côté, se trouvent déçues ou blessées... dans le crépuscule de leur vie, ou l’ombre de leur activité professionnelles désormais hors du champ politique... ce, du haut en bas de la pyramide hiérarchique souverainiste... tout partis confondus...
    Une question d’attitude qui me semble être est le fondement de cette action sur la culture politique qui est la nôtre... Une question d’attitude que pourrait fort bien incarner la femme politique qu’est madame Marois, justement parce qu’elle est une femme... Différente donc en culture, de cette culture politique mâle et patriarcale qui caractérise la classe politique occidentale... y compris la classe politique souverainiste... Une culture où les rivalités entre mâles dominants règnent en maître... Non pas qu’il faille se soustraire complètement à ses grandeurs et misères, mais parce qu’encore là, un tout petit, millimétrique changement d’angle et de perspective pourrait nous permettre de saisir mieux ce qui entrave l’avancement de l’oeuvre...
    Votre solution qui consiste à faire table rase, de recommencer à zéro, avec un parti neuf, avec d’autres chefs, me semble participer en droite ligne avec le conformisme de cette rivalité mâle qui est fondé sur la loi du plus fort et du remplacement pur et simple de la dynastie... en droite ligne hérité du cerveau reptilien qui est toujours nôtre... Le plus jeune mâle, chassant le vieux mâle du troupeau qui cette fois, malgré qu’il ait si longtemps résister à tant d’assauts, n’est pas parvenu cette fois là, à s’imposer face à plus jeune et plus fou bougalou...
    Pourquoi ne pas changer d’angle pour une fois... Je pense que la chose est tout à fait possible... et en plus nous disposons d’un atout de taille, une femme est en place... Cela me semble propice à imposer d’autres règles, à dégager d’autres effluves que les mâles provocatrices habituelles...
    Remarquez, on pourrait tout aussi bien choisir de ne pas le faire... cela pourra fonctionner ou pas... pour ma part, je n’y vois pas d’intérêt... Ce qui m’intéresse c’est d’agir sur la culture... Ce qui n’empêche pas le reste... chacun ses centres d’intérêts... Car seule la culture permet d’agir sur ce qui compte, ce qui fonde le politique, fonde LA politique et ses mœurs...
    Tant mieux s’ils se rencontrent parfois... ces intérêts complémentaires... Tant pis pour les fois où ça ne fonctionne pas... reste que tout cela est partie de notre culture et participe à ce que nous sommes.
    Au plaisir et très respectueusement. Luc A.
    PS
    Cher M. Tremblay... Je suis très heureux de vous voir appuyer le Bloc québécois... ailleurs dans Vigile :
    Pourquoi voterais-je pour le Bloc ?
    Pierre SCHNEIDER 8 septembre 2008 98 visites 9 messages
    Pourtant... personne au Bloc n’a appuyé ma démarche... M. Curzi le ferait selon vous... fort mal... mais il l’a fait... lui... ;-) ( Cela dit sans vouloir relancer le débat, ni vous piquer autrement que très amicalement )

  • Raymond Poulin Répondre

    7 septembre 2008

    Monsieur Archambault, vos explications et réflexions paraissant dans quelques commentaires dénotent une grande sagesse et un réalisme politique dont pourraient s'inspirer avec profit tous ceux qui semblent croire que l'indépendance peut se faire en deux coups de cuillère à pot après avoir crié deux cents fois «Vive l'indépendance». Merci.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 septembre 2008

    "Tout cela représente un défi organisationnel, comportemental, culturel, de taille. Vigile y contribue... mais à voir à chaque fois, comment des initiatives personnelles, ou celles d’un petit groupe, ( voire d’une organisation tout entière ), se buter ici au dénigrement, à la discussion... on comprend que la chose n’est pas aisée..."(Luc Archambault)
    Les militants sont épuisés, M. Archambault.
    Ça fait 40 ans que cette organisation est attendue. 40 ans. Il n'y a rien.
    Vous êtes loin d'être le premier à voir la totale absence logistique et organisationelle d'un mouvement national. 40 ans de déceptions, de frappage de mur.
    40 ans dont 20 ans au pouvoir !
    Ce n'est qu'en 2003, enfin, Josée Legault réussie à convaincre après un long acharnement de mettre sur pied le Conseil de la Souveraineté.
    Même ségrégation entre l'élite et la base. Quelques mois d'un forum ouvert à la base mais dont l'élite était totalement absente , mais où un bouillonnement de projets s'est accumulé, puis d'un seul coup tout a été coupé. Les projets effacés.
    Normalement, c'est là que vous auriez su déjà au départ qu'il fallait envoyer votre résumé de projet qui aurait alors été évalué, discutté, présenté à un expert en communication et une décision prise et mobilisation par une banque de professionels disponnibles. Normalement. Dans le cas d'une décision négative, vous auriez pas perdu votre temps.
    C'est le PQ lui-même qui devrait être cette organisation.
    Vigile devrait en être un bras bien appuyé. Même Vigile ne peut pas entreprendre des projets complexes car sans cohésion avec la tête (Bloc-PQ) il se produira sans cesse ce qui s'est produit avec votre innitiative.
    Ce que vous vivez en ce moment, d'autre y ont aussi goûté. De là la frustration qui s'accumule. Et aussi du côté de la tête ! Plusieurs fois le PQ et Bloc ont dû prendre leur distance de projets de la base qui se sont rendu dans les médias parce que n'ayant pas pu être au courant se voyaient dépourvus devant les journalistes! Quelle image !
    Avec une communication constante entre la tête et la base, il n'y a plus de frustration. Les critiques sont alors non publiques car ceux qui les émettent savent qu'elles auront une réponse de la tête par des voies privées. Tandisqu'un sytème ségrégé comme nous avons, la base n'a que l'espace publique pour communiqué à la tête ! Par pression ! C'est absurde ! Aucune stratégie cohésive possible ! Aucun "feedback" !
    Ce n'est pas un défi organisationel. Après 40 ans, c'est carrément de l'absence de volonté ou bien c'est voulu comme çà.
    C'est de cet état d'avoir les mains liées que des factions se sont formées pour se donner des moyens rudimentaires pour au moins avoir une certaine manoeuvre d'action à petite échelle. C'est l'éclatement du groupe et inévitablement un empiétement et une concurrence.
    Il y a longtemps qu'on a dépassé le stade de blâme là.
    Pierre Curzi a peut-être bien subit la même chose dans ce système dysfonctionel dont il se sent aussi impuissant à réformer.
    Mais alors, si ce système est pourri au point de l'irréversible, il n'y a plus rien à faire.
    Les élections arrivent et aucune organisation de mobilisation, communication, d'un RÉSEAU, liant tous les militants et la tête pour une campagne massive et coordonée.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 septembre 2008

    @ Gébé Tremblay
    Je comprends qu’on puisse le comprendre comme vous le comprenez...
    Comme je le comprends cependant autrement. Je le comprends du point de vue de celui qui était là, à ce moment-là... du point de vue de celui qui était affairé à penser son action, son « initiative ».
    Penser, se documenter, écouter, repenser, formuler sa pensé, l’écrire, la réécrire, m’a demandé du temps... Autour du 27 juin, invité sur la tribune du Spectacle manifestif du 3 juillet au Parc de l’Amérique française par le groupe Commémoration 1608-2008, une initiative d’un groupe de personnes dénonçant le manque de profondeur historique des activités du 400e, j’ai rédigé un discours à cet égard. Trois jours de travail au moins, mon premier discours politique... Sur place, les organisateurs démontraient leur excellent travail de préparation, malgré le déluge qui nous est tombé dessus. Plus de 300 personnes pendant 2h45, ont, sous des trombes d’eau, écouté et applaudi les harangues, poèmes, chants, témoignages d’une vingtaine d’artistes et de personnalités. Les organisateurs avaient bien organisé la chose, y compris faire le lien avec le PQ, le Bloc. Madame Marois et M. Duceppe étaient là... ( on peut avoir accès aux contributions des participants dans le site Internet de Commémoration 1608-2008 )
    Je suis un artiste en arts et métiers d’arts visuels. Un solitaire donc... jaloux de ses coudées franches... j’ai conçu mon action en solitaire... pour ensuite l’ouvrir... Antoine Dubé, ex-député du Bloc dans mon comté de Chaudière-Appalaches, que j’ai revu le 3 juillet, a appuyé, conseillé, cette initiative personnelle parce qu’il était question que le groupe Commémoration 1608-2008 appuie ma démarche... Or... son animateur était parti en vacances... Le temps pressait... nous étions à moins de 15 jours de l’échéance... cependant que je travaillais à la rédaction du texte. Nous avons par courriel transmis à nos connaissances, dont aux personnes ayant partagé la tribune le 3 juillet... M. Curzi qui accompagnait Marie Tifo qui y a lu un texte, a donc reçu l’invitation... lui aussi était en vacances... Mais il a accepté... il n’a jamais été question d’impliquer le PQ, nous n’avions pas le temps... Occupé à la rédaction de mon texte, à recevoir les propositions de corrections... occupé à concevoir l’affiche, recevoir les autorisations du créateur de la murale fleurdelisée qui était lui aussi en vacances, concevoir le graphisme avec une graphiste, une affiche qui me semblait être partie de cette... oeuvre... occupé à rechercher, trouver, un biais Internet pour solliciter des endossements... je n’avais pas le temps de solliciter le PQ... à peine celui de faire ce que je viens de décrire... Du reste... le texte n’a finalement été disponible que trop tard... au cas où nous aurions pu envisager une telle chose... le tout dans un contexte de vacances, où personne n’est facilement joignable... J’ai travaillé là-dessus à temps plein de 10 à 12 heures par jours du 4 au 10 juillet... et du 15 au 21 juillet ce fut 20h par jours... à tenter de surnager au déferlement médiatique... Bref... une véritable initiative personnelle appuyée par quelques personnes proches... Le temps manquait...
    Ce qui pose la question des conditions dans lesquelles on travaille quand on est isolé... pas connu... Quand on n’a pas les relations, les contacts qu’il faut... Ce qui m’amène à tirer la leçon suivante, nous devons améliorer l’étendue, la profondeur, de nos moyens de communication, entre nous, souverainistes... Cela est partie du post-mortem à faire... Vigile me semble être déjà un bon outil de communication...
    Un résumé précédait le texte et une note proposait aux médias de publier l’intégrale dans leur site Internet... Les médias ont plutôt choisi de l’ignorer... On peut le lire dans la copie du document transmis aux médias disponible dans mon site Internet au format pdf : « Mot de bienvenue d'un artiste québécois à Sir Paul McCartney - 2008 07 15 - Pdf »
    Le PQ, M. Curzi n’y aurait rien pu changer... Tous les échanges se sont faits au mieux, à distance, et dans l’urgence des délais à rencontrer... Votre idée de publier le texte dans les médias est excellente... Je n’y ai même pas pensé... Je n’ai juste pas eu le temps... Pas la peine d’accuser le PQ... Pour le faire, il m’aurait fallu disposer d’une semaine de plus... nous ne les avions plus... Du reste, jusqu’à la toute dernière minute, j’hésitais encore à transmettre aux médias... les conditions de sa diffusion que j’étais parvenu à mettre en place avec le temps et les moyens que j’avais, ne me semblaient pas propices à emporter l’adhésion d’un grand nombre... J’ai malgré tout pris la décision de le faire, parce qu’il s’agissait d’une prise de parole qui me semblait envers et contre tout nécessaire...
    Ce qui a donné, produit, ce qui a posteriori, aurait pu être toute autre chose, comme vous dites... une large initiative de tout le mouvement souverainiste... Le problème c’est que le temps a manqué... elle n’a été que ce qu’elle était censée être au départ, une initiative personnelle endossée par quelques personnes, et diffusée dans les médias, qui en ont cependant profité pour la contrer en la présentant pour l’exact contraire de ce qu’elle était... D’aucun ont dit que c’était prévisible... il aurait fallu m’abstenir... Je persiste et signe... on ne doit pas se taire parce que l’on va tout faire pour qu’on se taise... J’ai pris la parole... j’en suis fier... je suis fier de celles et ceux qui ont endossé ma démarche... dans de telles circonstances adverses. Nous ferons mieux la prochaine fois.
    Entre-temps nous avons beaucoup appris, nous disposons d’une expertise que nous n’avions pas... Nous pouvons en apprendre beaucoup. Le blâme ne me semble pas le seul moyen de le faire... Inventer un passé qui pourrait être tout autre, ne me semble pas productif... ce qui l’est, c’est de continuer à avancer fort de ce que nos succès, nos échecs nous ont appris.
    Ce que vous dites y participe... Blâme en moins, rétrospectivement instruit de l’expérience présente, on pourrait donc, comme vous le dites, effectivement dire que de telles initiatives citoyennes devraient pouvoir, à l’interne, dans nos organisations et regroupements, être mieux... détectées, mieux diffusées, avoir plus de chances d’avoir accès à l’espace public souverainiste, pour être ensuite éventuellement endossées par d’autres instances souverainistes, dont par exemple le PQ, capable de les proposer à l’espace public du Québec, voire du monde.
    Tout cela représente un défi organisationnel, comportemental, culturel, de taille. Vigile y contribue... mais à voir à chaque fois, comment des initiatives personnelles, ou celles d’un petit groupe, ( voire d’une organisation tout entière ), se buter ici au dénigrement, à la discussion... on comprend que la chose n’est pas aisée... Ce qui n’empêche pas d’y travailler...
    Un mot d’ordre peut-être... s’obliger à intervenir, non pas seulement lorsque l’on est en désaccord, mais aussi quand on l’est, en accord... en ne formulant pas la chose, seulement quand on a l’impulsion de formuler ses critiques ou ses réserves, mais aussi lorsque l’on pourrait tout bêtement exprimer son appui... Comme si, nous avions de la difficulté à nous exprimer, à prendre une place, que lorsque qu’il s’agit de se distinguer de l’autre, par son contraire... Comme si, approuver quelque chose d’autre, nous faisait disparaître, soi... Comme si exister ne pouvait se faire que dans la discorde, la querelle... Comme si exister n’avait pas de valeur en soi, dans l’appui que l’on se donne à soi.
    Comme si l’autre ne pouvait être que contre soi. Comme si soi ne pouvait se définir que dans le combat avec l’autre.
    Cet archétype serait le pendant sociétal caractéristique d’une personne ayant vécu une privation sensorielle qui la ferait ne pas se sentir exister. Ne se sentant exister que dans la sensation extrême, forte, le contraire de la privation. Celle que procure l’adrénaline du combat. Une accoutumance en résulte. Une révolte universelle de coutume qui se retourne même contre soi. Ce qui du reste correspond au vécu de ce peuple... depuis presque 250 ans on n’a fait que nier jusqu’à son existence même... en le privant donc de ce qu’on on éprouve quand on existe dans les yeux de l’autre. Nous devons apprendre à exister en soi. À exister sans nous définir à l’aune du regard de l’autre. À exister dans le seul sentiment d’être, hors le nom qu’on nous donne ou pas. Mais bien dans le nom qu’on se donne à soi-même. Cela hors révolte, hors blâme, hors le contraire de la privation sensorielle, hors l’accoutumance « adrénalitique ». Dans la dignité de ce que l’on est, soi, sans obligée dose d’adrénaline. Dans la fierté de l’autre, comme soi, partie de l’être collectif que nous sommes. Contribuant, comme soi, à la stature que forme cet ensemble. Debout face au monde dès lors autre chose que menace à soi, puisque soi n’est plus menacé d’exister. Parce que la menace n’a plus de prise sur soi, ne peut entamer, briser, égratigner, ce dur et irréductible sentiment d’être.
    Ce qu’ont fait ou n’ont pas fait le PQ, les souverainistes, ne menace pas mon sentiment d’être. J’assume la responsabilité de n’avoir pas fait hier les contacts utiles pour qu’ils soient plus largement associés à ma démarche. Nous n’avons pas pu le faire.
    J’assume la responsabilité aujourd’hui d’inviter le PQ, les souverainistes, sans blâmes, à réfléchir avec moi sur nos actions passées, pour construire l’avenir. Après avoir tout fait pour que cela advienne, si cela n’advient pas... je pourrai peut-être en arriver à la conclusion que je ne suis pas la bonne personne pour ce faire, à moins que, j’en arrive à la conclusion que le PQ n’assume pas, lui, ses responsabilités à l’égard des forces vives qui pourraient comme moi nourrir sa quête... notre quête. Ce jour-là, je vous ferai part de mon sentiment. Pour le moment, j’y travaille et espère votre appui, sans blâme.
    Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 septembre 2008

    @ Gébé Tremblay
    Je comprends votre déception.
    Je comprends aussi le problème que pose le fait de participer à l’action politique d’un parti. Je comprends aussi les problèmes que pose le fait d’animer un tel parti, le fait de devoir choisir une stratégie. Ce n’est pas simple. Or, se heurtent les initiatives personnelles et le devoir de choisir. Ce qui provoque des déceptions. Vous n’êtes pas le premier ni le seul à devoir affronter de telles déceptions. Ces déceptions du reste ont engendrées bien des conflits entre souverainistes, entre indépendantistes. Entre Pierre Bourgault et René Lévesque, entre Lucien Bouchard et Jacques Parizeau, entre Guy Bertrand et les souverainistes, entre Guy Laforest et Bernard Landry... toutes querelles qui n’ont pas lieu d’être... Cela a miné la cause de tout un peuple. Bien sûr, on pourrait souhaiter que le PQ, que tout parti politique souverainiste, indépendantiste, trouve le moyen d’utiliser toutes nos ressources, trouve le moyen de les magnifier, canaliser. Manifestement cela n’a pas été le cas. Mais cela pourrait l’être... à nous d’y travailler.
    Pour parler de ce que je connais, en admettant que « le PQ souhaite que je disparaisse, que mon initiative n’ait jamais existé », cela ne me semble pas inapproprié. En soi. Ce l’est peut-être... approprié. Pour la raison suivante. La dérive médiatique pose un problème de taille. Pour l’heure, chacun me semble avoir agi au mieux dans les circonstances. En effet, cette question ne peut se résoudre à chaud... elle nécessite une réflexion approfondie, fouillée. Il est question ici de questionner le rôle des médias, des journalistes. S’attaquer aux médias n’est pas sans risque. Pour l’heure, tous les politiciens qui l’ont fait ne sont parvenus à aucun résultat. Pour remettre en question le rôle des médias, les politiciens seuls ne peuvent rien... il faut mobiliser d’autres ressources. Des experts, des analystes, des observateurs indépendants qui ne sont pas en relation directe avec les médias. Le PQ à lui seul aura beau dénoncer telle dérive, les médias ne pourront que répliquer, nier, se défendre. Pour un résultat nul.
    Je comprends donc que le PQ n’avait pas vraiment le choix dans les circonstances. Car il doit transiger tous les jours avec les médias, il ne peut à la fois dénoncer leur partisanerie, leurs errements, et en même temps requérir leur attention, commercer avec eux en supposant leur indépendance.
    Un Parti politique hors le débat national, est l’instrument d’une vision particulière de l’action politique, tel qu’elle s’impose à un grand nombre de personnes. Pour que s’impose une vision particulière à un très grand nombre de personnes, cela prend du temps, demande des ressources. Cela ne peut se produire que lorsque cette vision a les moyens de s’imposer d’abord dans l’espace public. Un parti politique est un moyen d’y parvenir, et c’est là que le serpent se mord la queue. Si une vision particulière qui n’a pas les moyens de s’imposer dans l’espace public souhaite l’appui d’un parti politique pour s’imposer dans l’espace public, il y a soit concomitance ou concurrence entre cette vision particulière et celle qui s’est déjà imposée dans le parti politique en question. S’il y a concomitance, le parti politique intégrera cette vision particulière à sa mouvance, s’il y a concurrence ( en soi, dans l’agenda, dans les priorités ) il la rejettera. Tous les partis politiques sont aux prises avec des personnes qui tentent de faire valoir des points de vue particuliers qui ne sont pas d’emblée partie de leur mouvance ou qui ne sont pas compris comme tel, justement parce qu’ils sont particuliers... Le défi d’un parti politique consiste à ce que s’impose la vision particulière qui est la sienne et qui s’est déjà imposée à un grand nombre de personnes. Si une vision particulière qui lui est soumise est susceptible de changer la trajectoire qui s’est déjà imposée au grand nombre de personne qui le constitue, cela demande du temps, des ressources, un véhicule permettant de considérer sa valeur, sa pertinence, sa faisabilité, son intégration à l’ensemble déjà constitué. Ce qui n’est pas simple.
    Hors débat national, déjà, la chose n’est pas simple, mais quand en plus, le débat, l’émancipation nationale s’en mêle... tout s’emmêle... justement... Cela parce que tout est partie de la vie nationale, le politique, les mœurs, la culture, la vie même. Ce qui ajoute à la tâche d’une manière exponentielle. La tâche est démesurée... mais les moyens eux, demeurent les mêmes. Nos ressources humaines, organisationnelles, financières, sont limitées. La rigueur, la discipline, l’abnégation déjà nécessaire hors débat national sont requises là, plus qu’ailleurs. Nous cheminons toutes et tous à ces égards.
    Vous demandez en somme que le PQ soit l’instrument de l’application de votre vision particulière. Pour ma part, je considère être un instrument qui se met à la disposition du peuple souverain du Québec. Je propose, il dispose. Je ne demande pas au PQ d’être mon instrument pour que ma vision particulière s’impose dans l’espace public. Si je désire que s’impose ma vision particulière, je ne dois pas considérer un parti politique comme étant un instrument. Au contraire, si je parviens à ce que s’impose à un grand nombre de personnes la vision particulière qui est la mienne, cette contribution sera un instrument de plus pour le PQ pour faire avancer la vision particulière qui est la sienne. Si je n’y parviens pas, c’est que je ne suis pas le bon instrument, à ce moment-là. Ce qui n’empêche pas qu’il le soit par ailleurs, en soi, ni n’empêche qu’il le devienne plus tard, au moment opportun.
    Votre vision à l’égard des accommodements raisonnables, a trouvé écho à l’ADQ, excellent. Cela participe au débat public. L’ADQ a-t-il pour autant le vent dans les voiles ? J’en doute... Le PQ a-t-il pour autant raté le bateau ? Ce qui n’empêche pas que votre réflexion, initiative, participe au débat public, à notre avancement, à la progression de la cause commune.
    Dans le cas qui m’occupe, vous l’avez dit... il s’agit de mon « initiative ». Le PQ ne s’est pas « désengagé de mon initiative ». Pour ce faire, il aurait fallu qu’il ait été engagé... il ne l’était pas. Les personnes qui ont endossé mon « initiative » n’agissaient qu’en tant que personne. Les députés qui ont endossé mon texte, n’agissaient pas en tant que députés du PQ. Ces députés ne se sont pas désengagés. Pour que le PQ puisse s’engager dans cette initiative, il aurait fallu que cela soit intégré à son plan d’actions. Ce qui prend du temps et nous ne l’avions pas. Pour que le PQ appuie officiellement cette initiative, il aurait fallu qu’elle soit conçue, préparée en tant que tel... Ce n’était pas le cas. Le PQ a ses actions, son agenda propre. Les initiatives personnelles doivent pouvoir se déployer en dehors du PQ et pouvoir conserver leur autonomie propre. Le PQ doit pouvoir se déployer en dehors des initiatives personnelles et pouvoir conserver son autonomie. Ce qui est advenu.
    Ce qui s’est passé par la suite, la dérive médiatique, c’est toute autre chose. Le combat à cet égard est une affaire beaucoup plus vaste, qui engage beaucoup plus de données et de conséquences. Il s’agit d’une question qui est récurrente, à laquelle nous n’avons encore pas trouvé de solution, ni au Québec, ni aux États-Unis, ni ailleurs dans le monde. Je ne vois pas pourquoi le PQ aurait pu, dans la précipitation et le feu de l’action résoudre une question à laquelle toutes les forces vives du changement de ce monde n’ont pas trouvé encore de réponse, de réplique.
    Cette initiative personnelle a permis de faire en sorte que nous apparaisse évidente une dérive médiatique manipulée par nos adversaires alors qu’elle semble au jour le jour, tout sauf de la désinformation. Nous avançons. Sans cette initiative, nous n’aurions pu constater à quel point nos médias peuvent en temps de crise, être à ce point manipulés. Cela me semble être un bon résultat puisqu’aujourd’hui un très grand nombre de personne ont eu l’occasion de le constater...
    Cela ne disparaîtra pas... Cette connaissance sera partie de notre Connaissance commune, partie de celle du PQ et participera à ses actions et orientations futures. Je suis fier d’avoir été un instrument pour ce faire. Je ne demande pas au PQ d’être l’instrument de la diffusion de mes initiatives. Cependant, je lui demande maintenant de s’engager à étudier la question, à en faire le post-mortem, pour parvenir à identifier des moyens qui nous permettraient, au-delà du PQ, de faire en sorte que les souverainistes, les indépendantistes, ne soient plus jamais à la merci de telles manipulations à l’avenir. Cela permettrait de faire un pas de géant... S’il s’abstient, alors peut-être sera-t-il temps de dénoncer son incurie. Pour le moment, tel constat est prématuré. Quant à moi... je peux me tromper... Me reste, nous reste, à continuer à prendre la parole dans l’espace public, ici. Déjà ça... ce qui me semble contribuer à notre commune intelligence de la question.
    L’intime conviction, la confiance, la constance et la persévérance me semblent contribuer au résultat que je souhaite. Je souhaite participer à la longue marche du peuple souverain du Québec et à ses avancées parfois spectaculaires, parfois lentes, mais toujours constantes. Ce peuple, d’évidence, avance dans la bonne direction.
    Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 septembre 2008

    Bonjours M.Archambault. A chacune de ses apparitions, Maxime Bernier se dissimule derrière des écrans de fumée plutôt que d'affronter les vraies questions de journalistes endurcis. Lors de son passage à l'émission de variétés La Fosse aux lionnes, l'ex-ministre des Affaires étrangères qui s'occupait jadis de femmes plus que d'affaires a répondu à la question suivante très songée d'une des animatrices: Lui avez-vous dit: "Mets tes beaux seins?" à propos de Julie Couillard. "Je reconnais avoir commis deux erreurs de poids que je traîne comme deux boulets dans la région où je ne comprends trop bien mais j'ai tourné la page." Facile à dire...
    http://www.radio-canada.ca/nouvelles/National/2008/05/23/001-bernier-gaffe-helicos.shtml?ref=rss

  • Archives de Vigile Répondre

    7 septembre 2008

    M. Archambault, ce qui aurait été normal, dans un parti dévoué à un mouvement de libération nationale, devant une innitiative d'un citoyen militant comme vous, c'est premièrement de vous recevoir pour ensuite percevoir le potentiel de votre proposition (qui s'est avérée puissante) et évaluer les possibilités pour la suite de choses.
    M. Curzi a fait part de la longueur de votre texte, pourtant celui-ci se targue d'une expertise en tant que scénariste et comme il l'a affirmé avait tout son temps devant lui étant en vacance. Aurait-il eu plus de temps de retour au bureau du PQ ?
    Le texte modifié et corrigé aurait pu alors profité des moyens de Mme Marois, à titre personnel, pour l'achat d'une demi-page dans La Presse afin que votre lettre de bienvenue à McCartney y parraisse bien grande au nom de tous les citoyens de la nation québécoise (sans aucune allusion au PQ).
    Voilà ce qui aurait été normal, M. Archambault.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 septembre 2008

    M. Archambeault, votre exposé sur l'affaire ne peut être plus complet . Nous avions compris, mais là nous en voyons un portrait détaillé comme seul l'artiste qui l'a conçu peut produire.
    Votre innitiative n'avait rien d'une oeuvre personnelle, mais se voulait dans l'intérêt d'une collectivité ; la nation québécoise. Elle se voulait une oeuvre collective.
    Vous l'avez présenté à la collectivité et aussi au parti qui se prétend non seulement le défenseur, mais le guerrier au service de cette collectivité et qui l'a nonchalament endossé dans l'espoir que vous en faîtes autant sur une carte de membre et aux élections.
    Parcontre, votre oeuvre, loin d'être "moyenne", se révèlle être un véritable boulet pour l'adversaire à cette collectivité et qui décide d'en détourner la trajectoire en la maquillant.
    La bataille est alors engagée.
    La surprise a déstabilisé l'ennemi qui a réagi en trompant cette même collectivité qu'il prétend lui aussi défendre. Une occasion idéal pour nous de le confondre devant cette collectivité.
    C'est alors que... le parti met subittement fin au combat, se désengageant de l'innitiative.
    M. Archambeault, ce n'est pas la première fois. Ce fut la même histoire lorsqu'un groupe avons prévu la crise des accommodements, dès 2006, pour en concevoir une stratégie pour les élections de 2007. Nous avons tout fait pour obtenir le concours du PQ. Finalement, ce fut l'ADQ qui le récupéra à son compte, n'y comprenant pas grand chose, mais y voyant bien l'essentiel côté électoral.
    Croyez-moi, ce que le PQ souhaite de vous, actuellement, c'est que vous-vous faîtes oublier. Que vous disparraissiez. Que votre innitiative n'aie jamais existée.
    C'est du déjà-vue.
    Trop vue.