La France et le Québec veulent reconnaître leurs diplômes respectifs

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Québec 400e - vu de l'étranger


AFP - La France et le Québec veulent conclure dans
les prochains mois un ambitieux accord sur la reconnaissance des
qualifications professionnelles, une "première mondiale" visant à faciliter
la mobilité de la main d'oeuvre francophone dans une économie du savoir
mondialisée.
"C'est un accord extrêmement ambitieux puisqu'il permettra à des
professionnels de France et du Québec de venir travailler les uns chez les
autres dans une totale liberté", a résumé le Premier ministre français
François Fillon à l'issue d'une visite de trois jours au Canada et au
Québec.
Chaque année plus de 3.000 Français migrent dans la province francophone
canadienne attirés par des emplois dans les secteurs de la santé, de la
recherche pharmaceutique, de l'ingénierie mais aussi dans des filières
techniques dont le Québec est désespérément en manque.
Mais cet eldorado vire parfois au cauchemar pour plusieurs immigrants
français en raison de la non-reconnaissance de leurs diplômes.
Le Premier ministre québécois Jean Charest pousse depuis plus d'un an ce
projet qui permettrait de reconnaître a priori les qualifications des
travailleurs avant leur traversée de l'Atlantique et donc de développer une
économie du savoir proprement francophone.
"C'est une première mondiale, aucune autre société ne s'est fixé un
objectif aussi ambitieux", s'est félicité M. Charest lors d'un point de
presse conjoint avec M. Fillon.
"L'objectif que nous nous fixons c'est de créer un nouvel espace de
mobilité pour nos citoyens, de le faire dans un contexte ou nous
construisons une économie basée sur le savoir et les technologies", a-t-il
souligné.
La France et le Québec espèrent conclure un accord cadre à ce propos en
octobre prochain lors de la venue du président Nicolas Sarkozy à Québec
pour le sommet de la Francophonie.
L'un des principaux obstacles à la réalisation de cet espace de mobilité
transatlantique demeure toutefois les ordres professionnels souvent
réticents à reconnaître l'intégralité de la formation suivie dans un pays
étranger.
"Il nous a fallu surmonter beaucoup de résistances, chacun croyant
naturellement faire mieux les choses que l'autre dans son pays", a affirmé
M. Fillon, en parlant comme si le dossier était déjà bouclé.
Le Premier ministre français s'est aussi félicité de la mise en place du
Conseil franco-québécois de coopération universitaire (CFQCU) dont
l'objectif est de moderniser les liens académiques entre l'Hexagone et la
Belle province. Quelque 7.000 Français étudient actuellement au Québec.
La question d'un "accord de partenariat économique" entre le Canada et
l'Union européenne a aussi été évoqué au cours de la visite de François
Fillon. Le Canada veut profiter de l'actuelle présidence française de l'UE
pour lancer dès cet automne des négociations officielles.
Avec la montée des économies de la Chine et de l'Inde, certains
s'interrogent toutefois sur l'intérêt de l'Union à s'engager dans un tel
partenariat. Il constituerait "une porte d'entrée de l'UE pour les
Amériques", a plaidé M. Charest.
A Montréal, dernière étape du périple canadien de M. Fillon, des accords
commerciaux ont été signés, dont l'un au bénéfice du groupe français de
haute technologie Safran qui devrait fournir du matériel de motorisation au
constructeur aéronautique canadien Bombardier pour 621 millions d'euros.
Le chef du gouvernement français s'est fixé comme priorité d'augmenter de
1.000 sur cinq ans le nombre de PME françaises exportatrices au Canada.


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