La fin de notre Histoire

Que reste-t-il de NOUS? Que la pratique de l'interculturalisme, la tolérance, l'ouverture et la bêtise.

Tribune libre 2008




Nous avons assisté hier à la confirmation de la mort du peuple fondateur de ce pays. Je nous croyais à l'agonie, mais non, nous étions bien sous respirateur artificiel depuis des années. La Commission Bouchard-Taylor le confirme. D'ailleurs, beaucoup de souverainistes l'avaient compris, puisqu'ils faisaient depuis 1995, la promotion de la notion de nation dite civique. Ils doivent se réjouir ce matin, bien qu'ils jouent les vierges offensées en ce qui a trait à l'identité. De quelle identité parlent-ils? Ne sont-ils pas ceux-là même qui ont encouragé la disparition lente et certaine de l'enseignement de notre Histoire? Sans parler dernièrement, d'un encouragement au bilinguisme.

Il n'y a plus de peuple fondateur; il n'y a maintenant que des citoyens (y compris la communauté francophone qui ne serait plus de souche) de toutes les origines sous protection de l'État, de la Charte des Droits et Libertés et de la Cour suprême du Canada. Il n'y a jamais eu de crise des accommodements raisonnables; il n'y a jamais eu de problèmes. C'est notre insécurité identitaire qui est la cause de tout. Alors, il faut abattre ce que certains appellent la « maladie identitaire ». Un seul signe distinctif fera en sorte de nous différencier au cours des décennies et des siècles à venir, soit le crucifix à l'Assemblée nationale. C'est une chance. Au moins, il restera quelque trace de ce peuple fondateur de l'Amérique du Nord. Un jour, on racontera aux enfants que ce restant de peuple qui « n'a jamais eu d'histoire », était, déjà, de confession chrétienne.

La langue? C'est une question de temps. Notre culture? Elle est déjà anglo-américaine. Nos traditions? Elles ont été foulées au pieds depuis des années par les nôtres.

Que reste-t-il de NOUS? Que la pratique de l'interculturalisme, la tolérance, l'ouverture et la bêtise.

« Tournons la page de l'Histoire ancienne », nous dit-on implicitement.


Marie Mance Vallée









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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mai 2008

    (http://www.vigile.net/Entre-le-nous-et-le-mou)
    JC Pomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mai 2008

    Le rapport de cette Commission confirme ce qui se dessine depuis une dizaine d'années : La tolérance à outrance de notre peuple mène lentement mais inexorablement à son insignifiance! Ce rapport en est en quelque sorte la confirmation et, tacitement, il se fait le propagandiste de cet état des choses comme si cela était pour nous s'enrichir que de se réduire à n'être pour ainsi dire presque plus rien.
    Madame Vallée, juste est votre allusion au fait que, depuis 1995, certains souverainistes perturbés se soient faits les promoteurs de la notion de la nation civique et qu'aujourd'hui ils jouent les vierges offensées en ce qui a trait à l'identité et que ce sont les mêmes qui ont encouragé la disparition lente et certaine de notre histoire, sans oublier, par ailleurs, leur autre encouragement au bilinguisme. À ce propos, la réponse de monsieur Bouchard à un journaliste, qui lui demandait quelle était la nécessité pour lui et monsieur Taylor de recommander à ceux, qu'ils souhaitent qu'on désigne désormais comme étant des Québécois d'origine Canadienne-Française, de se mettre, dans l'intérêt sans aucun doute de tous et chacun, à l'apprentissage de l'Anglais, a plongé l'auditoire, pour ainsi dire, dans un monde surréaliste, presque kafkaien, lorsqu'il a défendu leur position en affirmant, entres autres, n'avoir fait que la même recommandation qu'avait faite madame Marois elle-même plus récemment cette année. Je ne sais si cette dernière a alors pleinement réalisé la maladresse de la déclaration qu'elle avait alors faite, l'ampleur de son effet désastreux, démobilisateur et dévastateur: À l'époque, si Pierre Eliott Trudeau avait fait une telle déclaration que celle de madame Marois, tous au P.Q. d'alors seraient montés aux barricades pour le dénoncer et on l'aurait détesté cent fois plus que la veille et, si René Lévesque lui-même avait fait une telle déclaration, on l'aurat dégommé, alors qu'au P.Q. de madame Marois, tous se sont tus sur ce sujet sauf celle-ci et, depuis ce temps, les adversaires de notre identité, ses détracteurs et réducteurs ainsi que les partisans de notre assimilation et les adversaires de l'autonomie de notre nation ne cessent de saliver et de jubiler: Bien naivement et innocemment, madame Marois a réussi le tour de force, la même journée, de se piéger et, pour ainsi dire, d'hypothéquer les progrès de son parti, son rêve de devenir chef de l'état ainsi que le destin de la nation qu'elle entend servir. Aura-elle un jour l'humilité de le reconnaître, ainsi que, dans l'intérêt national, la force de caractère de s'amender à ce propos en revoyant sa position par une nouvelle déclaration plus nuancée, mieux adaptée à la précarité et à la fragilité du destin de notre nation, dont, l'existence, dans cette Amérique anglaise, repose sur le maintien et la survie de la langue française, qui a grand besoin de protection et qui ne doit pas être inutilement soumis, en plus de la pression naturelle qui émerge de l'environnement anglais massif qui l'assiège sans cesse, au surplus à une nouvelle pression de la langue anglaise, émergeant celle-là, artificiellement, de l'intérieur d'elle-même, de ses propres entrailles.