La botte de terroristes

L'affaire Bourgeois-Le Québécois


Terrorisme : emploi de la violence à des fins politiques. Le terrorisme peut consister en actions criminelles ou être verbal : menaces, intimidation, chantage. C’est cette dernière forme qui a été employée avec succès et qui a mené à l’annulation de la reconstitution, l’été prochain, de la bataille des plaines d’Abraham.
Des indépendantistes radicaux ont commémoré, dimanche à Montréal, le 170e anniversaire de la pendaison de patriotes. Pierre Falardeau a même fait un film sur eux. Tout cela était parfaitement légitime aux yeux de ces exaltés, mais parce que la reconstitution de la bataille des Plaines était par contre une initiative d’un organisme fédéral, ils en ont fait une célébration par Stephen Harper et Josée Verner de la domination des Canadiens français par les Britanniques. C’est du pur délire paranoïaque. Et, sur cette base, ils ont lancé des appels à la violence et à des perturbations de la paix sociale. La Commission des champs de bataille nationaux a choisi de battre en retraite, pour des raisons de sécurité.
Les censeurs
Lors de la préparation des fêtes du 400e de Québec, le gouvernement fédéral s’était bien gardé d’inviter toute personne de la famille royale britannique, de crainte encore que des agitateurs provoquent des débordements. Une petite cellule de radicaux qui, chaque 1er juillet, perturbe les activités de la Fête du Canada à Québec, a réussi à faire occulter pendant le 400e un pan important de l’histoire et de la culture de Québec.
On verse dans le racisme.
La Commission des champs de bataille a battu en retraite pour une raison qui se défend. Il n’en demeure pas moins que les petits terroristes d’opéra sortent renforcés de ce débat et encouragés à pousser plus loin leurs moyens d’action. Hardis, ils se croiront capables d’arracher la rétrocession au Québec des Plaines, du port, de l’aéroport, de la Citadelle et de faire déboulonner la statue de Wolfe!
Lorsque des incitations à la violence et à la haine sont lancées, lorsque des menaces directes sont proférées, comme ce fut le cas dans cette affaire, il s’agit d’infractions criminelles et il est de la responsabilité des forces policières d’intervenir. Sinon, les libertés de pensée et d’expression ne sont pas respectées et la majorité se retrouve, par la crainte, sous la botte d’une poignée de fanatiques. Une société démocratique doit parfois se protéger contre ce genre d’individus. C’est un devoir qui ne devrait jamais être négligé, mais c’est ce qui s’est produit ces dernières semaines.
Seul le manque de colonne politique du solliciteur général, Jacques Dupuis, devant le courant nationaliste, peut expliquer son inaction face au chantage exercé publiquement et aux menaces.
L’histoire revue
Les commémorations sont des rappels historiques. Pas des célébrations. Les Américains commémorent les attentats du 11 septembre; ils ne les célèbrent pas. Des bien-pensants soulignent chaque anniversaire du drame de la Polytechnique à Montréal. Ils ne le fêtent pas. Les Acadiens se remémorent chaque 15 août la déportation de leurs ancêtres. La fête des Acadiens est un rappel de la résistance de ce petit peuple qui a conservé sa langue et sa culture, dans des conditions héroïques. Les mêmes leçons auraient pu être dégagées d’une commémoration très professionnelle de la bataille des Plaines.
Au Québec, toutefois, les événements à commémorer, par qui et quel sens leur donner, seront cependant décidés dorénavant par le tribunal du Réseau de la résistance du Québec de Pierre Falardeau et Patrick Bourgeois. C’est simplement une autre forme de domination de la majorité.


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