L'entente entre Rio Tinto Alcan et le Québec tient toujours

Rio Tinto - la culture du secret...



L'annonce par Rio Tinto Alcan de la fermeture de l'usine de Beauharnois entraînera la mise à pied de 22 travailleurs. Nous allons tout mettre en oeuvre pour les aider à traverser ces durs moments, à se reclasser et à décrocher dans les meilleurs délais un nouvel emploi. L'aide aux travailleurs et la formation de la main-d'oeuvre sont au coeur des actions mises en avant par notre gouvernement pour traverser les turbulences actuelles. Aucun travailleur ne sera laissé pour compte.
Pour certains, l'entente conclue entre le gouvernement du Québec et Alcan en 2006 aurait dû rendre impossible cette fermeture. En vérité, aucune entente entre un gouvernement et une entreprise ne peut fournir ce genre de garantie. Parce qu'aucun gouvernement ni aucune entreprise ne peuvent garantir la bonne santé de l'économie mondiale.
Or, nous sommes devant une crise mondiale. Le secteur automobile est en crise, et la construction est en chute libre chez nos principaux partenaires. Ce sont deux des secteurs qui sont parmi les plus grands demandeurs d'aluminium dans le monde. Ainsi, depuis la deuxième moitié de 2008, le prix de l'aluminium a chuté de moitié en raison de la baisse de la demande.
Les producteurs d'aluminium du monde ont adopté des mesures pour réagir à ce contexte. Alcoa réduit sa capacité de production de 18 % et ses effectifs de 13 %. Toutefois, Alcoa maintient ses projets d'investissement de 1,2 milliard de dollars au Québec.
Rio Tinto Alcan a annoncé une réduction de 11 % de sa production mondiale. Au Québec, elle ferme une usine ouverte en 1943 qui utilise une technologie désuète (les cuves Söderberg) qui devait inévitablement fermer d'ici à 2015 parce qu'elle contreviendrait alors à la réglementation environnementale. Cette usine ferme donc plus tôt que prévu, en raison de la crise financière mondiale, et c'est sur cet aspect que la clause confidentielle intervient.
Ce qu'il est important de retenir, et c'est le coeur de l'entente, c'est que peu importe le prix de l'aluminium, Rio Tinto Alcan maintient son programme d'investissement massif de 2,1 milliards, conformément à ce qui a été conclu en décembre 2006 avec le gouvernement du Québec. Elle maintient son plan visant à doter le Québec d'installations ultramodernes qui hisseront le Québec à l'avant-garde de l'aluminium en développant la nouvelle technologie AP-50 chez nous, au Québec, pour que celle-ci soit ensuite reprise dans le monde entier. Elle maintient son engagement à conserver son siège social et ses programmes de recherche et développement au Québec.
De telles ententes comprennent toujours des clauses qui sont confidentielles et que ni les gouvernements, qui sont en concurrence entre eux, ni les entreprises, qui sont en concurrence entre elles, ne peuvent révéler. Il ne s'agit pas ici de cacher des choses aux citoyens, mais de préserver nos atouts stratégiques et notre capacité de négocier avec de grandes entreprises.
Le partenariat entre le gouvernement du Québec et Rio Tinto Alcan ne peut consister en une négation des réalités économiques et ne fait pas du Québec une bulle étanche à l'économie mondiale, mais elle nous assure d'être à l'avant-garde internationale d'une industrie d'avenir et de bénéficier de la reprise dès qu'elle se manifestera.
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Raymond Bachand, Ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation Québec, le 22 décembre 2008


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