GND: Qs aux portes du pouvoir
21 juin 2017
Les réactions à ces déclarations de GND à la Presse canadienne et au billet d'Antoine Robitaille dans le Journal du 21 juin ont naturellement versées dans l'étonnement, l'incrédulité et surtout l'ironie. Voyons donc, GND premier ministre. Il en faut du culot pour affirmer sans rire une telle chose. Mais attention! GND ne vise pas vraiment le pouvoir en 2018 mais bien en 2022. Elles montrent surtout la confiance qu’il a en sa stratégie jusqu’ici imparable. Elles prennent alors un tout autre sens.
Depuis un an maintenant, GND suit son plan de match, élaboré sans doute avec ses amis Vadeboncoeur et Aussant, à la lettre. D'abord, une tournée réussie du Québec, «Faut qu'on se parle» et un livre, «Ne renonçons à rien», en guise d'hors-d'oeuvre. Ensuite, contrairement aux apparences, la transmission programmée de Gouin et le sacre du porte-parole avec la complicité de Françoise David et l'appui du Politburo de QS. À peine entré dans ces nouvelles fonctions, GND se considère et est déjà de facto chef de QS.
Reste un dernier élément primordial à régler: la convergence. GND n'y est pas favorable. Ce n'est pas par principe mais bien plutôt par calcul politique: il sait très bien que l'échec de la convergence portera un dur coup à la crédibilité de Jean-François Lisée et au PQ qui s’y sont naïvement investis corps et âme et qui ne peut que profiter à QS. Il s'agit alors d'organiser le sabotage de la feuille de route signée par deux simples soldats solidaires à la feuille de route pourtant douteuse, Andrés Fontecilla et Monique Moisan, en mettant à nouveau à contribution les radicaux aveuglement anti-péquistes du Politburo et en mobilisant pour faire la job de bras, le comité anti-raciste du parti. Comme on s’y attendait d’eux, ces derniers et «dernière» n’y ont pas été avec le dos de la main morte comme dirait l’autre...
Tout concorde. Cette stratégie ne vise qu'une seule chose: décrédibiliser suffisamment le PQ pour faire du parti de René Lévesque la seconde opposition et provoquer son implosion après 2018. Les sondages à la fois créditent QS d’une irrésistible montée et annoncent au PQ une mort quasi-certaine. Chroniqueurs et journalistes donnent à GND l’absolution sans confession aucune. C’est la figure montante, l’incarnation du bien, Jésus redescendu sur terre.
Après le choc de 2018, les péquistes plus conservateurs mais trop nationalistes pour la CAQ vont se retirer dans leur terre alors que l'aile gauche et syndicale du parti, en particulier à Montréal, n'auront d'autre choix que de se joindre à QS. À une condition, toutefois: que GND procède à la liquidation du Politburo, chose à laquelle il acquiescera d'autant plus facilement qu'il n'en aura désormais plus besoin pour poursuivre sa quête du pouvoir.
En 2019, GND aura alors réussi à la fois à prendre en main totalement la direction de Québec solidaire, à en écarter les éléments les plus radicaux et nuisibles en ramenant le parti vers le centre tout en demeurant à gauche. Mais il aura surtout donné le coup de grâce au Parti Québécois qui ne l'aura jamais vu venir. C'est à ce moment que Gabriel Nadeau-Dubois aura acquis toute la légitimité et la notoriété pour devenir premier ministre en 2022. C'est ce génie politique qu'il faut reconnaître dans ses récentes déclarations et à un second niveau dans le papier de M. Robitaille.