Québec -- Moment embarrassant pour la ministre de la Culture, Christine St-Pierre, à l'Assemblée nationale hier. Alors qu'on l'interrogeait au sujet de la chapelle historique du Bon Pasteur, située rue de la Chevrotière à Québec, elle a donné deux réponses en faisant référence au mauvais dossier, celui de la chapelle des Franciscaines (sur la Grande-Allée), tout en parlant «du Bon Pasteur». À son cabinet, on a expliqué l'erreur en disant que des chapelles menacées, «il y en a quelques-unes».
En fait, la critique péquiste Agnès Maltais demandait à Mme St-Pierre si son ministère avait été consulté au sujet de la «fresque BMO». Cette oeuvre est un grand tableau de quelque 450 mètres carrés reproduisant l'édifice parlementaire de chacune des capitales provinciales du Canada. La maquette en a été présentée, en présence du ministre Philippe Couillard, le 12 septembre dernier. La fresque sera peinte -- malgré la controverse -- en prévision du 400e anniversaire de Québec, sur un mur aveugle du complexe G, devant la chapelle du Bon Pasteur. Cette construction, ayant été «classée» en 1975, est entourée d'un «périmètre de protection». Or les règles sont claires: toute personne désirant effectuer des travaux dans un tel périmètre doit au préalable demander la permission au ministère de la Culture. Celui-ci demande alors avis à la Commission des biens culturels (CBC), lequel fait ensuite ses recommandations à la ministre.
En Chambre, Mme Maltais a demandé à Mme St-Pierre de lui confirmer «que ni la Société immobilière du Québec, ni la Commission de la capitale nationale, ni le ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale n'ont fait de demande de permis [...] avant d'autoriser la fresque BMO et qu'elle-même n'a pas fait de demande d'avis à la CBC». Croyant alors qu'on parlait de l'autre chapelle -- celle des Franciscaines --, menacée par un promoteur, Mme St-Pierre a alors répondu que ce cas a déjà été traité par la CBC: «Il a été décidé et recommandé que cette chapelle n'avait pas de valeur patrimoniale.» Mme Maltais, interloquée, a répliqué: la chapelle du Bon Pasteur a été classée en 1975! Et le gouvernement, en appuyant la création de la fresque BMO sans avis de la CBC, est dans «l'illégalité». Mme St-Pierre a répliqué en répétant sa première réponse, ne se rendant pas compte de sa méprise.
En fin d'après-midi toutefois, son cabinet a rappelé Le Devoir pour préciser que les promoteurs de la fresque avaient en effet «oublié une étape». «On va faire les demandes d'avis pertinent. On ne néglige pas ça, ces choses-là», a soutenu Marie-Hélène Paradis, attachée de presse de Mme St-Pierre. Bien qu'il soit clairement écrit dans le communiqué du 12 septembre que la fresque «sera réalisée» et «inaugurée à l'été 2008 à l'occasion d'une réunion du Conseil de la fédération», la porte-parole du ministre Couillard, Isabelle Merizzi, a soutenu hier que ce n'était là qu'un projet qui, «s'il est réalisé, le sera dans le respect du patrimoine historique».
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