Ils n'ont rien compris

Sortie de crise


Jeudi soir, le chef intérimaire du Parti québécois, François Gendron, a accusé les libéraux d'ignorer le message envoyé par les électeurs lors des élections du 26 mars dernier.

«70% de la population a dit que ce n'est pas une bonne idée de mettre tout l'argent dans les baisses d'impôts et il s'en fout royalement!» Mais à voir le comportement de l'ADQ et du PQ depuis le dépôt du budget, il est clair que c'est l'opposition qui n'a rien compris de ce qu'ont exprimé les Québécois il y a deux mois.
En transmettant un véritable électrochoc à la classe politique, la population a fait connaître son souhait de la voir se comporter différemment, être à l'écoute, parler vrai. Ce message s'adressait notamment au premier ministre, Jean Charest, que beaucoup de Québécois trouvaient arrogant et intransigeant. Depuis la reprise des travaux à l'Assemblée nationale, M. Charest s'est comporté différemment. Son discours d'ouverture reprenait plusieurs propositions de l'Action démocratique (enquête sur les conditions de vie des aînés, retour au bulletin chiffré...). Le budget déposé jeudi fait de même. Le gouvernement s'est aussi plié aux demandes de l'opposition dans plusieurs dossiers, à un point tel que le PQ et l'ADQ s'en amusaient. Voici que sur un seul point, aspect central du programme libéral, engagement formel de la dernière campagne électorale, le gouvernement refuse de plier. Et on appelle ça de l'arrogance? Cette fois-ci, l'arrogance est de l'autre côté de la Chambre.
Le Parti québécois soutient que le gouvernement Charest consacre toute sa marge de manoeuvre aux baisses d'impôts; ce n'est pas vrai. En 2007-2008, 200 millions seront consacrés à la diminution de l'impôt sur le revenu des particuliers. Le budget du ministère de la Santé augmentera d'un montant presque 7 fois supérieur (1,3 milliard), celui de l'Éducation d'une somme 3 fois supérieure (640 millions).
Depuis 2003-2004, les revenus du gouvernement du Québec ont augmenté de 10 milliards. La totalité de cette somme a été consacrée aux services publics. Les contribuables ne méritent-ils pas maintenant le «répit» dont parle Mme Jérôme-Forget? Si l'ADQ ou le PQ était au pouvoir, quand les contribuables auraient-ils droit à ce répit, dans 2 ans, dans 5 ans, jamais?
Ce n'est pas dans les chiffres du budget qu'il faut chercher la raison du braquage inattendu du PQ mais dans ceux du sondage CROP publié par La Presse, indiquant que la formation pourrait gagner des élections avec Pauline Marois à sa tête. C'est la seule explication possible à l'allergie soudaine des péquistes aux baisses d'impôts, eux qui dans le bilan de leur dernier mandat se vantaient d'avoir annoncé «des réductions d'impôts records de 15 milliards». À l'époque, les réseaux de la santé et de l'éducation étaient pourtant plus mal en point qu'aujourd'hui.
Ce à quoi assistent les Québécois depuis quelques heures n'a malheureusement rien à voir avec la nouvelle façon de faire de la politique qu'ils avaient appelée de leurs votes le 26 mars dernier. C'est au contraire la politique la plus ancienne, la plus désolante qui soit: l'opportunisme à l'état pur.
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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