Crise budgétaire: Marois se réjouit du résultat

Sortie de crise


GATINEAU - Pauline Marois est satisfaite du rôle joué la semaine dernière par l'aile parlementaire du Parti québécois dans le but de dénouer la crise budgétaire à l'Assemblée nationale et ainsi éviter des élections anticipées.
Mme Marois, qui a toutes les chances d'être couronnée prochainement chef du Parti québécois, était de passage à Gatineau, hier, où elle a été accueillie par une centaine de militants. Elle a commenté pour la première fois publiquement la crise politique engendrée par le dépôt du budget du gouvernement libéral minoritaire de Jean Charest.
Tout en reconnaissant que l'aile parlementaire péquiste a dû faire des concessions dans le but de parvenir à un compromis avec le gouvernement Charest, elle se réjouit du résultat obtenu.
"Nous n'avons pas obtenu tout ce que nous voulions à l'Assemblée nationale, mais nous avons fait un pas dans la bonne direction pour les malades, pour les élèves en difficulté, pour les régions", a-t-elle reconnu.
Mais selon elle, le PQ a accepté ce compromis par "respect pour la population", qui ne voulait pas retourner aux urnes quelques semaines seulement après avoir élu un gouvernement minoritaire.
"S'il avait fallu aller en élections et, surtout, si on avait senti que la population était prête à le faire, nous serions allés. Mais je crois que c'était par respect pour la population", a déclaré la seule aspirante à la direction du PQ à ce jour.
Charest a eu raison
Par ailleurs, l'économiste et ancien ministre du cabinet de René Lévesque, Rodrigue Tremblay, estime que le premier ministre libéral, Jean Charest, a eu raison de "tenir son bout" sur les baisses d'impôt contenues dans le budget adopté vendredi.
Dans une entrevue diffusée à NTR hier, l'ancien ministre péquiste de l'Industrie et du Commerce estime que ces réductions d'impôt, décriées par l'Action démocratique et le Parti québécois, envoient un message clair.
"Ce n'est pas une baisse extraordinaire, c'est une baisse symbolique", a-t-il jugé, en donnant néanmoins raison au gouvernement libéral d'avoir "tenu son bout", en dépit d'une crise parlementaire qui aurait pu mener à de nouvelles élections.
Le budget de la ministre Monique Jérôme-Forget a été adopté de justesse vendredi. Le PQ demandait qu'une partie de l'argent réservé aux baisses d'impôt soit consacrée notamment à l'éducation et aux régions-ressources, mais son groupe parlementaire, sauf trois députés, s'est abstenu de voter, pour éviter de renverser le gouvernement minoritaire.
"Ce qui est étonnant, c'est que tous les chefs politiques parlent le même langage", a-t-il commenté. Selon M. Tremblay, autant la candidate à la direction du PQ, Pauline Marois, que le chef adéquiste, Mario Dumont, et le premier ministre, Jean Charest, disent qu'"il faut créer la richesse avant de la distribuer. Il y a un défaut de communication entre les trois. Ils recherchent les mêmes fins, les mêmes résultats".
"La population doit comprendre ça, a-t-il enchaîné. Il nous faut de la prospérité économique pour avoir des programmes sociaux qui sont bien financés."
À ses yeux, plus les impôts sont élevés, plus le Québec risque de perdre des "cerveaux", qui vont préférer s'exiler plutôt que d'exercer leur profession ici.
L'ancien ministre a ajouté par ailleurs qu'il est dangereux qu'une bonne partie de la population québécoise ne paie pas d'impôt, puisque ces électeurs tirent avantage du fardeau fiscal élevé des autres.
"On est rendu au Québec au point où vous avez presque la moitié de la population qui ne paie pratiquement pas d'impôt sur le revenu. C'est dangereux d'un point de vue politique, dans le sens que ça crée des blocs d'électeurs qui ont intérêt à garder les impôts élevés."


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