Réplique à Alain Dubuc

Les Québécois n'ont pas perdu la tête

Le Parti Québécois serait mal avisé d'accepter le budget sur la table

Sortie de crise

[Les Québécois n'ont pas perdu la tête, M. Dubuc->6910]. Ils ne sont pas dupes de vos théories fumeuses sur la croissance économique et ses prétendues conséquences favorables à l'intérêt général. Ils savent que ce sont les intérêts de la classe des affaires qui sont favorisés par la stratégie de la baisse des impôts, d'ailleurs vite remplacée par la hausse des tarifs de nos services publics dans plusieurs domaines.
Des effets de la croissance par la baisse des impôts, ils savent que les
classes de revenus inférieures n'ont rien à en espérer, au contraire sinon
de rejoindre le niveau de pauvreté plus grand prévalant en Amérique du nord
pour les plus pauvres d'entr'eux. En passant, ne méprisez pas les opinions
des gens qui ne paient pas d'impôt ; ils ont autant droit que les autres de
s'exprimer et leur avis n'est pas plus intéressé que ceux exprimés par la
classe des revenus les plus élevés.
Les Québécois savent aussi que la classe moyenne bénéficiera d'un revenu
à peine supérieur qui sera vite occupé à maintenir la qualité de vie déjà
acquise car le désengagement de l'État consécutif à des baisses éventuelles
de la fourniture des services publiques obligera une augmentation du niveau
des dépenses personnelles pour acquérir ces mêmes services offerts par le
privé. Ils se doutent bien que la multiplications des millionnaires
québécois que ce transfert de responsabilité des services au Québec
apportera ne leur donnera pas grand chose sinon de se consoler avec des
indices de propérité plus ronflants comme il s'en trouve aux États-Unis. Et
qu'ils auront, en prime, une société davantage farcie d'une publicité
tapageuse pour inciter à la consommation débridée et davantage insensible
aux valeurs de partage et environnementales.
***
Le Parti Québécois est évidemment tenté d'éviter des élections en se
trouvant un compromis qui lui permettra de sauver la face dans le bras de
fer engagé avec le gouvernement minoritaire libéral. Il a de bonnes raisons
de le rechercher puisqu'il se retrouve sans chef, sans un programme adopté
par ses instances et apparamment sans ressources financières pour une
nouvelle campagne électorale.
Le Parti Québécois serait mal avisé d'accepter le budget sur la table, malgré des compromis intéressants à court terme, si ce budget propose toujours ces baisses d'impôts car ce serait
donner une grande victoire politique aux partisans de la normalisation
économique de la société québécoise au standard de l'Amérique du nord.
L'importance de cette baisse proposée risque de créer des appétits
incoercibles face à la propagande visant à élargir la trouée ainsi créée
jusqu'à ce que la différence québécoise ne soit plus qu'un souvenir.
Le Parti Québécois doit, encore une fois, choisir entre la stratégie
électorale et les valeurs politiques qui supportent son programme.
Gilles Laterrière
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


Laissez un commentaire



1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2007

    La solution est une coalition PQ/ADQ qui nous débarrassera immédiatement des Libéraux. Il y a une espace de coopération possible. Pour le Québec. Le vote sur le budget est l'occasion. Doigts croisés.
    Pierre JC Allard