La Charte québécoise et la liberté

Tribune libre

La liberté, c'est une règle de conduite pour vivre en société. Sur une ile déserte, elle ne fait aucun sens. La conception moderne de la liberté nous vient du siècle des lumières. Tous les hommes et les femmes naissent égaux. Pour opérationnaliser cette idée, il a fallu définir la communauté d'appartenance à laquelle ce principe s'applique. La naissance des nations modernes en sont résultées. Il s'en suivit la démocratie : un citoyen, un vote. Et l'égalité de moyens : accès et égalité face à la justice; accès égal à la connaissance et accès à la santé.
S'en suivit par conséquent l'essor économique et scientifique qui ont marqué les nations occidentales.
La liberté comporte aussi des devoirs. Pas seulement celui d'exercer le devoir démocratique de voter aux élections mais surtout celui d'adopter des comportements qui sont en lien à l'appartenace à sa communauté nationale, source de sa liberté personnelle et de son bien-être. Car à l'égalité de naissance et l'égalité de moyens, l'égalité de résultats s'est ajoutée au moyen de la redistribution de la richesse afin que tous bénificient du progrès.
La cohésion sociale est un attribut indispensable pour réaliser pleinement la nation démocratique et prospère dans laquelle tous les citoyens peuvent espérer développer leur personnalité individuelle le mieux possible.
C'est dans ce sens que j'approuve le projet de la Charte québécoise et que je ne crois pas que les dispositions restrictives en regard des signes religieux ostentatiores constituent un atteinte aux droits fondamentaux.
Les signes religieux personnels ont un sens qui dépasse la valeur d'estime que certains individus leur prètent. Ces signes qui valorisent certains peuvent constituer un obstacle à la cohésion sociale. Quand d'autres individus se voient obligés de choisir la garderie ou l'école de leurs enfants où les manifestations religieuses sont absentes, choisir son médecin en fonction de croyances affichées ou pas, c'est l'accès et l'égalité à des services familliaux, scolaires ou de la santé qui sont affectés.

La discussion sur la Charte ne peut pas prendre en considération les questions de l'urgence ou pas de légiférer. Elle ne peut non plus s'arréter sur des appréciations du nombre des personnes qui affichent actuellement des comportements religieux ostentatoires. On ne peut pas prétendre que la Charte canadienne des droits a été instigué en raison d'une urgence quelconque au Canada. On ne construit pas non plus une régle de conduite en s'appuyant sur une anticipation de l'évolution sociale. Rien ne saurait exclure, en théorie, un retour important des catholiques à la pratique religieuse. Les islamiques, qui s'opposent à la Charte auraient belle allure si la loi obligeait leurs enfants à fréquenter une école dont la majorité des enseignants affichaient ostensiblement leur foi catholique


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2 commentaires

  • François A. Lachapelle Répondre

    24 octobre 2013

    Il serait intéressant que l'auteur Gilles Laterrière précise sa pensée davantage lorsqu'il écrit, je cite: « Tous les hommes et les femmes naissent égaux. » Il faut ajouter "en droit".
    À l'évidence, les humains naissent inégaux biologiquement, territorialement, socialement et économiquement. Ces inégalités font partie de notre bagage humain et le fabuliste Jean de Lafontaine en a abondamment parlé.
    J'ajoute que l'égalité de droit, administrée par des humains, est très fragile et changeante pour ne pas dire carrément injuste. La vigilance d'honnêteté est lourdement sollicitée lorsqu'elle n'est pas écrasée.
    Appliquer cette réflexion au Québec de 2013, c'est un peu ce que devrait être le débat en cours sur la nouvelle Charte des valeurs québécoises. là où Gérard Bouchard a échoué. Je tais le nom de l'autre commissaire qui aime mêler science et religion.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 octobre 2013

    Le criminel de guerre Tony Blair en visite au Canada.
    Liberté de religion
    Tony Blair était aussi à Ottawa pour participer à une conférence sur la liberté de religion, organisée par le Bureau de liberté de religion du Canada. Selon lui, cet enjeu serait la « principale bataille » du conflit au Proche-Orient.
    Selon M. Blair, le contentieux opposerait ceux qui sont ouverts et tolérants et les autres, qui veulent imposer une seule religion et qui craignent la différence, une position qui serait très nuisible.
    Le Quartette, composé des États-Unis, de l'Union européenne, de la Russie et des Nations unies, a été créé en 2002, au moment où il y avait une escalade du conflit au Proche-Orient.
    Proche-Orient : le Canada joue un rôle important, croit Tony Blair
    http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2013/10/23/008-tony-blair-moyen-orient-canada.shtml