Hergé a écrit plusieurs aventures de Tintin et Milou dans « Le Soir volé », le journal Le Soir (toujours le plus grand quotidien francophone) dont la direction fut remplacée par les Allemands en 1940-1944 et occupée par des partisans de l’Ordre Nouveau. C’est un livre qui vient de paraître aux éditions Aden à Bruxelles et signé par Benoît-Jannin qui revient sur cette question: Les guerres d’Hergé.
Comment juger Hergé?
Peut-on juger un auteur et mettre en cause la valeur de son oeuvre sur la seule base de sa biographie ? Benoît-Jannin abandonne cet énervant ton de procureur et cet auteur français a pris la peine de se faire relire avant que son livre ne soit édité, de telle sorte qu’on ne trouve nulle part dans ce volume les erreurs que nos amis français semblent parfois commettre par plaisir sur les situations belges. En outre, il instruit à charge et à décharge. Il n’a pas tort de dire que « L’univers d’Hergé est propre, aseptisé, voire constipé. Mais optimiste. » (p.16). Il a aussi raison de mettre en cause la présentation courante d’Hergé comme un « génie », ce que fait quelqu’un comme Michel Serres, estimant qu’Hergé contient « De Brosses, Comte, Marx et Freud ». Cela vaudrait d’ailleurs la peine de se poser la question de savoir pourquoi l’oeuvre d’Hergé est à ce point élevée sur des pavois où elle ne semble vraiment avoir que peu de choses à faire. Comment comparer à Marx par exemple une oeuvre qui, tout en passant largement à côté de l’Histoire, en est profondément imprégnée, mais justement de manière naïve, voire même « imbécile » (le mot est d’Hergé lui-même).
Nuances et mises au point
Hergé avoue lui-même parfois à propos de celle-ci qu’il s’est « arrangé pour ne pas savoir » lors des années d’Occupation (citation du livre de Benoît Peeters, Tintin fils d’Hergé, Flammarion, Paris, 2000). Hergé est aussi très dur vis-à-vis de la Résistance : « Je détestais le genre Résistant. On m’a quelquefois proposé d’en faire partie, mais je trouvais cela contraire aux lois de la guerre. Je savais pour chaque acte de la résistance, on allait arrêter des otages et les fusiller. » (cité p.50). Voilà des déclarations qui gênent car elles coexistent avec la reconnaissance du caractère « héroïque » de Léon Degrelle (fasciste wallon) dans la Légion Wallonie (troupe SS) fait au magazine Humo en 1973. Elles gênent aussi dans un pays où les fameuses « lois de la guerre » ont été invoquées pour justifier les pires massacres en 1914, il est vrai que c’était toujours assez loin de Bruxelles où Hergé semble vraiment demeuré cantonné.
Hergé et Rex
Rex, c’est le nom de ce parti fasciste wallon que présida Degrelle. On est vraiment convaincu par les rapprochements entre les grands thèmes des dessins d’Hergé avant 1940 et le rexisme, d’autant plus que le rexisme a été d’abord un certain état d’esprit, une volonté de pureté et de vie qui ont tenté pas mal de jeunes catholiques à l’époque.
C’est à cette période qu’intervient le personnage de Rastapopoulos, véritable incarnation du Mal. Dans son Mythe Hergé, Benoît-Jannin se cite lui-même « Par son nom, Rastapopoulos est un concentré de toutes les tares que les mouvements antiparlementaires et antirépublicains stigmatisent dans leurs journaux. Et puis, à la fin du XIXe siècle, le mot rastaquouère vise les étrangers à la richesse ostentatoire, forcément suspecte, les parvenus vulgaires et bruyants. On l’a raccourci assez vite en rasta. Popoulos qu’Hergé a ajouté à rasta indique que son personnage a des origines grecques et populaires.» ( p.88).
Ce qui est intéressant aussi, c’est le fait que ce personnage a un correspondant dans la réalité. Benoït Peeters le reconnaît lui-même : « Le grand thème des Aventures de Tintin pendant les années trente n’est pourtant pas si loin de certains arguments de campagne de Degrelle. A sa manière Hergé cherche lui aussi à démonter les faux-semblants, les collusions et les trafics. » (cité p. 89).
Benoît-Jannin écrit que sa dénonciation, Hergé « l’adapte à l’univers enfantin. Il transpose les conflits de la société adulte afin qu’ils soient lisibles pour des enfants de dix ans. Mais son imaginaire et ses moyens sont ceux d’un homme d’extrême droite. Car pourquoi, sinon, faire d’un apatride aux origines grecques, un métèque, selon la terminologie maurrassienne, un symbole du mal ? » (Ibidem)
Il y a une réelle connivence entre Hergé et Degrelle. Dans des bandes dessinées également de Quick et Flupke, Hitler est parfois présenté comme un homme de paix. Quant à Hergé, on cite souvent de lui les deux vignettes antisémites de L’Etoile mystérieuse, mais il s’agit de dessins récurrents : Benoît-Jannin signale des icônes semblables dans Tintin au pays des soviets, dans Réveillon première BD d’Hergé dans Le Sifflet du 30 décembre 1928.
En 1925 dans L’Effort (dirigé par celui qui dirigera Le Soir volé Raymond De Becker), il existe même un dessin intitulé « Le Juif ». On retrouve le même antisémitisme dans L’oreille cassée (le brocanteur de cet album). Il semble assez fondé que Benoît-Jannin écrive : « A l’approche de la Deuxième Guerre mondiale, Hergé (…) appartient à un groupe informel d’individus venant de l’Action catholique belge ou de nulle part, qui va servir l’Ordre nouveau. C’est l’effondrement de 1940, cataclysme mettant à bas l’édifice politique et social construit depuis 1830 et fondé sur le libéralisme, qui permettra à cette poignée d’idéologues et fascisants et d’opportunistes de tenir tout à coup le haut du pavé. On retrouvera, avec les spécificités d’origine tenant aux différences entre les pays, leurs homologues à l’oeuvre dans toute l’Europe occupée, quelles que soient par ailleurs les modalités de cette occupation. » (p.101)
Hergé, la Collaboration et la Résistance
Hergé est mobilisé puis démobilisé pour raisons de santé. Il fuit l’armée allemande comme tout le monde, mais regagne la Belgique dès le 30 juin. Les aventures de Tintin au Congo sont publiés dans des journaux flamands collaborateurs dès septembre. Quand le supplément du Soir « jeunesse » se met en place, Le Soir volé accuse les adultes de ne pas avoir pu sauver la Belgique de la défaite et du désordre et appel est fait à la nouvelle génération. Benoît Peeters signale un édito signé cette fois du pseudo dont se sert Hergé et où il est question de l’Europe qui se transforme et de l’Ordre nouveau (p.120). Une rubrique encourage les jeunes lecteurs à envoyer des histoires (anti) juives…
C’est dans les premiers mois de l’attaque de l’URSS par le Reich que paraissent les premières vignettes de L’Etoile mystérieuse. Il y a vraiment correspondance parfaite sinon idéologique, du moins géopolitique entre le thème de cet album et la situation internationale puisque l'expédition internationale à laquelle participe Tintin ne compte que des pays neutres ou membres de l'Axe (le Doktor Schulze de l’université d’Iéna). Leur déloyal concurrent est sous pavillon américain et financé par un certain Blumenstein, nom à la fâcheuse - vu le contexte – connotation juive (le nom de Blumenstein sera dans des versions ultérieures remplacé par Bohlwinkel et le pavillon américain par celui d'un pays imaginaire). Tintin l’emporte et ses compagnons du « bon » camp. Le financier Blumenstein apprend par la radio qu’il va être « puni ». Bien que Benoît-Jannin ne le dise pas, cette annonce de la « punition » d’un Juif, dans le contexte de l’époque – qu’Hergé s’en soit rendu compte ou non – fait songer aux allusions à la solution finale qu’Hitler émit dans ses fameux discours où il l’annonce de façon voilée.
Benoît-Jannin fait aussi remarquer que L’oreille cassée, par exemple, qui va paraître en 1943, met en cause derrière la guerre que se font Alcazar et Tapioca, les manigances d’Américains et d’Anglais marchands d’armes. En outre, l’un des Américains s’appelle Mazarof, allusion limpide au financier Basil Zaharoff qui, dans un pamphlet allemand, avait été considéré comme l’un des marionnettistes de la politique mondiale. De ce livre, Victor Klemperer a écrit en 1942 : « C’est exactement la conception historique d’Hitler : la guerre mondiale, ce sont les industriels de l’armement qui la font pour en profiter. Sauf qu’Hitler dit : derrière les marchands de canons, il y a le Juif, et tout ça, c’est l’affaire des ” démocraties ”, pas de l’Allemagne. » (cité p.155).
Sauf à considérer Hergé comme totalement inconscient, il est difficile de donner tort à l’auteur quand il dit que le récit de ces manigances anglo-saxonnnes en Amérique latine « vise à convaincre les jeunes lecteurs de la nocivité des Américains du Nord et des Anglais qui manipulent les dirigeants des pays d’Amérique du Sud, n’hésitant pas à les lancer dans des guerres sanglantes. » (p.156). Ici, il ne s’agit plus de simples correspondances géopolitiques (quand Hergé se rangeait dans le camp de l’ «Europe » contre l’ « Amérique »), mais vraiment idéologiques entre Hergé et la lecture hitlérienne de l’histoire. On retrouve dans cette version de L’oreille cassée le prototype de la caricature du Juif telle que la montre aussi l’exposition « Voici les Soviets ! » à Bruxelles en 1943 en mars et avril.
L’auteur écrit encore : « D’octobre 1941 à mai 1942, soit sept mois, le temps de la parution de L’Etoile mystérieuse en bande dessinées (…) coïncide avec les mesures les plus radicales prises à l’encontre des Juifs. L’Etoile est, comme par hasard, l’histoire la plus militante d’Hergé. » (p.159).
Ce qui est étonnant, c’est qu’Hergé ait lui-même dit qu’il était un médium, que ses albums portent la trace du temps où ils ont été dessinés. Quand les choses tournent mal pour l’Allemagne à partir de 1943, avec Le Secret de la Licorne, Hergé s’éloignera de l’actualité politique. C’est peut-être cela le fond du problème : ni Marx ni Leibniz ne se seraient dits des médiums.
Hergé critique de la Libération
Benoît-Jannin estime que la Résistance en Wallonie et à Bruxelles se compare à celle de la France. Il n’y a rien de cette dimension essentielle de notre histoire dans la vie ni l’oeuvre d’Hergé. Il y a, par contre, une détestation du climat d’intolérance à la Libération, ce qui est quand même un peu injuste quand l’on compare les rigueurs de la répression nazie (et même de l’extermination nazie), et, à côté d’actes répugnants (les femmes tondues etc.), la quasi mansuétude (tous comptes faits) de la Résistance et de l’Etat belge.
Hergé a été dénoncé par la Résistance pour sa collaboration au « Soir volé » mais avec imprécision sur son identité. Ce qui, à bon droit, révulse Benoî-Jannin c’est ceci :
« Pendant qu’Hergé collabore à la presse pro-allemande et travaille tranquillement chez lui, avenue Delleur, à Boitsfort, pendant que le principal domicile de De Becker, avenue Emile Max, est protégé par la police, il faut se souvenir que d’autres résistent, échappent de peu à l’arrestation, ou sont arrêtés et torturés par la Gestapo qui a son siège 453, avenue Louise. C’est à ces résistants et militants, je m’en voudrais de ne pas le préciser encore, même si l’on s’en doute un peu maintenant, que va ma sympathie. » (p.65).
Encore une fois, il nous semble que ce n’est pas seulement de sympathie (ni même de jugement moral qu’il devrait s’agir, du moins pas seulement).
Hergé après
Treize albums de Tintin ont été publiés avant 1945 ou commencés avant : Tintin au pays des Soviets (1929), Tintin au Congo (1931),Tintin en Amérique (1932), Les Cigares du pharaon (1934), Le Lotus bleu, (1936), L’Oreille cassée (1937), L'Île noire (1938), Le Sceptre d'Ottokar (1939), Le Crabe aux pinces d'or (1941), L'Étoile mystérieuse (1942), Le Secret de la Licorne (1943), Le Trésor de Rackham le Rouge, (1944), Les 7 Boules de cristal (1948, mais commencé durant la guerre). Et on doit y ajouter Tintin au pays de l'or noir (1950), qui a été conçu avant la guerre, remanié ensuite, ce qui amène à bien des contorsions en fonction de l’actualité et de ce qui était ou n’était plus politiquement correct avant et après la guerre. Ce qui fait quatorze dans ce que l’on pourrait appeler la période « Ordre Nouveau » d’Hergé.
Il y en aura ensuite neuf autres : Le Temple du Soleil (1949), Objectif Lune (1953), On a marché sur la Lune, (1954), L'Affaire Tournesol, (1956), Coke en stock (1958), Tintin au Tibet (1960), Les Bijoux de la Castafiore, (1963), Vol 714 pour Sydney, (1968), Tintin et les Picaros, (1976), enfin le posthume et inachevé Tintin et l'Alph-Art (1986), réédité en 2004.
Que penser ?
On a parfois dit – et l’auteur le rappelle – que Tintin est un mythe belge de remplacement (Joël Kotek), mais de remplacement d’un pays qui n’est pas réellement parvenu à signifier son unité dans son histoire et la représentation de celle-ci. Le mythe est à l’usage surtout des Wallons et des Bruxellois francophones, et Hergé-Tintin est au sommet des cartes de visite des Délégations Wallonie-Bruxelles dans le monde, avec Jacques Brel (notamment à Québec).
En 1980, c’est le capitaine Haddock qui illustre la couverture du numéro spécial de la revue de l’ULB intitulé La Belgique malgré tout qui lancera la « belgitude ». Sans parler ici de la valeur de l’oeuvre d’Hergé, on ne peut que se poser des questions sur un personnage et ses albums qui, en des périodes dramatiques de notre histoire (1940-1945), ont été complètement en porte-à-faux à l’égard de la population, wallonne et bruxelloise en tout cas : un Hergé qui bâtit sa fortune pendant la guerre (600.000 albums vendus), dans un journal au service des Allemands.
Bien sûr, Hergé n’a dénoncé personne et n’a pas directement soutenu les ignominies. Il a été protégé par le statut mineur à l’époque de la Bande dessinée. Mais il est clair aussi qu’il ne s’est jamais vraiment repenti de ses orientations, allant jusqu’à invoquer son imbécillité. Luc Courtois a bien montré à quel point la Bande dessinée wallonne est pleine de la Wallonie : les charbonnages, la sidérurgie, les paysages, l’immigration, la société multiculturelle, mille et un symboles enracinés dans cette expérience historique et pointant vers l’esprit de résistance, la solidarité, l’humour. En ce sens, en dépit de la popularité d’Hergé en Wallonie, les valeurs qu’il a défendues jusqu’à la fin de la guerre (et après aussi), ne sont pas celles de ce peuple. Le monde d’Hergé est vraiment étranger à ce que nous sommes.
On ne met pas ici en cause la valeur de l’oeuvre, mais on s’interroge à bon droit sur son lien avec notre expérience historique parce que la raison d’être des piédestaux qu’on lui élève chez nous est liée justement au fait que beaucoup le revendiquent comme Belge et Belge francophone.
Maxime Benoit-Jannin a plusieurs mérites dans ce livre. Il connaît bien le pays (ainsi il oppose l’attitude d’Arthur Masson pendant la guerre, catholique comme Hergé et Hergé lui-même). Il instruit à charge et à décharge, avoue son admiration pour des albums comme Le lotus bleu ou Le sceptre d’Ottokar. Benoît-Jannin écrit :
« A partir de Bruxelles, centre dicret et de second plan, par rapport à Londres et Paris, d’un empire colonial riche et puissant, il a très naturellement pris fait et cause durant toute sa vie pour l’Occident Le Lotus bleu constituant une exception notable qu’il ne faut pas se lasser de souligner. On peut certes s’amuser avec Hergé et son oeuvre, ce que font la plupart des commentateurs. Mais pour ma part je préfère, après avoir attaqué de front le mythe tintinesque, analyser ce qui le fonde, de manière à dégager sa politique.» (p.249).
Il serait aussi intéressant de comprendre pourquoi exactement – l’auteur ne le fait pas – on tente de défendre cette oeuvre au-delà de ses engagements politiques noirs (et certes, on pourrait le comprendre, cela…), mais aussi de son caractère souvent vraiment infantile (infantilisme d’autant plus problématique que la supériorité de l’Européen y est constamment réaffirmée), mais surtout pourquoi certains en arrivent à voir dans l’oeuvre d’Hergé la grande philosophie de notre temps qu’elle ne contient pas à l’évidence.
En fait, de ce point de vue, ce qui a sauvé Hergé de toute condamnation en 1944 et 1945 demeure, malgré l’importance donnée aujourd’hui à la BD : les histoires d’Hergé sont amusantes et bien faites, bien dessinées. Ce qui imbibe cette oeuvre, c’est une certaine idéologie réactionnaire, et parfois pire, mais l’idéologie c’est ce dont le simplisme et le schématisme nous traversent quand nous ne cherchons pas à faire retour sur nous-mêmes, à nous critiquer, à nous informer. On pourrait se demander si pour aller jusqu’au bout de sa démystification, Benoît-Jannin ne devrait pas insister sur l’insignifiance de cette oeuvre quand on veut en faire l’égale de celle de Leibniz ou de Marx...
J’ai lu avec plaisir quand j’étais enfant les albums d’Hergé mais le monde de ce personnage est complètement étranger à ce qu’ont vécu 99% des Wallons pendant la guerre, et non seulement étranger mais parfaitement contradictoire avec ce vécu.
José Fontaine
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
2 août 2017La belle exposition de notre Maître incontesté de la bande dessinée qui nous a coûté en plus du billet d’entrée à 22 dollars, 1 million de dollars en subvention offert par l’autorité provinciale ou municipale par le biais de quelques personnages locaux mégalomanes, tout droit sortie de notre escarcelle, est une réussite au moins par la beauté des pièces exposées quant à leur authenticité. Mais, au fait pourquoi Monsieur Nick Rodwel a refusé d’exposer les prétendument pièces québécoises proposées par un libraire ( courageux et méritant ), survivant âgé parmi les libraires de Montréal, la plupart déjà tombés au combat de la guerre des taxes rendue par la prédation gloutonne de la Municipalité de la Ville de Montréal, à l’appétit dévorant et dévastateur pour alimenter le réseau mafieux non encore neutralisé ( c’est encore Monsieur A… qui pave nos belles avenues aux allures de restes de guerres afghanes ), surtout pas après la commission France CHARBONNEAU- Renaud LACHANCE ?
D’abord les belles pièces québécoises relatives à la vie de Hergé ne sont pas là, entre les mains de notre fière libraire, mais plutôt entre les mains de personne occultée comme dans l’affaire de Demers - Tintin à la langue de vache, rappelons nous il n’y a pas si longtemps, … et nous avons pu lire en 2015 :
Nous devons revenir sur le problème de certains qui se prétendent expert en oeuvre de Hergé, des qui, ne sont du reste pas contemporains à Hergé comme l’est, Monsieur Dominique MARICQ, et qui auraient une fâcheuse tendance à parler au travers de leur chapeau, pourvu que ça mousse, celle de l’affaire des fausses déclarations par Philippe GODDIN au sujet des authentiques dessins de Tintin au Pôle Nord de 2004, dont l’authenticité est confirmée par : l’échange de courrier de Hergé et l’ambassade à Montréal des années 50, au sujet des véhicules Bombardier, puis la notable et flagrante marque d’authenticité de la fameuse bouille ronde du Tintin première génération, sans parler de l’écriture qui est tellement , celle de Hergé. Fausses rumeurs et fausses allégations confortées aussi par Monsieur TORDEUR, du reste, et les deux ont, d’autres parts, par ailleurs, été pris à faire d’autres fausses déclarations douteuses sur l’authenticité de vrais œuvres de Hergé en 2008, mais qui ont été contre-balancées par celles de Monsieur Dominique MARICQ, qui lui, est véritablement, beaucoup plus compétent, pour dire si un document est de la main de Hergé.( ou celui-ci n’est pas en guerre de pouvoir comme le sont les deux faiseurs de fausses déclarations d’experts au sein de la Fondation ) Devons nous rappeler le coup où il a été émis un doute sur l’authenticité d’une des quatre couverture originale ( surtout celle de Quick et Flupke ) du Petit Vingtième de notre Feu Stephane Steeman. Et enfin le plus beau , le plus flamboyant dans l’imposture, lorsqu’il a été validé dernièrement le Tintin à la langue de vache, du fameux Tintin au Québec - Hergé au cœur de la révolution tranquille de Tristan DEMERS, paru aux éditions Hurtubise en 2009, dessiné par Yves RODIER quand il était bénéficiaire des subsides de l’état canadien , mais pulsé par les élans initiatiques de Feu Réal Filion en 1986, au 10365, rue Saint-Maurice, Loretteville, ( Province de Québec ), Canada, lequel Tristan DEMERS , a volontairement occulté les plus grandes pièces de collection sur Hergé au Québec pour s’être abstenu de les faire figurer dans son ouvrage, pour ne pas avoir à faire face à l’analyse implacable du collectionneur-expert qui aurait démasqué l’imposture du Tintin à la langue de vache sans équivoque. Du reste DEMERS a bien attendu le décès de Réal Fillion pour publier son ouvrage.
Est-ce la piètre qualité des pièces québécoises proposées ou la propension au contrôle du gestionnaire nouveau venu qui expliquerait le refus désolant de se voir proposer les pièces québécoises durant l’exposition de Québec ? En tout cas les plus belles pièces sur Hergé au Québec viennent une fois de plus de glisser dans l’ombre, par prérogatives des intérêts personnels à faire valoir de certain, certaine ( concurrence commerciale et camouflet sur le savoir ). La culture au Québec, une émergence difficile, mais celle plus végétale au pouvoir extatique, toujours bienvenue, en vogue et prolifique, grâce à l’accueil favorable aux esprits fermement communautaristes et aux communautaires, même si elle détruit et coûte très chère en budget de la santé.
Finalement cette admirable et rare exposition en terre québécoise est une magnifique opportunité pour un collectionneur-expert, qui n’est bien entendu pas le libraire, puisqu’elle offre un rapprochement inter-continentale des oeuvres entre mains privés et celle de la Fondation Hergé, toujours et en perpétuelle concurrence bien que complémentaire dans l’ensemble des œuvres du Maître. A cela s’ajoute la quiétude dans la foule pas si importante qui n’est pas celle des files d’attente pour les dédicaces ( évoquées par Michel DESGAGNÉS accompagné par souvent par un escroc au vol domestique dénommé Philippe ) durant les festivals de la bandes dessinées ou l’on a vu certains crétins paresseux aux bénéfices des subsides de l’État commettre des actes criminels en frappant d’autre festivaliers devant l’intolérance d’échanges hors-file avec un artiste invité comme Walthéry qui a fort bien connu Hergé. Faut dire que le comportement de ces crétins sont terriblement désopilant parce qu’il ne trouve pas mieux que de revendre sur internet les dédicaces obtenues à force de coups de poings ce qui fait le désarroi de dessinateur comme Régis Loisel à juste titre. Et puis faune locale voulant, tel crétin trouve moyen pour se protéger pour ses actes criminels commis de trouver protection auprès d’avocat fonctionnaire, au réputation de celui qui aura atteint le premier son niveau d’incompétence le plus efficacement ( de ce qu’il est mieux de pas mettre sa cause entre ses mains si on ne veux pas avoir à croupir le reste de ses jours au bagne ), dont la compétence et l’analyse ne se manifestent pas non plus en activité privée puisque comme prétendu collectionneur , acheter des recueils de journaux de Tintin des années 50 à l’état neuf et s’empresser d’y inscrire son nom , c’est là pas d’une rare intelligence surtout lorsque les ouvrages de cotation stipulent clairement la décote pour le livre avec inscription. ( alors Pro bono pour personnes ‘’ nécessiteuses ‘’ : pas fort ! en bref un âne qui prend la petite criminalité sous sa protection ).
Archives de Vigile Répondre
16 mars 2007Je trouve cette critique un peu injuste envers Hergé, même si certaines des remarques sont pertinentes. Je pense en effet que Tintin n’est ni flamand ni wallon…
La référence constante à la « philosophie » géniale d’Hergé témoigne de l’infantilisme de nombreux belges, en effet (plus que de celui d’Hergé encore, car ma fois, la BD pour adulte fut inventée plus tard), mais cela n’empêche que ses œuvres, comme celles de Brel, ont une dimension artistique qui cherche ses pareilles dans la Belgique contemporaine.
… inutile aussi de faire l’analyse approfondie du racisme transparaissant ici et là, comme étant leur caractéristique essentielle. Vous trouverez cette composante populaire dans toutes les sociétés, mêmes celles marxistes, en grattant un peu, et surtout celles de nos grands-parents. Hergé était un piètre analyste politique, oui. Mais bien des stalinistes impénitents ont eu moins de critique que lui pour s’être fourvoyés…
Quand à la « résistance » belgo-française, son organisation et les purges qu’elle organisa, elles sont loin d’être les modèles d’innocence auquel Hergé aurait tant de comptes à rendre. On ne peut l’ignorer étant européen aujourd’hui.
Tintin a toujours été « avec le système », jamais une figure de critique politique profonde (hormis les SOVIETS, mais c’est anecdotique), soit, qui peut en douter ? Un combattant de la liberté, non. Mais d’en faire un médium au service de l’extrême droite c’est faire de la polémique inutile.
Cette critique m’irrite de la part de M. Fontaine, qui ne craint pas de titrer ailleurs que le parti socialiste (di Rupo) fait dans le nationalisme, et de s’en féliciter! National-Socialisme. On a les mauvais souvenirs qu’on peut, n’est-ce pas ? (Le fait aussi de citer sérieusement la rivalité entre Hergé et Marx est une plaisanterie n’est-ce pas? Quelles sont donc les sources de ces sottises?)
Autant je me sens de cœur avec M. Fontaine, le séparatiste wallon, autant je trouve ses articles intéressants car controverses et véhiculant une certaine idée de liberté inédite en Belgique, autant cette analyse partisane gauche-droite me semble mal desservir ses propos indépendantistes.