Haro sur l’ambassadeur du Canada !

Tribune libre 2009



La réplique de l’ambassadeur du Canada, monsieur John McNee, dans votre journal le 13 avril dernier m’a fait sourire. Il se peut que seulement 33% des Québécois soient en faveur d’un rupture complète du lien avec le reste du Canada, mais cette affirmation occulte une réalité que tait sciemment l’illustre diplomate.
En novembre 2004, quand le très fédéraliste Centre de recherche et d’information sur le Canada, du Conseil de l’unité canadienne, a demandé aux Québécois s’ils étaient en faveur d’une souveraineté-partenariat avec le reste du Canada, 49% des sondés ont répondu par l’affirmative . Il est évident pour une majorité de résidents de la belle province, dont je suis, qu’il serait préférable que notre rupture soit assortie d’un partenariat économique, voire politique, avec nos voisins. Bien que le libre échange nord-américain ait singulièrement développé l’axe Nord-Sud des échanges économiques du Québec, nos voisins canadiens demeurent des partenaires importants. Ils ont autant intérêt que nous à maintenir l’harmonie économique de l’ensemble Canadien actuel puisque l’emploi de centaines de milliers de canadiens des provinces à majorité anglophone est directement tributaire du commerce interprovincial. La rhétorique des fédéralistes à l’effet qu’ils ne cèderaient pas à une volonté associative des Québécois est un bluff éculé.
Les faits demeurent et ils sont indiscutables. Le gouvernement canadien a violé l’esprit de la loi référendaire québécoise en se prévalant d’une immunité juridictionnelle lui permettant de déverser des millions de dollars pour influencer les choix des Québécois alors que notre loi prévoyait que les camps du «oui» et du «non» devaient dépenser des sommes équivalentes pour convaincre les citoyens de la justesse de leurs positions. Pis encore, il a été largement documenté que dans les semaines précédant le référendum de 1995, les candidats à l’immigration, majoritairement fédéralistes à leur arrivée, obtenaient leur citoyenneté à la vitesse de l’éclair, juste à temps pour leur inscription sur la liste référendaire.
Depuis l’échec référendaire de 1995 où les souverainistes ont perdu par une très mince majorité des voix exprimées, une frousse terrible s’est emparée des fédéralistes. Ils ont dépensé depuis plus de 800 millions de dollars pour infuser l’amour du Canada dans l’esprit des Québécois, mais rien n’y fait. L’amour de la patrie ne s’achète pas. Pas même quand 70% du budget de la Fête du Canada est dépensé au Québec qui ne compte que pour 23% de la population canadienne !
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Patrick Lavallée, Montréal


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