L’écoute de la première chaine radio de la société Radio-Canada devient
chaque mois davantage surréaliste. Alors que le Québec est le cœur de la
francophonie continentale et Montréal le pôle d’attraction des immigrants
francophones, la SRC nous sert de plus en plus de nouvelles internationales et
reportages présentés depuis Toronto.
Subrepticement, le changement s’est imposé. Mais il atteint le comble du
ridicule lorsqu’un reporter torontois fait un topo sur la crise humanitaire
qui sévit en Haïti en nous présentant des extraits sonores de membres de la
diaspora de ce pays depuis la capitale ontarienne. Ou encore, plus
récemment, un autre reportage «Made in Toronto» destiné au public
majoritairement Québécois de la SRC où l’on nous présente des témoignages
locaux portant sur les enjeux de la guerre civile en Côte d’ivoire. Les
milliers de Québécois d’origine haïtienne ou ivoirienne se sont-ils
récemment téléportés à Toronto ?
Cette stratégie vise vraisemblablement à développer notre amour de cette
grande francophonie canadienne, au demeurant moribonde, soigneusement
entretenue par les prestidigitations de la société Radio-Canada. Il serait
curieux de voir si les nouvelles internationales de la CBC Radio One
proviennent de Montréal. Je parie ma chemise que non.
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1 commentaire
Jean-François-le-Québécois Répondre
5 avril 2011Je présume que les gestionnaires, très canadiens, de la SRC, ont décidé de concentrer le plus de choses à Toronto, et de recycler des reportages faits à l'origine en anglais, en les traduisant. On veut économiser, sans doute; ne pas investir trop de ressources, au niveau de la programmation française, ni de la «succursale» montréalaise...
Est-ce que ça va affecter leurs cotes d'écoute, à la longue? Disons qu'il est arrivé, souvent, qu'on se plaigne de la montréalisation des médias québécois, à cause du phénomène dit de convergence. Alors, imaginez, qu'on essaye, par exemple, de nous intéresser, ici, à Québec, aux détails de ce qui se passe à Toronto!
Si le gouvernement d'Ottawa souhaite contribuer à notre assimilation, en torontoïsant la SRC québécoise, je crois que nos amis du Rest of Canada vont ainsi se tirer dans le pied.