Gouverner en temps de crise

Tribune libre 2008

Un Obama S.V.P
À l’heure où notre «bon capitaine» Jean Charest déclenchera «son élection
personnelle» les québécois se demandent non sans raisons où est l’Obama qui
réussira à rallier les troupes éparses de leur grand rêve. En tant que
nation, quelle joie, quel plaisir, ils se feraient en évinçant du pouvoir les
libéraux. Imaginez un peu la tête de Jean Charest s’il se réveillait défait
aux mains d’un gouvernement majoritaire. Rien qu’à y penser j’en jubile.
Mais en serait-il vraiment peiné! Personnellement je ne le crois pas.
D’où l’hésitation des partis d’opposition d’aller aux urnes en temps de
crise. Être porté au pouvoir n’est plus aussi alléchant. Hélas! Quand le
bateau coule les rats quittent!
Où êtes-vous donc René et Chevalier de
Lorimier de ce monde!?!
Gouverner en temps de crise, on peut se demander qui aura ce courage. Qui
héritera de la patate chaude? Une économie au bord du gouffre, des
portefeuilles qui sonnent creux, des solutions qui ne viennent pas, des
politiciens qui n’ont plus le courage de leurs convictions, des dirigeants
qui fuient le pouvoir… Qui veut annoncer aux contribuables de la classe
moyenne qu’elle est vouée à disparaître, que leurs économies sont menacées,
que des hausses de taxes sont inévitables..? Qui veut aviser les
prestataires de l’aide sociale qu’il n’y aura plus d’aide sociale ? Qui
veut hériter d’une situation où crash financiers et pertes d’emplois sont
à l’ordre du jour? Ah Oui! J’oubliais, Jean Charest, seul sur son bateau,
un peu comme Mario Dumont, mais en pire…

T’en fait pas Jessy !
Petite victoire. Grand moment. Fini les années Bush. Au revoir années
d’exactions, de mensonges et de régressions; la bêtise quitte la maison
blanche. Bon débarras! Huit ans au pain sec et à l’eau c’est long quand on
aime la démocratie et la liberté d’expression. Sur ce je lève mon chapeau à
l’homme qu’est Barack Obama. Longue vie à lui à tout ce qu’il représente
historiquement et symboliquement.
Et si vous trouvez que huit années d’administration Bush c’est long, songez
alors aux 232 ans d’attente du peuple Afro-Américain. Quand on sait ce que
signifie une minute d’humiliation ça fait réfléchir. De tous les faits
marquants de cette élection - campagne comprise - l’image qui m’a le plus
ému est celle du révérend Jessy Jackson en larmes. Image qui en dit long si
on considère le fait qu’il fut, entre autres, un semeur d’«Obama». Image
saisissante. Bouleversante de sens. Moment historique en lui-même. Nous
réalisons à peine. Et si Obama reste un semeur de rêve hors du commun.
Jessy Jackson devait sûrement se remémorer celui de son bon ami, cet autre
grand semeur de rêve, le très regretté Martin «I have a dream» Luther
King. Dans l’espoir que l’histoire ne se répète pas et que les
afro-américains n’aient plus à subir un autre 232 ans d’humiliations.
Nicodème Camarda

6 nov 2008
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