Franciser Montréal

La seule façon de franciser Montréal et l’Outaouais, c’est l’indépendance du Québec.

Le français — la dynamique du déclin

En date du quatre septembre, la journaliste Ariane Lacoursière nous rapportait que face à l’exode des francophones de Montréal depuis les années 1980, la ministre de la Culture, Christine St-Pierre, avait déclaré «qu’on pourrait faire comprendre aux francophones qu’ils peuvent revenir à Montréal.»
Dans le même texte, Mme Lacoursière nous signalait les propos suivants de Pierre Curzi: «On ne veut pas culpabiliser ni pénaliser personne. Mais on note qu’il y a une forte tendance à l’anglicisation à Montréal. On présentera nos solutions à notre conseil national qui aura lieu les 24 et 25 octobre».
Aujourd’hui, un texte de Pierre Curzi a été publié, portant le titre [«Protégez le français, revenez sur votre île!»->22205]
Face à l’implosion du français à Montréal, M. Curzi affirme que «ce recul du français est dû à plusieurs facteurs. Le plus important, à mes yeux, est le fait que les francophones de l’île ont quitté massivement Montréal pour s’établir en banlieue.»
Il affirme aussi que «Vivre dans la culture anglophone pour un allophone augmente le risque de transfert linguistique intergénérationnel vers l’anglais et le rend exponentiel s’il y a union avec un ou une anglophone. Donc, moins il y a de francophones sur l’île de Montréal, plus les allophones vont fonder des familles avec des anglophones. Si l’on veut que les allophones s’intègrent majoritairement à la culture francophone, nous devons vivre avec eux et nous devons être nombreux à le faire !»
En conclusion, M. Curzi nous fait cette mise en garde: «avant de cibler les raisons pour lesquelles les francophones quittent l’île et avant de développer des politiques de retour vers Montréal, il faut établir un consensus parmi tous les Québécois qui ont à coeur la survie de la langue française : le retour des francophones à Montréal est une condition nécessaire au renversement de l’anglicisation du coeur économique du Québec. Je crois profondément que la francisation de Montréal doit devenir un dossier aussi prioritaire que l’environnement, que le développement économique, que l’éducation ou la santé. Le jour où Montréal basculera vers l’anglais de façon définitive, c’est tout le Québec qui basculera.»
Quant à moi, le consensus à établir entre toutes les Québécoises et tous les Québécois, c’est que tant que le Québec se fera imposer ses immigrants par Ottawa, sa minorité anglophone de Montréal et de l’Outaouais, de même que les allophones assimilés à leur culture iront en augmentant. La seule façon de franciser Montréal et l’Outaouais, c’est l’indépendance du Québec.
Dans un Québec indépendant, on aurait toute la latitude pour franciser la ville de Montréal. Comme tout pays normal, on devra imposer un test de citoyenneté et même peut-être diminuer l’immigration afin de favoriser le recyclage des chômeurs québécois. Le nouvel arrivant aurait le choix, s’intégrer à la majorité dans sa langue ou aller s’établir ailleurs.
Montréal est censée être une ville francophone et c’est les francophones qui sont pénalisés par son anglicisation galopante. C’est une ville formée de ghettos anglicisés en expansion. Beaucoup de gens qui ont quitté Montréal l’ont fait parce qu’ils ne s’y reconnaissent plus.
En 1995, il y avait un consensus chez 61% des Québécois qui ont voté oui au référendum. On se l’est fait voler et on connaît bien les coupables.
Je peux comprendre que Christine St-Pierre tienne des propos semblables, ayant été formée par Radio-Canada et plus anciennement par l’université de Moncton, . Venant de M. Curzi, ce discours m’est tout à fait incompréhensible.
Si le PQ veut perdre son temps à essayer de faire consensus sur tout sauf l’indépendance, comme QS, je n’ai pas l’impression que sa cote va remonter de beaucoup auprès des Québécoises et des Québécois.
J’ai bien hâte de voir ce qui va ressortir du conseil national du PQ prévu à la fin d’octobre. Vont-ils enfin mettre l’indépendance à l’ordre du jour, prioritairement? Lors des prochaines élections, sont-ils prêts à mettre leurs sièges de députés en jeu pour cet enjeu crucial? C’est pourtant pas sorcier!
Daniel Sénéchal
Montréal


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    22 février 2010

    Ce n'est pas que dans l'île de Montréal que le français décline. Il décline aussi en banlieue.
    Dans ce projet de faire revenir les francophones de la banlieue vers l'île, où va-t-on prendre les francophones pour combler le trou béant laissé par leur départ de la banlieue, là où le français décline déjà?
    La pratique du français à la maison en banlieue est passé de 77% (2001) à 75% (2006). Si exode des francophones de la ville à la banlieue il y a eu, ça n'a que freiné le déclin du français autour de Montréal, en aggravant la situation catastrophique sur l'île.
    Inutile de faire l'autruche. Sortons-nous la tête du sable canadien.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 janvier 2010

    Quand je viens à Montréal, je demande tout en anglais, pour la pratique. J'achète The Guardian pour la lecture. Quand je reviens de mon village pure-laine, je parle français. Si vous êtes si dérangés par l'anglais, allez vivre dans vos petits villages....

  • Archives de Vigile Répondre

    8 octobre 2009

    On s'entend que le français est menacé! Toutefois, le débat devrait s'articuler autour de la culture et des valeurs communes.
    Nous sommes en train fossoyer les valeurs d'égalité .. peut-être nous devrions nous inquiéter des valeurs qui sont véhiculées par ces nouveaux québécois parlant français ?
    Le religieux rétrograde tel que le voile fait de nouveau son entrée au Québec et dans ses institutions par le biais de l'immigration récente. Il faut s'inquiéter de ce phénomène anti-modernité !
    Said Jaziri parle un excellent français.. et alors ?

  • Archives de Vigile Répondre

    3 octobre 2009

    Monsieur Sénéchal,
    J'ai de la misère à croire, qu'après un si beau texte tellement
    explicite et étoffé que personne ne vous ait encore adressé un commentaire. Dans
    le mien, suite au texte de Monsieur Le Gal, je disais exactement comme
    vous que la seule solution demeure l'indépendance du Québec! Le bilinguisme, c'est
    la dernière phase avant l'assimilation! Graduellement, la priorité sera accordée à
    la langue anglaise et il faudra une loupe pour lire le français sur les objets de consommation.
    Ce sera la loi 86 à l'envers! Si le PQ avait continué à s'occuper de l'éducation politique
    des Québécois comme René Lévesque le faisait à l'émission Point de Mire durant les
    années 60, nous ne serions pas pris dans ce merdier au sujet de notre langue et la
    cause de l'indépendance serait mieux comprise et acceptée par la population.
    Le PQ avec sa souveraineté me fait penser à l'ancienne Union Nationale et son autonomie. Pas fort comme mot d'impact à comparer avec celui de l'indépendance. Donc,
    pas beaucoup d'évolution de ce côté-là. Pas surprenant qu'avec l'immobilisme du PQ
    sur la question primordiale de la survie de la langue française au Québec que John
    James Charest de Westmount nous laisse complètement tomber. La loi 101 est presque devenue invalide au Québec. Que nous reste t-il pour nous défendre?
    Joindre le RRQ de Patrick Bourgeois et les encourager aussi en s'abonnant au journal
    Le Québécois! Il faut résister à mort face à cette assimilation qui nous assaille de
    tous les côtés. Vive la République libre du Québec! Rien n'est plus précieux que la
    liberté et l'indépendance!
    André Gignac 03-10-09