Et si le Parti Québécois n’était pas indépendantiste

Il y a eu la révolution orange. Il y a eu la révolution de velours. Pourquoi pas la révolution bleue ?

PQ - stratégie revue et corrigée


«Il n’est pas facile d’affranchir ceux qui vénèrent leurs chaînes».

(Voltaire)
Le Parti québécois est né d’une coalition que d’aucuns ont coiffée, par la suite, de parti souverainiste, voire de parti d’indépendantiste. Accroché à cette ambiguïté, et cela dès son origine, le Parti québécois a toujours navigué en eaux troubles. Sa vision politique jamais clairement définie, lui a permis, sous l’égide de René Lévesque, de prendre le pouvoir. A l’élection de 1970 et de 1973, j’étais candidat pour le parti de René Lévesque dans la circonscription de Matane. Je commençais toujours mes discours en disant : « Je m’appelle Nestor Turcotte. Je suis un indépendantiste. Mon désir le plus cher est que le Québec quitte la Fédération (et non la Confédération) actuelle et que le Québec proclame son indépendance dans le plus bref délai». Un tel discours me permit d’aller chercher en 1970, 24 % du vote populaire et 38 % des suffrages exprimés, à l’élection de 1973. Trente-quatre ans plus tard, le PQ de Matane n’a même pas récolté ce score au scrutin du 26 mars. Quel progrès!
Le bon gouvernement
René Lévesque n’aimait pas que je l’appelle le futur Président de la République du Québec. Il ne se voyait pas à la tête d’un nouveau pays, détaché complètement du Canada actuel. Lors des scrutins de 1970 et 1973, il avait invité tous ses candidats à répéter et répéter sans cesse le même message : le gouvernement du Québec ne peut pas être UN BON GOUVERNEMENT dans le régime fédéral. Il se plaisait à l’appeler une «maison de fous». Il voulait sortir de cette «maison de fous»…mais, tout comme la plupart de ses successeurs, il voulait rester une patte dans la cuisine confédérale.
Les deux premières élections furent donc des élections référendaires. Le message était limpide : si le Parti québécois prend le pouvoir avec une pluralité des voix et une majorité de sièges, l’Assemblée nationale proclamera l’indépendance du Québec. En 1976, volte-face. La veille du scrutin, le 15 novembre, nos bénévoles distribuent dans les boîtes postales un petit carton sur lequel l’électeur pouvait lire : Demain, on vote pour un BON GOUVERNEMENT et dans quelque temps, par voie de référendum, on se prononcera sur l’avenir du Québec. Déjà, en 1976, le message envoyé disait exactement le contraire de celui utilisé lors des deux élections précédentes. A l’époque, j’avais dénoncé cette nouvelle stratégie (?) en disant que dans une trentaine d’années, l’objectif ne serait pas atteint. Je ne me suis pas trompé.
Le PQ a été élu le 15 novembre. Il a accompli merveilleusement sa promesse. Il fût un excellent gouvernement. Le meilleur sans doute de toute l’histoire du Québec. Le référendum arrivé, les gens signifièrent à René Lévesque qu’il avait accompli tout cela à l’intérieur de la Fédération, pourquoi tenter de négocier autre chose? Pourquoi demander au peuple de sortir de la «maison de fous» alors qu’il s’y amuse si fébrilement, qu’il s’y débrouille si allégrement?
La voie référendaire
Négocier quoi? Le saviez-vous qu’en 1980, on ne vous a pas demandé de quitter la Fédération canadienne, mais on vous a demandé plutôt de rester à l’intérieur du grand ensemble canadien? Le saviez-vous qu’en votant OUI en 1980, vous avez tout simplement voté pour réaménager la «maison de fous» sans en sortir véritablement? A l’époque, je le savais déjà. C’est pourquoi, malgré les multiples invitations des apparatchiks du parti, je restai à la maison durant la période référendaire afin de voir sur mon écran de télévision des gens qui cultivaient l’illusion.
Qu’il me soit permis de vous réécrire la question du référendum (plébiscite?) de 1980 : La question référendaire était la suivante:
« Le Gouvernement du Québec a fait connaître sa proposition d’en arriver, avec le reste du Canada, à une nouvelle entente fondée sur le principe de l’égalité des peuples ; cette entente permettrait au Québec d'acquérir le pouvoir exclusif de faire ses lois, de percevoir ses impôts et d’établir ses relations extérieures, ce qui est la souveraineté, et, en même temps, de maintenir avec le Canada une association économique comportant l’utilisation de la même monnaie ; aucun changement de statut politique résultant de ces négociations ne sera réalisé sans l’accord de la population lors d’un autre référendum ; en conséquence, accordez-vous au Gouvernement du Québec le mandat de négocier l’entente proposée entre le Québec et le Canada ? » Oui ou Non?
René Lévesque n’obtint pas de mandat négocier une nouvelle Confédération. René Lévesque n’obtint pas de mandat pour négocier ce qu’il appelait «la souveraineté association» ou la création d’une nouvelle union confédérale. J’avais failli voter NON à la demande de Lévesque. Car, ce qu’il me demandait, c’était de réaménager et non d’inventer un nouveau pays.
En 1980, dois-je le répéter, René Lévesque n’a pas demandé au Québécois s’ils voulaient que le QUÉBEC devienne un pays. Par conséquent, il est et il sera toujours malhonnête d’interpréter le score de 40 % pour le Oui, comme étant un appui inconditionnel à la cause séparatiste. Ceux qui le font encore font monter ma pression. Le mensonge est trop gros pour être vrai. Que les perroquets du «OUI» référendaire de 1980 se taisent. Et s’ils parlent encore pour interpréter les résultats de la consultation populaire, qu’ils disent aux Québécois, qu’en votant «OUI», ils ont tout simplement voulu que les choses changent mais sans aller jusqu’à quitter le pays artificiel dans lesquels ils vivent. Les partisans du «NON» voulaient le statu quo. Les partisans du «OUI» souhaitaient autre chose, mais surtout pas la séparation du Québec.
René Lévesque n’était pas indépendantiste. Voici un révélation étonnante tirée du livre de Pierre Godin, L’homme brisé : «Déjà, en 1977, à Paris, avant de livrer un discours important, le futur chef avait confié (ceci) à Claude Morin : «Je vais leur dire que ce qu’on veut, c’est une vraie Confédération ». Claude Morin l’en avait dissuadé : »N’allez pas dire ça, les Français vont comprendre, mais au Québec, ça va être un tollé!». (p.356).
Après le beau risque qui entraîna la chute rapide de Lévesque, le retour à l’affirmation nationale de Daniel Johnson vint casser les reins de ce qui restait du Parti québécois. Jacques Parizeau entra en scène. Il permit au Parti Québécois de renaître de ses cendres. Il fut un grand Premier. Le plus grand parmi les grands. Jacques Parizeau est le seul chef indépendantiste qui dirigea le PQ depuis sa fondation.
Suite à l’échec du lac Meech, Bourassa, le soir du 20 juin prononça des paroles, qui à mon sens, sont les plus belles qui n’ont jamais été prononcées depuis le début de la Fédération canadienne : «Le Canada anglais doit comprendre de façon très claire que, quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse, le Québec est, aujourd'hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d'assumer son destin et son développement». (Discours prononcé le 22 juin 1990 à l'Assemblée nationale). Parizeau, dans un geste qui dépasse toute partisanerie, tendit la main à «son premier ministre», l’invitant à faire avec lui l’indépendance du Québec. Ce soir-là, l’unanimité était faite, non seulement dans la population, mais surtout sur le parquet de l’Assemblée nationale. Les sondages confirmèrent, quelques jours plus tard, l’accord de la population avec les propos de Bourassa. S’il avait posé la question référendaire de 1980, le Oui l’aurait emporté avec 68 % des voix. S’il avait posé une question portant uniquement sur l’indépendance nationale, le Oui l’aurait emporté avec 58 % des suffrages exprimés. C’était largement plus que 50%+1…
Étonnant cet épisode souvent oublié de notre histoire collective. La personne qui aurait pu le plus facilement fait l’indépendance du Québec, a été le libéral fédéraliste et nationaliste Robert Bourassa. Je ne me m’étends pas sur le sujet. De crainte que certains lecteurs me taxent de crypto-fédéraliste! Comme c’est déjà arrivé plusieurs fois dans le passé…Au pays du PQ, on ne doit pas prononcer jamais le nom d’un adversaire, sinon pour le dénigrer. Ou de passer pour être son allié.
En 1994, alors que Jacques Parizeau prépare son arrivée au pouvoir, il ne craint de dire que le futur référendum qui doit avoir lieu en 1995, s’il prend le pouvoir, portera directement sur l’indépendance du Québec. A des journalistes qui lui demandent quelle sera la question, il ne n’annonce pas un comité pour en préparer le libellé. La question sera simple : Acceptez-vous QUE LE QUEBEC DEVIENNE SOUVERAIN EN DATE DE…? » OUI ou NON?
L’entrée en scène de Lucien Bouchard et de Mario Dumont allait tout chambarder. Pour satisfaire les deux nouveaux arrivés, Parizeau modifia la question qu’il avait jadis formulée et qui portait fondamentalement sur l’indépendance nationale. Il accepta qu’on pose une autre question qui ne portait pas sur l’indépendance du Québec. Elle portait sur un mandat de négociation avec le fédéral. Elle portait sur des négociations dont les grandes lignes ne furent même pas révélées aux électeurs avant qu’ils posent leur croix sur leur bulletin de vote. On n’agit même pas ainsi dans un syndicat. Lorsque les membres donnent un mandat à leur exécutif, ils sont au moins au courant, dans les grandes lignes, des exigences des revendications réclamées. En 1995, rien de cela. Les électeurs votèrent pour donner un mandat de faire quelque chose, sans savoir ce qu’il y avait dans la chose à négocier. Pour un peuple sans histoire, on est un peuple plein de «fun»…
Rappel de la question de 1995 : « Acceptez-vous que le Québec devienne souverain, après avoir offert formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique, dans le cadre du projet de loi sur l'avenir du Québec, et de l'entente signée le 12 juin 1995, oui ou non? » De nouveau, le peuple n’a pas répondu sur le fond de la question. On lui demandait un mandat pour négocier quelque chose qui ressemblait au Rapport Allaire (voilà pourquoi Mario était dans le coup!) en disant, un peu en sourdine, que si les négociations échouaient, l’Assemblée nationale du Québec, unilatéralement, sans consulter à nouveau la population, allait proclamer l’indépendance du Québec. Et dire que tous ces gens se drapent dans le drapeau bleu de la démocratie!
D’aucuns (et j’en suis…) furent choqués par cette façon de faire. A l’époque, j’avais taxé l’approche confédérale du triumvirat de «brume référendaire». D’autres se sont chargés de dire qu’il s’agissait d’une cage à homards dans lequel le peuple, une fois bien pris, se sentirait incapable de sortir et de revenir en arrière. Les pêcheurs de ma Gaspésie savent qu’un homard, entré dans une cage, n’en sort pas facilement. Quelle honte pour ce peuple colonisé! Le traiter comme un crustacé, esseulé au fond de sa cage!
Le départ précipité de Parizeau, au lendemain du référendum à la question alambiquée, amena Lucien Bouchard à la barre du bateau péquiste. Incapable de réunir ses conditions gagnantes, il se retira de la politique en 2001 et fut remplacé au poste de premier ministre par Bernard Landry. Il déclara que son échec à ranimer la flamme souverainiste l’obligeait à quitter ses fonctions. Il en prenait toute la responsabilité dans un discours d'adieu poignant.
L’élection de 2003 fut une catastrophe pour le Parti québécois. A peine 33 % des électeurs lui donnent sa confiance. Landry s’éjecte lui-même au Congrès de juin 2005. Sa position constitutionnelle ne rallie pas la majorité. Ce qu’il propose, son union confédérale à l’européenne, n’est rien d’autre que du fédéralisme renouvelé. Michel Vastel, dans son livre Bernard Landry, le grand dérangeant écrit : «Que le président du Parti québécois l’admette ou pas, l’union confédérale qu’il propose n’est qu’un autre modèle de fédéralisme. La souveraineté dont il rêve n’est que la liberté de choisir son partenaire. Et l’histoire lui dicte que ce soit d’abord le Canada» (page 428).
L’arrivée d’André Boisclair ne clarifie guère les choses. Il vient de faire une campagne électorale sans parler de la plate-forme de son parti et suite à sa déconfiture, demande que le Parti abandonne des grands pans de son programme. En d’autres termes, il demande que le Parti québécois devienne autonomiste et, sans le dire, qu’il se fonde avec l’ADQ. Le visionnaire d’hier, avec son équipe de rêve qui ne s’est jamais concrétisée, est déjà condamné. Ou bien il part et le PQ se relève à nouveau de ses cendres, ou bien il reste, et pactise avec les autonomistes en enterrant le vieux rêve de Jacques Parizeau, le seul et unique indépendantiste de ce nom.
Le jeune nouveau et ex-journaliste Bernard Drainville prend la relève, lui que l’on voit déjà comme le futur chef du PQ. «Je suis à l’aise avec le programme actuel du Parti québécois, mais la population n’en veut pas». Conclusion : il faut adapter ou changer le programme. Et attendre qu’un autre congrès le change pour la nième fois en vue d’une éventuelle élection. L’illustre journaliste, déjà moulé dans le conformisme péquisto-confédéraliste, s’est déjà adapté. La religion péquiste ne croit pas à l’indépendance. Elle adapte son credo selon les circonstances du moment. Entre le fric et la liberté, les péquistes choisissent le fric.
Que faire?
Le parti de René Lévesque voulait du «changement» : il n’a jamais été capable d’en dessiner les contours. Il voulait que le peuple le suive : ses dirigeants le regardaient avec un air de suffisance, de domination agaçante. Il voulait réunir : il a plutôt divisé. Il souhaitait le changement : il a cultivé l’éclatement. Il espérait le grand soir : il a fourni un climat d’incertitude et d’affrontement. Il comptait sur les relations intergénérationnelles : il a fait la promotion du clivage des groupes. Il voulait cimenter par l’espoir : il a été incapable d’unifier les attentes du plus grand nombre. Il voulait la liberté : il a été incapable d’en proposer clairement et fermement les exigences et les sacrifices qui l’accompagnent.
Les indépendantistes, si tant est qu’ils veulent continuer cette lutte interminable et parfois fratricide, doivent repenser, et cela très rapidement, leur modus vivendi. Il semble que la voie de la politique partisane n’amènera jamais les Québécois à opter pour le pays dont certains rêvent encore. La politique partisane, même la mieux intentionnée, gangrène pratiquement tout à la longue. Les plus beaux projets, collés aux nécessités de l’exercice du pouvoir, y perdent habituellement leur saveur et habituellement leur audace.
Car, faire l’indépendance, ce n’est pas faire mieux que ce que les autres ont fait auparavant. C’est faire autrement, avec les fidélités que l’aventure exige. Le confort et l’indifférence habitent trop le peuple du Québec pour qu’il choisisse la liberté. Car la liberté, est un choix difficile, qui requiert engagement, sacrifices et don de soi. Entre la liberté et l’argent, le peuple a l’habitude d’opter pour le fric. Comme les dirigeants du PQ.
L’indépendance d’une nation appartient au peuple et non à une clique de députés qui se fait élire à tous les quatre ans et qui enterre, par son mutisme et son inaction, les espoirs et la dignité de ceux qui optent pour l’affranchissement. Depuis 1968, le PQ essaie de faire accroire à la population qu’il va un jour réaliser le rêve de la libération nationale. Ça fait quarante ans qu’on joue au cirque et aux victoires morales. A vouloir un matin et à ne pas plus vouloir le soir. A dire qu’on va faire, à parler qu’on va faire, sans jamais parler pourquoi et comment le faire. En espérant que les conditions pour le faire viennent, apparaissent d’une façon magique.
Si l’indépendance appartient au peuple, il faut donc la redonner à qui elle appartient. La recentrer dans le peuple et laisser aux partis politiques le soin de faire de la «petite politique» à courte vue. Il faut créer un mouvement indépendantiste (MIQ) où tous les citoyens, peu importe leur attachement ou leur lien à une formation politique, pourront construire le pays qu’ils voudront bien dessiner.
Pour y arriver, il faut un CHEF. Quelqu’un qui peut rassembler. En qui la population peut croire, faire confiance. Il faut créer ce mouvement dans chacune des circonscriptions du Québec, avec un leader local. Il faut chercher et multiplier les adhésions à ce mouvement. Reprendre les assemblées publiques. Organiser des débats. Susciter de l’intérêt, des discussions, organiser des rallyes régionaux et nationaux.
Il faut créer des associations avec des membres à vie. Prêts au combat. Avec carte de membres au prix minimum. Avec un signe distinctif que les adhérents porteront en permanence, très visible, comme signe de la fidélité dans le combat. Le temps venu, lorsque les forces seront suffisamment cimentées, nombreuses, aguerries, le peuple, chef en tête marchera sur le Parlement en exigeant que le gouvernement en place procède et réalise l’indépendance du Québec. C’est ainsi que l’indépendance s’est réalisée dans la majorité des pays après la deuxième guerre mondiale. Cette façon de faire est la bonne. Il n’y en a pas d’autres. Le PQ ne veut pas faire l’indépendance. Il doit se saborder. Il doit disparaître. L’indépendance nationale n’est pas liée à lui. En se tenant, en serrant les coudes, les Québécois peuvent faire, en peu de mois, ce que le PQ n’a pas réussi à réaliser après tant d’années. Pour moi, il est clair que le PQ n’est plus le véhicule qui peut conduire rapidement les Québécois à l’indépendance. Ce parti est opportuniste : il n’est surtout pas indépendantiste. Il est confédéraliste, parfois autonomiste, selon la sauce du jour.
Il y a eu la révolution orange. Il y a eu la révolution de velours. Pourquoi pas la révolution bleue ? Le QUÉBEC aurait besoin d’un Vaclav Havel. Je le cite pour clore cette réflexion.
«Je finis par me demander si, pour de véritables intellectuels, philosophes et poètes, le fait d’entrer dans le monde de la politique, avec tous les risques et exigences que cela comporte, ne serait pas une sorte d’obligation. Et je me demande si notre époque n’invite pas justement les intellectuels à essayer de donner un nouveau visage, que je qualifierais de post-moderne, à la politique.
Qui serait mieux placé pour saisir toutes les implications politiques, accepter une coresponsabilité dans l’état du monde, rénover les valeurs comme la conscience, l’amour de son prochain, le respect de la nature et de l’existence, le respect du pluralisme des cultures, si ce n’est l’intellectuel ? Qui d’autre pourrait rendre à la politique sa dimension spirituelle et rendre leur valeur à la sensibilité et la réceptivité humaines? Qui serait davantage que l’intellectuel prédestiné à détruire cette vision de plus en plus répandue de l’homme politique comme une sorte de machine à garder le pouvoir réglée par des agents publicitaires selon l’état des sympathie publiques du moment? »

Monsieur Valcav Havel du Québec, levez-vous et rompez le silence. Il en est de votre devoir de parler et de rassembler ce peuple qui meurt de ne pouvoir atteindre sa liberté.
Nestor Turcotte

Matane


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17 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 avril 2007

    Le texte de M. Turcotte m'a appris plusieurs choses : entre autres que jamais les Québécois n'avaient voté, lors de l'un ou l'autre des deux référendums, pour quelque chose comme l'indépendance du Québec. On nous en fait voir de toutes les couleurs au P.Q.!
    Le propos de l'auteur est surtout intéressant parce qu'il ne s'appuie pas sur des opinions ou des idéologies partisanes, mais bien sur des faits historiques. On est mal informés parce qu'on le veut bien.
    Pierre-Luc Morin

  • Archives de Vigile Répondre

    4 avril 2007

    Merci Monsieur Turcotte
    Vos idées sont claires, vous faites parler les faits!
    J’apprécie cette ténacité à marteler continuellement votre message. Celui d’indiquer la voie réelle vers la République «Bleue».
    Il est tout à fait pertinent de rappeler que se lever debout et marcher SEUL hors de la fédération appartient au peuple lui-même. Les Québécois ont ce droit naturel de se faire un pays à leur juste mesure, tout comme ils le désirent au fin fond d’eux-mêmes. Encore faut-il qu’il y ait une puissante force capable de leur redonner le goût de se soulever en moussant et en canalisant se désir d’autonomie.
    Toutefois, à propos de cette lourde question d’indépendance, est-ce que les québécois s’abandonneraient dans d’autres mains que celles du PQ? Seraient-ce assez perspicaces pour apercevoir ce maître, dont vous parlez, pour en faire leur guide? J’aurais tendance à croire que les québécois se précipiteraient à frapper sur sa tête pour qu’ils se taisent. L’étouffer rapidement afin de limiter les émotions trop fortes. Un extrémiste dirait-on. Ce serait tout un défi!
    Ce qui est certain c’est que «l’indépendance ne se discute pas, elle se fait». Je m’accorde avec vous quant à dire que le PQ ne travaille pas dans le bon sens. Je ne crois pas que ce sont les québécois qui préfèrent l’inertie, mais c’est leur chef qui a peur du projet. Ils sont en train de ne plus y croire comme lui. Les québécois ne sont pas canadiens et tous nous le savons. Le PQ doit arrêter de craindre l’indépendance. Il doit se retrouver un autre Parizeau.
    Avez-vous déjà vu un Tanguy dans un centre d’accueil fermé? La nation à perdu la foi en l’autonomie, parce qu’elle sait que sa faculté de leadership n’est pas en opération. PQ, en cette période de réflexion profonde, le Québec ne vous a pas mis au banc pour rien. Lisez l’histoire qui est la vôtre que Monsieur Turcotte se tue à vous faire entendre.
    François-Michaël Bérubé

  • Archives de Vigile Répondre

    3 avril 2007

    Bonjour Nestor,
    Enfin un projet de Société intéressant. Je crois que la seule façon d'atteindre la liberté est de la créer soit même. On ne doit pas attendre les actions de nos élus puisqu'ils nous ont clairement démontré que ce n'est pas leur but, leur but étant plutôt de sécuriser leurs vieux jour ! Et oui, le PQ est mort pour moi il y a longtemps. Le système politique est complétement perdu dans de vieilles approches basé sur le fric et les pots de vins. Je te donne mon appui et je serai un membre du MIQ pour la région de Saint-Jean-sur-Richelieu. Je propose que nous mettions un site internet réservé aux inscriptions de cartes de membres en ligne avec le paiement par Paypal. Afin de créer la liste des membres rapidement et automatiquement.
    On s'en reparle !
    Merci Nestor pour cette synthèse !

  • Archives de Vigile Répondre

    3 avril 2007

    3 avril 2007,
    monsieur turcotte, bravo!
    L'interprétation que vous faites des événements marquants de l'histoire du P.Q. est assez juste. Que de prétendre que monsieur Jacques Parizeau est le seul véritable chef indépendantiste de ce parti ne nous apprend cependant rien de nouveau. Que de nous rappeler que monsieur Boisclair a lamentablement échoué à renouveler le parti est aussi quelque peu redondant..Par contre, souffler sur les braises du feu indépendantiste qui s'essoufle ne peut qu'être salutaire. À ce chapître, je dois admettre que vous faites preuve d'une persévérance remarquable. Je compare le Québec actuel à un jeune adulte préférant le confort sécurisant du foyer parental au défi de la vraie vie et de la pleine autonomie. Vous le mentionnez à propos, faire l'indépendance, ce n'est pas assurément faire mieux mais c'est absolument faire différemment. N'est-ce pas là le destin de chacun d'aspirer à devenir soi-même?

  • Archives de Vigile Répondre

    3 avril 2007

    Bonjour mes braves,
    Excellente stratégie Monsieur Turcotte...
    C'est la meilleure stratégie possible dans notre contexte actuel.
    Il ne faut jamais oublier que la fédération canadienne a été imaginée et concoctée par le gouvernement britannique après la rebellion de 1837-1839 avec l'appui des britanniques en sol canadien. Que l'objectif premier de cette fédération était de diviser (séparer !) l'ensemble des communautés francophones en les isolants dans des provinces selon un système politique qui favorise une division totale des forces au sein des instances de pouvoir.
    Le sépartisme est une doctrine de la fédération canadienne depuis 1867 !!! Elle n'est acceptable que lorsqu'elle s'applique aux francophones. Nous en constatons le succès lors de l'élection du 26 mars dernier.
    Ces instances de pouvoir provincial ne peuvent représenter les aspirations d'un peuple qui cherche à se rassembler et s'affranchir car ces instances portent allégeance à la reine d'angletterre et la fédération canadienne et non pas au peuple Québécois. Ces instances servent deux maîtres en agissant au nom d'une fédération canadienne fondamentalement séparatiste tout en prétendant faussement représenter le peuple Québécois. Un peuple qui croit naïvement que son affranchissement s'effectuera par l'entremise d'un parti politique provincial.
    Les partis politiques de la province canadienne du Québec ne peuvent représenter légitimement le peuple Québécois car il n'existe aucun registre officiel qui recense les Québécois dans leur allégeance à la nation Québécoise. De plus, le peuple Québécois n'est défendu par aucune constitution qui lui est propre.
    Comme l'a si bien dit Napoléon Bonaparte avant qu'il ne devienne despote: "Toute souveraineté réside dans le peuple". C'est au peuple Québécois de décider de son avenir et non pas à l'état provincial canadien du Québec.
    C'est au peuple Québécois de dénoncer l'imposture et l'usurpation de son avenir.
    C'est au peuple Québécois de choisir son véritable chef !
    Luc Duranleau
    Recensement 2008

  • Archives de Vigile Répondre

    2 avril 2007

    Monsieur Turcotte
    Je suis souverainiste depuis longtemps et le serai toujours.
    Toutes ces années,j'ai entendu beaucoup de discours, participé
    à moult réunions et lu plusieurs bouquins sur le PQ .
    Mais je dois admettre que c'est la première fois que j'en ai vraiment la définition. Cet article devrait ètre envoyé à tous
    les membres du parti, et pourquoi pas à tous les Québécois.
    Comme vous disiez au début de votre texte," S'il n'est pas facile d'affranchir ceux qui vénèrent leurs chaînes "
    Je crois qu'il est encore plus difficile d'affranchir ceux
    qui ne savent meme pas qu'ils en ont...
    Encore bravo pour cette page d'histoire du Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    2 avril 2007

    La lucidité est, et sera toujours, la meilleure façon pour un citoyen de déconstruire les discours politiques qui cachent trop mal leurs véritables contenus. Vous êtes de la même école qu’Hubert Aquin monsieur Turcotte! Cet article n’est pas seulement un compte rendu critique de l’histoire du PQ, c’est aussi une mise à jour : voyez pour qui vous avez voté, et pour quoi vous l’avez fait, au cours des trente dernières années. Ce n’est pas pour rien qu’Aquin se dissocia du parti de René Lévesque, lui qui avait milité au sein du RIN, jusqu’en 1968.
    D’ailleurs, le même Aquin écrivait en 1962 :
    « Le Canada Français en tant que tel est un bon fonctionnaire et son comportement regorge, en ce sens, d’indications qui dépassent de beaucoup les analogies : identification au patron, volonté de promotion, conformisme social très poussé (qui dit refoulement dit excès!), aptitude marquée à la conciliation, volonté générale d’élever son niveau de vie et, cela achève cruellement ma comparaison, intégration au système dont il est une fonction. » Hubert Aquin, Mélanges littéraires II, BQ, 1995, p. 98.
    Le PQ : outil privilégié de notre volonté inconsciente d’être des fonctionnaires?
    Sébastien Chabot
    La Prairie

  • Archives de Vigile Répondre

    2 avril 2007

    Félicitations M. Turcotte,
    Je suis entièrement d'accord avec vos propos. Votre analyse enrichie de votre expérience politique au cours des dernières décennies est une invitation pour tous à revenir à l'authenticité de notre projet, à notre idéal.
    On dirait que nous ne savons pas choisir nos chefs au PQ, sauf dans le cas de Jacques Parizeau. Lucien Bouchard n'était pas indépendantiste, il a failli torpiller notre projet. L'Affaire Michaud a révélé qu'il se maintenait comme chef par la force de son autorité, au dépend d'une démocratie au sein du parti qu'il n'a jamais voulue. La défense et la promotion de la langue française n'ont jamais été pour lui qu'un irritant qu'il ne pouvait assumer au sein du parti.
    Bernard Landry n'a pas eu le courage de ses convictions, ni la force de transformer en actions ses discours et ses principes.
    Pour ce qui est de Boisclair, et bien les dernières élections n'ont fait que confirmer qu'il n'est pas à la hauteur de ce que nous pouvons nous attendre d'un chef indépendantiste. On dirait qu'en insistant tellement sur un référendum le plus vite possible, il a évacué le fond de la question nationale. Sans faire de liens entre la question nationale et l'éducation, la santé, l'environnement, etc., il a réussi à désincarner plus que jamais l'essence même du parti. Prenant prétexte sur la dernière défaite, il affirme, appuyé par ses disciples, qu'il faudrait une fois de plus changer l'article premier du programme. Bref, on veut changer la solution d'un problème que nous avons créé tout simplement parce que nous ne voulons pas en trouver la cause. Le PQ actuel ne défend plus l'identité québécoise ni la langue française, ce qui désincarne notre projet d'indépendance nationale.
    Ce n'est certes pas en retardant une fois de plus l'échéancier que nous retrouvons la volonté d'avancer. Ce qui fait avancer un peuple, c'est son unité retrouvée dans ce qui le rassemble, dans ce qui lui ressemble.
    Unis, nous vaincrons!
    Louis-François Bélanger
    Ancien président du Parti québécois de l'Université Laval (2000-2002)

  • Archives de Vigile Répondre

    2 avril 2007

    M. Turcotte,
    Je vous ai connu, jadis,lorsque vous étiez candidat dans Matane.Il y a de cela 30 ans et plus... JE dois vous féliciter pour votre tenacité et vos convictions. J'aurais souhaité que le Parti québécois vous réserve une place importante dans son organisation. Je vous sais bon orateur, capable d'animer une foule. Je sais que vous avez surtout la connaissance du mouvement indépendantiste. Dommage que celui-ci, ne vous donne pas une tribune pour expliquer, surtout aux jeunes, pouquoi l'indépendance du Québec est une nécessité pour notre peuple.
    Bravo pour votre texte. Je viens de l'envoyer à tous mes amis. Il résume bien la situation politique du Parti québécois. J'espère bien vous entendre quelque part dans une assemblée ou sur le réseau de télévision. Ça nous changerait des faces à claque qui répètent toujours la même chose.

  • Luc Bertrand Répondre

    2 avril 2007

    Justement, monsieur Laterrière, jamais je n'ai dit que l'indépendance allait se réaliser dans la douceur. Pauline Marois avait certainement raison lorsqu'elle prédisait cinq années de perturbations après un OUI. Il est certainement à prévoir que le Canada anglais va réagir émotivement suite à notre décision de "briser" leur pays en deux, surtout si la marge de victoire était mince. Cependant, le "prix de la souveraineté", nous l'avons déjà payé depuis 1995, le gouvernement fédéral ayant fermé ou vendu des installations au Québec, coupé dans les paiements de transfert et s'étant passé de représentation québécoise dans l'exercice du pouvoir. Des sièges sociaux se sont transférés en Ontario, des usines ont fermé et même des capitalistes québécois (Unibroue, Métro-Richelieu, SNC TEC, Lise Watier) se sont défaits de leurs actions au profit d'intérêts étrangers. Et pourtant, pendant tout ce temps, le projet d'indépendance était sur la glace!
    À monsieur Sénéchal, effectivement vous y êtes! C'est précisément l'approche stratégique de Robert Laplante, publiée par L'Action nationale en janvier 2004, que Bernard Landry, Jean-François Lisée et autres apparatchiks du Parti Québécois ont trouvé moyen de faire rejeter du programme du parti lors du congrès de juin 2005. Suite au nouvel échec du PQ lundi dernier en s'entêtant dans sa stratégie référendaire déjà condamnée à l'échec et au changement dramatique de la donne politique à l'Assemblée nationale, le parti aura une nouvelle chance de refaire ses devoirs, pour de bon cette fois, je l'espère.
    Selon moi, le PQ doit revenir à sa mission fondamentale (faire l'indépendance du Québec une fois porté au pouvoir) et ne doit plus se laisser distraire par l'humeur changeante de la conjoncture politique québécoise. Maintenant que l'ADQ occupe le rôle d'alternative "autonomiste" au PLQ pour le Québec, laissons-lui ce terrain et son électorat de droite (qui n'a jamais été nôtre de toute façon) et consacrons-nous à la préparation des outils législatifs qui assureront la transition du Québec province au Québec pays. Pendant que Jean Charest et Mario Dumont s'illusionneront avec Stephen Harper à tenter de rapatrier les pouvoirs que le ROC refuse de nous accorder, reprennons la promotion de l'indépendance nationale et faisons comprendre aux Québécois(e)s l'importance de contrôler collectivement le seul instrument capable de la réaliser et de servir de catalyseur au développement des régions, soit le gouvernement du Québec.
    Quant au chef, les sondages depuis l'élection d'André Boisclair comme chef sont on ne peut plus clairs: le chef actuel du PQ a totalement déçu l'espoir de renouveau des membres du parti et des Québécois(e)s en général. Bien qu'il soit vrai qu'il existe malheureusement un tissu caché d'homophobie ou de conservatisme au Québec, c'est davantage la déconnexion du chef avec l'ensemble de la société québécoise, son refus d'admettre les erreurs de ses prédécesseurs et son absence de conviction envers le programme qui en sont les principales causes. Il conviendra donc de prendre notre temps avant de choisir son successeur, le temps de revenir à la raison d'être du parti et de s'assurer que tou(te)s les candidat(e)s à la direction endossent intégralement le programme et soient choisi(e)s pour leurs capacités à en faire la démonstration par l'exemple, les gestes ayant plus d'impact que les paroles pour convaincre les électeurs de notre sérieux à conduire les Québécois(e)s à la vraie liberté collective.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 avril 2007

    Cher Nestor,
    J'ai déjà entendu un de vos beaux-frères dire: (citation de mémoire) "Ce n'est pas moi qui aurait dû être élu, c'est Nestor, lui il aurait fait de grandes choses".
    Dans ce texte, j'y lis bien plus qu'une excellente analyse d'un PQ à la dérive. J'y lis l'intelligence d'un citoyen dont le Québec aurait eu grand besoin à la chambre des communes.
    Sincères salutations Nestor

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mars 2007

    À ceux qui veulent déformer la réalité au sein du PQ : dans tout parti politique devrait prévaloir la pensée que toute victoire obtenue est toujours provisoire et que de celle-ci doit résulter la permanente nécessité de réaffirmer et d’éclaircir les principes qui le rendent fort et crédible pour ses militants, simpatisants et pour la société, la seule qui peut le porter au pouvoir en légitimant de cette façon sa raison d’être.
    ____________________________
    Seule la convergence de la majorité des Québécois vers leur statut de souveraineté nationale peut résoudre la crise de division sociale et politique que nous vivons aujourd’hui au Québec, afin d’éviter des lendemains beaucoup plus instables économiquement, dû à la mondialisation et aux pillages des ressources naturelles.
    Jean-Louis Pérez

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mars 2007

    Et si vous teniez compte des circonstances dans lesquelles le Parti Québécois a évolué au cours des années au lieu de d'écrire le polar qui permet de fantasmer. Les faits que vous citez sont indiscutables. René Lévesque, Lucien Bouchard et Bernard Landry ont louvoyé autour de la notion de l'indépendance plus que Parizeau, le seul vrai chef indépendantiste selon vous. Mais même Parizeau a fini par céder avant le référendum de 1995, sans doute pour de mauvaises raisons, dites-vous, mais qui ont tout de même amené le oui tout près de la victoire et peut être même au-dela du seuil fatidique de 50 % plus un.
    Pourquoi en conclure que la politique partisane ne permettra jamais la réalisation de l'indépendance ? À mon avis, en raison de vos propres attentes, largement partagées à tort, selon moi également, par la population du Québec : l'aspiration d'une décision de faire le pays du Québec sur une base consensuelle. Ce n'est pas anodin le fait que vous vous referrez à ce moment mythique où Parizeau tend la main à son Premier Ministre au lendemain de l'échec de Meech. Le mythe du consensus apparaissait pour la première fois si tangible. Mais dans les faits que JF Lisée révéla plus tard, Bourassa n'a jamais eu l'intention ou même la tentation de vivre ce fantasme.
    La réalité politique québécoise vous semble trop pénible à admettre. Il y a un nombre important de Québécois qui ont le Canada tatoué sur le coeur et qui ne céderont jamais à l'appel du pays du Québec. Ce fait pourtant irréfutable devrait vous amener à conclure que l'indépendance du Québec ne pourra se réaliser qu'en acceptant l'idée que la décision de faire le pays sera extrémenment partagée et déchirante. Mais vous savez le sort qu'on a fait à Mme Maurois pour avoir oser admettre qu'il y aura une période de perturbation à la suite d'une victoire indépendantiste.
    Le Parti Québécois a ses torts et vous en soulignez plusieurs. Mais le principal reproche que je lui adresse et que je vous adresse, c'est d'entretenir cette idée que l'indépendance se réalisera en douceur. Les adversaires ont le beau jeu d'accuser les souverainistes d'entretenir la division alors qu'en réalité la division se crée à deux! Les projets de fédéralisme renouvelé, et maintenant cette pseudo-autonomie, suivies sans doute de la signature de la Constitution Canadienne ne se réaliseront pas davantage de façon consensuelle tant qu'il y aura des Québécois qui ont l'indépendance tatoué sur le coeur et qui se dénombrent par centaines de milliers encore aujourd'hui et malgré tout.
    Mais pour que ce nombre ne diminue pas dans l'avenir il faut cesser de prêcher le refus de faire de la politique partisane, et endosser le mouvement le plus large, peu importe son centre de gravité. Il faut cesser de décourager ses partisans en ne réfutant pas les thèses fabriquées et parfois si grossières faites par les partisans du Canada plutôt que de stigmatiser les tentatives maladroites inévitables faites dans le cadre de la politique partisane. Ce qui n'empêche pas la critique constructive
    Comment se fait -il que personne ne met au défi les partis fédéralistes d'instrumenter dans leur programme respectif le droit à l'auto-détermination du peuple québécois ? Les chefs fédéralistes québécois reconnaissent pourtant haut et fort que c'est au peuple québécois de décider de l'avenir politique du Québec. C'est la responsabilité de chaque formation de présenter sa vision des circonstances dans lesquelles ce droit s'exercera, advenant la réalisation de leurs objectifs respectifs qui mèneront à la signature de la Constitution Canadienne. Cela permettra peut être à la population de se rendre compte que l'avenir du Québec passe par une période obligée de référendum et de discussions déchirantes. Cela permettra aussi d'éclairer les intentions réelles du clan fédéraliste sur la volonté de laisser la décision dans les mains du peuple québécois. Souvenez-vous que M.Bourassa ne voulait absolument pas tenir un référendum sur les accords de Charlottetown. La quetion n'a donc rien d'hypothétique.
    Le comble de l'ineptie, c'est de laisser l'adversaire nous décrire comme des obsédés de référendum et même d'envisager de retirer ce processus démocratique du programme plutôt que d'admettre que la souveraineté ne se fera pas en douceur. Seul le Parti Québécois a l'heure juste en proposant la tenue éventuel d'un référendum. Mais on pourrait peut être aussi faire davantage confiance à son chef et ne pas le ficeler dans un calendrier rigide. C'est probablement trop demandé à plusieurs indépendantistes qui préfèrent céder ainsi un avantage important au clan fédéraliste qui n'est pas pressé, lui, de signer la Constitution de 1981, étant donné que le Québec vit sous son emprise dans la pratique.
    Bien amicalement
    Gilles Laterrière

  • Archives de Vigile Répondre

    30 mars 2007

    En 1996, Andrée Ferretti a écrit ce livre: Le Parti québécois: pour ou contre l'indépendance?
    Voici une page qui lui est consacrée sur ce site Internet : http://www.vigile.net/9911/ferretti.html

  • Archives de Vigile Répondre

    30 mars 2007

    Il n'y a rien à ajouter.C'est un article très très réaliste.

  • Luc Bertrand Répondre

    30 mars 2007

    Quelle belle leçon d'histoire (PQ 101!) vous venez de nous donner! Ça n'a vraiment pas de bon sens comment nos chefs ont pu ainsi détourner la mission première du Parti Québécois pour se bâtir des carrières politiques!
    Je suis 100% d'accord avec votre analyse. Que de "chinoiseries", que de "tataouinage" pour rien et comment de temps et d'énergie ont ainsi été gaspillés depuis le congrès de novembre 1974! L'objectif du PQ était de faire l'indépendance du Québec. Point! Et non pas tenter d'être plus catholique que le Pape.
    Après tout, si le Québec est entré dans la Confédération sur un simple vote de ses députés aux deux chambres, je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas en sortir de la même façon, d'autant plus qu'il n'a jamais signé la constitution canadienne de 1982 et que le référendum n'est pas reconnu comme instrument démocratique dans le régime parlementaire britannique auquel nous appartenons.
    Je partage également votre appréciation des changements que s'apprête à proposer André Boisclair pour changer la mission du Parti Québécois. Il importe donc qu'un vote de non-confiance lui soit signifié lors de la prochaine conférence des président(e)s ou lors du prochain congrès national et qu'une nouvelle course à la direction soit engagée. Selon moi, la mission fondamentale du parti devrait demeurer la réalisation de l'indépendance du Québec si un gouvernement péquiste ou une coalition entre ses élus et ceux d'un ou plusieurs autre(s) parti(s) clairement identifié(s) comme indépendantiste(s) est élu démocratiquement par la population québécoise.
    Donc, pour citer Jean-Claude St-André, seul candidat du PQ à avoir endossé formellement cette approche lors de la dernière course à la direction du parti, "pas de pouvoir sans indépendance, pas d'indépendance sans pouvoir".
    N'en déplaise aux soi-disant(e)s souverainistes comme Thaïs Potvin, Nicolas Girard ou d'autres pour qui la loyauté au chef doit être inconditionnelle, même lorsque celui-ci ne respecte pas le programme ou, à tout le moins, ses objectifs fondamentaux, je rappellerai que c'est le CHEF qui doit être au service des membres et non pas le contraire. Après tout, ce sont les membres qui lui accordent le privilège d'être le principal porte-parole de la formation politique.

  • David Poulin-Litvak Répondre

    30 mars 2007

    Très bel article.