Discours de De Gaulle

De Gaulle nous a parlé comme un homme d'État, ce qui n'est jamais arrivé avant.

Tribune libre 2010

À la face du monde entier, De Gaulle est venu dire que nous existons, alors qu'Ottawa et Bay Street s'acharnent à créer dans le monde d'impression que nous n'existons pas.

Des phrases dépourvues de sens telles que "Oh, yes, there are some people who still speak French in Canada".

Cette phrase, souvent ponctuée d'un silence méprisant, je l'ai entendue maintes fois dans mes pérégrinations à travers le monde.

De Gaulle nous a parlé comme un homme d'État, ce qui n'est jamais arrivé avant.

De Gaulle n'a pas dit: "Mon Dieu que vous faites donc pitié. Vous avez été abandonnés par la France; les Anglais vous ont pris et vous ont maltraités et vous maltraitent encre. Je sympathise avec vous, etc etc"

De Gaulle nous a dit: "Vous avez investi..., vous avez développé et mis en valeur..., vous avez construit.. vous avez réalisé et vous avez accompli"...

C'est là un discours d'État, c'est-à-dire un discours STATUTAIRE , QUI PORTE SUR LES FAITS ET LES FAITS ACCOMPLIS, à partir desquels on accomplira davantage.

Un discours STATUTAIRE ne s'adresse pas à une peuplade ni même à un peuple mais à une nation qui a investi un territoire et après 400 ans d'épreuves et de travail, en a fait un foyer national et l'assise de son propre État, un État optimal, apte et capable de se gouverner lui-même sans interférence de l'extérieur.


La réaction à ce discours dépourvu de sensationnel a été immense partout dans le monde, en commençant par le Canada anglais, Ottawa et Bay Street, qui en sont devenus furieux .

Un discours d'État est un discours géopolitique, puisqu'il s'adresse à un peuple d'investisseurs comme le nôtre et qui par le fait de cet investissement, pas une invasion mais un investissement, est devenu nation jusqu'à l'assise territoriale de son propre État.

Marc André Bédard, ancien Ministre dans le gouvernement Lévesque, m'a dit récemment : "Tu sais, la géopolitique, c'est plus fort que la politique". C'était à notre dernier dîner annuel à Saint-Ours-sur-Richelieu.

Ce discours géopolitique est LE discours que nous devons tenir et qui sert d'assise à notre agir d'envergure parce que nous sommes devenus une Nation dotée de son propre État.

Trop de Québécois ne le comprennent toujours pas.

JRMS

Featured 751d93ca198caacf4590a022022f5bc8

René Marcel Sauvé217 articles

  • 248 962

J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].





Laissez un commentaire



5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    19 juin 2010

    C'est rassurant de savoir d'où on vient :
    « Tout au long de l'histoire normande, la bravoure ne va guère sans la prudence et la Broderie de Bayeux l'affirme : les guerriers de Guillaume à Hastings combattaient "viriliter et sapatienter". Ce sens, très aigu, de l'efficacité conduit très souvent les Normands à l'opportunisme. Les ruses des Vikings sont restées célèbres et leurs héritiers s'en sont souvent inspirées pour marchander...La résistance à l'absolu importe plus que tout...Ce tempérament normand s'exprime, tout au long de l'histoire, par une lutte pour sauvegarder l'esprit ancestral de liberté qui vient incontestablement du Nord. »
    Référence:
    Mabire et Ragache, Histoire de la Normandie, Paris, Éditions France-Empire, 2003. p.364

  • Archives de Vigile Répondre

    19 juin 2010


    Et le terme de race employé par Carleton et plus tard
    par Durham est associé avec racines et enracinement.

    Ce n'est pas le "racisme" des demi-instruits et des
    demi-civilisés.
    JRMS

  • Archives de Vigile Répondre

    19 juin 2010

    L'État est d'abord organique (Aristote)
    C'est exactement sur cet État organique que les britanniques vont se buter après 1759:
    "(,,,) la race canadienne dont les racines sont déjà si vigoureuses et si féconde , finira par peupler ce pays à un tel point que tout élément nouveau s'y trouverait entièrement débordé et effacé, sauf dans les villes de Québec et Montréal ..." (Carleton) (1)
    Cette appréciation de Carleton va mener à l'Acte de Québec de 1774: La reconnaissance de l'État nation du Québec; quoique qu'annexé néanmoins reconnue.
    ...........
    (1) Canada Québec; synthèse historique
    Boréal express
    Édition renouveau pédagogique
    Lacoursière, Provencher, Vaugeois
    ............
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    19 juin 2010


    N'est-ce-pas le plus bel hommage rendu à notre paysannerie?
    Les Habitants, ce sont eux les vrais conquérants du Québec.
    Cet extrait du livre de Jean Charles Harvey m'a profondément ému.
    JRMS

  • Archives de Vigile Répondre

    18 juin 2010

    Nation de moins en moins obscure :
    « [...] Toute la nation repose sur ces obscurs [les paysans] qui ont été presque les seuls à vraiment souffrir pour la sauver. Ce qu'ils ont fait, eux, ils ne l'ont pas crié sur les toits, ils ne l'ont ni publié ni hurlé dans les parlements: ils l'ont fait par devoir, sans espoir de récompense humaine. Abandonnés, à la conquête, ils ont continué à labourer et à engendrer sans se soucier des nouveaux maîtres. Puis ils ont fait ce qu'on leur disait de faire. Ils n'ont pas maugréé; ils ont tout accepté, les yeux fermés, tout subit [sic], tout enduré. Ils sont pourtant restés fiers, intelligents, originaux, raisonnables et personnels. Il me semble que notre paysannerie est la plus civilisée qui soit au monde. Elle est la base sur laquelle nous bâtissons sans cesse. Ce n'est pas chez elle qu'on trouve la plaie des demi-civilisés: c'est dans notre élite même.
    Lucien me regarda droit dans les yeux et dit:
    ...C'est le mot juste, Max: des demi-civilisés. Trois éléments forment notre triangle social: le paysan à la base, l'artisan au milieu et le demi-civilisé au sommet. Les quelques civilisés égarés dans notre peuple sont en dehors de ce triangle. Un jour viendra où cette dernière catégorie sera assez nombreuse pour ouvrir l'étau et former la quatrième ligne qui créera le rectangle aux quatre faces. D'ici là, nous ferons figure de race infirme.»
    HARVEY, Jean-Charles, 1934
    Référence :
    Les demi-civilisés, Montréal, Les Éditions du Totem, 223 p.
    , p. 201-202