Quand la crise d’octobre prendra-t-elle fin ? (2)

Défense territoriale du Québec: le document de 1975

Les opérations Neat Pitch et Northern Express

Tribune libre

« Le pacifisme est souvent même le pire ennemi de la paix, car dans son impatience – pleine de bonnes intentions – il nous ramène dans les vieilles ornières qui conduisent ingénument vers la guerre civile et étrangère. »
Gaston Bouthoul. La paix. PUF. Collection Que sais-je. 1974. p.99

La Loi des mesures de guerre proclamée pendant la crise d’Octobre 1970 et accompagnée d’une intervention armée immédiate contre le Québec en voie d’émancipation - et non pas contre le FLQ, du moins pas dans l’immédiat, car il fallait aussi liquider les nouvelles classes moyennes - ne s’est pas terminée avec le retour des troupes canadiennes dans leurs bases à partir de novembre de la même année.
D’autres motifs avaient incité le gouvernement Trudeau à retirer ses troupes et les renvoyer dans leurs camps. D’abord le courant de sympathie qui se développa entre les soldats québécois du Royal 22e Régiment et la population du Québec, surtout celle visée par les listes de police; ensuite le courant d’antipathie qui croissait entre les Québécois, en majorité absolue au Royal 22e Régiment, et les troupes loyalistes du régiment des Black Watch, dont le zèle intempestif sur la Rive Sud a fini par attirer l’attention un peu partout au Québec.
Aujourd’hui, avec les nouvelles communications, aucune intervention armée ne passerait inaperçue. En 1970, il fallait quelque temps avant que les nouvelles fassent leur chemin. Il aurait pu en résulter une confrontation entre membres du Royal 22e Régiment et les Black Watch. Le gouvernement fédéral retira rapidement ses troupes qui retournèrent dans leurs bases. Le Royal 22e Régiment à Valcartier, et le Black Watch à Gagetown au Nouveau Brunswick.
Cette première phase d’une guerre dirigée contre les nouvelles classes moyennes du Québec s’étant résorbée, l’État-major se remit à l’ouvrage pour préparer d’autres plans d’interventions armées, espérant cette fois prévoir et prévenir toutes les difficultés qui pourraient surgir, du moins presque toutes.
À cause de la logistique et de son coût, une intervention armée par 5,000 soldats environ, l’équivalent d’une brigade, exige des mois de préparation. De ce nombre, deux ou trois soldats sur vingt servent en première ligne, les autres étant mobilisés par la logistique.
En principe, on ne peut tenir un soldat plus de huit heures par jour en opération Les autorités ne sont pas obligées de s’en tenir à cette règle mais doivent tenir compte de l’épuisement rapide du soldat ainsi engagé.
Dans les armées syndiquées, dont l’armée finlandaise, l’armée suédoise et la nouvelle armée allemande, la Bundeswehr, la règle des huit heures en opération est strictement observée. Oui, les syndicats militaires existent, et d’après ce que j’ai pu observer, tout le monde s’en porte beaucoup mieux.
Je puis vous informer que, suite à leurs rencontres avec des frères d'armes suédois et finlandais au Moyen-Orient, la tentation de se syndiquer avait gagné beaucoup de soldats québécois. Les autorités s’y opposèrent farouchement. En Allemagne, les militaires sont syndiqués depuis les procès de Nuremberg. Jamais le soldat allemand n’obéira plus aveuglément aux ordres.
Les travaux de l’État-major de la Force Mobile ont abouti à la production de deux plans secrets d’intervention armée : Neat Pitch et Northern Express. L’entraînement préparatoire pour Neat Pitch devait avoir lieu à Valcartier et à Gagetown au Nouveau Brunswick. L’entraînement pour Northern Express devait avoir lieu à Gagetown et à Bardufoss en Norvège, dans le cadre des manœuvres de l’OTAN.
J'ai pris sur moi de remettre une copie de Neat Pitch à M. Jacques Parizeau, qui le fit publier le document dans le journal Le Jour. Un autre officier se chargea de donner à Northern Express la publicité nécessaire pour faire cesser ces manœuvres odieuses en pays ami, en l’occurrence la Norvège, dans ce que les Anglais appellent un breach of trust.
Prises par surprise, les autorités militaires annulèrent ces exercices en attendant autre chose. Il y eût des manœuvres en Norvège, sauf que les relations entre Canadians et Norvégiens ne furent pas très bonnes. Syndiqués, les militaires norvégiens n’approuvaient pas que leur territoire soit utilisé comme base de manœuvres pour préparer des interventions armées au Canada.
Il était clair que la publication de ces documents secrets n’était pas suffisante pour tuer dans l’œuf toute tentative de prendre les armes contre le Québec. Il fallait aller beaucoup plus loin, jusqu’à la préparation d’un plan de contingence pour la défense du Québec.
Ce plan de défense du territoire québécois, je l’ai préparé en partie dans la bibliothèque du Quartier Général de la Force Mobile. Il m’a fallu deux mois de travail pour rédiger ce document de 50 pages que j’ai remis à M. René Lévesque pendant l’été 1975.
Comme géographe spécialisé en géopolitique, je l’informai en même temps que, selon mes calculs, il se retrouverait au pouvoir à Québec avant la fin de 1976. Il ne voulut pas me croire. Selon les sondages sur lesquels il s’appuyait, il lui faudra plus de 70% des votes pour n’obtenir qu’une vingtaines de sièges à l’Assemblée nationale. J’essayai de le convaincre que la carte électorale allait jouer en sa faveur. Il ne voulut pas me croire et c’est pourtant ce qui est arrivé, alors qu’il remporta 71 sièges à l’élection de novembre 1976.
Il accepta le document que je lui remis sur la défense territoriale et lui trouva une place dans son bureau.
Au cours de novembre 1976, j’avais quitté l’armée et je travaillais dans le comté de Taillon pour René Lévesque. Le soir du 15 novembre, lorsque le résultat des élections fut connu, René Lévesque tremblait comme une feuille. Il n’était nullement prêt pour cette victoire.
Ayant terminé 28 années de carrière militaire, je me dirigeai vers l’enseignement de la géographie et de la géopolitique. Malheureusement, il n’y avait pas de place au Québec pour un géographe spécialisé. J’ai finalement été invité à enseigner à Toronto avec trois fois le salaire que j’aurais fait au Québec. C’était une occasion à ne pas manquer. J'allais pouvoir poursuivre des recherches statutaires sur le Québec et écrire des ouvrages. Je suis revenu au Québec le 1er janvier 1997, à la demande de Pierre Falardeau et René Boulanger.
Fin novembre 1977, P.-E. Trudeau, dans une entrevue avec Roy Bonisteel de Radio-Canada, déclare qu’il n’hésiterait pas à envoyer de nouveau l’armée au Québec si quelque chose d’illégal se produisait. Piètre excuse. En bon pacifiste qu'il était, René Lévesque était atterré.
Yves Michaud m’appelle du bureau du premier ministre et me demande de lui rendre visite. Je rencontre Evelyn Dumas, rédactrice en chef du journal Le Jour. Est-ce que je consens à ce que le document de 1975 soit publié dans le journal indépendantiste ? Pas de problème. En même temps, j'en profite pour leur remettre des photos d’armes et armements offerts par l’Angleterre, la France et l’Allemagne.
La propagande anti-québécoise avait répandu la rumeur que, communistes comme nous l’étions, ce qui était archi faux, nous allions être armés par la Russie et la Chine. Lorsque le gouvernement fédéral apprit que j’avais fait des arrangements pour que nous soyons armés par l’Angleterre, la France et l’Allemagne, personne n’avait plus rien à dire.
Le document de 1975 fut publié dans le Jour avec les photos; numéros 46 et 47 fin décembre 1977. Début février 1978, ayant fait vérifier ces documents par un général britannique du London Institute for the Study of Conflits, P.E. Trudeau retira publiquement ses menaces d’intervention armée contre le Québec de René Lévesque.
Et maintenant, suite à l’élection du 4 septembre 2012, il faut tout recommencer à zéro. Nous ne voulons pas la guerre, mais la paix n’est pas assurée pour autant. Il y a beaucoup de travail à faire.

JRMSauvé

Featured 751d93ca198caacf4590a022022f5bc8

René Marcel Sauvé217 articles

  • 249 336

J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].





Laissez un commentaire



5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    13 octobre 2012

    Comment met-on sur pied un « syndicat » ou un groupe pour représenter les soldats autre qu’à l’intérieur des cadres struturés de tout commandement ?
    ---- Robert Bertrand
    Bien bonne question.
    Ce serait intéressant de trouver un lien sur l'histoire des syndicats militaires autres que des syndicats de boutique.
    Lors du conflit 14-18, la stratégie française reposait sur les assauts par vagues humaines. La France était jadis à l'époque napoléonienne, l'état le plus peuplé d'Europe hormis la Russie. Mais devant les armes mécanisées comme les mitrailleuses, les vagues humaines devenaient de futiles sacrifices. Cela a pris deux ans pour que les simples soldats qui pouvaient survivre, puissent faire passer la connaissance de ce gâchis et s'organiser en dépit des entorses à la discipline et au moral des troupes. En 1916, une grève fut organisée. Les soldats refusaient de partir en assaut. Bien sûr que les exécutions pour l'exemple se sont multipliées, mais la volonté collective était nette. Exécution assurée pour couardise vs mort quasi-certaine de masse pendant un assaut. Les autorités ont déclenché un black-out total des information pour éviter la contagion et le raffermissement moral du Boche. Malgré tout la grève a tenu, ce qui a provoqué la chute de nombreux officiers. Parmi les officiers promus qui ont remplacé l'ancien état-major, Philippe Pétain qui était auparavant bloqué par l'Affaire des Fiches. Le nouveau leitmotiv fait appel à économiser le sang français. Les sacrifices sont à proscrire si le sang français n'est pas versé pour des résultats optimaux.
    La stratégie française se refond sur la défense des tranchées. "L'attaque est immorale. La défense est morale".
    "Par la défense, les mères allemandes devront produire trois fois plus d'enfants que les mères françaises."
    Ainsi l'Armée française a pu reprendre un contrôle après 1916. Une séquelle fut de faire durer une guerre d'usure pendant deux ans. Et la stratégie allemande fut changée pour donner le Blitzkrieg en 1939. La stratégie française devenait paralysante. C'est néanmoins le début des recherches opérationnelles.
    En Russie, la mutinerie du cuirassé Potemkine dans le port d'Odessa pour une question de nourriture douteuse est aussi un déclencheur de conscientisation collective en Juin 1905. L'organisation du POSDR avait déjà infiltré la Flotte de la Mer Noire pour y préparer une révolte.
    En février 1917, la garnison du port de Kronstadt se révolte en appui aux différentes mutineries dans l'Armée russe. Après s'être débarrassé de leurs officiers, les marins improvise un conseil nommé le Soviet de Kronstadt.
    Ce soviet sous l'influence des Essers se révolte contre le pouvoir de Lénine en mars 1921, à l'instar d'autres secteurs sous l'influence des Sociaux-Révolutionnaires. La révolte fut écrasée dans le sang par l'Armée Rouge dirigée par Léon Trotsky. Les survivants ont fui à pied en Finlande à travers le golfe de Botnie pris dans les glaces.
    Comment les syndicats de marins et soldats peuvent passer au-delà de la phase de mutinerie pour devenir un corps représentatif des ouvriers ?

  • Archives de Vigile Répondre

    11 octobre 2012

    Vous trouverez ci-dessous les adresses de deux articles qui traitent de l’indépendance de l’Écosse et de sa future défense. On peut y lire :
    «L’Ecosse se doterait d’une marine indépendante basée à Faslane – qui abrite actuellement la force de dissuasion nucléaire sous-marine de la Royal Navy – et d’une aviation basée à Lossiemouth et Kinloss, dans le Moray. Les stratèges du SNP s’attendent de plus à ce que l’Ecosse indépendante récupère le Régiment royal d’Ecosse [Royal Scots], dont les cinq bataillons d’active et les deux bataillons de réserve constitueraient l’ossature d’une nouvelle armée indépendante.
    (…)
    Une marine écossaise indépendante ressemblerait aux forces navales norvégiennes et danoises, avec un petit nombre de bâtiments de surface légers, des patrouilleurs et peut-être un ou deux sous-marins ; une armée de l’air serait articulée autour d’une escadrille d’avions de patrouille maritime P-3 Orion – des appareils que le gouvernement écossais pourrait racheter, au prix de 29 millions de livres pièce (environ 35 millions d’euros).»
    Il est intéressant de noter que ces sujets sont ouvertement abordés par le Parti national écossais (SNP) au pouvoir.
    D’autres questions aussi doivent être abordées comme le contrôle des frontières, l’adhésion à l’OTAN ou la création d’une monnaie nationale.
    En somme, il faut développer une réflexion articulée au sujet des fonctions régaliennes de l’État, un sujet habituellement occulté au Québec.
    http://www.courrierinternational.com/article/2012/01/12/bye-bye-england-les-ecossais-lorgnent-vers-la-scandinavie
    http://alliancegeostrategique.org/2012/01/27/defense-quid-dune-ecosse-independante/

  • Laurent Desbois Répondre

    11 octobre 2012

    Retour sur la Crise d'octobre: un ouvrage essentiel
    Josée Legault, 20 septembre 2010
    http://voir.ca/josee-legault/2010/09/20/retour-sur-la-crise-doctobre-un-ouvrage-essentiel/#comment-25595
    Bouthillier, Guy, Cloutier, Édouard
    Trudeau et ses mesures de guerre
    Vus du Canada anglais
    http://www.septentrion.qc.ca/catalogue/Livre.asp?id=3483
    Il y a un peu plus de quarante ans, le 16 octobre 1970, au milieu de la nuit, le gouvernement de Pierre Elliott Trudeau imposait les mesures de guerre à la suite de l'enlèvement par le Front de libération du Québec (FLQ) de deux personnalités politiques. Par ce coup de force, la constitution et toutes les libertés civiles furent suspendues. Douze mille cinq cents soldats furent déployés au Québec, dont 7500 rien qu'à Montréal. Près de 500 personnes furent arrêtées sans mandat, sans accusation et sans avoir le droit de recourir à une assistance juridique. Plus de 10000 maisons furent fouillées sans autorisation.
    «J'ai été ravi que quelqu'un ait finalement eu le ¬courage de dire la vérité : que Pierre Trudeau et Marc Lalonde m'ont tous les deux menti sur les raisons pour lesquelles les mesures de guerre ont été imposées, mais il a fallu 40 ans pour que les faits soient publiés. C'est un livre fascinant et essentiel.» Peter C. Newman
    Il y avait vingt députés NDP au parlement. Tommy Douglas fut le seul à avoir le courage de voter contre les mesures de guerre et il en a payé le prix politique.
    De plus, le NPD a appuyé les libéraux lors du rapatriement de la constitution de Trudeau en 1982 et lors de la loi sur la clarté de Dion !!!!

  • Robert Bertrand Répondre

    11 octobre 2012

    Pourquoi est-il si important, pour les soldats de se syndiquer ?
    Quels avantages profitent-ils du fait de s'organiser ensemble sous une autre enseigne que leurs corps armés?
    Combien d'années a-t-il fallu à nos vétérans tant Québécois que Canadians blessés, traumatisés, infirmes, blessures tant physiques que psychologiques avant que de voir ces réalités reconnues par, non pas seulement l'armée, mais ceux qui les engagent soit les gouvernements qui doivent assumer les coûts collatéraux de ce qui survient à nos soldats?
    Pour défendre leurs droits individuels, ils doivent affronter une armada de questionnements, de décideurs à divers palliers avant d'imaginer connaître un résulat quelqcoque.
    Le soldat, seul, dans son coin, qui doit se payer les avocats, tous ses défenseurs, alors qu'avec un syndicat organisé pour défendre tous les membres, en difficultés ou en actions, n'est-ce devenu plus qu'une nécessité?
    Pour les besoins de ceux qui vivent des situations insoutenables, vu l'expérience qui est vôtre, que suggérer à un soldat, à une famille, à un groupe de blessés, traumatisés, infirmes ou dans le besoin, que suggérer comme processus à suivre pour se protéger, s'organiser, lui et sa famille ?
    Comment met-on sur pied un «syndicat» ou un groupe pour représenter les soldats autre qu'à l'intérieur des cadres struturés de tout commandement?
    Vous le savez et combien de sldats le savent pour avoir vécu des périodes de détresses ont été laissé à eux-mêmes trop longtemps dans des situations de besoins que l'ensemble du corps constitué n'a jamais voulu asumer autrement que par des pressions individuelles qui se sont soldés trop souvent par des actes suicidaires ou autres?
    Mettre fin à cet état d'esclavage comme si, par le fait d'appartenir à l'armée, aucun droit fondamental n'existerait à ces personnes-soldats.
    Tout le monde n'a pas les mêmes forces de caractère et encore moins le savoir, les connaissances, l'«école» pour assumer des responsabilités légitimes.
    Merci à vous, d'avoir su assumer ce que vos connaissances, votre savoir, votre expérience de vie vous commandaient par vos forces intérieures et pour le service de notre État du Québec.
    Des soldats blessés, traumatisés, n'ont-ils pas attendu trop longtemps pour s'organiser jusqu'à présent.
    Assumer le présent dans une perspective d'un avenir meilleur tant pour le soldat, le vétéran, leurs familles et l'ensemble de notre société.
    Robert Bertrand
    2012-10-11

  • Archives de Vigile Répondre

    11 octobre 2012

    Défense territoriale du Québec le document de 1975
    Comme toujours, je suis épaté par les précieuses informations dévoilées ici.
    Mais M. Sauvé nous ne sommes pas à zéro. Vous n'avez quand même pas précher dans le désert. Les gens se font discret et je crois que c'est tout à leur honneur et avantage.
    Au jeux de cartes on ne montre pas son jeu !
    Mais je peux vous assurer que vous alez voir la Souveraineté de votre vivant.
    La Commission Charbonneau vient de démolir la crédibilité du message libérale. Qui va croire Line Beauchamp, La vice-première ministre du Québec Nathalie Normandeau ! Juste un crédule ou un ignorant.
    La vérité n'a qu'un visage
    Merci
    roch gosselin