Constitution du Québec : Daniel Turp force le jeu

Constitution québécoise

Pelchat, Martin - Le député péquiste Daniel Turp force le jeu. Il présentera prochainement à l'Assemblée nationale un projet de loi afin de doter le Québec de sa propre Constitution, une idée défendue par Mario Dumont lors de la dernière campagne.
Dans un discours devant des militants péquistes à Trois-Rivières, hier, le constitutionnaliste a repris les grandes lignes de son projet : création d'une citoyenneté québécoise, affirmation de la souveraineté québécoise "dans les domaines de compétence qui sont les siens", insertion d'une clause balisant les accommodements raisonnables, enchâssement des chartes québécoises des droits et de la langue française, et institution d'une fonction de "chef d'état du Québec".
"Ne serait-il d'ailleurs pas intéressant qu'une telle Constitution soit adoptée en 2008 pour que le 400e anniversaire de la fondation de Québec puisse être célébré par la proclamation d'une Constitution du Québec ?" propose M. Turp.
Le projet de 15 articles, dont il réserve les détails à l'Assemblée nationale, contiendra aussi des dispositions concernant la capitale nationale, le territoire, le patrimoine, la langue officielle et les symboles nationaux.
Daniel Turp avait créé une commotion au PQ le 17 avril dernier en prenant l'initiative de dévoiler son projet publiquement avant qu'il ait été avalisé par le caucus. Plusieurs de ses collègues lui avaient reproché sa façon de procéder quelques jours plus tard en privé. Puis, après une discussion sur le fond, André Boisclair avait opposé une fin de non-recevoir au projet. Furieux contre lui, Daniel Turp avait songé à démissionner, avant de rentrer dans le rang le jour de la démission du chef péquiste.
Hier, le député a confié à son auditoire avoir préparé une nouvelle version du projet pour tenir compte des commentaires de ses collègues et d'autres suggestions reçues depuis le 17 avril. Plusieurs membres du PQ et citoyens ont appuyé son initiative, dit-il. "Selon moi, il est impératif que le Québec se dote de sa propre constitution et que l'Assemblée nationale soit invitée, comme l'ADQ l'a proposé dans sa plateforme électorale et le chef de ce parti l'a d'ailleurs répété dans sa réplique au discours inaugural le 10 mai, à rédiger et adopter la Constitution du Québec pour affirmer notre identité et nos valeurs dans une démarche non partisane, démocratique et consensuelle'".
Le ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes, Benoît Pelletier, avait rejeté récemment dans une entrevue au Soleil le projet initial de Constitution de M. Turp, jugeant que la démarche était "viciée à la base parce qu'elle repose sur une réforme du fédéralisme canadien". Le ministre admettait cependant examiner l'idée de doter le Québec de sa Constitution, la jugeant "porteuse". Selon ce que Le Soleil a appris, la version révisée du projet de M. Turp pourrait cependant couper court aux réserves exprimées par le ministre.


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