Une constitution québécoise aurait le même effet que la loi 101, dit Dumont

Constitution québécoise


Lia Lévesque - Enchâsser les valeurs communes des Québécois dans une constitution du Québec aurait le même effet sur la mentalité des Québécois que la loi 101 au cours des 30 dernières années, croit Mario Dumont.



Le chef de l'Opposition officielle à l'Assemblée nationale a soutenu cette idée, vendredi, alors qu'il prenait la parole devant quelque 300 jeunes réunis à l'école d'été de l'Institut du nouveau monde, à Montréal.
Alors que la Charte de la langue française célèbre ces jours-ci ses 30 ans et qu'un sondage démontre que 80 pour cent des francophones estiment aujourd'hui qu'elle a eu un effet positif, M. Dumont en a vanté les mérites.
Il a d'abord souligné que la loi 101 avait favorisé l'intégration des immigrants à la société québécoise en généralisant l'éducation en français.
Il a ensuite relevé le fait qu'elle avait eu un effet favorable sur la mentalité des Québécois, contribuant à leur redonner confiance en eux collectivement. «Aujourd'hui, la majorité francophone du Québec va davantage se comporter comme une majorité sur le territoire du Québec. C'est un effet extrêmement important», a commenté M. Dumont.
Le chef de l'Opposition officielle a ensuite tracé un parallèle avec la constitution dont il aimerait doter le Québec et qui énoncerait des valeurs communes aux Québécois. «Une constitution du Québec dans laquelle on enchâsserait, ou on donnerait une assise à nos valeurs communes, aurait un peu le même genre d'effet sur les mentalités que je décrivais» en parlant de la loi 101, a-t-il affirmé.
Vigilance
M. Dumont a ensuite parlé d'un «devoir de vigilance» qui incombe à la société québécoise pour s'assurer que ses valeurs communes, comme l'égalité entre les hommes et les femmes, soient bien comprises et partagées par tous.
Sur la question plus pointue des accommodements raisonnables, il a déploré le manque de courage des décideurs politiques. «Ce qui a fait les manchettes, ce ne sont pas les accommodements raisonnables, au fond, ce qui a fait les manchettes, c’est qu'un certain nombre de leaders politiques en position d'autorité ne se sentaient pas capables de se lever debout pour défendre les valeurs communes du Québec», a-t-il dénoncé.
Flèches à Bouchard
M. Dumont s'est amusé à décocher quelques flèches à l'endroit du coprésident de la commission sur les accommodements raisonnables, Gérard Bouchard, qui avait laissé entendre, dans une entrevue au Devoir, que son rôle consistait surtout à convaincre les citoyens des bénéfices de la diversité culturelle plutôt qu'à écouter ce qu'ils ont à dire à ce sujet.
«Dans la façon d'opérer une consultation, d'aller écouter - parce que c'est bien un mandat d'écouter le public qui est donné - il y a un rappel à l'ordre qui est nécessaire de la part du gouvernement et j'espère qu'il a été fait à ce point-ci» à l'endroit de M. Bouchard, a commenté le chef de l'Opposition officielle à l'Assemblée nationale.
M. Bouchard avait également laissé entendre, dans cette entrevue, que les téléspectateurs qui écoutent les réseaux TVA et TQS ne sont pas des intellectuels.
M. Dumont n'a pu s'empêcher de lui répliquer, en riant. «Je continue d'écouter tous les réseaux pour être bien informés», a-t-il dit.


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