Chacun son destin !

Tribune libre 2009

L'histoire de la colonisation française en République centrafricaine est chargée d'horreurs et nous avons été "chanceux" de tomber sous les Anglais, qui, comme je l'explique, n'étaient pas en position de force en face de nous à partir de 1760 jusqu'à maintenant et nous ont accordé de multiples "concessions".

De plus, l'Angleterre avait été durement secouée par Cromwell et le régime qui s'en suivit a introduit la monarchie constitutionnelle et parlementaire, que n'a pas connu la France.

Nous avons tiré avantage de tous ces événements et de bien d'autres, dont la révolution américaine et la guerre d'indépendance des États Unis.

Nous avons manqué la Révolution française et aussi la guillotine, qui a fonctionné à plein régime de 1789 jusqu'à ce qu'elle fut abolie par François Mitterrand en 1975.

Comme Paris est beaucoup plus centralisateur que Londres, nos révoltes auraient été pires que sous les Anglais et nous aurions été domptés à coups de prisons, de fouet et d'exécutions rapides.

Londres était et demeure en position de faiblesse devant nous et nous avons exploité le contexte de l'Empire Britannique à notre avantage.

En géopolitique, l'adversité est nécessaire au progrès des peuples vers les statuts de nation et d'État.

Les Finlandais ont confortablement vécu 600 ans inféodés à la Suède sans se plaindre.

À partir de 1815, ils sont tombés sous la Russie. Vingt ans plus tard, ils commençaient à penser indépendance et y sont arrivés en 1919, avec la révolution russe.

Les Norvégiens ont confortablement vécu 600 ans inféodés au Danemark sans se plaindre.

À partir de 1814, ils ont été séparés du Danemark et inféodés à la Suède et 40 ans plus tard, ils pensaient indépendance, qu'ils ont réussi à accomplir contre la volonté suédoise en 1905.

Les colons de Nouvelle France ont commencé en neuf une colonie dans le Saint Laurent , une des régions les plus inhospitalières et hostiles du monde. Pendant 150 ans, ils ont travaillé d'arrache-pieds pour explorer, défricher et mettre en valeur un territoire rude aux sols post-glaciaires peu productifs et aux saisons végétatives courtes. Ils ont développé le commerce vers l'intérieur pour les entreprises françaises.

Tombés sous régime anglais sans que ce soit leur faute, ils sont repartis sur de nouvelles bases. Ils ont vécu la progression des Yankees de Nouvelle Angleterre vers une révolution et la fondation d'un État neuf. Ils ont vécu l'évolution et la descente de l'Empire Britannique et maintenant, ils sont en train de vivre la fin du centralisme unitaire dans l'espace continental canadien.

Ils ont aidé les Anglais à poursuivre leur commerce vers les grands Lacs et l'Ouest. Ils ont aidé les Anglais à construire les canaux et chemins de fer, à développer l'Ontario et l'Ouest. Ce faisant, ils ont contribué à l'évacuation de leurs ressortissants hors du Québec et ont parachevé leur propre conquête du Québec, une terre de Caïn qui vous arrache toutes vos énergies.

Et maintenant, les Québécois sont prêts pour l'indépendance. Pas comme la Norvège ni la Finlande qui sont d'autres milieux, d'autres espaces et d'autres vécus mais d'une manière qui nous est spécifique et unique.

Nous avons pu constituer les bases de notre propre nation et notre propre État et maintenant, il nous reste à sortir Ottawa et Bay Street du Québec afin de poursuivre par nous-mêmes. Inutile de détester les maudits Anglais, ils ont été utiles pour nous et nous avons été utiles pour eux. C'est une affaire de "You scratch my back and I'll scratch yours". (Tu me grattes le dos et je t'en fais autant ).


Les pires colonisateurs ont été les Espagnols et les Portugais, en Amérique centrale et en Amérique du sud. Leurs crimes sont d'une cruauté indescriptible.

En Nouvelle France, les colons se sont accordés avec les Autochtones, par nécessité, à cause du climat glacial, des mauvais sols, des conditions précaires de vie, non parce que nous étions meilleurs que les autres. L'absence d'une alimentation adéquate et le froid des hivers détruisaient autant de colons que d'Autochtones et réduisaient les populations proche du zéro chaque printemps.

Il fallait absolument développer la construction et l'agriculture, afin de mieux se nourrir et de vivre un peu plus convenablement. Les Autochtones se sont appuyés sur l'agriculture du Québec pour réduire leur mortalité et mieux vivre. Leur survivance et leur santé actuelle souffre de la consanguinité, qui les porte aux mariages endogamiques plutôt qu'exogamiques. Nous en avons souffert nous aussi, surtout dans les campagnes et ce n'est pas fini.

Les soldats qui accompagnaient Jacques Cartier étaient des criminels, des mutilateurs et des assassins. Ce comportement a changé rapidement chez les colons, qui avaient besoin des femmes autochtones comme compagnes de vie. Ce fut le début d'alliances exogamiques, très utiles pour la conservation de l'espèce.

Les filles du Roy, arrivées plus tard avec des dots substantielles, ont permis le développement des fermes et du commerce.

Bref, les circonstances nous ont incité à vivre une histoire différente de celles des autres colonies d'Amérique mais nous n'avons pas à nous vanter de quoi que ce soit.

***
Il y a encore autre chose à ajouter: La participation militaire et navale française à la guerre d'indépendance américaine,soit une armée commandée par le général La Fayette et une flotte de guerre commandée par l'amiral de Grasse. La Fayette est devenu révolutionnaire à la suite de cette guerre.

Le prix, que je n'ai pas encore trouvé, devait être extrêmement élevé, assez pour aller chercher les derniers deniers du trésor français.

Je connais le coût de l'administration des armées, dont la plupart des dépenses sont masquées aux citoyens, qui ne pourraient les tolérer. À Ottawa, ces dépenses sont disséminées dans six ou sept ministères au moins. Les autres États doivent en faire autant.

La Monarchie française s'attendait sans doute à de larges compensations, ou indemnités, de la part des Américains pour cette participation. Il n'en fut rien ou presque rien. Les représentations faites auprès de Benjamin Franklin par la France pour se faire payer n'ont donné aucun résultat. Les Américains finirent par se montrer hostiles envers les Français qui demandaient à être payés.

Ajoutez ces pertes sèches à celles de la Guerre de Sept Ans et vous comprendrez pourquoi le trésor français était ruiné à la veille de la Révolution.

Si le roi Louis XVl avait eu le courage de faire face à la situation et si la reine Antoinette avait
fermé sa trappe (S'ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent de la galette), les révolutionnaires auraient accepté une monarchie parlementaire comme en Angleterre après Cromwell.

Mais le roi ne connaissait pas les principes de la stratégie d'État, dont le principe de flexiblité, qui permet de rencontrer des situations inattendues et potentiellement désastreuses. Il s'est enfui et a cru aller chercher de l'aide en Allemagne, ou ailleurs à l'étranger comme les monarques faisaient lorsqu'ils étaient mal pris. Ils le payaient en territoires.
JRMS
----
Il me semble que la France aurait aussi été en position de faiblesse.
Je ne sais pas s'il est astucieux de laisser entendre que nous avons échappé à un colonialisme féroce pour subir au contraire la douceur d'un colonialisme faible.
En fait, sous la gouverne de Talleyrand la France a conçu le projet de s,emparer du Canada avec l'aide des milices du Vermont qui était alors indépendant. Le projet a échoué parce que l'escadre française requise n'a jamais pu être armée convenablement. Un deuxième projet, celui-là conçu par Bonaparte a également échoué, parce qu'il était basé sur un soulèvement général préparé par des partisans de Papineau, père. Mais pour que le soulèvement ait lieu, il fallait débarquer des agents de la France et quelques troupes bien préparées quelque part en Gaspésie ou ailleurs.
Ce projet a aussi échoué simplement parce que Bonaparte s'en est désintéressé.
En fait la France d'outre-mer a même réussi à perdre une guerre contre les esclaves révoltés d'Haïti.
Ce qui m'amène à penser que la France n'aurait pas pu faire grand-chose contre nous, en cas de conflit armé.
On trouve ces faits intéressants dans un livre de Raoul Roy, publié en 1973: "Résistance indépendantiste."

René Boulanger, TL 4 juin 2009

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René Marcel Sauvé217 articles

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J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].





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12 commentaires

  • Michel Guay Répondre

    6 juin 2009

    Incroyable de lire autant de faussetés dans un seul fil de discussion qui fait l'apologie de l'histoire selon les anglais et les protestants contre les francophones et les latinos catholiques
    Je pense exactement avec preuves historiques à l'appui le contraire de vous .
    Mais il y a trop de faussetés et de raccourcis dans ces textes del'histoire selon les anglos massacreurs pour les commenter .

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2009

    Monsieur René Marcel Sauvé,
    Quelques précisions historiques
    Pour ne pas mettre en erreur les lecteurs et participants au débat sur votre article Chacun son destin ! , permettez-moi de vous signaler que le commentaire que vous m’adressez au sujet de la cité de Xàtiva (nom officiel en valencien ; Játiva en espagnol et non Yative comme vous écrivez, la situant en plus en Andalousie) est une municipalité de la Communauté valencienne (Espagne) comme il a été correctement écrit dans mon antérieur commentaire. Concernant cette ville de Játiva, voici autre information : elle est la capitale de sa comarque, La Costera, laquelle est située dans la Province de Valence. Xàtiva a une population de 28.650 habitants. L'illustre famille des Borgia est une famille noble originaire du royaume de Valence. Roderigo de Borja (l’antipape Alexendre VI est le neveu et fils adoptif du pape Calixte III (Alphonse de Borgia).
    Au sujet de ce que vous commentez, que « L’histoire de la colonisation française en République centrafricaine est chargée d’horreurs et nous avons été "chanceux" de tomber sous les Anglais, qui, comme je l’explique, n’étaient pas en position de force en face de nous à partir de 1760 jusqu’à maintenant et nous ont accordé de multiples "concessions". », laissez-moi souligner qu’il s’agit d’une affirmation sans substance historique, ne concordant pas avec ces multiples "concessions" accordées par les Anglais aux Canadiens français.
    Une information détaillée sur cette partie de l’histoire sera bientôt envoyée à Tribune libre de Vigile.net
    JLP

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juin 2009

    Les français en 1759 avait comme plan d'attaquer l'Angletterre par un débarquement amphibie en Écosse (L'expédition particulière). Les français concentraient leur force pour gagner la guerre où ils étaient les plus forts (20 millions de français contre 7 millions d'anglais). En amérique la guerre était terminée. Jamais les 1.4 millions d'américain ne furent menacé dans leur ville. Le tiers des navires envoyé en 1755 avaient été intercepté avant d'arriver. En 1758 sans la base de Louisbourg le seul port d'attache était Québec. On n'envoie pas à la mort des régiments sur des bateaux dans un continent hostile et quand la population locale est déjà en train de mourir de famine. Les renforts étaient impossible. La France n'a même pas pu traversé la Manche, immaginez l'atlantique. Le mythe de l'abandon provient de Wolfe qui le disait à la population pendant l'invasion. Le mythe a continué dans la bouche des soldats français frustrés à qui ont n'avaient pas expliqué le plan du débarquement en Angletterre. Le mythe est un mensonge inventé et perpétué par les fédéracistes pour nous diviser et nous séparer de la France. Le mythe permet de déculpabilisé les envahisseurs, et de blamer les français pour ce que les anglais nous ont fait. On ne s'étonne pas de le retrouvé dans les livres des collabos comme Trudel, Lanctôt, Lacousière, Vaugeois, et même Guy Frégault qui a enseigner en Ontario et qui a gobé le mensonge anglais.
    La décision de 1763 était un coup de diplomatie génial de la part de Choiseul et Franklin. Tout les deux avaient compris que la Nouvelle-France disparu, les anglais devenaient inutile pour les américains. Comme le prouve par inadvertance Guy Frégault dans son livre: tout le monde le savait. La France parti, les américains feraient leur indépendance. Frégault n'est pas assez intelligent pour comprendre que Franklin ment aux anglais quand il leur écrit de garder le Québec et que tout ira bien. Guy Frégault traite Franklin d'imbécile. Bien entendu, Franklin ne pense pas vraiment ce qu'il écrit au Anglais, il leur dit le contraire de ce qu'il pense pour les arnaquer. Franklin est un fin stratège et un diplomate de génie, il faisait tout pour nuire aux anglais en flattant leur impérialisme. Franklin les a roulé, car évidemment chasser la France était mauvais pour les Anglais et excellent pour les Américains (le rusé Franklin argumentait le contraire en présence des Anglais). En fait, tout le monde savait que de garder le Québec était mauvais pour les Anglais. William Pitt était furieux et il a été chassé des négotiations. Guy Frégault est incapable de cesser d'aduler les anglais qu'ils pensent meilleur que les Américains et les Français. Les anglais se sont fait rouler en 1763, leur prétentieuse arrogance les a fait perdre les USA; Choiseul jubilait: ''Nous les tenons!'', dira-t-il après la négotiation. Franklin et Choiseul s'empressèrent de faire la deuxième partie de leur plan: la libération des Américains. Loin d'être un succès, l'invasion du Québec mênera les anglais à leur perte en amérique. La Statue de la Liberté prouve que les américains et les français ont gagné. Et non, M. Sauvé, la France n'a pas été faire sa révolution à cause de la dette, elle l'a fait à cause de l'influence des idées américaines.
    D'ailleurs en 1775 ce sont des collabos francophones ont tué Mongommery qui venait les libérés à Québec. On ne peut pas libérer des gens qui ne veulent pas l'être. Les québécois ne se sont pas soulevé quand les américains sont venus. Il faut dire qu'il y avait 30 000 soldats en arme au Québec dans une population civile de 90 000 civils (désarmés à ce moment là par les british) en 1778. En 1782, Louis-Philippe de Vaudreuil (fils d'un québécois) avait 15 navires français à Boston, les anglais en avaient 150 à New York. La France n'a jamais eu les moyens de nous libérer. Parler d'abandon est totalement absurde quand on comprend ça.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juin 2009


    Monsieur O,
    L'immédiat n'est pas mon fort, étant trop lent et trop
    lourd pour réagir tout de suite et avec efficacité. Je
    gagne mes batailles à long terme.
    Par contre, si je peux me permettre, je vois dans l'arrivée
    sur scène de Louise Harel un événement prophétique. Bien
    sûr qu'elle va chasser le maire Tremblay qui se retrouvera
    au chômage mais elle est aussi appelée à autre chose de
    plus stratégique.
    Il se peut que je me trompe mais je la vois inciter Pauline
    Marois à devenir plus radicale dans ses options politiques. Elle ne lui fera pas la morale. Elle va l'inciter par les situations nouvelles qu'elle va créer par sa présence à la mairie. Car Louise Harel n'a pas froid aux yeux.
    De cette manière, elle contribuera à préparer l'élection
    générale qui va suivre au Québec dans trois ou quatre ans.
    Louise Harel représente le petit peuple qui attend un guide
    sûr pour se décider et accorder aux activistes de
    l'indépendance le consensus qui manque encore.
    La Gazette et les Anglos de Montréal voient venir ce qui
    s'en vient et il ne leur restara plus en fin de compte
    qu'une seule option: s'adapter ou partir.

    Ils vont s'adapter. Ils n'iront pas à Toronto cette fois.
    J'enseignais dans cette ville lorsque j'ai vu arriver par
    centaines les ados des Anglos qui avaient fui Montréal
    comme la peste après l'élection de René Lévesque en 1976.
    À Toronto, ces ados anglos entreprenaient des études avancées en français.
    À ma suprise, les Torontois leur disaient : "Faites comme nous. Adaptez-vous. Ici à Toronto,
    les groupements ethniques sont en majorité. Le métro de Toronto
    est desservi dans des centaines de langues et de dialectes. Alors prenez-en note".
    Cette situation m'a fait penser à Trieste, Cité-carrefour sur l'Adriatique. Comme géographe,j'ai eu l'occasion de m'exprimer sur la possibilité que Toronto devienne une Cité-État, ce qui ne peut pas être le cas de Montréal, localisé trop profondément à l'intérieur des terres.
    Toronto est isolé sur le lac Ontario.
    On parlait plus de 40 langues et dialectes dans mes classes. Toutes les croyances étaient représentées. Une expérience unique pour un prof.
    Voilà un peu comment j'entrevois le revirement majeur qui
    s'en vient. Ce sera un recommencement pour nous.
    Mais nous n'aurons pas pour autant réglé le problème d'Ottawa et de l'argent de Bay Street,qui a encaissé notre $40 milliards
    perdu par notre Caisse de Dépôt, j'en suis sûr.
    Voyez comment ils se taisent. En anglais, celà s'appelle "keeping a low profile", (ne pas attirer l'attention).
    Par contre, notre position sera plus forte et nous pourrons prendre des décisions qui vont engager l'avenir.
    JRMS

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    5 juin 2009

    M. Sauvé,
    Vos documents spécialisés en géopolitique ou même vos énoncés érudits nous paraissent toujours irréfutables. Vous gagnez de nouveaux adeptes à chaque intervention. Je serais donc malvenu de prétendre que vous ne savez pas ce que vous dites. Vous influencez même les participants les plus assidus dans leur vocabulaire, comme Monsieur Luc qui ne peut plus parler de Volonté sans ajouter en Acte, se référant à votre discours. Évidemment, tous se meurent d'impatience de lire les éléments d'action immédiate que vous souhaiteriez voir entreprendre par notre peuple endormi. Mais vous laissez sans doute cette initiative aux activistes.
    Quand vous manifestez de l'impatience devant nos efforts d'échange, de dialogue, votre carrière militaire vient parfois teinter le ton:
    "Vous ne m’apprendrez rien sur les crimes du colonialisme. Il y a eu autre chose."
    Je tentais seulement d'intervenir au nom des agriculteurs, plutôt absents sur cette tribune. Un expert vous confirmerait sans doute que les unités thermiques du sol de la vallée du Richelieu sont plus favorables qu'au Lac Saint-Jean et qu'on parle ici d'herbe fourragère (vivace) récoltée par coupes successives, sur terres drainées pour meilleur accès aux champs et non pas de semence/récolte répétée.
    Merci de diffuser toujours vos connaissances.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juin 2009


    Monsieur Perez,
    Ce qui s'est passé en Amérique latine est comparable à ce
    que les Allemands ont fait pendant la seconde Guerre mondiale
    et à ce que les Britanniques ont fait aux Indes et en Afrique
    du Sud.

    Comme je l'explique et j'insiste sur ce point: Nous avons
    été épargnés parce que notre milieu géographique est trop
    rude et trop isolé. Avantageux sur le plan de la défense
    territoriale, mais pas avantageux pour le développement
    idéal, qui a exigé beaucoup de temps et d'efforts.
    Au Québec,avant l'arrivée des moteurs et de l'électricité,
    il fallait une force physique herculéenne pour survivre.
    L'arrivée de la machinerie a été accueilli comme une
    libération par les Québébois, obligés de travaller au
    dessus de leurs forces pour vaincre un milieu naturel
    impossible.
    Nous ne le voyons pas aujourd'hui mais je
    recommande aux Québécois incrédules de passer un hiver
    sous la tente ou dans une cabane dans les bois et de
    venir nous raconter leur vie le printemps suivant.
    J'ai étudié l'histoire des Borgia à l'université de
    Montréal il y a longtemps et j'ai eu l'occasion de
    visiter Yativa en Andalousie, un tout petit bourg sans
    importance. Je vous recommande de lire la vie de
    la pauvre Lucrèce Borgia, par Maria Bellonci.
    Par contre, le clan Borgia a donné un saint à l'Église:
    François Borgia, deuxième général des Jésuites. Grâce
    au travail réparateur entrepris par les femmes du clan.
    Ce sont des choses qui arrivent.
    JRMS

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2009


    Monsieur O,
    Je parle d'agriculture avant l'ère scientifique et industrielle. J'ai travaillé sur des fermes pour payer mes
    études en 1945-46. dans la région de Joliette et tout le travail se faisait avec des chevaux. Je l'ai fait à l'âge de 14 et 15 ans. Nous ne pouvions obtenir qu'une seule récolte de graminées et encore elle n'était pas assurée. Les primeurs, pouvaient se répéter mais il fallait de la main d'oeuvre qui manquait.
    En géographie, la saison végétative se mesure depuis le premier 6 degrés centigrades jusqu'au dernier. Moins que 170 jours signifie une seule récolte. Suivant cette unité de mesure, la vallée de l'Annapolis, que j'ai eue à étudier, profite de plus de 280 jours par année, ce qui permet deux récoltes, la qualité des sols n'étant pas prise en cause. Les podzols enlevés aux forêts donnent des sols généralement pauvres qu'il faut boniifier longtemps avant d'en tirer les meilleures récoltes.
    Les développements que vous citez pour me dire que je ne sais pas ce que je dis sont probablement très récents et encore, faut-îl tenir compte des micro-climats, de la qualité des sols et du drainage ou de l'irrigation.
    JRMS

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2009

    Un peu d’Histoire sur le massacre des peuples d’Amérique du Sud
    L’extermination des peuples autochtones et les pillages systématiques que les Espagnols et Portugais ont commis pendant 250 ans au « Nouveau Monde », fut possible en raison de la Bulle Inter Cætera octroyée par le pape Alexandre VI aux Rois Catholiques, Isabelle I de Castille et Ferdinand II d’Aragon, ainsi qu’au roi du Portugal, João II ; en raison aussi de la correcte interprétation de la Carte dite de Toscannelli et de l’expulsion préméditée de 210 000 séfardies d’Espagne en juillet 1492, quelques jours avant que Christophe Colon parte à la découverte de Cathay (Chine) et Cipangu (Japon), croyant, celui-ci, qu’il arriverait à ces deux pays.
    En réalité, les navigateurs andalous savaient déjà que la route maritime que Colon allait emprunter le conduirait à un autre continent, lequel, selon ladite carte, restait à être découvert. Ce document cartographique secret « attendait » dans les archives du Vatican depuis 1453 pour être utilisé en temps et lieu , afin de pouvoir coloniser cette partie du monde, une fois couronné ce couple royal en 1469 et après l’indispensable nomination, par ces mêmes monarques espagnols sanguinaires, du corrompu Rodrigue Borja* à la tête du Siège Papal en 1492. C’est ce pape simoniaque et polygame qui a octroyé le titre de Rois Catholiques à Isabelle I et Ferdinand II.
    JLP
    _________________
    *. Ce pape, né à Jative, Valence/Espagne, portait le nom Borgia une fois arrivé en Italie.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    4 juin 2009

    Monsieur JRMS,
    Petit ajout anodin sur: "Aucune comparaison entre le Québec et l’Acadie qui peut obtenir deux récoltes par année. "
    Je ne sais s'il y a des agriculteurs aussi oisifs que nous à pérorer sur le clavier en après-midi mais ils corrigeraient sans doute:
    "Sans savoir de quelle récolte vous parlez, peut-être fruits ou légumes, il importe de préciser qu'actuellement, dans les régions du coeur du Québec, les légumineuses du type luzerne, à l'usage des troupeaux laitiers, se récoltent jusqu'à 4 fois (ou plus) entre mai et octobre. Méthodes agronomiques améliorées, probablement pas résultats inférieurs à ceux d'Acadie. M'enfin... détail, dans l'ensemble de votre propos, sans doute, si ce n'est que personne ne peut prétendre en apprendre de personne."

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2009

    Chacun son destin. Tout à fait.
    Le nôtre a basculé les lendemains du 13 septembre 1759.
    L'abandon de la lignée des Souverains de France dont LOUIS XV était l'héritier a changé le cours de notre Histoire politique, économique, sociétale et culturelle, dont changé nos repères identitaires et politiques. Cette lignée de Souverains de France écourtée trente ans plus tard a en quelque sorte abdiqué de fait son devoir premier du Souverain qui consiste à protéger contre l'envahisseur son peuple dont il est la personnelle et charnelle incarnation de la souveraineté.
    Cela n'a pas commencé le 13 septembre 1759, ni ne s'est achevé là. Mais ce jour là, et le printemps suivant, ce qui s'était préparé depuis longtemps a montré sa cruelle réalité. On ne nous a pas envoyé de renforts et les armée présentes pour nous protéger ne pensait qu'à combattre comme s'ils combattaient en Europe et non ici. Ce, à plusieurs égards. Pourquoi ? Parce que ses dirigeants ne pouvaient comprendre qu'ils n'étaient pas en Europe. Parce qu'ils n'ont compris que l'Amérique n'était pas, ne pouvait pas être, ne serait pas l'Europe. Là, les peuples sont vaincus dans une bataille depuis l'Antiquité et une autre bataille les libère. Les Empires vont et viennent et leurs frontières ne sont jamais scellées par l'effet d'une bataille perdue. Montcalm agissait dans cette optique et ce matin-là, a cru qu'il combattait en Europe. Perdre la bataille n'était qu'une défaite parmi d'autres... sans plus. Or, les Québécois de l'époque le comprenait tout autrement ce pourquoi ils voulait qu'il attende les renforts pourtant pas si loin. Lévy le printemps suivant pensait lui aussi qu'il vivait en Europe et que les renforts viendraient... c'était sans compter la présence de l'Atlantique et le fait que les Britanniques maîtrisaient les mers. La France n'avait pas de marine digne de ce nom...
    Abdiquant à son devoir de s'assurer la maîtrise de l'Atlantique qui nous séparait de la France et nous nous faisait vivre ailleurs que sur le continent européen, cette lignée souveraine a fait de nous un peuple orphelin, sans Souverain, donc, a fait de nous un peuple souverain, trente ans avant la Révolution française. Sans Souverain puisque jamais il n'a été question que le Souverain d'Angleterre puisse incarner notre souveraineté de peuple souverain, désormais par la Conquête et l'Acte de Cession qui a suivi, ( comme si un peuple pouvait être objet de Cession !? ), un peuple distinct du peuple de France auquel nous appartenions en Nouvelle-France, et distinct de tout autre par là-même et par le fait que jamais nous n'avons été collectivement sondé à cet égard. Jamais le Souverain du Royaume-Uni n'a été le nôtre.
    De Gaulle déplorait cet « inconsolable abandon ». Mais il ne se consolait pas de l'abandon de la « souveraineté » de la France... sur nous... Cela est tout autre chose que ce que nous étions devenus à l'époque de son triomphal voyage ici. Le malentendu n'a pas eu cependant de conséquence... puisque malgré son cri, la France ne pouvait ni nous donner la nôtre, ni reprendre la sienne... sur nous.
    Ce qui nous fait depuis cet arrachement à la France, distinct de tout autre peuple, et nous ne sommes pas la projection de la France comme vous dites si bien ici M. Sauvé, ni bien sûr celle des Britanniques, pas plus que celle des Canadians.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2009


    Je n'ai dit ni écrit que le régime anglais a été une douceur
    loin de là.
    Si nous avons été
    moins maltraités que les autres peuples colonisés,c'est
    parce que le territoire du Québec,isolé, périphérique,
    fermé au trafic extérieur la moitié de l'année,territoire
    qui n'offre aucun avantage comparable aux régions tropicales
    et équatoriales, n'était convoité par personne, sauf
    pour le bois et les fourrures et aussi la pêche en haute mer
    sur les bancs de Terre Neuve.
    La pêche s'est réglée sans nous. De même
    la guerre du bois et des fourrures, lorsque la Russie a ouvert
    le port de Saint Pétersbourg après sa victoire militaire sur
    la Suède en 1709.
    La France et l'Angleterre ont tourné leur attention vers les
    détroits scandinaves et la mer Baltique. Une nouvelle guerre
    commençait,qui
    a culminé avec l'invasion de la Russie par Bonaparte. Ces
    développements prennent du temps. plus de cent ans.
    Personne ne concurrence la Russie pour le bois et les
    fourrures, sans compter des quantités phénoménales de
    minéraux AISÉMENT ACCESSIBLES ET ÉCONOMIQUEMENT EXPLOITABLES.
    L'année 1760 a été décisive pour la France et
    l'Angleterre qui devaient disperser leurs forces partout
    sur la planète. À Québec, les Anglais cherchaient à partir.
    William Pitt refusait de garder Québec. C'est la France qui
    a insisté, en échange d'escales dans les Antilles.
    Vous ne m'apprendrez rien sur les crimes du colonialisme. Il
    y a eu autre chose.
    Si les Anglais nous
    ont moins maltraités que les Yankees de Nouvelle Angleterre,
    leurs propres resortissants, c'est parce que le Québec est
    un espace trop peu convoité, trop froid, trop isolé et trop
    peu habitable à l'état sauvage. Même après 150 ans de travail
    de la part des colons, il restait encore beaucoup à faire.
    Aucune comparaison entre le Québec et l'Acadie qui peut obtenir deux
    récoltes par année. ni l'Irlande, un des plus beaux pays du
    monde, ni l'Écosse et le Pays de Galles, toutes des régions
    aisément accessibles et indéfendables.
    Le Québec, au
    contraire, se défend tout seul, entouré de gigantesques
    obstacles, avec un golf et un fleuve peu accueillants pour
    la navigation ( 4000 épaves dans les fonds ),
    beaucoup moins convoité parce que les richesses sont peu accessibles et
    le climat ne permet qu'une seule récolte par année, souvent
    perdue à cause d'un gel.
    S'ils nous ont fait des concessions que l'administration
    coloniale française, plus centralisatrice que Londres, nous
    a refusées, c'est parce qu'ils n'étaient pas en position de
    force.
    Je vous ai cité les exemples des Finlandais et des Norvégiens,
    pour vous faire comprendre que l'altérité et l'adversité sont
    d'importants facteurs de détermination collective.
    Le même principe a fonctionné pour nous.
    Altérité et adversité
    ont provoqué nos réflexes de défense qui se sont transformés
    en une volonté de former une nation et un État.
    Nous ne sommes ni une projection de la France, ni de
    l'Angleterre, ni de personne d'autre.
    NOUS SOMMES NOUS-
    MÊMES,uniques et identiques à personne d'autre.
    À cause de l'altérité combinée à l'adversité, la Norvège
    n'est pas la projection du Danemark ni de la Suède mais une
    entité géopolitique unique. De même la Finlande qui n'est ni
    une projection de la Suède ou de la Russie.
    C'est
    ontologique, c'est une loi de l'existence. Ce n'est pas
    logique.
    Vous auriez préféré que nous soyons la projection de la
    France ou quelqu'un d'autre ?
    Ce qui nous est arrivé a fait que nous sommes devenus
    nous-mêmes et non une projection de quelqu'un d'autre.
    JRMS

  • Jacques Bergeron Répondre

    4 juin 2009

    Lorsque nous connaissons «l'Histoire criminelle» des Anglo-saxons, dignes prédécesseurs des Nazis quant à la méthode, (Camps de concentration en Irlande et en Écosse», atrocités aux Indes et en Afrique, sans oublier en Canada,«pendaisons des Patriotes, églises brûlées alors que le peuple y était, incendie du parlement à Montréal, maisons brûlées après leurs victoires en sol canadien», déportation des Acadiens,sans oublier ce qu'ils ont fait aux noirs aux «States of America»,mise sur pied de réserves pour les Amérindiens et j'en oublie, instauration de l'Eugénisme aux Étatas-Unis d'Amérique)on ne pouvait plus mal tomber quant au pays «impérialiste» qui a hérité du Canada et des Canadiens. Il n'y a que Marcel Trudel et l'école d'Histoire de Québec pour soutenir que nous fûmes chanceux et heureux d'être colonisés par les Anglais.