400e - la sale besogne

Tribune libre 2008

J'ai pris connaissance de la programmation des fêtes du 400 Larochelle-Québec et cela fait chaud au coeur de réaliser que l'on se souvient encore de nous dans nos contrées d'origine, dans nos lieux de partance vers l'inconnu qu'on désignait alors comme le nouveau monde et qui , dans les faits, allait devenir la Nouvelle-France, cette Nouvelle-France que nous allions avec courage et dans l'adversité, établir, fortifier et défendre contre les anglais sur une partie considérable de l'Amérique du Nord , de la Baie d'Hudson jusqu'à l'embouchure du Golfe du Mexique, en naviguant le fleuve St-Laurent et en portageant les canots jusqu'aux Grands Lacs et de là jusqu'au Missisipi, laissant ici et là des noms français à des lacs, rivières ,montagnes , et lieux divers, notamment dans une vingtaine d'états américains, noms qui ont subsisté malgré la conquête anglaise.
Il faut se rappeler que la Lousiane d'alors comprenait outre la Louisiane actuelle plus d'une dizaine d'autres états américains actuels. Apès cette conquête, qui fut plus dans les faits un abandon par le roi de France de la Nouvelle-France au profit des Antilles et de ses richesses d'alors, nous avons eu à composer avec le fourbe Anglais, ses ruses et ses vilainies, lui qui, déjà, avait dépossédé, martyrisé et déporté dans des conditions atroces nos frères et soeurs d'Acadie, lui qui a pris plaisir à nous humilier et a constamment chercher à nous faire perdre notre âme française et notre façon française de faire et de penser, en un mot à nous assimiler.
L'Anglais nous a tout pris: notre pays, les meilleures terres, l'administration , la direction politique et juridique de la contrée, le commerce, nous réduisant à être les observateurs impuissants de notre infortune qui se traduisit en conséquence , en quelques années, en grande misère. Ils ont cherché à nous dominer, à nous écraser, à nous noyer à travers le flux de l'arrivée des loyalistes qui a déferlé chez nous suite à l'indépendance des colonies anglaises américaines , à qui ils ont octroyé terres, droits et privilèges à notre détriment.
Ils ont cherché par la suite à compléter cette noyade par une immigration massive qui favorisait toujours l'anglais au détriment du français. Pensez seulement qu'après la création de la Confédération, ils ont lâchement pendu notre frère métis Louis Riel après l'avoir injustement combattu , lui et et les siens, pour s'emparer , dans l'Ouest canadien , de leurs terres au profit de riches marchands anglais et des propriétaires des compagnies de chemins de fer naissantes.
Par la suite, pour peupler l'ouest correctement, ils ont payé les frais d'établissement, transport inclus, aux immigrants d'Europe, à qui ils ont par ailleurs octroyé des terres, alors même qu'ils ont refusé de faire la même chose pour les descendants de la Nouvelle-France installés en Bas-Canada (le Québec actuel) qui auraient voulu s'installer dans L'Ouest canadien durant cette période de misère, ce que voyant, ils ont en conséquence plutôt décidé d'aller s'installer dans les états américains avoisinants le Québec où leurs descendants, aujourd'hui ,se chiffreraient à plus de 10 millions de personnes.
Ils nous ont volé notre pays, puis notre nom de Canadiens et cherchent depuis lors à nous voler notre identité qu'ils cherchent à confondre avec la leur. Ils ont tout fait pour nous mater mais jamais ils n'ont jusqu'à maintenant été capables d'anéantir notre courage et notre volonté d'exister pour ce que nous sommes. Dans ce contexte où depuis plus de 200 ans, l'on cherche à nous anéantir, la disproportion des forces étant d'une telle inégalité que nous n'avons jamais vécu de véritables victoires si ce n'est celle de subsister malgré tout , comme pour les défier de notre volonté d'exister.
Or voilà qu'alors même que nous nous apprêtions à fêter avec nos parents de notre mêre-patrie, la France, cet exploit que nous seuls, considérant ce que nous avons vécu, sommes en capacité d'en mesurer l'ampleur, voilà encore que cet anglais infâme cherche à nous en déposséder, en voulant s'accaparer comme toujours de ce que nous sommes vraiment et, là c'est notre histoire qu'il cherche à récupérer en cherchant à faire du 400e de la fondation de Québec, qui est aussi celle de la Nouvelle-France et de la nation française d'Amérique, concentrée à 97% au Québec et à 3% dans le reste de ce faux pays qu'est pour nous ce Canada d'aujourd'hui, la fondation de ce Canada actuel qui n'est que la suite de la conquête de la Nouvelle-France et l'institutionnalisation de la domination par les anglais des descendants de la Nouvelle-France .
Que le Canada se prête à cette sale besogne avec l'assentiment de détestables collaborateurs (j'ose espérer que les Français se souviennent encore de ce qu'ont pu faire de répréhensible à la patrie et à ses citoyens leurs propres collaborateurs durant l'occupation allemande de la deuxième guerre mondiale), notre premier ministre John James Charest étant de cet acabit.
Ceci dit, vous comprendrez que ma joie de voir les Rochelois et les gens de la Normandie se rappeler de nous en festoyant notre histoire commune est quelque peu assombrie quand je vois ce Canada (anglais) hypocrite , qui n'est vraiment plus celui de la Nouvelle-France, et sa représentante, qui est aussi celle de sa majesté très britannique Elisabeth II, madame Michaëlle Jean, faire toutes ces facéties factices, alors que, nous, nous savons bien que ce que le Canada veut fêter , c'est , en définitive , notre conquête et la disparition, par anticipation, de notre entité.
Ce sourire, cette joie que vous voyez sur le visage de leurs représentants, c'est comme le baiser que la mort dépose sur les vivants. Vous ne pouvez savoir la tristesse que je ressens à savoir que le livre de Champlain sera remis à cette dame Jean pour les Canadiens.
Décidément, nous, Québécois, un peu comme les Palestiniens, nous devons nous faire à l'idée que nous ne devrons compter que sur nous-mêmes, et surtout pas sur ce Sarkozy, qui est un peu la réincarnation de ce roi français, pas plus visionnaire que Voltaire, qui a préféré sacrifier la Nouvelle-France pour les pseudo-richesses des Antilles.
Heureusement tous ces rois de pacotille et tous les Sarkozy de ce monde finissent par passer un jour ou l'autre ainsi que la vision qu'ils s'étaient faite de la France qui, elle, subsistera telle qu'elle est vraiment: La France de Jeanne d'Arc et la France de De Gaulle, une France non soumise, jamais soumise à personne, indépendante et affirmatrice de ce qu'elle est dans ses valeurs et dans ses croyances et convictions!


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